Ororo, Dora Milaje, Shuri, Onyesonwu Sur quelques figures de femmes puissantes africaines, de l’univers Marvel à la fantasy afro-futuriste contemporaine
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Africana. Figures de femmes et formes de pouvoir
- Auteur : Mangeon (Anthony)
- Pages : 39 à 55
- Collection : Rencontres, n° 539
- Série : Francophonies, n° 2
Ororo, Dora Milaje,
Shuri, Onyesonwu
Sur quelques figures de femmes puissantes
africaines, de l’univers Marvel
à la fantasy afro-futuriste contemporaine
À Maïa Déké-Mangeon
On sait, depuis les travaux de Bernard Mouralis sur Les Contre-littératures, que « le statut d’un texte […] renvoie aux lignes de force qui parcourent la société globale, c’est-à-dire, en définitive, aux efforts déployés par les uns pour maintenir et renforcer le pouvoir qu’ils détiennent sur le plan de l’initiative culturelle, et aux réactions que les autres expriment face à cette prérogative » (Mouralis, 2011, p. 12). En étudiant tour à tour le texte exotique comme « révélateur de la différence », le discours du peuple et celui sur le peuple, puis la littérature africaine francophone, l’audacieux critique avait dès 1975 montré comment ces diverses productions transformèrent progressivement, du xviiie au xxe siècle, notre conception dominante de la littérature en intégrant, au sein du canon mondial comme dans nos représentations collectives, des figures et des espaces qui s’en trouvaient jusque-là largement exclus ou à tout le moins marginalisés. Mais en englobant tous « les textes que récuse l’institution littéraire et, qui de ce fait, n’entrent pas dans le champ littéraire » (ibid.), les contre-littératures excédaient bien évidemment les trois domaines explorés à l’époque par Bernard Mouralis. Ce dernier y associait d’emblée ce qu’on tenait encore pour de l’« infra » ou de la « paralittérature », notamment le roman policier, la science-fiction et la bande-dessinée. Or, depuis la parution des Contre-littératures, ces productions ont tant prospéré qu’elles sont à leur tour devenues dominantes sur le marché 40du livre, au point d’influencer significativement la littérature générale en drainant vers elles quelques grandes plumes de notre époque. Ce phénomène peut également s’observer dans le domaine des littératures africaines, où l’on constate le développement exponentiel d’une Afro-SF1, après celui du polar africain. Si le paradigme de l’enquête s’est progressivement imposé dans la production romanesque des auteurs nés à l’époque coloniale – pensons notamment aux romans policiers signés par Mongo Beti, Driss Chraïbi, Moussa Konaté, Henri Lopes et Tierno Monénembo –, force est de constater que les fictions afrofuturistes figurent aujourd’hui parmi les textes les plus primés et prisés du grand public, et qu’elles sont autant le fait de romancières (Basma Abdel Aziz, Lauren Beukes, Sarah Lotz, Léonora Miano, Nnedi Okorafor, Namwali Serpell…) que de romanciers (José Agualusa, Gavin Chait, Kossi Efoui, Mohammed Rabie, Tade Thompson, Ahmed Khaled Towfik…) issus du continent africain.
Sans vouloir à toutes fins genrer ou racialiser ces domaines jadis émergents et désormais dominants des « contre-littératures », y compris au sein de la littérature africaine europhone, on notera tout de même qu’à l’instar du roman policier, la science-fiction et la bande dessinée furent longtemps et largement produites par des auteurs blancs, et destinées à un lectorat blanc. Bien sûr, certains d’entre eux donnèrent naissance à de puissantes figures d’héroïnes et de héros africains. Pour ne citer que l’univers proliférant des comics américains, les fondateurs de la franchise Marvel, Stan Lee (1922-2018) et Jack Kirby (1917-1994), lancèrent Black Panther ou le roi fictif africain T’Challa dès 1966 ; puis en 1975 Len Wein (1948-2017) et Dave Cockrum (1943-2006) lui donnèrent un pendant féminin en la figure d’Ororo Munroe, alias Storm (ou Tornade en français). Capable de maîtriser les éléments, et notamment la foudre, la pluie et les vents, cette mutante d’origine kenyane rejoindra les X-Men du Professeur Xavier avant de devenir l’épouse de T’Challa dans les années 2000. En revanche, à l’exception de Zelde M’tana, l’héroïne noire de la série Rissa Kerguelen publiée par le romancier américain Francis Marion Busby (1921-2005) entre 1976 et 1980, et qui s’apparente à une version space opera des aventures des Foxy Brown et autres Coffy incarnées à la même époque par Pam Grier 41dans le cinéma de la blaxploitation2, les « femmes puissantes » d’origine