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Classiques Garnier

Ororo, Dora Milaje, Shuri, Onyesonwu Sur quelques figures de femmes puissantes africaines, de l’univers Marvel à la fantasy afro-futuriste contemporaine

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Africana. Figures de femmes et formes de pouvoir
  • Auteur : Mangeon (Anthony)
  • Résumé : Cet article explore les représentations de « femmes puissantes » africaines dans l’univers des comics et de la science-fiction afro-futuriste contemporaine, depuis leur apparition sous la plume d’auteurs blancs, dans les années 1970, jusqu’à leur traitement esthétique et scénaristique par des nombreux auteurs afro-américains, puis par des artistes ou écrivaines africaines ou afro-descendantes comme les dessinatrices A. Martinez et A. N. Richardson, ou les romancières N. Okorafor et R. Gay.
  • Pages : 39 à 55
  • Collection : Rencontres, n° 539
  • Série : Francophonies, n° 2
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406127352
  • ISBN : 978-2-406-12735-2
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12735-2.p.0039
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 18/05/2022
  • Langue : Français
  • Mots-clés : Comics, science-fiction, femmes, afro-futurisme, Black Panther
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Ororo, Dora Milaje,
Shuri, Onyesonwu

Sur quelques figures de femmes puissantes
africaines, de lunivers Marvel
à la fantasy afro-futuriste contemporaine

À Maïa Déké-Mangeon

On sait, depuis les travaux de Bernard Mouralis sur Les Contre-littératures, que « le statut dun texte [] renvoie aux lignes de force qui parcourent la société globale, cest-à-dire, en définitive, aux efforts déployés par les uns pour maintenir et renforcer le pouvoir quils détiennent sur le plan de linitiative culturelle, et aux réactions que les autres expriment face à cette prérogative » (Mouralis, 2011, p. 12). En étudiant tour à tour le texte exotique comme « révélateur de la différence », le discours du peuple et celui sur le peuple, puis la littérature africaine francophone, laudacieux critique avait dès 1975 montré comment ces diverses productions transformèrent progressivement, du xviiie au xxe siècle, notre conception dominante de la littérature en intégrant, au sein du canon mondial comme dans nos représentations collectives, des figures et des espaces qui sen trouvaient jusque-là largement exclus ou à tout le moins marginalisés. Mais en englobant tous « les textes que récuse linstitution littéraire et, qui de ce fait, nentrent pas dans le champ littéraire » (ibid.), les contre-littératures excédaient bien évidemment les trois domaines explorés à lépoque par Bernard Mouralis. Ce dernier y associait demblée ce quon tenait encore pour de l« infra » ou de la « paralittérature », notamment le roman policier, la science-fiction et la bande-dessinée. Or, depuis la parution des Contre-littératures, ces productions ont tant prospéré quelles sont à leur tour devenues dominantes sur le marché 40du livre, au point dinfluencer significativement la littérature générale en drainant vers elles quelques grandes plumes de notre époque. Ce phénomène peut également sobserver dans le domaine des littératures africaines, où lon constate le développement exponentiel dune Afro-SF1, après celui du polar africain. Si le paradigme de lenquête sest progressivement imposé dans la production romanesque des auteurs nés à lépoque coloniale – pensons notamment aux romans policiers signés par Mongo Beti, Driss Chraïbi, Moussa Konaté, Henri Lopes et Tierno Monénembo –, force est de constater que les fictions afrofuturistes figurent aujourdhui parmi les textes les plus primés et prisés du grand public, et quelles sont autant le fait de romancières (Basma Abdel Aziz, Lauren Beukes, Sarah Lotz, Léonora Miano, Nnedi Okorafor, Namwali Serpell…) que de romanciers (José Agualusa, Gavin Chait, Kossi Efoui, Mohammed Rabie, Tade Thompson, Ahmed Khaled Towfik…) issus du continent africain.

