Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Présences du traducteur
- Pages : 311 à 315
- Collection : Translatio, n° 9
- Série : Problématiques de traduction, n° 7
RÉSUMÉS
Véronique Duché et Françoise Wuilmart, « Introduction. Présences du traducteur »
Cet ouvrage s’intéresse à la figure du traducteur, et étudie sa présence spécifique à la fois comme apprenant, praticien, chaînon dans le travail poétique de l’intertextualité, traductologue – souvent à son insu – et enfin sujet humain ayant un rôle central dans le processus traductif. Didactique, poétique du traduire, rôle de l’inconscient et discours du traducteur sont les quatre domaines successivement explorés.
Sophie Léchauguette, « D’un nécessaire va-et-vient entre pratique et théorie ou le conflit des institutions »
Enseigner la traduction pédagogique en premier cycle devrait préparer à la formation professionnelle en second cycle, les étudiants pouvant s’appuyer sur leurs acquis. Les formateurs constatent souvent l’inverse. Ce constat invite à s’interroger sur la pédagogie. Le présent article propose de renouveler l’enseignement de la version, une évolution facilitée par l’introduction des TICE.
Véronique Béghain, « Le traducteur universitaire entre mythes et réalités »
Cet article vise à nuancer la vision faussée du traducteur universitaire répandue dans une partie de l’édition et des médias et, à partir de quelques figures emblématiques, à défaire la logique binaire et réductrice qui l’oppose, d’une part, au traducteur professionnel et, d’autre part, à l’écrivain-traducteur.
Katarína Bednárová, « La formation universitaire à la traduction littéraire serait-elle paradoxale ? »
Cet article analyse les conséquences des formes actuelles de l’enseignement de la traduction littéraire à l’université. Introduites par les propos d’Edgar 312Morin (Sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur), ces réflexionss’articulent autour d’une brève présentation de l’enquête du CEATL (programmes traductionnels en Europe) et de la formation universitaire en Slovaquie. La conclusion s’inspire des recommandations de Morin pour ouvrir de nouvelles pistes dans la didactique de la traduction.
Silvia Kadiu, « Traduire la traductologie. Une didactique réflexive »
Cet article présente les atouts d’une didactique innovante de la traduction qui consiste à faire traduire un texte théorique selon l’approche préconisée par l’auteur du texte en question. Inspirée de la démarche performative de Jacques Derrida dans « Des Tours de Babel » (1985), cette méthode réflexive vise à rendre l’enseignement de la traductologie plus stimulant, créatif et autocritique, afin de former des traducteurs mieux à même de reconnaître leurs limites et développer leurs compétences.
Claire de Oliveira, « Canonique, le canon ? Retraduire La Montagne magique »
La retraduction de La Montagne magique (2016) tente d’illustrer la possibilité d’une recréation vivifiante, refusant l’édulcoration des allusions humoristiques et, plus largement, culturelles ; elle est sous-tendue par un travail de recherche effectué dans une perspective intertextuelle, permettant de décrypter davantage que les sous-entendus philosophiques et l’hypertexte goethéen.
Esa Hartmann, « Saint-John Perse en dialogue avec ses traducteurs. Pour une poétique du processus traductif »
L’œuvre inclassable de Saint-John Perse a toujours exercé sur ses pairs une véritable fascination. T. S. Eliot, Denis Devlin, Giuseppe Ungaretti et Rainer Maria Rilke se sont ainsi inspirés de l’éclatante nouveauté de ses poèmes, et ont transposé l’œuvre persienne dans leur langue maternelle. Le dialogue qu’entretient Saint-John Perse avec ses différents traducteurs et les témoignages de ces derniers révèlent les différents aspects – génétique, poétique et éthique – du processus traductif, que cette étude analyse.
313Patrick Hersant, « Le traducteur phagocyte. Appropriations du poème étranger »
Certains vers, et même certains poèmes, sont des traductions qui ne disent pas leur nom : ni citation, ni allusion, ni plagiat, mais plutôt emprunt discret et réapproprié, le vers étranger se voit digéré par le poème d’accueil sous une forme traduite qui favorise une assimilation discrète, dont on observe ici les vertus poétiques et intertextuelles à travers une vingtaine d’exemples.
Sarah Neelsen, « Échelles et serpents. Lire en réseau pour mieux traduire »
Cet article défend l’idée que les compétences de lecture de futurs traducteurs sont au moins aussi importantes que leurs compétences linguistiques. S’appuyant sur un corpus de textes utilisés en cours de traduction vers la langue étrangère, cet article propose des exercices de lecture à réaliser en amont de la traduction. Les textes, de nature différente, partagent une même thématique et l’objectif du cours est d’apprendre à développer de nouvelles stratégies et une mémoire de traduction humaine.
Capucine Echiffre, « Le lied en France au milieu du xixe siècle »
Au milieu du xixe siècle, en France, le lied soulève de nombreuses interrogations sur les mécanismes du sens en poésie. L’expressivité perçue dans sa dimension phonique, ainsi que l’attitude interprétative qu’il appelle chez le lecteur, amènent certains intercesseurs à entrevoir le fonctionnement discursif par lequel le sens poétique surgit d’une actualisation singulière de la langue. Cette intuition rejaillit sur leur conception de la traduction, qui devient une opération de recréation.