africaine restèrent longtemps absentes du genre science-fictionnel et fantaisiste. Ce sont finalement Octavia Butler (1947-2006) et Nalo Hopkinson (née en 1960), deux romancières respectivement afro-américaine et canadienne d’origine jamaïcaine, qui contribuèrent à faire d’elles les héroïnes positives de récits futuristes, mêlant allègrement technosciences et magie. Depuis une dizaine d’années, deux nouvelles figures se sont imposées dans le champ de la science-fiction et de la fantaisie contemporaines : l’afro-américaine Nora Jemisin et l’américano-nigériane Nnedi Okorafor3. Deux de leurs récents romans (La Cinquième Saison, paru initialement en 2015, et Qui a peur de la mort ?, publié originellement en 2010) mettent ainsi en scène des univers post-apocalyptiques où des héroïnes africaines développent et mobilisent des pouvoirs surnaturels dans leur quête de vengeance. Dans le premier, Essun est une « orogène » qui a la capacité de provoquer des séismes, et dans le second, Onyesonwu est une « ewu », enfant née d’un viol qui allie pouvoir de métamorphose et secrète arme explosive. Forte du succès planétaire de cette première fiction afrofuturiste – en passe d’être adaptée à l’écran sous la forme d’une série télévisée produite et diffusée par la chaîne américaine HBO – Nnedi Okorafor s’est récemment vu confier par les éditions Marvel la codirection scénaristique de la bande-dessinée Black Panther (Long Live the King, 2017-2018) ; cela parallèlement aux arcs narratifs déployés par l’essayiste afro-américain Ta-Nehisi Coates4 et à ceux imaginés aux côtés de ce dernier par l’essayiste et romancière féministe haïtiano-américaine Roxane Gay et la poétesse afro-américaine Yona Harvey, toutes deux nées en 1974 (Worlds of Wakanda, 2016-2017). Okorafor est également devenue la scénariste de deux séries dérivées de Black Panther, Wakanda Forever (2018) et Shuri (2018-2019), respectivement consacrées aux Dora Milaje, des guerrières qui forment la garde rapprochée du roi T’Challa, puis à la sœur de ce dernier, la princesse wakandaise Shuri.
42Entrepris dans le cadre d’une réflexion collective sur les « figures de femmes » et les « formes de pouvoir à l’œuvre dans la littérature qui met en scène l’Afrique et ses diasporas féminines », ce rapide survol suscite évidemment plusieurs questions. Comment les « femmes puissantes » africaines sont-elles représentées dans l’univers des comics et de la science-fiction afro-futuriste ? Quelles évolutions peut-on observer, lorsque leurs figures et leurs destinées fictives sont prises en charge par des scénaristes afro-américains comme Christopher Priest, Reginald Hudlin et Ta-Nehisi Coates ? Et que deviennent à nouveau ces « femmes puissantes » lorsqu’elles passent sous la plume d’artistes ou d’écrivaines africaines – ou d’origine africaine, pour reprendre l’extension englobante de l’adjectif africana – comme les dessinatrices Alitha Martinez et Afua Njoki Richardson ou les romancières Nnedi Okorafor et Roxane Gay ? Assiste-t-on à une déconstruction « qui se joue des représentations genrées », et en quel sens peut-on affirmer que « les fictions récupèrent des stéréotypes de genre et [que] leurs auteurs et auteures s’impliquent souvent par un discours social et politique touchant autant à des pratiques locales, traditionnelles qu’aux conséquences de la migration5 » ?
Gals & ris
Rechercher la présence des figures féminines africaines dans l’univers Marvel, et en particulier dans la série des volumes consacrés aux aventures du roi T’Challa, alias Black Panther, c’est assurément donner un sens particulier au terme « galerie ». Sans trop jouer sur les mots, la figure féminine de la gal s’y voit en effet réduite à un type exotique, comme jadis la « Vénus hottentote » Saartjie Baartman au Musée de l’homme, et son vêtement souvent limité à quelque peau de bête ou simple voile, telles ces bandes de toile horizontales appelées « ris » que les marins replient et resserrent sur la vergue au moyen de garcettes. Nous assistons alors autant à un concours de beautés noires qu’à un véritable défilé de mode 43primitiviste. Dès l’apparition de « Malice sous la lune pourpre » en 19726, de Madame Slay – compagne de N’Jadaka alias Erik Killmonger – dans l’épilogue du premier arc scénarisé par Don McGregor7, tout comme avec la création de la princesse Zanda, souveraine de Narobia, dans les premiers épisodes de Black Panther repris par Jack Kirby en 1977, la femme puissante africaine incarne d’abord un pouvoir érotique qui se donne à voir dans des