Notice sur l’établissement du texte
- Publication type: Book chapter
- Book: Théâtre complet
- Pages: 567 to 572
- Collection: French Theatre Library, n° 89
NOTICE SUR L’ÉTABLISSEMENT
DU TEXTE
Nous disposons à l’égard de cette comédie d’indications contradictoires. Dans ses Recherches sur les théâtres de France Beauchamps donne 1670 pour date de la première édition, mais sans nommer le libraire, tandis que Fournel affirme, sans citer ses sources, que la pièce fut représentée en septembre 1670. Or Robinet l’annonça comme une nouveauté le 11 juillet 1671 et, d’autre part, le seul privilège que nous ayons pour Les Pipeurs, ou les femmes coquettes est du 26 juillet 1671, ce qui correspond à la date de l’achevé d’imprimer du 13 août portée sur l’édition de 1671 de Pierre Le Monnier, considérée à ce jour comme l’édition princeps. La pièce connut une édition pirate à Lyon en 1672 avant d’être incluse dans les Œuvres de Monsieur Poisson en 1678 sous le titre modifié des Femmes coquettes. Le Registre de La Grange laisse aussi entendre que la pièce était connue sous le titre officieux de « Coquettes. Fructus Belli » en référence aux paroles de Crispin au quatrième acte1. Mentionnons enfin deux traductions hollandaises de 1679, fidèles au texte français si ce n’est le changement du nom de Flavie en Juliette.
L’ÉDITION ORIGINALE
LES PIPEURS, OU LES FEMMES COQUETTES. COMÉDIE, Par R. POISSON. À PARIS, Chez Pierre Le Monnier, au Palais, vis-à-vis la Porte de l’Église de la S. Chapelle, à l’Image S. Louis, et au feu Divin. M. DC. LXXI. In-12. [8] 1-102 [=110] pages. Un exemplaire de l’édition princeps est conservé à la BnF sous la cote Yf 7557.
568Le nom de Poisson apparaît pour la première fois en toutes lettres sur la page de titre ; il est aussi explicité dans l’extrait du privilège, qui lui donne pleine liberté de faire imprimer et vendre sa comédie pour cinq ans, à la différence des privilèges précédents qui l’étaient au nom des marchands libraires. Le texte de la comédie est précédé d’une épître dédicatoire en prosimètre adressée au duc de Longueville, ainsi que d’une liste des acteurs précisant le lieu de l’action. L’extrait du privilège est placé ici en fin d’ouvrage.
Selon les normes de la collection, nous avons systématiquement modernisé l’orthographe (ex. convent devenant couvent), supprimant notamment l’apostrophe dans les expressions r’avoir, r’attacher, r’attraper, r’acquitter, r’oublier, r’enfiler. Nous avons aussi corrigé tacitement un assez grand nombre de négligences et d’incorrections, dont nous donnons la liste ci-dessous, mais nous avons gardé les désinences incorrectes des verbes quand elles nous paraissaient correspondre à une volonté de transcription du parler populaire de Colin et de Dame Anne (lié pour lier, p. 61, et donné pour donner, p. 65 ; ou encore son pour sont). Nous avons de même respecté les terminaisons en eu ou eux au lieu de eur et eurs (comme dans joueur, voleur, pipeur et Monsieur par exemple) et transcrit par alle la forme a utilisée par Colin en lieu et place du pronom personnel féminin pour elle. Nous avons enfin changé en i les désinences en y des verbes à la 1re et 3e personnes du singulier, comme pour les pièces précédentes.
–p. 3, v. 40 : « Ou sans doute » : Où sans doute.
–p. 9, v. 125 : « plaints » : plains
–p. 12, v. 168 : « attraprer » : attraper.
–p. 18, v. 279 : « dabord » : d’abord.
–p. 20, v. 310 : « Pourquoi donc donc ? » : Pourquoi donc ?
–p. 26, v. 391 : « voulais » : voulaient.
–p. 36, v. 543 : « Tu ne le peut » : Tu ne le peux.
–p. 37, v. 573 : « plaints » : plains.
–p. 40, v. 616 : « Pend’oreille » : Pend’oreilles.
–p. 46, v. 703 : « inutils » : inutiles.
–p. 46, v. 706 : « quant » : quand.
–p. 49, v. 758 : « finfermement » : fermement.
–p. 53, v. 816 : « Fut-ce » : Fût-ce (corrigé en 1687).
–p. 55, v. 829 : « dit fois » : dix fois.
569–p. 60, v. 889 ; « quelques fin » : quelque fin.
–p. 64, v. 941 : « Vien-t-en » : Viens-t-en.
–p. 64, v. 952 : « vien » : viens.
–p. 66, v. 969 : « Mais t’a si bonne mine » : mais t’as si bonne mine.
–p. 71, v. 1059 : « Fut-il » : Fût-il (corrigé dès 1678).
–p. 71, v. 1060 ; « à bras ouvers » : à bras ouverts.
–p. 71, v. 1062 : « Ma moi » : ma foi (corrigé dès 1678).
–p. 73, v. 1077 : « bergne » : borgne.
–p. 73, v. 1089 : « Le peste » : la peste.
–p. 74, v. 1097 : « Les Fovoris » : Les Favoris.
–p. 75, v. 1129 : « la, la, la, la, le » : la, la, la, la, la.
–p. 78, v. 1173 : « fut » : fût.
–p. 90, v. 1355 : « qui me touche » : qui me touchent.
–p. 93, v. 1393 : « qui le haï » : qui le hait.