Sans vouloir à toutes fins genrer ou racialiser ces domaines jadis émergents et désormais dominants des « contre-littératures », y compris au sein de la littérature africaine europhone, on notera tout de même quà linstar du roman policier, la science-fiction et la bande dessinée furent longtemps et largement produites par des auteurs blancs, et destinées à un lectorat blanc. Bien sûr, certains dentre eux donnèrent naissance à de puissantes figures dhéroïnes et de héros africains. Pour ne citer que lunivers proliférant des comics américains, les fondateurs de la franchise Marvel, Stan Lee (1922-2018) et Jack Kirby (1917-1994), lancèrent Black Panther ou le roi fictif africain TChalla dès 1966 ; puis en 1975 Len Wein (1948-2017) et Dave Cockrum (1943-2006) lui donnèrent un pendant féminin en la figure dOroro Munroe, alias Storm (ou Tornade en français). Capable de maîtriser les éléments, et notamment la foudre, la pluie et les vents, cette mutante dorigine kenyane rejoindra les X-Men du Professeur Xavier avant de devenir lépouse de TChalla dans les années 2000. En revanche, à lexception de Zelde Mtana, lhéroïne noire de la série Rissa Kerguelen publiée par le romancier américain Francis Marion Busby (1921-2005) entre 1976 et 1980, et qui sapparente à une version space opera des aventures des Foxy Brown et autres Coffy incarnées à la même époque par Pam Grier 41dans le cinéma de la blaxploitation2, les « femmes puissantes » dorigine africaine restèrent longtemps absentes du genre science-fictionnel et fantaisiste. Ce sont finalement Octavia Butler (1947-2006) et Nalo Hopkinson (née en 1960), deux romancières respectivement afro-américaine et canadienne dorigine jamaïcaine, qui contribuèrent à faire delles les héroïnes positives de récits futuristes, mêlant allègrement technosciences et magie. Depuis une dizaine dannées, deux nouvelles figures se sont imposées dans le champ de la science-fiction et de la fantaisie contemporaines : lafro-américaine Nora Jemisin et laméricano-nigériane Nnedi Okorafor3. Deux de leurs récents romans (La Cinquième Saison, paru initialement en 2015, et Qui a peur de la mort ?, publié originellement en 2010) mettent ainsi en scène des univers post-apocalyptiques où des héroïnes africaines développent et mobilisent des pouvoirs surnaturels dans leur quête de vengeance. Dans le premier, Essun est une « orogène » qui a la capacité de provoquer des séismes, et dans le second, Onyesonwu est une « ewu », enfant née dun viol qui allie pouvoir de métamorphose et secrète arme explosive. Forte du succès planétaire de cette première fiction afrofuturiste – en passe dêtre adaptée à lécran sous la forme dune série télévisée produite et diffusée par la chaîne américaine HBO – Nnedi Okorafor sest récemment vu confier par les éditions Marvel la codirection scénaristique de la bande-dessinée Black Panther (Long Live the King, 2017-2018) ; cela parallèlement aux arcs narratifs déployés par lessayiste afro-américain Ta-Nehisi Coates4 et à ceux imaginés aux côtés de ce dernier par lessayiste et romancière féministe haïtiano-américaine Roxane Gay et la poétesse afro-américaine Yona Harvey, toutes deux nées en 1974 (Worlds of Wakanda, 2016-2017). Okorafor est également devenue la scénariste de deux séries dérivées de Black Panther, Wakanda Forever (2018) et Shuri (2018-2019), respectivement consacrées aux Dora Milaje, des guerrières qui forment la garde rapprochée du roi TChalla, puis à la sœur de ce dernier, la princesse wakandaise Shuri.

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Entrepris dans le cadre dune réflexion collective sur les « figures de femmes » et les « formes de pouvoir à lœuvre dans la littérature qui met en scène lAfrique et ses diasporas féminines », ce rapide survol suscite évidemment plusieurs questions. Comment les « femmes puissantes » africaines sont-elles représentées dans lunivers des comics et de la science-fiction afro-futuriste ? Quelles évolutions peut-on observer, lorsque leurs figures et leurs destinées fictives sont prises en charge par des scénaristes afro-américains comme Christopher Priest, Reginald Hudlin et Ta-Nehisi Coates ? Et que deviennent à nouveau ces « femmes puissantes » lorsquelles passent sous la plume dartistes ou décrivaines africaines – ou dorigine africaine, pour reprendre lextension englobante de ladjectif africana – comme les dessinatrices Alitha Martinez et Afua Njoki Richardson ou les romancières Nnedi Okorafor et Roxane Gay ? Assiste-t-on à une déconstruction « qui se joue des représentations genrées », et en quel sens peut-on affirmer que « les fictions récupèrent des stéréotypes de genre et [que] leurs auteurs et auteures simpliquent souvent par un discours social et politique touchant autant à des pratiques locales, traditionnelles quaux conséquences de la migration5 » ?