atours aussi tape-à-l’œil que suggestifs. Ororo Munroe et les Dora Milaje n’échappent pas à cette règle du déshabillé ou du tissu moulant, qui révèle autant qu’il voile les formes féminines. De Tornade, T’Challa constate d’ailleurs lui-même, avec quelque dépit amoureux, qu’elle vole souvent « nue dans les nuées » (Black Panther, no 7, 2005, p. 8), offerte ainsi à tous les regards ; quant à ses propres gardes du corps, inspirées des amazones dahoméennes, leurs uniformes minimalistes les assimilent plutôt à une « brigade bikinis », comme le note ironiquement Asira, une amie afro-américaine du roi wakandais (Black Panther, no 14, 2017, p. 7) – au point de susciter parfois la jalousie de Tornade elle-même8. Seule Shuri, qui endosse l’habit de la panthère noire à compter de 2009, dans l’arc scénaristique initié par Reginald Hudlin (« The Deadliest of the Species »), se voit intégralement vêtue de noir, des pieds jusqu’à la tête. Mais comme tous les superhéros dont le costume spécifique sert autant à les identifier qu’à mettre en valeur leur musculature hypertrophiée, son justaucorps dessine habilement ses formes voluptueuses, à commencer par l’opulence de sa poitrine. Ainsi que le soulignera le rebelle wakandais Tetu dans le numéro 170 de Black Panther, l’Afrique se doit d’être, dans les comics, représentée par « une belle femme pulpeuse9 ». Quelles fonctions remplissent cependant ces diverses figures féminines, au-delà de leur présence hypersexualisée dans les ris mais aussi les jeux de pouvoir qui caractérisent la vie de T’Challa ? Pour répondre à cette question, il convient de revenir rapidement sur les biographies d’Ororo, de Shuri et des principales Dora Milaje.
44Des vies de femmes
On peut de fait relever une évolution significative entre les premiers arcs narratifs scénarisés dans les années soixante-dix par des auteurs blancs (Don McGregor, Jack Kirby), et ceux développés à compter des années quatre-vingt-dix par des auteurs noirs (Christopher Priest, Reginald Hudlin, Ta-Nehisi Coates). Qu’il s’agisse de Malice, de Madame Slay ou de la Princesse Zanda, la femme africaine apparaît d’abord et toujours dans la série du côté des « vilains » (Erik Killmonger, Abner Little) ; sans pouvoirs particuliers, elle sait toutefois se montrer experte dans le maniement de diverses armes et elle se spécialise notamment dans le larcin.
Ororo Munroe suit un destin presque semblable dans ses années de jeunesse, racontées à diverses reprises10 et notamment dans Storm, la série entièrement dédiée à ses aventures en 2006. Ses créateurs blancs, Len Wein et Dave Cockrum, en avaient fait la fille de N’Daré, une princesse kenyane, et de David Munroe, un étudiant afro-américain à l’université du Kenya. Née aux États-Unis, l’enfant avait suivi ses parents en Égypte où, après leur mort accidentelle, elle était devenue pickpocket jusqu’à son retour au Kenya et à sa rencontre providentielle avec le jeune prince wakandais, alors en quête de lui-même lors d’un voyage en Afrique de l’Est. Résolu à ne pas se détourner de son destin politique, et notamment de son dessein personnel – venger la mort de son père, T’Chaka, jadis assassiné par un mercenaire sud-africain, Ulysses Klaw – T’Challa met fin à leur idylle naissante, brisant ainsi le cœur de la jeune fille. Finalement identifiée comme une mutante par le professeur Xavier, Ororo trouve refuge au sein des X-Men, avant de retrouver le superhéros wakandais, devenu roi, dans la nouvelle série scénarisée par Reginald Hudlin en 2005. C’est ce dernier qui mettra en scène leurs nouvelles aventures, à commencer par leur mariage en grande pompe11. Devenu l’incarnation d’une « Afrique unifiée », le couple royal entame alors, à l’occasion de sa lune de miel, une tournée diplomatique dans les divers États fictifs de l’univers Marvel12, avant de participer à la guerre civile qui divise les super-héros sur la 45question de leur recensement officiel sur le sol américain13 puis de remplacer provisoirement Susan et Reed Richards au sein des Quatre Fantastiques14. Le conflit persistant entre Avengers (auxquels s’était affilié T’Challa) et X-Men (auxquels appartient Ororo) finira par provoquer leur séparation, après de multiples péripéties15. Nous devons à Ta-Nehisi Coates de les avoir réunis de nouveau, d’abord au sein de The Crew ou « La bande », un groupe de superhéros noirs composé d’amis de la Panthère Noire (Luke Cage, Tornade, Misty Knight et Eden Fesi alias Manifold16), puis en un couple tenant tête au retour des « Originels » au Wakanda17.
