Graphies et accentuation
- Publication type: Book chapter
- Book: Œuvres complètes. Tome VII – 3. Voyage en Orient
- Pages: 13 to 15
- Collection: Nineteenth-Century Library, n° 89
GRAPHIES ET ACCENTUATION
L’orthographe a été modernisée pour ce qui concerne le texte original du Voyage en Orient.
Les mots polysyllabiques à finale au pluriel, ou suffixe, en « ans » ou « ens » ont été pourvus du t :amans, croyans, errans, géans, nécroman, ornemens…
L’usage de h a été corrigé : « hermite>ermite, Mahgreb>Maghreb, myrthe>myrte, ophthalmie>ophtalmie, rhythme>rythme »…
Certains mots ont une orthographe différente aujourd’hui : « Boudda>Boudha, chakal>chacal, Druse>druze, visir>vizir, Fatimites>Fatimides, fesait>faisait-fesant>faisant, hachisch, haschisch, haschich>hachich, Koran>Coran, mamelouck>mamelouk, sheick ou cheick>cheik, schériff>chérif, tems>temps »…
Remarque : Il est des mots que nous n’avons pas modernisés, car Nerval les considère comme des orientalismes ; ils sont généralement en italique, tel bakchiz.
Pour ce qui est des fautes d’impression, on notera le traitement particulièrement labile ou bancal, voire aléatoire, des lettres n et u : eu>en, ou>on, rouge>ronge, quincouces>quinconces… Le m peut devenir n : prenières>premières… Le n peut apparaître aussi indûment : ne>de, faussent>fausset…
Il y a çà et là des doublons.
La ponctuation.
L’usage du tiret a été revu.
– Supprimé en préfixation adverbiale, le plus souvent avec très devant les adjectifs : « (Très)>avancé, dégoûtant, difficile, disposées, édifié, élevée, ému, énergiques, exact, expansive, favorable, fréquent, général, grand, grosses, inconvenant, laid, mutilée, nombreux, parées, pressante, réservé, révéré, tolérante »… Devant les adverbes : >« bien, tard »… Ou 14dans les locutions adverbiales : >« après demain, non seulement, dès lors, long-temps>longtemps, plat ventre, sur le champ, tout à coup, tout à fait »… Et les noms composés : >« clin d’œil, consul général, corps de garde, coup d’œil, nouveau venu, ponts et chaussées, quart d’heure »…
– Rétabli avec la postposition du pronom personnel en construction interrogative directe : « dirais-je, peuvent-ils, aurait-elle, s’est-il ? »…
– Ajouté, dans le démonstratif composé : « ce point là>ce point-là », ou dans > « au-delà, contre-pied, peut-être »… ou encore dans « ferblanc>fer-blanc »…
L’apostrophe a été supprimé dans : « entr’elles>entre elles, entr’ouvert>entrouvert, grand’chose, grand’peine »…
Les accents.
L’accent circonflexe a été rajouté sur de nombreux mots : « ame, aromes, dégats, gite, grace, maitresse, pamoison, parait, théatre, voute »…, ou enlevé dans « dénoûment>dénouement »…
L’accent aigu a laissé la place à l’accent grave. En particulier dans les mots à finale orthographiée en « ége » à l’époque : « cortège, privilège, protège, siège, solfège »… Mais aussi dans « réglement>règlement, régne>règne, orfévrerie>orfèvrerie »…
Les majuscules ont été accentuées selon l’usage actuel, quand cela était nécessaire.
À propos de majuscules… Nous les avons supprimées sur les mots adjectivés : Perse ou Isiaques… Nous les avons rétablies dans : Moyen Âge.
Les imprimeurs des pré-originales avaient souvent chacun sa manière de graphier les mots d’origine arabe. Ce qui a laissé des traces dans le texte. Il y a une divergence de graphies pour un même vocable, surtout d’origine orientale : « Mahgrheb pour Maghreb, Rodda pour Roddah, Iémen pour Yémen ; cheick, cheikh, scheikh, scheik (pour cheik actuellement), Mokatam et Mokattam, Mustafa et Mustapha, Schoubrah et Choubrah, sidy et sidi, mamelouck et mamelouk ». Cela se complique quand Nerval, empruntant à Lane, lui reprend sa manière de transcrire l’arabe ; un bédouin devient alors un bedaoui, ou un bedawee.
Nerval écrit à son père, le 1er janvier 1843, avant de s’embarquer pour l’Égypte : « Nous allons travailler l’arabe sur le bateau ». Du Caire, le 18 mars, il l’informe : « Je sais déjà quelques mots d’arabe, et je me 15fais entendre assez bien en langue franque qui est un mélange d’italien, d’arabe et de grec moderne. » Le 2 mai, il ajoute :
« Je possède assez d’italien, d’arabe et de grec déjà pour parler ce qu’on appelle la langue franque qui se compose arbitrairement de ces trois langues. On finit par se faire comprendre à force d’accumuler des mots et d’essayer des intonations de la gorge : j’ai deux dictionnaires et une grammaire, mais j’apprends bien plus par la nécessité de demander les choses ; seulement, je vérifie après avoir entendu les mots, ou je les prononce de plusieurs manières jusqu’à ce qu’on m’ait compris. »
En août 1843, au même, encore : « À propos, je sais presque l’arabe. Il est vrai que je n’ai pas encore réussi à l’écrire. Quant au turc, je n’y comprends rien […]. »
L’édition de « la Pléiade » a eu recours au Glossaire des mots français tirés de l’arabe, du persan et du turc, […]1, par Antoine Paulin Pihan, compositeur pour les langues orientales à l’imprimerie royale, chez Benjamin Duprat, 1847. Dans les notes à son édition, Jacques Huré a tenté une transcription restituée de la morphologie du lexique arabe et turc.
1 Glossaire Des Mots Français Tirés De L ’ arabe, Du Persan Et Du Turc [ … ] Précédé D ’ une Méthode Simple Et Facile Pour Apprendre À Tracer Et Lire Promptement Les Caractères Arabes, Persans Et Turcs.
- CLIL theme: 3440 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- XIXe siècle
- ISBN: 978-2-406-11326-3
- EAN: 9782406113263
- ISSN: 2258-8825
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-11326-3.p.0013
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 09-28-2022
- Language: French