Gals & ris

Rechercher la présence des figures féminines africaines dans lunivers Marvel, et en particulier dans la série des volumes consacrés aux aventures du roi TChalla, alias Black Panther, cest assurément donner un sens particulier au terme « galerie ». Sans trop jouer sur les mots, la figure féminine de la gal sy voit en effet réduite à un type exotique, comme jadis la « Vénus hottentote » Saartjie Baartman au Musée de lhomme, et son vêtement souvent limité à quelque peau de bête ou simple voile, telles ces bandes de toile horizontales appelées « ris » que les marins replient et resserrent sur la vergue au moyen de garcettes. Nous assistons alors autant à un concours de beautés noires quà un véritable défilé de mode 43primitiviste. Dès lapparition de « Malice sous la lune pourpre » en 19726, de Madame Slay – compagne de NJadaka alias Erik Killmonger – dans lépilogue du premier arc scénarisé par Don McGregor7, tout comme avec la création de la princesse Zanda, souveraine de Narobia, dans les premiers épisodes de Black Panther repris par Jack Kirby en 1977, la femme puissante africaine incarne dabord un pouvoir érotique qui se donne à voir dans des atours aussi tape-à-lœil que suggestifs. Ororo Munroe et les Dora Milaje néchappent pas à cette règle du déshabillé ou du tissu moulant, qui révèle autant quil voile les formes féminines. De Tornade, TChalla constate dailleurs lui-même, avec quelque dépit amoureux, quelle vole souvent « nue dans les nuées » (Black Panther, no 7, 2005, p. 8), offerte ainsi à tous les regards ; quant à ses propres gardes du corps, inspirées des amazones dahoméennes, leurs uniformes minimalistes les assimilent plutôt à une « brigade bikinis », comme le note ironiquement Asira, une amie afro-américaine du roi wakandais (Black Panther, no 14, 2017, p. 7) – au point de susciter parfois la jalousie de Tornade elle-même8. Seule Shuri, qui endosse lhabit de la panthère noire à compter de 2009, dans larc scénaristique initié par Reginald Hudlin (« The Deadliest of the Species »), se voit intégralement vêtue de noir, des pieds jusquà la tête. Mais comme tous les superhéros dont le costume spécifique sert autant à les identifier quà mettre en valeur leur musculature hypertrophiée, son justaucorps dessine habilement ses formes voluptueuses, à commencer par lopulence de sa poitrine. Ainsi que le soulignera le rebelle wakandais Tetu dans le numéro 170 de Black Panther, lAfrique se doit dêtre, dans les comics, représentée par « une belle femme pulpeuse9 ». Quelles fonctions remplissent cependant ces diverses figures féminines, au-delà de leur présence hypersexualisée dans les ris mais aussi les jeux de pouvoir qui caractérisent la vie de TChalla ? Pour répondre à cette question, il convient de revenir rapidement sur les biographies dOroro, de Shuri et des principales Dora Milaje.

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Des vies de femmes

On peut de fait relever une évolution significative entre les premiers arcs narratifs scénarisés dans les années soixante-dix par des auteurs blancs (Don McGregor, Jack Kirby), et ceux développés à compter des années quatre-vingt-dix par des auteurs noirs (Christopher Priest, Reginald Hudlin, Ta-Nehisi Coates). Quil sagisse de Malice, de Madame Slay ou de la Princesse Zanda, la femme africaine apparaît dabord et toujours dans la série du côté des « vilains » (Erik Killmonger, Abner Little) ; sans pouvoirs particuliers, elle sait toutefois se montrer experte dans le maniement de diverses armes et elle se spécialise notamment dans le larcin.

Ororo Munroe suit un destin presque semblable dans ses années de jeunesse, racontées à diverses reprises10 et notamment dans Storm, la série entièrement dédiée à ses aventures en 2006. Ses créateurs blancs, Len Wein et Dave Cockrum, en avaient fait la fille de NDaré, une princesse kenyane, et de David Munroe, un étudiant afro-américain à luniversité du Kenya. Née aux États-Unis, lenfant avait suivi ses parents en Égypte où, après leur mort accidentelle, elle était devenue pickpocket jusquà son retour au Kenya et à sa rencontre providentielle avec le jeune prince wakandais, alors en quête de lui-même lors dun voyage en Afrique de lEst. Résolu à ne pas se détourner de son destin politique, et notamment de son dessein personnel – venger la mort de son père, TChaka, jadis assassiné par un mercenaire sud-africain, Ulysses Klaw – TChalla met fin à leur idylle naissante, brisant ainsi le cœur de la jeune fille. Finalement identifiée comme une mutante par le professeur Xavier, Ororo trouve refuge au sein des X-Men, avant de retrouver le superhéros wakandais, devenu roi, dans la nouvelle série scénarisée par Reginald Hudlin en 2005. Cest ce dernier qui mettra en scène leurs nouvelles aventures, à commencer par leur mariage en grande pompe11. Devenu lincarnation dune « Afrique unifiée », le couple royal entame alors, à loccasion de sa lune de miel, une tournée diplomatique dans les divers États fictifs de lunivers Marvel12, avant de participer à la guerre civile qui divise les super-héros sur la 45question de leur recensement officiel sur le sol américain13 puis de remplacer provisoirement Susan et Reed Richards au sein des Quatre Fantastiques14. Le conflit persistant entre Avengers (auxquels sétait affilié TChalla) et X-Men (auxquels appartient Ororo) finira par provoquer leur séparation, après de multiples péripéties15. Nous devons à Ta-Nehisi Coates de les avoir réunis de nouveau, dabord au sein de The Crew ou « La bande », un groupe de superhéros noirs composé damis de la Panthère Noire (Luke Cage, Tornade, Misty Knight et Eden Fesi alias Manifold16), puis en un couple tenant tête au retour des « Originels » au Wakanda17.