Imaginées d’emblée par des auteurs afro-américains, les Dora Milaje et la princesse Shuri furent quant à elles longtemps des personnages secondaires, accompagnant T’Challa dans ses aventures, et elles se virent tardivement attribuer des destinées autonomes. Les premières apparaissent en novembre 1998, dès le lancement de la nouvelle série Black Panther désormais écrite par Christopher Priest : elles sont d’abord un simple duo, faisant office d’assistantes pour T’Challa (« Okoye était son chauffeur, Nakia son aide de camp »), qui les appelle ses « adorées » parce qu’elles seraient en réalité des « épouses à l’essai », sélectionnées par les « tribus wakandaises » dans un esprit d’alliance avec le roi (« The Client », Black Panther, no 1, 1998, p. 9). Ce dernier doit cependant bien se garder de nouer une relation amoureuse avec l’une ou l’autre, afin de ne pas altérer par quelque marque de préférence l’équilibre politique intertribal réalisé par la constitution de ce faux harem. Présentées par Everett K. Ross, le narrateur de Black Panther, comme de « mortelles lycéennes karatéka », ces Dora Milaje voient leurs rangs étoffés dans la série reprise par Reginald Hudlin, avec l’apparition d’Aneka, créatrice d’un nouvel art martial, à la croisée de la science et de la magie18, puis d’Ayo et des « Anges de Minuit » qui constituent une force spéciale, dotée d’extraordinaires armures leur permettant notamment de voler furtivement de nuit19. Coates fera par la suite d’Aneka et d’Ayo des 46dissidentes qui se sont détournées de la Panthère Noire en raison de leurs idéaux démocratiques et féministes (elles ne supportent plus d’être au service d’une famille royale qui leur semble trop peu se soucier du peuple, et notamment de la condition féminine au Wakanda) et surtout de leur mutuelle attraction, qui débouche sur une vive passion amoureuse, faisant d’elles le premier couple lesbien dans l’univers de Black Panther. Trois séries autonomes racontent aujourd’hui les aventures des Dora Milaje, avant et après la révolution politique qui se joue dans Une Nation en marche20. À partir d’un scénario imaginé par Ta-Nehisi Coates et écrit par Roxane Gay, Worlds of Wakanda (2016-2017) revient sur la rencontre, la formation et les causes de la rébellion d’Aneka et Ayo qui, après avoir secouru certaines femmes en proie à diverses violences sexuelles au Wakanda, décident de fonder une « communauté sans hommes ». Sous la houlette de Nnedi Okorafor, Wakanda Forever (2018) narre ensuite les aventures d’Okoye, Ayo et Aneka aux États-Unis, à la poursuite de l’ex-Dora Milaje Nakia, devenue la maléfique Malice, à la suite d’une déconvenue amoureuse avec T’Challa ; Black Panther and the Agents of Wakanda (2019) met pour finir en scène les aventures d’une ligue africaine de justiciers dirigée par Okoye.
Créée par Reginald Hudlin en 2005, la princesse Shuri, sœur de T’Challa, se voit d’emblée confier un rôle fondamental de doublure : une analepse retraçant leur passé commun21 nous apprend ainsi qu’elle fut précédée sur le fil par son frère, au moment même où elle se présentait elle-même au combat rituel pour le titre royal de Panthère Noire. Spécialiste de physique nucléaire, c’est elle qui repère et tue ensuite « l’homme radioactif », lequel avait entrepris d’altérer les mines wakandaises de vibranium, un métal aux propriétés uniques – il amortit les chocs en absorbant les fréquences sonores et il confère en retour une force décuplée en renvoyant ces dernières22. Tombée plus tard à son tour dans les rets d’Erik Killmonger, l’ennemi légendaire de T’Challa, elle tue de nouveau de sang-froid un homme pour dissuader un groupe de prisonniers de la violer. Dans le numéro annuel spécial de février 2008 (« Black to the Future »), Reginald Hudlin la promeut une première 47fois Panthère Noire et reine du Wakanda, après l’abdication de son frère dans un futur distant (2057), puis il lui confie définitivement les rênes du pouvoir au Wakanda à compter de 2009, dans un nouvel arc narratif (« The Deadliest of the Species ») qui trouve ensuite de multiples prolongements23 avec la guerre sans merci que mène désormais le Docteur Doom (Fatalis en français) au Wakanda pour s’y emparer du pouvoir et des ressources de vibranium. C’est seulement au cours de l’incroyable série des New Avengers initiée par Jonathan Hickman en 2013, et après avoir affronté l’invasion extra-terrestre fomentée par Thanos, que Shuri renoncera au pouvoir en restituant à T’Challa la lame sacrée faisant office de sceptre et en se sacrifiant dans un ultime combat avec la dirigeante de l’Ordre Noir, Proxima Midnight, permettant ainsi à son frère de s’échapper. Ce dernier la fera ressusciter plus tard (ou plus exactement revenir du plan spirituel de la mémoire wakandaise, le Djalia) avec l’aide d’Eden Fesi et de ses pouvoirs de téléportation dans la série initiée par Ta-Nehisi Coates en 2016. Désormais surnommée Aja Adanna ou Ancient Future (futur ancien), en raison de sa capacité à puiser dans les ressources spirituelles du passé pour construire un nouvel avenir, Shuri reprend le combat aux côtés de son frère pour mettre d’abord un terme à la révolution politique qui a éclaté au Wakanda, puis pour lutter contre l’insurrection religieuse fomentée contre les divinités traditionnelles wakandaises par « l’Adversaire », un légendaire démon de l’univers Marvel. Déjà pourvue d’aptitudes physiques hors du commun, grâce à sa consommation de « l’herbe en forme de cœur », un psychotrope réservé aux Panthères Noires, Shuri est désormais dotée de véritables superpouvoirs : elle a notamment la capacité de se déplacer à grande vitesse dans les airs, de se transformer en une nuée d’oiseaux ou, au contraire, de se pétrifier pour se rendre tantôt insaisissable et tantôt infrangible dans les combats.
