Résumés
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Revue européenne de recherches sur la poésie
2018, n° 4. varia - Pages : 265 à 271
- Revue : Revue européenne de recherches sur la poésie
Article de revue : Précédent 22/22
Résumés/abstracts
Lionel Ray, « Poésie et autobiographie dans Passagers du Temps de Georges-Emmanuel Clancier »
La poésie de Georges-Emmanuel Clancier va comme un toucher de rêve. À chacune de ses étapes il faut que la vie du poète (parfois inscrite et confondue avec la marée de l’Histoire) aboutisse à un livre. S’agit-il d’ailleurs d’un aboutissement ? Plutôt d’un témoignage qui montre au miroir des mots par fragments une réalité en voie de disparition, et que le poème reconstitue défiant l’absence ou la perte, fabriquant de la présence avec des « débris d’univers ».
Georges-Emmanuel Clancier’s poetry flows like a touch of dream. Every moment of the poet’s life (sometimes either inscribed within or confused with the tide of History) needs to lead to a book. Actually, is it a conclusion ? It’s rather the evidence of a reality that is progressively disappearing, a reality showed by fragments in the mirror of words and recreated by the poem itself, defying both absence and loss and making presence through some « débris d’univers ».
François Rouget, « Claude Binet et la succession de Ronsard : la dédicace “Au Roy de France et de Pologne” (1587) »
La première édition posthume des Œuvres (1587) de Ronsard parut à l’initiative de ses exécuteurs testamentaires Jean Galland et Claude Binet. L’épître liminaire en 522 vers de celui-ci occupe une place stratégique au seuil du livre, documente la réception de l’œuvre ronsardienne et la manière dont Claude Binet se l’est appropriée comme pour mieux vanter sa propre poésie devant le roi Henri III.
Jean Galland and Claude Binet, the executors of Ronsard’s will, produced the first posthumous edition of his Œuvres (1587). The book was introducted by an epistle at a length of 522 verses written by Binet. This important preface sheds light on the first reception of Ronsard’s poetry, and Binet’s strategy to promote his own poetry.
266Geneviève Hodin, « Une source de Barbare de Rimbaud »
L’une des clefs essentielles de ce monde au bout du monde qu’est « Barbare » se trouve sans doute dans le jeu intertextuel que le poème provoque et incite à explorer. Une telle perspective conduit à s’aventurer dans le Tour du monde de 1874, et à inventorier les « coïncidences » verbales, non au sens d’un hasard, mais au sens où les textes d’un palimpseste se superposent avec exactitude. De sorte qu’une bonne part de la vision rimbaldienne tient à une récupération anamorphotique des récits de voyage.
One of the crucial keys to Rimbaud’s « Barbare », that world at the edge of the world is probably to be found in the intertextual game that the « proem provokes and invites us to explore ». Such a viewpoint leads us to venture into the Tour du monde de 1874, and to make an inventory of the verbal « coincidences » – not in the sense of fortuitous similarities, but as texts superimposed with precision in a palimpsest. In this way, a large part of the rimbaldian vision is due to an anamorphotic retrieval of travel.
Lichao Zhu, « Des symboles aux images. Ruptures et transmutations chez Rimbaud »
Rimbaud fut un prodige étincelant et troublant. Les quelques dizaines de poèmes qu’il a composés avant de mener une seconde vie de mercenaire ont laissé des traces sur la vie et sur la poésie de Rimbaud ponctuées de ruptures et de transmutations. Car chaque rupture dans la vie de Rimbaud marque un début de transmutation dans son langage de poésie. Cet article cherche à montrer les changements de signes linguistiques dans la poésie de Rimbaud à travers certaines de ses œuvres, pour la période 1870-1873.
Rimbaud was a sparkling and disturbing prodigy. The dozens of poems he composed before giving himself to a second life of mercenary left traces on his life and his poetry, marked by ruptures and transmutations. Because each rupture in his poetry style or break-up in his personal life marks a beginning of transmutation in his poetry language. Our article seeks to show the changes of linguistic signs in Rimbaud’s poetry through some of his works, for the period 1870-1873.
267Éric Touya de Marenne, « Le poète et le philosophe : Bonnefoy, Badiou, et l’avenir de la poésie »
Cet article analyse comment le poème « Les Arbres », paru dans Ce qui fut sans lumière, appréhende, premièrement, les divergences entre poésie et philosophie, grâce à un ouvrage récent d’Alain Badiou ; deuxièmement, les différences qui distinguent le poète du philosophe sur la question de l’écueil du langage, des illusions du cogito, et de la clôture de la pensée conceptuelle ; troisièmement, l’importance de l’autre / l’altérité chez Bonnefoy ; et quatrièmement sur les fins possibles de la poésie dans un monde dépourvu de sens.
This article analyzes how the poem « Les Arbres », published in Ce qui fut sans lumière, enables us to uncover, first, the divergences between poetry and philosophy, by paying attention to a recent book by Alain Badiou ; second, the differences which distinguish the poet from the philosopher on the question of the pitfall of language, of the illusions of the cogito, and of the limits of conceptual thought ; third, the importance of the other/otherness in Bonnefoy ; and fourth, the possible ends of poetry in a world without meaning.