Imaginées demblée par des auteurs afro-américains, les Dora Milaje et la princesse Shuri furent quant à elles longtemps des personnages secondaires, accompagnant TChalla dans ses aventures, et elles se virent tardivement attribuer des destinées autonomes. Les premières apparaissent en novembre 1998, dès le lancement de la nouvelle série Black Panther désormais écrite par Christopher Priest : elles sont dabord un simple duo, faisant office dassistantes pour TChalla (« Okoye était son chauffeur, Nakia son aide de camp »), qui les appelle ses « adorées » parce quelles seraient en réalité des « épouses à lessai », sélectionnées par les « tribus wakandaises » dans un esprit dalliance avec le roi (« The Client », Black Panther, no 1, 1998, p. 9). Ce dernier doit cependant bien se garder de nouer une relation amoureuse avec lune ou lautre, afin de ne pas altérer par quelque marque de préférence léquilibre politique intertribal réalisé par la constitution de ce faux harem. Présentées par Everett K. Ross, le narrateur de Black Panther, comme de « mortelles lycéennes karatéka », ces Dora Milaje voient leurs rangs étoffés dans la série reprise par Reginald Hudlin, avec lapparition dAneka, créatrice dun nouvel art martial, à la croisée de la science et de la magie18, puis dAyo et des « Anges de Minuit » qui constituent une force spéciale, dotée dextraordinaires armures leur permettant notamment de voler furtivement de nuit19. Coates fera par la suite dAneka et dAyo des 46dissidentes qui se sont détournées de la Panthère Noire en raison de leurs idéaux démocratiques et féministes (elles ne supportent plus dêtre au service dune famille royale qui leur semble trop peu se soucier du peuple, et notamment de la condition féminine au Wakanda) et surtout de leur mutuelle attraction, qui débouche sur une vive passion amoureuse, faisant delles le premier couple lesbien dans lunivers de Black Panther. Trois séries autonomes racontent aujourdhui les aventures des Dora Milaje, avant et après la révolution politique qui se joue dans Une Nation en marche20. À partir dun scénario imaginé par Ta-Nehisi Coates et écrit par Roxane Gay, Worlds of Wakanda (2016-2017) revient sur la rencontre, la formation et les causes de la rébellion dAneka et Ayo qui, après avoir secouru certaines femmes en proie à diverses violences sexuelles au Wakanda, décident de fonder une « communauté sans hommes ». Sous la houlette de Nnedi Okorafor, Wakanda Forever (2018) narre ensuite les aventures dOkoye, Ayo et Aneka aux États-Unis, à la poursuite de lex-Dora Milaje Nakia, devenue la maléfique Malice, à la suite dune déconvenue amoureuse avec TChalla ; Black Panther and the Agents of Wakanda (2019) met pour finir en scène les aventures dune ligue africaine de justiciers dirigée par Okoye.

Créée par Reginald Hudlin en 2005, la princesse Shuri, sœur de TChalla, se voit demblée confier un rôle fondamental de doublure : une analepse retraçant leur passé commun21 nous apprend ainsi quelle fut précédée sur le fil par son frère, au moment même où elle se présentait elle-même au combat rituel pour le titre royal de Panthère Noire. Spécialiste de physique nucléaire, cest elle qui repère et tue ensuite « lhomme radioactif », lequel avait entrepris daltérer les mines wakandaises de vibranium, un métal aux propriétés uniques – il amortit les chocs en absorbant les fréquences sonores et il confère en retour une force décuplée en renvoyant ces dernières22. Tombée plus tard à son tour dans les rets dErik Killmonger, lennemi légendaire de TChalla, elle tue de nouveau de sang-froid un homme pour dissuader un groupe de prisonniers de la violer. Dans le numéro annuel spécial de février 2008 (« Black to the Future »), Reginald Hudlin la promeut une première 47fois Panthère Noire et reine du Wakanda, après labdication de son frère dans un futur distant (2057), puis il lui confie définitivement les rênes du pouvoir au Wakanda à compter de 2009, dans un nouvel arc narratif (« The Deadliest of the Species ») qui trouve ensuite de multiples prolongements23 avec la guerre sans merci que mène désormais le Docteur Doom (Fatalis en français) au Wakanda pour sy emparer du pouvoir et des ressources de vibranium. Cest seulement au cours de lincroyable série des New Avengers initiée par Jonathan Hickman en 2013, et après avoir affronté linvasion extra-terrestre fomentée par Thanos, que Shuri renoncera au pouvoir en restituant à TChalla la lame sacrée faisant office de sceptre et en se sacrifiant dans un ultime combat avec la dirigeante de lOrdre Noir, Proxima Midnight, permettant ainsi à son frère de séchapper. Ce dernier la fera ressusciter plus tard (ou plus exactement revenir du plan spirituel de la mémoire wakandaise, le Djalia) avec laide dEden Fesi et de ses pouvoirs de téléportation dans la série initiée par Ta-Nehisi Coates en 2016. Désormais surnommée Aja Adanna ou Ancient Future (futur ancien), en raison de sa capacité à puiser dans les ressources spirituelles du passé pour construire un nouvel avenir, Shuri reprend le combat aux côtés de son frère pour mettre dabord un terme à la révolution politique qui a éclaté au Wakanda, puis pour lutter contre linsurrection religieuse fomentée contre les divinités traditionnelles wakandaises par « lAdversaire », un légendaire démon de lunivers Marvel. Déjà pourvue daptitudes physiques hors du commun, grâce à sa consommation de « lherbe en forme de cœur », un psychotrope réservé aux Panthères Noires, Shuri est désormais dotée de véritables superpouvoirs : elle a notamment la capacité de se déplacer à grande vitesse dans les airs, de se transformer en une nuée doiseaux ou, au contraire, de se pétrifier pour se rendre tantôt insaisissable et tantôt infrangible dans les combats.