On le voit par ces diverses biographies : qu’elles soient simples subalternes ou véritables égales de T’Challa, les « femmes puissantes » africaines ont prioritairement, dans l’univers des comics Marvel, une fonction guerrière d’acolyte et de faire-valoir (ou sidekick, en anglais). Sans doute peuvent-elles parfois se substituer à lui, comme Tornade et Shuri s’y emploient dans Doomwar, lorsque le roi du Wakanda, grièvement blessé par un attentat, se trouve entre la vie et la mort. Mais on 48remarquera que l’une et l’autre remplissent alors une même fonction de psychopompe : c’est en effet Ororo qui, dans un schéma orphique inversé, vient tirer l’esprit de T’Challa des limbes où il sombrait24 tandis que Shuri, avec l’aide du puissant sorcier Zawavari, y plonge en retour l’esprit diabolique de Morlun, venu d’Afrique de l’Ouest pour dévaster le Wakanda25. Et, quel que soit leur rôle au premier plan de l’intrigue, T’Challa conserve en définitive toujours sur elles – comme sur tous ses alliés – un ou plusieurs coups d’avance. C’est afin de prévenir de nouvelles incursions venues d’autres « Terres », dans l’effondrement généralisé du multivers26, qu’il s’était ponctuellement allié au puissant Namor, au grand dam de sa sœur qui, sans autres informations sur ce dessein supérieur, se souvenait surtout du tsunami et des milliers de morts provoquées au Wakanda par le roi des Atlantes, et qui considérait dès lors son frère comme un traître à son pays27. De même, c’est afin de mettre à profit le statut divin d’Ororo, vénérée comme une véritable déesse (« Hadari Yao », ou « celle qui marche dans les nuages ») par de nombreux peuples d’Afrique de l’Est, que T’Challa l’avait associée à son combat religieux contre « les Originels », dans le second récit imaginé par Ta Nehisi Coates28. Or tout en reconnaissant en lui « l’homme le plus manipulateur et calculateur qu’[elle] ai[t] jamais rencontré » (Black Panther, no 178, 2018, p. 23), Tornade n’en décide pas moins de s’abandonner de nouveau complètement à lui (« Je suis tienne à jamais », ibid., p. 24), consentant ainsi à laisser au roi wakandais un ascendant sur elle, tout comme Shuri avait fini par lui restituer le pouvoir dans l’arc narratif final des New Avengers29.
49Prolongements
afro-féministes contemporains
Que deviennent enfin ces « femmes puissantes » africaines quand leurs destinées sont prises en charge par d’autres femmes de même origine, qui font elles-mêmes figures de puissances montantes dans le marché éditorial global ? Pour répondre à cette question, nous nous concentrerons sur un cas exemplaire : la réappropriation de l’univers Marvel par la romancière Nnedi Okorafor, et son intégration subséquente dans le vivier des scénaristes attitrés de cette maison d’édition.