René Corona, « Langoureuses langueurs du Poème : una fantasia. Levet, Larbaud, Laforgue, Brel e qualche altro : Le sere d’estate. Variazioni sul tema »
Ces langoureuses langueurs sont celles que fait naître la fantaisie lors d’un soir d’été. Tout devient prétexte pour la poésie et l’intertextualité apparaît centrale pour découvrir, d’un poème à l’autre, d’un poète à l’autre, des liens et des échos familiers. Que tout ait été déjà dit importe peu, ce qui compte c’est la nouvelle émotion qui, à partir de la lecture, se révèle.
These languorous languors are those that the imagination give birth to during a summer evening. Everything becomes a pretext for poetry and the intertextuality appears central to discovering, from poem to another, from poet to another, familiar bonds and echoes. That everything has already been said is not important, what counts is the new emotion that reveals through the reading.
Rosario Vitale, « Mario Luzi. La poesia come ragione del nostro esserci »
L’œuvre poétique de Mario Luzi témoigne l’anxiété, les drames et les contradictions du temps présent, caractérisé par une réalité fragmentaire. Mais Luzi tisse et coud ses mots et ses vers pour créer un tissu unitaire de la 268vie, parce qu’il a confiance dans le rôle important du poète et dans le futur de la poésie pour sauver le monde moderne.
Mario Luzi’s poetical works reveal the anxiety, the dramatic events and the contradictions of the present time, characterized by fragments of reality. But Luzi weaves and sews his words and lines to create a unitary tissue of life, as he believes in the important function of the poet and in the future of the poetry to save the modern world.
Marc Alyn, « Carnet de l’orpailleur »
Marc Alyn, poète et écrivain français né en 1937 à Reims, prix Max Jacob à 20 ans, dit en poésie son idée de la poésie. Il est l’auteur d’une vingtaine de recueils, dont la trilogie Les Alphabets du Feu (Le Pré Saint-Gervais, 2018), d’essais sur Venise et Paris et de Monsieur le chat (Paris, 2009). Il vient de publier ses mémoires : Le Temps est un faucon qui plonge (Paris, 2018).
Marc Alyn is a French poet and writer who is born in Reims in 1937. He has been awarded the Max Jacob Prize at the age of 20. His poetical works contain his own idea of poetry. He is the author of almost twenty collections of poems, among which there is the trilogy Les Alphabets du Feu (Le Pré Saint-Gervais, 2018), and essays about Venice and Paris and Monsieur le chat (Paris, 2009). His Memoirs Le Temps est un faucon qui plonge is his last book (Paris, 2018).
Mario Iazzolino, « La lingua, il dialetto e la poesia »
« Avant tout le langage. Et puis, éventuellement, s’il existe, vient le monde » (L. Malerba). C’est donc la langue qui contient toute la réalité. Nous avons appris à connaître le monde à travers la langue et/ou le dialecte. Les Romains ont conquis la Gaule d’abord par les armes et puis à travers la langue, écrite, plus riche et plus complète. La poésie est élucidation du monde intérieur et, par le dialecte, évocation des souvenirs et observation du quotidien.
“First of all the language. And then, perhaps, the world, if there is a world” (L. Malerba). That means that the language contains all the reality. We got to know the world through language and the dialect. The Romains conquered Gaul first by arms and then though the language, written works, richer and more complete. Poetry is a form of privileged psychological knowledge and, though dialect, daily life.
269Eglantina Gishti, « La rencontre de la modernité baudelairienne dans la poésie de Migjeni »
Charles Baudelaire, et sa vie d’écrivain, était jalonnée d’attaques sur son œuvre et sa personne. Après sa mort, on l’a salué comme « le premier surréaliste » ou le « saint ». L’auteur des Fleurs du mal se place à la charnière de deux époques, L’Ancien Régime poétique et l’âge moderne. D’une certaine façon, cette affirmation fait penser à un poète albanais dont le destin littéraire ressemble à celui de Baudelaire. C’est Millosh Gjergj Nikolla, alias Migjeni, qui a donné un nouveau sens à la poésie albanaise.
Charles Baudelaire during his life as a writer was attacked about his work and his personality. However, after death he was hailed as « the first surrealist » or the « saint ». It is better to place the author of the Flowers of Evil at the hinge of two epochs, The Old Poetic Regime and the Modern Age. This statement made us think of an Albanian poet whose literary life resembles deeply that of Baudelaire. He is Millosh Gjergj Nikolla, known as Migjeni, who gave a new meaning to Albanian poetry.
Nicole G. Albert, « Renée Vivien, “Sur le rythme saphique” »
Renée Vivien se distingue de ses contemporaines en faisant de sa poésie un lieu d’expression du saphisme et un espace imaginaire dominé par des figures féminines iconoclastes, à commencer par Sappho, dont elle traduit les fragments dans une perspective ouvertement lesbienne, avant de s’en inspirer. Parallèlement, elle développe des thèmes plus personnels où apparaît une mélancolie mortifère combinée à une volonté farouche de renverser les normes sexuelles de son époque.