On le voit par ces diverses biographies : quelles soient simples subalternes ou véritables égales de TChalla, les « femmes puissantes » africaines ont prioritairement, dans lunivers des comics Marvel, une fonction guerrière dacolyte et de faire-valoir (ou sidekick, en anglais). Sans doute peuvent-elles parfois se substituer à lui, comme Tornade et Shuri sy emploient dans Doomwar, lorsque le roi du Wakanda, grièvement blessé par un attentat, se trouve entre la vie et la mort. Mais on 48remarquera que lune et lautre remplissent alors une même fonction de psychopompe : cest en effet Ororo qui, dans un schéma orphique inversé, vient tirer lesprit de TChalla des limbes où il sombrait24 tandis que Shuri, avec laide du puissant sorcier Zawavari, y plonge en retour lesprit diabolique de Morlun, venu dAfrique de lOuest pour dévaster le Wakanda25. Et, quel que soit leur rôle au premier plan de lintrigue, TChalla conserve en définitive toujours sur elles – comme sur tous ses alliés – un ou plusieurs coups davance. Cest afin de prévenir de nouvelles incursions venues dautres « Terres », dans leffondrement généralisé du multivers26, quil sétait ponctuellement allié au puissant Namor, au grand dam de sa sœur qui, sans autres informations sur ce dessein supérieur, se souvenait surtout du tsunami et des milliers de morts provoquées au Wakanda par le roi des Atlantes, et qui considérait dès lors son frère comme un traître à son pays27. De même, cest afin de mettre à profit le statut divin dOroro, vénérée comme une véritable déesse (« Hadari Yao », ou « celle qui marche dans les nuages ») par de nombreux peuples dAfrique de lEst, que TChalla lavait associée à son combat religieux contre « les Originels », dans le second récit imaginé par Ta Nehisi Coates28. Or tout en reconnaissant en lui « lhomme le plus manipulateur et calculateur qu[elle] ai[t] jamais rencontré » (Black Panther, no 178, 2018, p. 23), Tornade nen décide pas moins de sabandonner de nouveau complètement à lui (« Je suis tienne à jamais », ibid., p. 24), consentant ainsi à laisser au roi wakandais un ascendant sur elle, tout comme Shuri avait fini par lui restituer le pouvoir dans larc narratif final des New Avengers29.

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Prolongements
afro-féministes contemporains

Que deviennent enfin ces « femmes puissantes » africaines quand leurs destinées sont prises en charge par dautres femmes de même origine, qui font elles-mêmes figures de puissances montantes dans le marché éditorial global ? Pour répondre à cette question, nous nous concentrerons sur un cas exemplaire : la réappropriation de lunivers Marvel par la romancière Nnedi Okorafor, et son intégration subséquente dans le vivier des scénaristes attitrés de cette maison dédition.