Née aux États-Unis de parents nigérians, c’est à l’occasion d’une longue convalescence pour une scoliose mal soignée, qui mettra fin à sa carrière sportive et la laissera dans l’incapacité de remarcher correctement, que la jeune femme s’initie à la fantasy, passant bientôt de la lecture à l’écriture. Destinés à la jeunesse, ses premiers récits ne remportent qu’un succès d’estime (Zahra the Windseeker, 2005 ; The Shadow Speaker, 2007), jusqu’à la parution en 2010 de Who Fears Death, qui obtient l’année suivante le Prix World Fantasy du meilleur roman. Dans ce récit situé à une époque indéterminée et dans une Afrique post-apocalyptique, l’autrice mêle l’histoire de l’esclavage africain à celle du Soudan pour raconter la domination multiséculaire d’un peuple clair de peau, les Nurus, qui asservit un peuple noir, les Okekes. Née du viol commis sur sa mère par un soldat Nuru, Onyesonwu Ubaid, dont le prénom signifie « Qui a peur de la mort ? » (Okorafor, 2017, p. 16), est une ewu, « enfant de la violence », qui se découvre bientôt d’étranges pouvoirs. Comme Shuri et comme sa mère avant elle, dont les aventures sont racontées dans The Book of Phoenix (2015), un roman postérieur qui fait en réalité office de prélude, Onyesonwu est en effet également « une eshu », c’est-à-dire un être humain capable de « changer de forme, entre autres choses » (ibid., p. 83), et notamment de « devenir transparente » ou de se transformer en oiseau (ibid., p. 97) et en kponyungo, sorte de dragon « cracheur de feu » (ibid., p. 406, p. 408 et p. 540). Ce pouvoir de « chevaucher le vent » (ibid., p. 120) la rapproche de fait de Tornade, d’autant plus qu’à la mesure de la mutante américano-kenyane qui règne également sur le tonnerre et la foudre, Onyesonwu a très tôt acquis un étrange pouvoir de 50déflagration, qui se manifeste d’abord à la mort de son père adoptif, puis après celle de son compagnon Mwita. Lisons plutôt ces deux extraits :
Je laissai Papa partir.
Tout redevint mort et silencieux.
Comme si le monde, l’espace d’un instant, était plongé dans l’eau.
Alors, le pouvoir qui s’était accumulé en moi éclata. Mon voile fut arraché à ma tête et mes tresses libérées furent fouettées en arrière. Tout fut repoussé – Aro, ma mère, ma famille, mes amis, mes connaissances, les étrangers, les tables du festin, les cinquante ignames, les treize pains de singe, les cinq vaches, les dix chèvres, les trente poules et des trombes de sable. En ville, le courant fut coupé pendant trente secondes ; il faudrait balayer les maisons et réparer les ordinateurs criblés de poussière […] (ibid., p. 13-14)
Mwita et moi n’avions pas dormi, la nuit passée. Je me rappelai la manière dont il s’était épanché en moi. Il y demeurait encore. Il était toujours vivant. Je le sentais en moi, nageant, remuant. Je n’étais pas au zénith de ma lune, mais je forçai les choses. J’aiguillai mon œuf vers la vie de Mwita et ce qu’il pourrait y trouver. Mais ce ne fut pas moi qui les unis. […] Quelque chose d’autre décida du reste. Quelque chose de totalement étranger et indifférent à l’humanité. À l’instant de la conception, une immense onde de choc jaillit de moi, pareille à celle qui s’était déchaînée il y avait longtemps, durant les funérailles de mon père. Elle abattit les cloisons et creva le plafond.
Je restai assise parmi la poussière et les décombres, serrant le corps de Mwita […] (ibid., p. 516)
Si le pouvoir de la femme africaine continue bien de résider dans ses attributs sexuels, et plus précisément dans ses organes génitaux – excisée, la puissante Onyesonwu parvient ainsi à faire repousser son clitoris par la seule force de sa volonté, page 185 ! – on relèvera tout de même qu’on atteint là un certain ridicule, les déflagrations générées par l’héroïne s’apparentant de fait à ce que les Nuls appelaient autrefois, avec un faux esprit de sérieux mais un mauvais goût assumé, une « explosion de foufoune30 ».
Intéressons-nous, à présent et pour finir, aux séries co-écrites par Nnedi Okorafor pour les éditions Marvel. Dans le sillage de Worlds of Wakanda, les épisodes de Wakanda Forever reviennent sur l’histoire des Dora Milaje, mais en gommant l’hypersexualisation qui caractérisait jusque-là ces figures de femmes puissantes. Il en va de même pour 51Shuri : son physique et son habillement, désormais calqués sur ceux de l’incarnation de la princesse wakandaise par l’actrice afro-américaine Laetitia Wright dans le long métrage de Ryan Coogler (Black Panther, 2018), ne sont assurément plus ceux d’une « bomba africana » aux formes généreuses. Mais sous couvert d’une priorité nouvelle désormais accordée aux femmes dans la gestion des affaires wakandaises – Okorafor a pour cela inventé un conseil féminin étrangement nommé « la trompe de l’éléphant » (Shuri, no 1, 2018, p. 21) –, c’est un sexisme inversé plutôt qu’un afro-féminisme subversif qui se donne à lire au fil des épisodes, sans qu’on y retrouve de surcroît la dimension politique ou spirituelle qui caractérisait les aventures de Shuri racontées par Reginald Hudlin ou Ta-Nehisi Coates. Le scénario