Renée Vivien differs from her female contemporaries in that she saw poetry both as a way of talking about sapphism and as an imaginary space dominated by iconoclastic female figures such as Sappho. She translated the latter’s work anew in an openly lesbian perspective, while seeking inspiration in her verse. At the same time, she developed her own personal topics rooted in a morbid melancholy combined with an intense desire to undermine the sexual norms of the Belle Époque.
Éric Dazzan, « Face du son. Christian Hubin »
L’article a pour objet, à partir d’une lecture de son dernier recueil en date, Face du son, d’étudier l’évolution de l’écriture de Christian Hubin et son 270acheminement progressif vers une poétique du dénuement, une littéralité qui le distingue de nombre de ses contemporains.
This article, based on the reading of his latest collection of poems, Face du son, intends to study how Christian Hubin’s writing has evolved and progressed towards bareness in poetics, literalness which marks him out from many of his contemporaries.
Béatrice Bonhomme, La revue Nu(e) »
Histoire de la revue NU(e), fondée en 1994 par Béatrice Bonhomme et Hervé Bosio. 67 numéros, chacun étant un dossier de recherches consacré à un poète, avec entretien, inédits, articles critiques, interventions plastiques et bibliographie exhaustive.
The history of the NU(e) review, founded in 1994 by Béatrice Bonhomme and Hervé Bosio. 67 issues, each one consisting of a series of research overviews consacrated to a poet and offering interviews, original works, literary criticism and an extensive bibliography.
France Lafargue, « L’envol à tire d’ailes vers la communion entre tous les frères humains. Mon rêve à Cordoue de Giovanni Dotoli »
Ce texte qui interprète le recueil de poésies de Giovanni Dotoli fait l’apologie de l’empathie, de l’inclination pour l’Autre, de la communion avec lui. Il analyse les mots pleins de vie de l’univers cosmique et humain, qui élèvent l’âme, unissent les cœurs et incarnent l’unité. Il décrypte le sens des mots et des chiffres chargés de symboles et d’histoire et empreints d’accents bibliques.
This text which interprets Giovanni Dotoli’s book of poetry glorifies empathy, the concern for each other and a fully fraternal community. It analyses the words full of life of the cosmic and human universe, stimulating the spirit, touching hearts and personifying unity. It decodes the meaning of words and figures charged with symbols and filled with History and a biblical flavour.
Andrew Thomas Small, « Pour Dante de Saint-John Perse à 50 ans “… debout dans le vent de l’histoire…” »
Le discours-poème Pour Dante (1965) de Saint-John Perse devrait s’analyser selon les catégories nommées dans le titre du poème célèbre de Victor Hugo, 271Nomen, Numen, Lumen. Ce discours de Saint-John Perse est ainsi organisé, mais poétiquement et non linéairement. Ce présent article identifie et souligne cette structure fondamentale du discours-poème.
Saint-John Perse’s poem-discourse Pour Dante (For Dante, 1965) should be analyzed according to the categories enumerated in the title of Victor Hugo’s famous poem, Nomen, Numen, Lumen. Perse’s discourse is organized accordingly. However, it develops these topics not linearly but poetically. This article identifies and draws out that fundamental organizing principle, unnoticed before now.
Gina Puică, « Angela Marinescu et sa “sous-poésie”. L’indestructible solidarité »
Cet article fait un retour sur le parcours de la poète roumaine Angela Marinescu (née en 1941), dont les Œuvres complètes furent publiées en trois tomes en 2015. L’analyse insiste, entre autres, sur l’authenticité de l’investissement dans l’acte d’écrire de la poète, sur sa fronde permanente et sur son immense puissance de création.
This article follows the path of the Romanian poet Angela Marinescu (born 1941), whose complete collection of works was published in 2015. The analysis dwells on the authenticity of the poet’s involvement in the act of writing, on the permanent growth she displays and on her immense creative power.
Ilda Tomas, « Jean Follain : l’insignifiant et l’essentiel »
Poésie pure et dure que celle de Jean Follain, avec son arbitraire apparent, la conjugaison discontinue des espaces et des temporalités, les assemblages d’événements et d’éléments qu’il faudra déchiffrer comme une énigme ! Ces dissonances opèrent des dilatations de sens et aboutissent au mystère de ce pacte qui adjoint l’éphémère à l’éternité et l’insignifiant à l’essentiel.
Jean Follain’s poetry is pure and hard, with its apparent arbitrariness, its discontinuous arrangement of spaces and temporalities, its combination of circumstances and elements to be decoded like an enigma ! All those incompatibilities create an opening significance up to the mysterious union between ephemera and eternity, insignificance and essential thing.
- Thème CLIL : 4028 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes de littérature comparée
- ISBN : 978-2-406-08815-8
- EAN : 9782406088158
- ISSN : 2555-0241
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08815-8.p.0265
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 26/12/2018
- Périodicité : Annuelle
- Langue : Français