Née aux États-Unis de parents nigérians, cest à loccasion dune longue convalescence pour une scoliose mal soignée, qui mettra fin à sa carrière sportive et la laissera dans lincapacité de remarcher correctement, que la jeune femme sinitie à la fantasy, passant bientôt de la lecture à lécriture. Destinés à la jeunesse, ses premiers récits ne remportent quun succès destime (Zahra the Windseeker, 2005 ; The Shadow Speaker, 2007), jusquà la parution en 2010 de Who Fears Death, qui obtient lannée suivante le Prix World Fantasy du meilleur roman. Dans ce récit situé à une époque indéterminée et dans une Afrique post-apocalyptique, lautrice mêle lhistoire de lesclavage africain à celle du Soudan pour raconter la domination multiséculaire dun peuple clair de peau, les Nurus, qui asservit un peuple noir, les Okekes. Née du viol commis sur sa mère par un soldat Nuru, Onyesonwu Ubaid, dont le prénom signifie « Qui a peur de la mort ? » (Okorafor, 2017, p. 16), est une ewu, « enfant de la violence », qui se découvre bientôt détranges pouvoirs. Comme Shuri et comme sa mère avant elle, dont les aventures sont racontées dans The Book of Phoenix (2015), un roman postérieur qui fait en réalité office de prélude, Onyesonwu est en effet également « une eshu », cest-à-dire un être humain capable de « changer de forme, entre autres choses » (ibid., p. 83), et notamment de « devenir transparente » ou de se transformer en oiseau (ibid., p. 97) et en kponyungo, sorte de dragon « cracheur de feu » (ibid., p. 406, p. 408 et p. 540). Ce pouvoir de « chevaucher le vent » (ibid., p. 120) la rapproche de fait de Tornade, dautant plus quà la mesure de la mutante américano-kenyane qui règne également sur le tonnerre et la foudre, Onyesonwu a très tôt acquis un étrange pouvoir de 50déflagration, qui se manifeste dabord à la mort de son père adoptif, puis après celle de son compagnon Mwita. Lisons plutôt ces deux extraits :

Je laissai Papa partir.

Tout redevint mort et silencieux.

Comme si le monde, lespace dun instant, était plongé dans leau.

Alors, le pouvoir qui sétait accumulé en moi éclata. Mon voile fut arraché à ma tête et mes tresses libérées furent fouettées en arrière. Tout fut repoussé – Aro, ma mère, ma famille, mes amis, mes connaissances, les étrangers, les tables du festin, les cinquante ignames, les treize pains de singe, les cinq vaches, les dix chèvres, les trente poules et des trombes de sable. En ville, le courant fut coupé pendant trente secondes ; il faudrait balayer les maisons et réparer les ordinateurs criblés de poussière [] (ibid., p. 13-14)

Mwita et moi navions pas dormi, la nuit passée. Je me rappelai la manière dont il sétait épanché en moi. Il y demeurait encore. Il était toujours vivant. Je le sentais en moi, nageant, remuant. Je nétais pas au zénith de ma lune, mais je forçai les choses. Jaiguillai mon œuf vers la vie de Mwita et ce quil pourrait y trouver. Mais ce ne fut pas moi qui les unis. [] Quelque chose dautre décida du reste. Quelque chose de totalement étranger et indifférent à lhumanité. À linstant de la conception, une immense onde de choc jaillit de moi, pareille à celle qui sétait déchaînée il y avait longtemps, durant les funérailles de mon père. Elle abattit les cloisons et creva le plafond.

Je restai assise parmi la poussière et les décombres, serrant le corps de Mwita [] (ibid., p. 516)

Si le pouvoir de la femme africaine continue bien de résider dans ses attributs sexuels, et plus précisément dans ses organes génitaux – excisée, la puissante Onyesonwu parvient ainsi à faire repousser son clitoris par la seule force de sa volonté, page 185 ! – on relèvera tout de même quon atteint là un certain ridicule, les déflagrations générées par lhéroïne sapparentant de fait à ce que les Nuls appelaient autrefois, avec un faux esprit de sérieux mais un mauvais goût assumé, une « explosion de foufoune30 ».

Intéressons-nous, à présent et pour finir, aux séries co-écrites par Nnedi Okorafor pour les éditions Marvel. Dans le sillage de Worlds of Wakanda, les épisodes de Wakanda Forever reviennent sur lhistoire des Dora Milaje, mais en gommant lhypersexualisation qui caractérisait jusque-là ces figures de femmes puissantes. Il en va de même pour 51Shuri : son physique et son habillement, désormais calqués sur ceux de lincarnation de la princesse wakandaise par lactrice afro-américaine Laetitia Wright dans le long métrage de Ryan Coogler (Black Panther, 2018), ne sont assurément plus ceux dune « bomba africana » aux formes généreuses. Mais sous couvert dune priorité nouvelle désormais accordée aux femmes dans la gestion des affaires wakandaises – Okorafor a pour cela inventé un conseil féminin étrangement nommé « la trompe de léléphant » (Shuri, no 1, 2018, p. 21) –, cest un sexisme inversé plutôt quun afro-féminisme subversif qui se donne à lire au fil des épisodes, sans quon y retrouve de surcroît la dimension politique ou spirituelle qui caractérisait les aventures de Shuri racontées par Reginald Hudlin ou Ta-Nehisi Coates. Le scénario tourne en effet vite à la blague potache (la lutte contre une mante religieuse intersidérale, qui pond des trous noirs sur terre !), sans vraiment parvenir à faire rire le lecteur, tant la narration se prend par ailleurs au sérieux. À partir dun point de départ semblable – la recherche lancée par Shuri pour retrouver son frère TChalla, parti avec Manifold dans un vaisseau spatial wakandais pour explorer un trou de ver aux confins du système solaire, comme dans le film Interstellar de Christopher Nolan (2014) – le scénario produit par Okorafor frise labsolue nullité, surtout si on le compare au nouvel arc narratif déployé parallèlement par Ta-Nehisi Coates, The Intergalactic Empire of Wakanda (2018-2021), qui constitue de son côté une refonte complète, sous laspect dun space opera, de la geste épique de TChalla, en même temps quune façon décalée de revisiter les traumatismes de la traite négrière, de lesclavage et des insurrections abolitionnistes du passé. Quant aux épisodes de Black Panther31 confiés à lautrice de séries romanesques adolescentes32, ils tournent eux-mêmes très vite, en se centrant sur des figures de teenagers et sur la lutte de TChalla avec un improbable monstre, à une littérature de jeunesse aussi conventionnelle que sans saveur. Forte de ses succès commerciaux, Okorafor nhésite cependant pas à modestement inclure ses propres œuvres dans la bibliothèque personnelle de TChalla33, aux côtés de lautobiographie de Wole Soyinka (You Must Set Forth at Dawn), quand Ta-Nehisi Coates préférait multiplier plutôt les clins dœil discrets aux classiques de la littérature 52afro-américaine comme Invisible Man de Ralph Ellison (son personnage de Ras lExhortateur est repris dans larc des Vengeurs du Nouveau Monde) ou comme Ancient Future, lanthologie de textes ésotériques et philosophiques de lÉgypte antique publiée en 2000 par lanthropologue Wayne B. Chandler.