ÉDITIONS COLLATIONNÉES
POUR L’ÉTABLISSEMENT DU TEXTE
La pièce est aussi incluse dans les cinq éditions des Œuvres publiées du vivant de l’auteur :
1.LES ŒUVRES DE MONSIEUR POISSON. À Paris, Chez Jean Ribou, au Palais, dans la Salle Royale, à l’Image Saint Louis. M. DC. LXXVIII. Avec privilège du roi. In-12. [44] 1-367-[1] [=412] pages. Les Femmes coquettes sont publiées en pagination séparée, p. 237-336.
2.LES ŒUVRES DE MONSIEUR POISSON. À Paris, Chez Jean Ribou, au Palais, dans la Salle Royale, à l’Image Saint Louis. M. DC. LXXIX. Avec privilège du roi. In-12. Front., [42] 1-367 [1] [=410] pages. Les Femmes coquettes sont publiées en pagination séparée, p. 237-336.
3.LES ŒUVRES DE Mr POISSON. À Paris, Chez Jean Ribou, au Palais, dans la Salle Royale, à l’Image Saint Louis. M. DC. LXXXI. Avec privilège du roi. 2 tomes en un volume. In-12. Front., 5701.[50] 1-367 [1] [=418] pages. Le second tome contient Les Femmes coquettes en pagination séparée, p. 233-336.
2.LES ŒUVRES DE MR POISSON. Tome second. À Paris, Chez Jean Ribou, sur le Quai des Augustins, à la descente du Pont-Neuf, à l’Image Saint Louis. M. DC. LXXXII. Avec privilège du roi. In-12. [10] 239 [i.e. 237]-367 [1] [4] 1-87 [1] [=234] pages. Le second tome contient Les Femmes coquettes en pagination séparée, p. 239 [i.e. 237]-336.
3.LES ŒUVRES DE Mr POISSON. Divisées en deux tomes. Seconde Édition, Corrigée et augmentée. Tome second. À Paris, Chez Thomas Guillain, sur le Quai des Augustins, à la descente du Pont-Neuf, à l’Image Saint Louis, M. DC. LXXXVII. Avec privilège du roi. In-12. Front., [8] 1-264 [=272] pages. Le second tome contient Les Femmes coquettes en pagination séparée, p. 1-102.
TRADUCTIONS HOLLANDAISES DE LA PIÈCE
FLAVIO EN JULIETTE, OF DE GETEMDE DARTELHEIT, BLYSPEL. t’AMSTERDAM, By Michiel de Groot, Boekverkooper op de Nieuwen-dijk, 1679. In-8. [8] 1-70 [=78] pages. (Joan Dullaart. Traducteur.).
FLAVIO EN JULIETTE, OF DE GETEMDE DARTELHEIT, BLYSPEL. Te LEEUWARDEN, By Eelke Symons Nauta, Boekdrukker over de Waagh, 1679. In-8. [8] 1-70 [=78] pages. (Joan Dullaart. Traducteur.)2.
571Contrefaçons
1.LES PIPEURS, OU LES FEMMES COQUETTES. COMÉDIE, Par R. POISSON. Suivant la Copie imprimée à PARIS. M. DC. LXXI. In-12. [6] 7-84 [=84] pages.
Contrefaçon hollandaise :
Imprimeur : Daniel Elzevier, Amsterdam.
Exemplaires :
–BnF Arsenal, 8-BL-14521.
–Bayerische Staatsbibliothek, Munich, P.o.gall. 2594 d#Beibd.3.
2.LES PIPEURS, OU LES FEMMES COQUETTES. COMÉDIE, Par R. POISSON. À PARIS chez Pierre Bien-Faits, au Palais. M. DC. LXXII. In-12. [2] 3-105 [3] [=108] pages.
Contrefaçon lyonnaise :
Imprimeur : François Larchier, Lyon.
Exemplaires :
–BnF Tolbiac, RES-YF-3773.
–BnF Richelieu, 8-RF-6688.
–Bibliothèque – Centre de documentation des Écoles Militaires, Draguignan, FTE 091.
Cette contrefaçon présente de nombreuses coquilles, comme si le texte avait été établi sur la base d’une transcription orale (ses est ainsi souvent rendu par ces), le texte étant parfois mal compris (« Mais que faire ici donc attendant/l’on attend/qu’elle vienne ? », p. 43 ; « Si Madame est fâchée, all’ ne l’est, pargué,/ne l’épargne/guère », p. 62), des répliques entières manquent (ex. v. 242, 295-296, 704, 723-726, 778, 983-986, 1046-1065, 1239-1242, 1347-1354) ou sont attribuées à d’autres personnages (ex. celles de Docile au v. 243 à Flavio, de Flavio au v. 700 à Crispin, ou de Flavio au v. 993 à Flavie). Il arrive aussi que les variantes, s’il s’agit bien de variantes, et non d’erreurs de transcription, rendent faux le vers. Contrairement aux éditions autorisées, le texte s’assortit ici de nombreuses didascalies, que nous 572avons choisi de mettre entre crochets dans le texte de notre édition afin d’éclairer la mise en scène.
ÉDITION MODERNE
Nous avons aussi consulté l’édition suivante :
Les Femmes coquettes, dans The Gambling Mania on and off the Stage in Pre-Revolutionary France, éd. Tamara Alvarez-Detrell et Michael G. Paulson, Washington, D.C., University of America Press, 1982, p. 97-176.
- CLIL theme: 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
- ISBN: 978-2-406-12521-1
- EAN: 9782406125211
- ISSN: 2261-575X
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-12521-1.p.0567
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 05-05-2022
- Language: French