Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Traduire les sciences humaines
- Pages : 257 à 260
- Collection : Translatio, n° 8
- Série : Problématiques de traduction, n° 6
Résumés
Tatiana Milliaressi, « Traduire les sciences humaines. Introduction »
La traduction des sciences humaines est une activité traduisante différente de la traduction littéraire et de la traduction spécialisée. Elle embrasse la traduction des domaines de savoir différents, aussi bien en langues anciennes que modernes. Est-ce que la traduction des sciences humaines a sa spécificité par rapport aux autres types de traduction ? Quelles en sont les bases théoriques, les origines et les développements ? Les articles de ce recueil essaient de répondre à ces questions.
Tatiana Milliaressi et Christian Berner, « Traduction épistémique »
La traduction épistémique transmet des savoirs et représente la traduction du troisième type à côté de la traduction littéraire et de la traduction spécialisée. Elle englobe la traduction des textes philologiques anciens et modernes, des textes philosophiques, historiques ou linguistiques, ainsi que tout autre type de texte en sciences humaines. Notre approche est issue de la spécificité de l’activité traduisante épistémique et confronte deux plans d’analyse : linguistique et philosophique.
Marc de Launay, « Conflits de méthode »
Pour comprendre les rapports entre la traduction comme pratique et théorie de la traduction, il importe de se poser d’abord la question, philosophique, des rapports entre pensée et langage. Ce qui entraîne qu’on s’interroge sur la philosophie qui correspond ainsi le mieux à une réflexion sur la traduction tout en questionnant cette pratique d’un point de vue anthropologique et dans une perspective philosophique qui cherchera à définir les conditions de possibilités de la traduction.
258Radegundis Stolze, « L’herméneutique comme modèle complexe de la traduction »
On présente ici l’herméneutique comme un modèle suffisamment complexe de la traduction. Celle-ci est conçue comme tâche du traducteur consistant à comprendre d’abord le texte et à reformuler ensuite le message compris, cognitivement présent, dans un langage différent. Les champs d’orientation holistique qui visent à rappeler les connaissances nécessaires à la réception et à la production font l’objet d’une description, ce qui amène à la définition d’une compétence de traduction dynamique.
Thierry Marchaisse, « La fonction traducteur »
En quoi consiste la fonction créatrice du traducteur ou encore ce qu’on pourrait appeler la fonction traducteur ? On abordera cette question en examinant de quoi un traducteur est l’auteur et en quel sens. Et on cherchera à expliciter ce qui relie ou oppose logiquement l’acte de traduire à d’autres types d’actes créateurs, afin d’en déduire ses propriétés et ses limites, c’est-à-dire ce que peut ou ne peut pas faire un traducteur, ce qui lui est créativement possible ou impossible.
Michael N. Forster, « Les origines de la théorie de la traduction défamiliarisante chez d’Alembert, Abbt, Herder et Schleiermacher »
À partir environ de la deuxième moitié du xviiie siècle eut lieu en Allemagne une sorte de révolution dans quatre disciplines étroitement liées entre elles : la philosophie du langage, la linguistique, l’herméneutique et la théorie de la traduction. Bien que la révolution dans la philosophie du langage eût lieu essentiellement en Allemagne, les révolutions accomplies en linguistique, herméneutique et en théorie de la traduction avaient elles aussi de profondes racines françaises.
Elena Nardelli, « “Dire autrement”, la force motrice de la philosophie de Martin Heidegger »
La pensée de Heidegger apporte à la discussion sur l’autonomie de la traductologie un élément de grande importance, ceci pour deux raisons : a) avec Heidegger le philosophe se fait traducteur, montrant une manière de faire de la philosophie intimement dépendante de la traduction et consubstantielle à celle-ci ; b) à travers son geste philosophique Heidegger révèle comment le principe dynamique du déploiement de la tradition est intrinsèque à la traduction.