Françoise Wuilmart, « Méthodologies conscientes et inconscientes du traducteur littéraire »
L’agent humain ne maîtrise pas totalement le processus de traduction dans lequel interviennent des facteurs psychiques complexes, des mécanismes de défense et des obstacles « intimes ». Par ailleurs toute lecture génère la perception inconsciente d’une voix responsable de la cohérence textuelle. De qui émane-t-elle ? Deux grands hommes se sont penchés sur la question : un philosophe, Friedrich Nietzsche, et un psychophonéticien, Ivan Fonagy.
314Thilde Barboni, « La structure de personnalité du traducteur, passager clandestin de la transmutation linguistique »
La structure de personnalité du traducteur, l’organisation de ses propres instances psychiques et son mode de fonctionnement, ses mécanismes de défense, jouent-ils un rôle dans l’opération de traduction et les difficultés rencontrées lors de la transmutation linguistique ? D’un point de vue psychanalytique, peut-on tenter d’expliquer qui traduit quoi et pourquoi ?
Christophe Jouanlanne, « Freud, Benjamin et la traduction. Une parenté »
Dans Le mur et l’arcade, Jean Laplanche croise l’idée de la traduction chez Freud avec La tâche du traducteur de Walter Benjamin. Cet article prolonge l’approche de Laplanche et fait apparaître une parenté entre les pensées de Freud et de Benjamin. Dans sa lettre à Fließ, Freud présente l’hypothèse d’un appareil psychique constitué d’une suite de traductions. La contribution examinera la genèse de cette hypothèse à partir de celle d’un Sprachapparat que Freud propose en 1891 dans Sur la conception des aphasies.
Janine Altounian, « Traduction linguistique et traduction psychique »
Les trois parties de cet essai porteront sur une mise en parallèle de la traduction linguistique et de la traduction psychique, puis sur la posture du traducteur/transmetteur d’un héritage englouti et enfin sur la traduction considérée par Freud comme modèle d’interprétation du travail de l’inconscient.
Adelia Lucattini, « Traduire l’inconscient. André Pézard et Dante »
Cette réflexion porte sur l’Avertissement d’André Pézard, introduction à sa traduction des Œuvres complètes de Dante (Paris, 1965). Dans ce traité de traductologie, Pézard justifie ses choix. D’un point de vue psychanalytique, il y soulève des problèmes de méthode et de technique, concernant « le langage de l’inconscient », communs à la traduction et à la psychanalyse. Le traducteur s’identifie à Dante pour traduire ce que le poète « avait l’intention de dire », et ce qu’il a inconsciemment dit.
315Nadia Cernogora et Alice Vintenon, « Le discours des traducteurs de poésie à la Renaissance »
Les arts poétiques français du xvie siècle et les textes liminaires précédant les traductions de poésie témoignent d’une concurrence entre activité du traducteur et genius de l’auteur. On observe ainsi un continuum entre traduction et création originale, intégrant diverses pratiques intermédiaires. Comme en témoigne l’exemple d’Hésiode, les traductions sont le reflet de ces réflexions sur la liberté du traducteur.
Carole Primot, « “Une rature depuis la première page jusqu’à la dernière”. La leçon de traduction de Jean de Montlyard »
La préface à L’Âne d’or d’Apulée traduit par Jean de Montlyard (1602) est une véritable leçon de traduction infligée à l’un de ses prédécesseurs, Jean Louveau. Pointant de nombreuses erreurs et approximations, Montlyard met en place un dispositif critique visant à poser une équivalence entre sa propre mise en français et le texte d’Apulée, tout en reconnaissant la nécessité de l’adaptation langagière.
Alexandra Sfoini, « Conceptions sur la traduction au cours des Lumières néohelléniques »
Durant la période des Lumières néohelléniques les pensées des traducteurs grecs se caractérisent par leur empirisme et se structurent autour de certaines conceptions et oppositions fondamentales : la difficulté de l’entreprise de traduction, la traduction suivant la lettre ou le sens, la fidélité ou la liberté, l’intraduisible, la traduction en langue savante ou usuelle, la culture de la langue grecque moderne et l’introduction d’une nouvelle terminologie.
Luc Arnault, « Traduire la poésie néo-zélandaise contemporaine en français. Vers une traduction polyphonique ? »
Traduire en français l’œuvre du poète néo-zélandais, James K. Baxter, soulève bien des défis. Sa production littéraire prolifique, de 1944 à 1972, navigue entre versification rimée inspirée par les Romantiques anglais et un style relâché, un mélange précurseur de « localismes » et de maori. Comment traduire la polyphonie néo-zélandaise ou “New Zealandness” ?
- Thème CLIL : 3147 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Linguistique, Sciences du langage
- ISBN : 978-2-406-11222-8
- EAN : 9782406112228
- ISSN : 2800-5376
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-11222-8.p.0311
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 30/06/2021
- Langue : Français