tourne en effet vite à la blague potache (la lutte contre une mante religieuse intersidérale, qui pond des trous noirs sur terre !), sans vraiment parvenir à faire rire le lecteur, tant la narration se prend par ailleurs au sérieux. À partir d’un point de départ semblable – la recherche lancée par Shuri pour retrouver son frère T’Challa, parti avec Manifold dans un vaisseau spatial wakandais pour explorer un trou de ver aux confins du système solaire, comme dans le film Interstellar de Christopher Nolan (2014) – le scénario produit par Okorafor frise l’absolue nullité, surtout si on le compare au nouvel arc narratif déployé parallèlement par Ta-Nehisi Coates, The Intergalactic Empire of Wakanda (2018-2021), qui constitue de son côté une refonte complète, sous l’aspect d’un space opera, de la geste épique de T’Challa, en même temps qu’une façon décalée de revisiter les traumatismes de la traite négrière, de l’esclavage et des insurrections abolitionnistes du passé. Quant aux épisodes de Black Panther31 confiés à l’autrice de séries romanesques adolescentes32, ils tournent eux-mêmes très vite, en se centrant sur des figures de teenagers et sur la lutte de T’Challa avec un improbable monstre, à une littérature de jeunesse aussi conventionnelle que sans saveur. Forte de ses succès commerciaux, Okorafor n’hésite cependant pas à modestement inclure ses propres œuvres dans la bibliothèque personnelle de T’Challa33, aux côtés de l’autobiographie de Wole Soyinka (You Must Set Forth at Dawn), quand Ta-Nehisi Coates préférait multiplier plutôt les clins d’œil discrets aux classiques de la littérature 52afro-américaine comme Invisible Man de Ralph Ellison (son personnage de Ras l’Exhortateur est repris dans l’arc des Vengeurs du Nouveau Monde) ou comme Ancient Future, l’anthologie de textes ésotériques et philosophiques de l’Égypte antique publiée en 2000 par l’anthropologue Wayne B. Chandler.
Conclusion
Que conclure provisoirement de cette rapide revue des figures de « femmes puissantes » africaines dans l’univers des comics et de la fantasy ? Nous espérons d’abord avoir convaincu lectrices et lecteurs de l’intérêt de cette abondante production, et de l’attention qu’elle mérite pour aborder les figures et les formes féminines de pouvoir dans la galaxie Africana. Si ces productions textuelles et graphiques ne bénéficient pas encore d’un grand crédit dans la recherche académique, elles n’en ont pas moins une influence considérable, étant donné leurs succès et leurs tirages abondants sur plusieurs décennies – démultipliés encore aujourd’hui par la reproduction, l’édition et la diffusion numériques de leurs divers supports. Elles sont aussi un espace de contre-littératures où ceux qui faisaient autrefois l’objet de représentations négatives, stéréotypées et désobligeantes, ont justement tâché de riposter et de reprendre l’initiative culturelle. Ce fut le cas au tournant des xxe et xxie siècles avec les premiers scénaristes afro-américains de Black Panther et autres superhéros ; c’est aujourd’hui l’ambition d’autrices ou de dessinatrices afroféministes comme Roxane Gay, Yona Harvey, Vita Ayala, Alitha Martinez, Afua Njoki Richardson et Tana Ford. Si les figurations féminines évoluent alors à coup sûr, délaissant l’hypersexualisation des corps pour des problématiques plus genrées voire intersectionnelles, comme le combat mené par les nouvelles Dora Milaje contre la domination masculine et patriarcale au Wakanda et ailleurs, il n’est cependant pas sûr que les politiques de l’identité qui motivent et régissent certaines de ces productions puissent tout à fait subvertir le flux massif des représentations dominantes, qui y demeurent malgré tout assez stéréotypées et genrées. Un autre risque pointe, par ailleurs : en revendiquant clairement leur volonté de mettre 53en scène des femmes noires « qui leur ressemblent », des romancières et artistes comme Roxane Gay, Nnedi Okorafor et Tana Ford obtiennent assurément aujourd’hui certains succès, mais elles génèrent aussi ce faisant une littérature de niche. Cette dernière n’a en réalité d’autre vocation que d’intégrer à un système éditorial résolument industriel, et visant assurément le profit, des catégories sociales et économiques qui s’en trouvaient jusque-là exclues, en les caractérisant d’abord et avant tout par leur statut de victimes, et en les insérant ensuite dans une économie centrée sur la consommation. C’est au fond l’enjeu même de tout marketing commercial que d’adresser à ses potentielles cibles des images flatteuses d’elles-mêmes, pour mieux les attirer à soi.
Anthony Mangeon
Université de Strasbourg
54Bibliographie
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Coates, Ta-Nehisi, Gay, Roxane, Harvey, Yona, Black Panther : Worlds of Wakanda, New York, Marvel, 2017.
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Hartmann, Ivor W., AfroSF: Science Fiction by African Writers, Storytime Publications, 2012.
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Hickman, Jonathan, Avengers : Time Runs Out Collection, New York, Marvel, 2016.