259François Thomas, « Nietzsche penseur de la traduction. Histoire, corps, langage »
Cette contribution s’intéresse à la réflexion de Nietzsche sur la traduction et à ses résonances contemporaines. Nietzsche a peu écrit sur la question, bien que la métaphore de la « traduction » joue dans ses textes un rôle important. Cette analyse se concentre sur les textes consacrés à la traduction proprement dite. Ces réflexions sont traversées par trois problématiques majeures : celle de la « philosophie de la grammaire », celle de l’histoire, celle du corps et de sa présence dans l’écriture.
Jean-René Ladmiral, « La traduction philosophique. Une traduction du troisième type »
La réflexion philosophique jointe à une conceptualisation sémiotique conduit à thématiser une typologie de la traduction à trois termes. En effet : entre la traduction littéraire et la traduction « technique », spécialisée ou professionnelle, voire « pragmatique », la traduction des textes philosophiques constitue une traduction du troisième type. Parmi ces différentes spécificités, on notera les aspérités des textes philosophiques ainsi que certains marqueurs de discursivité, etc.
Rie Takeuchi-Clément, « Situation de la traduction franco-japonaise en linguistique. Cheminement d’adaptation lexicale du japonais »
L’objectif de cet article est de comprendre pourquoi les travaux en linguistique de chercheurs japonais ne sont pas traduits en français alors que les classiques de la linguistique française sont traduits en japonais. Les relations politico-culturelles franco-japonaises et l’évolution de la langue japonaise montrent qu’une traduction abondante et constante peut transformer profondément une langue, mais repose sur des conditions favorables à la diffusion et à la réception d’ouvrages traduits.
Mzago Dokhtourichvili, « Le traitement du culturel en traduction. “Dire presque la même chose” ou comment traduire le culturel ? »
Cet article part de l’idée que les valeurs culturelles sont exprimées par les mots et que le texte est une expression singulière de la culture. Pour le prouver, il se penche sur deux traductions en français d’une même œuvre 260géorgienne, Le Chevalier à la Peau de Tigre, chef-d’œuvre à caractère tant national qu’universel, roman épique considéré comme précurseur du roman moderne et créé au xiie siècle par Chota Roustavéli, un grand humaniste du Moyen Âge.
Magdalena Mitura, « Le connecteur comme procédé cohésif modulable dans la traduction littéraire du polonais vers le français »
L’article s’inscrit dans le cadre de l’analyse microtextuelle, notamment des conjonctions assurant la cohésion des relations parataxiques et hypotaxiques au niveau interpropositionnel. L’objectif de la recherche consiste à délimiter les critères de sélection des connecteurs lors de la traduction littéraire. Le corpus des recherches est constitué par des romans d’auteurs polonais contemporains choisis, en langue source et en langue cible française.
Vlasta Kučiš et Valter Mavrič, « Le multilinguisme au Parlement européen. Le point de vue du traducteur »
En filigrane de cet article se trouve la question du profil type du traducteur du Parlement européen, les compétences clés requises lors de son recrutement et celles qu’il développe ensuite pour couvrir tout l’éventail des travaux liés à sa fonction, faire face à l’évolution de sa profession et de ses outils de travail, aux progrès technologiques ainsi qu’aux nouveaux formats de communication où il joue de plus en plus un rôle très actif, celui de médiateur linguistique interculturel.
Spiros Macris, « Le pari de Clive Scott ou la traduction comme exploration créatrice »
Clive Scott, spécialiste de littérature française, a appliqué à la traduction les enseignements de littérature d’avant-garde, dépliant le rythme du poème, intervenant de manière graphique sur les traductions au point de les rendre parfois illisibles. Cette tentative est en cohérence avec l’évolution actuelle des langues et des cultures nationales quand la matière même de la traduction se transforme. La perception du texte, l’imbrication des subjectivités ne sont encore qu’à peine explorées.
- Thème CLIL : 3147 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Linguistique, Sciences du langage
- ISBN : 978-2-406-10511-4
- EAN : 9782406105114
- ISSN : 2800-5376
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10511-4.p.0257
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 18/01/2021
- Langue : Français