Conclusion

Que conclure provisoirement de cette rapide revue des figures de « femmes puissantes » africaines dans lunivers des comics et de la fantasy ? Nous espérons dabord avoir convaincu lectrices et lecteurs de lintérêt de cette abondante production, et de lattention quelle mérite pour aborder les figures et les formes féminines de pouvoir dans la galaxie Africana. Si ces productions textuelles et graphiques ne bénéficient pas encore dun grand crédit dans la recherche académique, elles nen ont pas moins une influence considérable, étant donné leurs succès et leurs tirages abondants sur plusieurs décennies – démultipliés encore aujourdhui par la reproduction, lédition et la diffusion numériques de leurs divers supports. Elles sont aussi un espace de contre-littératures où ceux qui faisaient autrefois lobjet de représentations négatives, stéréotypées et désobligeantes, ont justement tâché de riposter et de reprendre linitiative culturelle. Ce fut le cas au tournant des xxe et xxie siècles avec les premiers scénaristes afro-américains de Black Panther et autres superhéros ; cest aujourdhui lambition dautrices ou de dessinatrices afroféministes comme Roxane Gay, Yona Harvey, Vita Ayala, Alitha Martinez, Afua Njoki Richardson et Tana Ford. Si les figurations féminines évoluent alors à coup sûr, délaissant lhypersexualisation des corps pour des problématiques plus genrées voire intersectionnelles, comme le combat mené par les nouvelles Dora Milaje contre la domination masculine et patriarcale au Wakanda et ailleurs, il nest cependant pas sûr que les politiques de lidentité qui motivent et régissent certaines de ces productions puissent tout à fait subvertir le flux massif des représentations dominantes, qui y demeurent malgré tout assez stéréotypées et genrées. Un autre risque pointe, par ailleurs : en revendiquant clairement leur volonté de mettre 53en scène des femmes noires « qui leur ressemblent », des romancières et artistes comme Roxane Gay, Nnedi Okorafor et Tana Ford obtiennent assurément aujourdhui certains succès, mais elles génèrent aussi ce faisant une littérature de niche. Cette dernière na en réalité dautre vocation que dintégrer à un système éditorial résolument industriel, et visant assurément le profit, des catégories sociales et économiques qui sen trouvaient jusque-là exclues, en les caractérisant dabord et avant tout par leur statut de victimes, et en les insérant ensuite dans une économie centrée sur la consommation. Cest au fond lenjeu même de tout marketing commercial que dadresser à ses potentielles cibles des images flatteuses delles-mêmes, pour mieux les attirer à soi.

Anthony Mangeon

Université de Strasbourg

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Bibliographie

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Coates, Ta-Nehisi, Black Panther, vol. 3 : The Intergalactic Empire of Wakanda, New York, Marvel, 2020.

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Hartmann, Ivor W., AfroSF: Science Fiction by African Writers, Storytime Publications, 2012.

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Jemisin, Nora, Les Livres de la terre fracturée : La Cinquième Saison [t. 1, 2015], La Porte de cristal [t. 2, 2016], Les Cieux pétrifiés [t. 3, 2017], trad. française de Michelle Charrier, Paris, Jai lu, 2017 et 2018.

Maberry, Jonathan, Hudlin, Reginald, Doomwar, New York, Marvel, 2017.

McGregor, Don, Buckler, Rich, Graham, Bill, Black Panther : lintégrale 1966-1975, Nice, Marvel / Panini Comics, 2018.

