Résumés
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Le Religieux dans les conflits armés contemporains
- Pages: 309 to 312
- Collection: Encounters, n° 460
- Series: Political science, n° 4
Résumés
Philippe Portier et Frédéric Ramel, « Introduction. Le facteur religieux sur la scène internationale : parcours d’une résurgence »
Cette contribution se propose de présenter une analyse globale de la résurgence du religieux sur la scène internationale. Elle montre que depuis une cinquantaine d’années, la « grande séparation » entre le politique et le religieux s’est érodée. Les acteurs religieux ont repris pied, selon diverses modalités, sur la scène politique, tant nationale qu’internationale, sans que l’on puisse parler cependant d’un retour à l’imaginaire théocratique qui caractérisait le monde traditionnel.
Ilan Greilsammer, « Israël : le rôle du facteur religieux juif dans le conflit israélo-arabe »
Aux racines du conflit israélo-arabe, le facteur proprement religieux a joué un rôle négligeable. L’origine du conflit est le désir politique d’une partie des juifs de la diaspora de revenir sur la terre d’Israël pour y établir un État juif souverain, garant de la survie du peuple juif. Aujourd’hui, l’évolution générale du public religieux est au durcissement nationaliste et à la recherche de la victoire militaire sur l’adversaire plutôt qu’à la conciliation et au compromis.
Sébastien Fath, « Les églises évangéliques américaines et la guerre au Moyen-Orient »
L’Irak de Saddam Hussein n’a pas commandité les attentats du 11 septembre 2001. Alors pourquoi George W. Bush Jr a-t-il donné l’ordre d’envahir l’Irak et de déposer son dictateur en 2003 ? Pour la presse européenne, la raison principale tiendrait à l’emprise des convertis évangéliques. L’évangélisme américain, force dominante du protestantisme états-unien, a effectivement appuyé la politique présidentielle. Mais il n’a pas fait preuve d’union sacrée derrière George W. Bush Jr.
310Élise Féron, « Religions et conflits, comprendre les liens »
Religions et différences religieuses constituent aujourd’hui l’une des causes les plus courantes de conflits internes ou internationalisés. Cet article propose de comprendre les liens entre religions et conflits comme le résultat d’une interaction entre la doctrine religieuse, la dimension sociologique des Églises, et l’évolution du contexte dans lequel ces dernières évoluent. La contribution examine comment les religions peuvent causer des conflits, ou contribuer à leur escalade violente.
Pierre-Jean Luizard, « Conflits armés et religions, les cas de la Syrie et de l’Irak »
La religion est au cœur des conflits qui déchirent aujourd’hui l’Irak et la Syrie. Dans les deux pays, c’est le clivage entre les deux branches principales de l’islam qui est en cause. Dans les deux cas de l’Irak et de la Syrie, l’État ne trouve pas la légitimité suffisante pour ouvrir un espace public susceptible d’accueillir une citoyenneté commune. Un tel phénomène renvoie à l’histoire des deux États et à la genèse mandataire britannique (Irak) et française (Syrie) des deux institutions.
Alain Dieckhoff, « La mobilisation du religieux dans le conflit israélo-arabe »
Entre Juifs et Arabes, le conflit en Palestine est avant tout de nature politique et porte sur la réalisation du droit à l’autodétermination. Pourtant, la dimension religieuse n’a jamais été absente. Relativement périphérique à l’ère des nationalismes séculiers, elle est devenue plus centrale à compter des années 1970. Le reflux des idéologies politiques a ainsi laissé la place à une combinaison redoutable entre fondamentalisme religieux et nationalisme.
Jean-Luc Racine, « Le paradigme stratégique pakistanais au piège des paramètres religieux »
Le Pakistan, séparé de l’Inde en 1947 au nom de la légitimité d’une nation musulmane, illustre comment ce choix identitaire a conduit à un double questionnement, sur la nature de l’islam et du politique, source de conflits débouchant sur un terrorisme endogène, et sur l’instrumentalisation de l’islam à des fins stratégiques vis-à-vis de l’Inde et de l’Afghanistan. Le prix à payer fut très lourd, mais ni les politiques ni les militaires ne sortent pleinement de l’ambiguïté qui conforte leur pouvoir.
311Jean-Paul Willaime, « Le Conseil de l’Europe face à la diversité culturelle et religieuse »
L’étude se focalise sur les contributions et les initiatives du Conseil de l’Europe dans le domaine du dialogue interculturel, plus spécialement sur les dimensions religieuses de ce dialogue. L’institution de Strasbourg intègre dans sa politique diverses rencontres avec des représentants des religions et des convictions. Pour prévenir les conflits, estime le Conseil, il faut promouvoir les dialogues, y compris avec et entre les représentants religieux.
Brigitte Vassort-Rousset, « Religion, identité, stratégie, et langage commun en relations internationales »
Le facteur religieux est un défi théorique, analytique, et méthodologique en R.I. Source de légitimation publique, il éclaire l’ambivalence dynamique religieuse / monde post-westphalien, l’impact des systèmes de croyances, le lien exclusivité/religion, les interactions religion/sécurité plus que l’essentialisme primordialiste ou l’instrumentalisme moderniste, et l’apport religieux à une éthique de responsabilité internationale.
Marie Balas, « Des “libertés religieuses” aux médiations de guerre. Histoire et formalisation des activités pacificatrices chez Sant’Egidio »
Fondée dans les années 1968, la Communauté catholique de Sant’Egidio siège à Rome et est implantée dans une soixantaine de pays. Depuis les années 1980, elle est particulièrement active dans la médiation internationale. L’article restitue son émergence dans la gestion civile des crises, au moment où la fin de la bipolarité tend à redéfinir les standards de la pratique diplomatique. Il examine différents répertoires internes au groupe.
Aïda Kanafani-Zahar, « Le religieux au Liban. Vecteur de lien, de violence et de réconciliation »
Entre 1975 et 1990, le Liban a connu une guerre qui, par de nombreux aspects, a pris des dimensions civiles. Des formes de violence, individuelle et collective, ont témoigné de la puissance mobilisatrice du religieux. La sortie officielle de la guerre a reposé sur l’Accord de Taëf (1989), la loi d’amnistie (1991) et, dans les villages du Mont Liban sud sur une procédure de réconciliation. Quel rôle et quels enjeux pour le religieux dans cette procédure ?
312Delphine Allès, « Le dialogue interreligieux en Indonésie. De la réinvention d’une tradition à sa projection internationale »
La pratique d’échanges inter-villageois est ancrée dans les coutumes ancestrales de plusieurs régions d’Indonésie. Elle a décliné sous les régimes autoritaires de Sukarno puis Suharto, qui ont affaibli les traditions locales. Au cours des années 2000, dans le cadre de la recherche de solutions aux violences qui ont ensanglanté la région des Moluques, ces pratiques ont été réhabilitées et réinventées sous la forme de dialogues interreligieux.
- CLIL theme: 3284 -- SCIENCES POLITIQUES -- Histoire des idées politiques
- ISBN: 978-2-406-09855-3
- EAN: 9782406098553
- ISSN: 2261-1851
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-09855-3.p.0309
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 09-09-2020
- Language: French