Hudlin, Reginald, Black Panther : The Complete Collection (2005-2009), vol. 1, 2, 3, New York, Marvel, 2017-2018.
Jemisin, Nora, Les Livres de la terre fracturée : La Cinquième Saison [t. 1, 2015], La Porte de cristal [t. 2, 2016], Les Cieux pétrifiés [t. 3, 2017], trad. française de Michelle Charrier, Paris, J’ai lu, 2017 et 2018.
Maberry, Jonathan, Hudlin, Reginald, Doomwar, New York, Marvel, 2017.
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1 Nous utilisons désormais cet acronyme d’usage commun, par exemple : AfroSF : Science Fiction by African Writers, anthologie éditée par Ivor W. Hartmann (StoryTime Publication, 2012).
2 Le space opera ou « opéra de l’espace » est un sous-genre de la littérature science-fictionnelle, avec une forte composante épique, qui développe les aventures de ses héros à une échelle intergalactique. La blaxploitation est un courant cinématographique des années 1970 qui visait à lutter contre les stéréotypes racistes en revalorisant l’image des Noirs et en proposant notamment des rôles de premier plan à des acteurs afro-américains.
3 La première est née en 1972 et la seconde en 1974.
4 Auteur de « A Nation Under Our Feet » et « Avengers of the New World », (2016-2018), ainsi que « The Intergalactic Empire of Wakanda » (2016-2021).
5 Voir, pour les citations de cette phrase, l’appel à communications du colloque « Africana », prévu initialement en mai 2020 : « https://unil.ch/fra/africana-colloque (consulté le 23/12/2020) ».
6 Voir : Jungle Action, no 8.
7 Voir, toujours en 1972 : « Une panthère en colère », Jungle Action, no 6 à 18.
8 Voir : X-Men, no 176, 2005.
9 Traduction française du volume II de Coates, Vengeurs du Nouveau Monde, paru en 2018 aux éditions Panini Comics. Le propos en anglais est plus explicite encore : « Africa is a beautiful woman – round and lush » (Black Panther, no 170, 2016, p. 4).
10 Voir : X-Men, no 102, 1976 ; Black Panther, no 14, 2005.
11 Voir : Black Panther, no 18, 2006.
12 Voir : « World Tour », Black Panther, no 19 à 22.
13 Voir : « Civil War », Black Panther, no 22 à 25.
14 Voir : « Two + Two », « Four the Hard Way », Black Panther, no 26 à 30.
15 Voir : « Black Panther vs Storm », Avengers vs X-Men, no 6, 2012.
16 Voir : « A Nation under Our Feet », Black Panther, no 7-8 et 12, 2016 ; Black Panther & The Crew, no 1 à 6, 2017.
17 Voir : « Avengers of the New World », Black Panther, no 13-18 puis 166-172, 2017-2018.
18 Voir : « Power, part 4 », Black Panther, no 10, 2009.
19 Voir : Doomwar, no 2, 3 et 5, 2010.
20 C’est sous ce titre mal traduit qu’a paru en français la série initiée en 2016 par Ta-Nehisi Coates, « A Nation Under Our Feet ».
21 Sur ce passé commun, voir : Black Panther, no 3, 2005.
22 Voir : Black Panther, no 6, 2005.
23 Voir : « Power » puis « Doomwar », chacun en six épisodes, 2009-2010.
24 Voir : « The Deadliest of The Species », Black Panther, no 3 à 5, 2009.
25 Voir : « The Deadliest of The Species », Black Panther, no 6, 2009.
26 La notion de « multivers » est une théorie scientifique, dérivée de la physique quantique, qui postule la coexistence d’une pluralité d’univers parallèles, mais divergents, différents, et inaccessibles entre eux. Cette théorie s’est trouvée transposée dans le monde des comics où la Terre coexiste avec une multitude d’autres versions de ses réalités, habitants, superhéros, etc.
27 Voir : « Everything Dies », « Other Worlds » et « A Perfect World », New Avengers, no 1 à 6 puis 13 à 23, 2013-2015.
28 Voir : « Avengers of the New World », no 4 et 5, 2017-2018.
29 Voir : Avengers : Time Runs Out Collection, 2013, p. 63 et p. 257.
30 Voir cet extrait du JTN [Journal Télévisé Nul] : « https://www.youtube.com/watch?v=ZWAAa5Eotnc (consulté le 28/12/2020) ».
31 Il s’agit de « Long Live the King », en 2017-2018.
32 Elle a écrit Akata en 2011 et 2017, puis Binti de 2015 à 2019.
33 Voir : « Long Live the King », no 1, 2017, p. 6.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-12735-2
- EAN : 9782406127352
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12735-2.p.0039
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 18/05/2022
- Langue : Français
- Mots-clés : Comics, science-fiction, femmes, afro-futurisme, Black Panther