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Okorafor, Nnedi, Qui a peur de la mort ? trad. de langlais par Laurent-Philibert Caillat, Chambéry, ActuSF, 2017 [2010].

Okorafor, Nnedi, Covington, Aaron, Black Panther : Long Live the King, New York Marvel, 2018.

Okorafor, Nnedi, Black Panther : pour le Wakanda éternel, Nice, Panini éditions, 2019.

Okorafor, Nnedi, Shuri : The Search for Black Panther, New York, Marvel, 2019.

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Okorafor, Nnedi, Ayala, Vita, Shuri : 24/7 Vibranium, New York, Marvel, 2019.

Priest, Christopher, Black Panther : The Complete Collection (1998-2003), vol. 1 à 4, New York, Marvel, 2015-2016.

Zub, Jim, Black Panther and the Agents of Wakanda, New York, Marvel, 2019.

1 Nous utilisons désormais cet acronyme dusage commun, par exemple : AfroSF : Science Fiction by African Writers, anthologie éditée par Ivor W. Hartmann (StoryTime Publication, 2012).

2 Le space opera ou « opéra de lespace » est un sous-genre de la littérature science-fictionnelle, avec une forte composante épique, qui développe les aventures de ses héros à une échelle intergalactique. La blaxploitation est un courant cinématographique des années 1970 qui visait à lutter contre les stéréotypes racistes en revalorisant limage des Noirs et en proposant notamment des rôles de premier plan à des acteurs afro-américains.

3 La première est née en 1972 et la seconde en 1974.

4 Auteur de « A Nation Under Our Feet » et « Avengers of the New World », (2016-2018), ainsi que « The Intergalactic Empire of Wakanda » (2016-2021).

5 Voir, pour les citations de cette phrase, lappel à communications du colloque « Africana », prévu initialement en mai 2020 : « https://unil.ch/fra/africana-colloque (consulté le 23/12/2020) ».

6 Voir : Jungle Action, no 8.

7 Voir, toujours en 1972 : « Une panthère en colère », Jungle Action, no 6 à 18.

8 Voir : X-Men, no 176, 2005.

9 Traduction française du volume II de Coates, Vengeurs du Nouveau Monde, paru en 2018 aux éditions Panini Comics. Le propos en anglais est plus explicite encore : « Africa is a beautiful woman – round and lush » (Black Panther, no 170, 2016, p. 4).

10 Voir : X-Men, no 102, 1976 ; Black Panther, no 14, 2005.

11 Voir : Black Panther, no 18, 2006.

12 Voir : « World Tour », Black Panther, no 19 à 22.

13 Voir : « Civil War », Black Panther, no 22 à 25.

14 Voir : « Two + Two », « Four the Hard Way », Black Panther, no 26 à 30.

15 Voir : « Black Panther vs Storm », Avengers vs X-Men, no 6, 2012.

16 Voir : « A Nation under Our Feet », Black Panther, no 7-8 et 12, 2016 ; Black Panther & The Crew, no 1 à 6, 2017.

17 Voir : « Avengers of the New World », Black Panther, no 13-18 puis 166-172, 2017-2018.

18 Voir : « Power, part 4 », Black Panther, no 10, 2009.

19 Voir : Doomwar, no 2, 3 et 5, 2010.

20 Cest sous ce titre mal traduit qua paru en français la série initiée en 2016 par Ta-Nehisi Coates, « A Nation Under Our Feet ».

21 Sur ce passé commun, voir : Black Panther, no 3, 2005.

22 Voir : Black Panther, no 6, 2005.

23 Voir : « Power » puis « Doomwar », chacun en six épisodes, 2009-2010.

24 Voir : « The Deadliest of The Species », Black Panther, no 3 à 5, 2009.

25 Voir : « The Deadliest of The Species », Black Panther, no 6, 2009.

26 La notion de « multivers » est une théorie scientifique, dérivée de la physique quantique, qui postule la coexistence dune pluralité dunivers parallèles, mais divergents, différents, et inaccessibles entre eux. Cette théorie sest trouvée transposée dans le monde des comics où la Terre coexiste avec une multitude dautres versions de ses réalités, habitants, superhéros, etc.

27 Voir : « Everything Dies », « Other Worlds » et « A Perfect World », New Avengers, no 1 à 6 puis 13 à 23, 2013-2015.

28 Voir : « Avengers of the New World », no 4 et 5, 2017-2018.

29 Voir : Avengers : Time Runs Out Collection, 2013, p. 63 et p. 257.

30 Voir cet extrait du JTN [Journal Télévisé Nul] : « https://www.youtube.com/watch?v=ZWAAa5Eotnc (consulté le 28/12/2020) ».

31 Il sagit de « Long Live the King », en 2017-2018.

32 Elle a écrit Akata en 2011 et 2017, puis Binti de 2015 à 2019.

33 Voir : « Long Live the King », no 1, 2017, p. 6.