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Classiques Garnier

Résumés

  • Publication type: Article from a collective work
  • Collective work: Le Grand Écrivain et sa première Vie. « L’illusion biographique » (xvie-xviiie siècle)
  • Pages: 367 to 370
  • Collection: Encounters, n° 500
  • CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN: 9782406108498
  • ISBN: 978-2-406-10849-8
  • ISSN: 2261-1851
  • DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-10849-8.p.0367
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 06-03-2021
  • Language: French
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RÉSUMÉS

Maria Zerari, « Introduction. Vies, données, présupposés, enjeux »

Au seuil du recueil, en guise de réflexion sur le biographique, létude met en avant des données généalogiques et génériques, des sources bibliographiques et des outils critiques, tout en désignant les enjeux propres au texte Vie, en tant que récit de vie décrivain.

Aude Plagnard, « Les premières Vies portugaises et espagnoles de Luís de Camões. “Lillusion biographique” dune poésie mondialisée »

Luís de Camões, auteur des Lusiades et dune abondante poésie lyrique, est aujourdhui le poète incontournable du panthéon littéraire portugais. Le succès de son œuvre tient bien sûr à lexceptionnelle qualité de ses écrits, mais aussi à une stratégie de self-fashionning dune efficacité remarquable. À partir de textes datant de 1613 à 1685, cest au sein dune vaste construction intertextuelle que lon explique ici la première Vie de Manuel Severim de Faria, publiée en 1624.

Matteo Residori, « La sagesse du mélancolique. La première Vie du Tasse (1621) par Giovan Battista Manso »

Les dimensions et les caractères de la Vita di Torquato Tasso, publiée en 1621 par le lettré napolitain Giovan Battista Manso, sexpliquent par la grande notoriété de lœuvre poétique du Tasse mais aussi par la complexité de la tâche que se donne son biographe. Il sagit non seulement de défendre lauteur de la réputation de folie qui laccompagne, mais aussi den proposer une image idéalisée pour orienter la réception de son œuvre, qui échappe par ses ambiguïtés à toute lecture édifiante.

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Line Cottegnies, « La première Vie de William Shakespeare ou le portrait de Mr. W. S. » 

Si un procès en imposture de lauteur Shakespeare est encore possible, cest parce que la croyance au mythe de son invisibilité a la vie dure. Cet article retourne aux sources de ce malentendu, revenant à la première Vie du dramaturge, publiée par Nicholas Rowe en 1709. Ce bref récit, déjà composite, constitue le cœur quasi invariant dune vie officielle, que les éditeurs successifs enrichiront danecdotes le plus souvent invérifiables.

Élodie Bénard, « Corneille dans ses premières Vies (1685-1742). Un héros cornélien ? »

Fontenelle fait paraître, en 1685, un « Éloge » de son oncle Corneille, puis une Vie, en 1742. Si l« Éloge » apparaît comme le point de départ de la Vie, les deux textes sont très différents du point de vue du régime décriture et de la représentation du dramaturge. Il sagit détudier lévolution de limage de Corneille dun texte à lautre, en relation avec lévolution formelle, en prenant notamment le thème de la mélancolie comme pierre de touche de ces transformations.

Maria Zerari, « Cervantès, première Vie, première(s) figure(s) »

Première biographie de Cervantès, la Vida de Miguel de Cervantes Saavedra, que lérudit valencien Gregorio Mayans y Siscar publia en 1737, apparaît comme la pierre angulaire de la construction biographique et critique de lauteur espagnol. Larticle examine ainsi la lettre même de cette Vie qui, à la façon raisonnée du siècle des Lumières, brosse le portrait presque préromantique dun Cervantès en hyper-écrivain, infortuné et héroïque, mais écrivain avant tout.

Jesús Ponce Cárdenas, « Lelio y Hortensio. Apostillas a la Vida y escritos de Don Luis de Góngora »

La biographie de Góngora, rédigée par Paravicino en 1628, remplit diverses fonctions : lexposition des faits les plus remarquables de la vie du poète, la louange de sa figure et de son œuvre et, pour finir, lapologie de lécrivain et de son héritage poétique. Cette étude analyse la structure de la Vida y escritos de don Luis de Góngora, établit un parallélisme entre le biographe et le biographié, et commente les procédés employés pour identifier Góngora comme le prince des poètes de son temps.

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Antonio Sánchez Jiménez, « Tópicos e imagen autorial en las primeras biografías de Lope de Vega. Del Libro de retratos a la “Fama póstuma” »

Les critiques considèrent la « Fama póstuma » (1636) de Lope de Vega, écrite par Pérez de Montalbán, comme la première biographie du poète. Notre travail recherche les sources et les modèles du texte en le comparant avec de précédentes descriptions biographiques : le Libro de retratos, un pronostique astrologique et lépître A Claudio. À travers cette insolite généalogie, notre reflexion porte sur lorigine de quelques notices de la « Fama póstuma » et sur les topoï du genre. 

Manuel Ángel Candelas Colodrón, « La biografía de Quevedo, Tarsia mediante »

Larticle est une révision critique de la première « biographie » de Quevedo (écrite par Paolo de Tarsia, un historien et érudit dorigine italienne, ayant résidé à Madrid). Il accorde une particulière attention à la praxis discursive de cette biographie, à ses principaux contenus (structure et disposition rhétorique) ainsi quà ses répercussions sur la construction postérieure dune figure littéraire célèbre de lEspagne du xviie siècle.

Yannick Barne, « Fama, Vida y escritos de don Pedro Calderón de la Barca y Riaño. Le cursus honorum dun “prodige desprit” »

La première Vie de Calderón de la Barca fut écrite par Juan de Vera Tassis. Le biographe opte pour une structure en deux parties : dune part la chronique impersonnelle, de lautre lexaltation dune œuvre exceptionnelle. Cette forme hybride semble instaurer une scission entre le bios et lœuvre poétique. Larticle montre que cette dualité répond à une volonté de vanter lutilité politique et morale des comedias, tout en présentant lécriture poétique comme un mystère échappant au récit de vie.

Mercedes Blanco, « Inventer le grand poète au féminin. La Vie de Sor Juana Inés de la Cruz par le père Diego Calleja »

Diego Calleja, jésuite attaché au Colegio Imperial de Madrid, publia la plus ancienne biographie de Sor Juana Inés de la Cruz dans Fama y obras póstumas (Madrid, 1700). Il y appliquait un vieux schéma mythique, le même qui 370sous-tend la légende de Catherine dAlexandrie. Pour le casuiste Calleja, la mort de Sor Juana est celle dune sainte. Mais cest au nom dune vie bien remplie par lexercice de talents bien humains quelle mérite dêtre regrettée et de rester à jamais dans les mémoires.