Résumés
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Le Grand Écrivain et sa première Vie. « L’illusion biographique » (xvie-xviiie siècle)
- Pages: 367 to 370
- Collection: Encounters, n° 500
RÉSUMÉS
Maria Zerari, « Introduction. Vies, données, présupposés, enjeux »
Au seuil du recueil, en guise de réflexion sur le biographique, l’étude met en avant des données généalogiques et génériques, des sources bibliographiques et des outils critiques, tout en désignant les enjeux propres au texte Vie, en tant que récit de vie d’écrivain.
Aude Plagnard, « Les premières Vies portugaises et espagnoles de Luís de Camões. “L’illusion biographique” d’une poésie mondialisée »
Luís de Camões, auteur des Lusiades et d’une abondante poésie lyrique, est aujourd’hui le poète incontournable du panthéon littéraire portugais. Le succès de son œuvre tient bien sûr à l’exceptionnelle qualité de ses écrits, mais aussi à une stratégie de self-fashionning d’une efficacité remarquable. À partir de textes datant de 1613 à 1685, c’est au sein d’une vaste construction intertextuelle que l’on explique ici la première Vie de Manuel Severim de Faria, publiée en 1624.
Matteo Residori, « La sagesse du mélancolique. La première Vie du Tasse (1621) par Giovan Battista Manso »
Les dimensions et les caractères de la Vita di Torquato Tasso, publiée en 1621 par le lettré napolitain Giovan Battista Manso, s’expliquent par la grande notoriété de l’œuvre poétique du Tasse mais aussi par la complexité de la tâche que se donne son biographe. Il s’agit non seulement de défendre l’auteur de la réputation de folie qui l’accompagne, mais aussi d’en proposer une image idéalisée pour orienter la réception de son œuvre, qui échappe par ses ambiguïtés à toute lecture édifiante.
368Line Cottegnies, « La première Vie de William Shakespeare ou le portrait de Mr. W. S. »
Si un procès en imposture de l’auteur Shakespeare est encore possible, c’est parce que la croyance au mythe de son invisibilité a la vie dure. Cet article retourne aux sources de ce malentendu, revenant à la première Vie du dramaturge, publiée par Nicholas Rowe en 1709. Ce bref récit, déjà composite, constitue le cœur quasi invariant d’une vie officielle, que les éditeurs successifs enrichiront d’anecdotes le plus souvent invérifiables.
Élodie Bénard, « Corneille dans ses premières Vies (1685-1742). Un héros cornélien ? »
Fontenelle fait paraître, en 1685, un « Éloge » de son oncle Corneille, puis une Vie, en 1742. Si l’« Éloge » apparaît comme le point de départ de la Vie, les deux textes sont très différents du point de vue du régime d’écriture et de la représentation du dramaturge. Il s’agit d’étudier l’évolution de l’image de Corneille d’un texte à l’autre, en relation avec l’évolution formelle, en prenant notamment le thème de la mélancolie comme pierre de touche de ces transformations.
Maria Zerari, « Cervantès, première Vie, première(s) figure(s) »
Première biographie de Cervantès, la Vida de Miguel de Cervantes Saavedra, que l’érudit valencien Gregorio Mayans y Siscar publia en 1737, apparaît comme la pierre angulaire de la construction biographique et critique de l’auteur espagnol. L’article examine ainsi la lettre même de cette Vie qui, à la façon raisonnée du siècle des Lumières, brosse le portrait presque préromantique d’un Cervantès en hyper-écrivain, infortuné et héroïque, mais écrivain avant tout.
Jesús Ponce Cárdenas, « Lelio y Hortensio. Apostillas a la Vida y escritos de Don Luis de Góngora »
La biographie de Góngora, rédigée par Paravicino en 1628, remplit diverses fonctions : l’exposition des faits les plus remarquables de la vie du poète, la louange de sa figure et de son œuvre et, pour finir, l’apologie de l’écrivain et de son héritage poétique. Cette étude analyse la structure de la Vida y escritos de don Luis de Góngora, établit un parallélisme entre le biographe et le biographié, et commente les procédés employés pour identifier Góngora comme le prince des poètes de son temps.
369Antonio Sánchez Jiménez, « Tópicos e imagen autorial en las primeras biografías de Lope de Vega. Del Libro de retratos a la “Fama póstuma” »
Les critiques considèrent la « Fama póstuma » (1636) de Lope de Vega, écrite par Pérez de Montalbán, comme la première biographie du poète. Notre travail recherche les sources et les modèles du texte en le comparant avec de précédentes descriptions biographiques : le Libro de retratos, un pronostique astrologique et l’épître A Claudio. À travers cette insolite généalogie, notre reflexion porte sur l’origine de quelques notices de la « Fama póstuma » et sur les topoï du genre.
Manuel Ángel Candelas Colodrón, « La biografía de Quevedo, Tarsia mediante »
L’article est une révision critique de la première « biographie » de Quevedo (écrite par Paolo de Tarsia, un historien et érudit d’origine italienne, ayant résidé à Madrid). Il accorde une particulière attention à la praxis discursive de cette biographie, à ses principaux contenus (structure et disposition rhétorique) ainsi qu’à ses répercussions sur la construction postérieure d’une figure littéraire célèbre de l’Espagne du xviie siècle.
Yannick Barne, « Fama, Vida y escritos de don Pedro Calderón de la Barca y Riaño. Le cursus honorum d’un “prodige d’esprit” »
La première Vie de Calderón de la Barca fut écrite par Juan de Vera Tassis. Le biographe opte pour une structure en deux parties : d’une part la chronique impersonnelle, de l’autre l’exaltation d’une œuvre exceptionnelle. Cette forme hybride semble instaurer une scission entre le bios et l’œuvre poétique. L’article montre que cette dualité répond à une volonté de vanter l’utilité politique et morale des comedias, tout en présentant l’écriture poétique comme un mystère échappant au récit de vie.
Mercedes Blanco, « Inventer le grand poète au féminin. La Vie de Sor Juana Inés de la Cruz par le père Diego Calleja »
Diego Calleja, jésuite attaché au Colegio Imperial de Madrid, publia la plus ancienne biographie de Sor Juana Inés de la Cruz dans Fama y obras póstumas (Madrid, 1700). Il y appliquait un vieux schéma mythique, le même qui 370sous-tend la légende de Catherine d’Alexandrie. Pour le casuiste Calleja, la mort de Sor Juana est celle d’une sainte. Mais c’est au nom d’une vie bien remplie par l’exercice de talents bien humains qu’elle mérite d’être regrettée et de rester à jamais dans les mémoires.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-406-10849-8
- EAN: 9782406108498
- ISSN: 2261-1851
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-10849-8.p.0367
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 06-03-2021
- Language: French