Présentation des auteurs et résumés
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Le Choix du vulgaire. Espagne, France, Italie (xiiie-xvie siècle)
- Pages: 377 to 386
- Collection: Encounters, n° 255
- Series: Symposiums, seminars, and conferences on the European Renaissance, n° 86
présentation des auteurs
et résumés
Claudio Galderisi, « Les fantômes de la translatio studii vernaculaire »
Claudio Galderisi est professeur à l’université de Poitiers. Il est l’auteur d’ouvrages sur le lyrisme médiéval, la poétique des genres, les motifs narratifs et l’histoire de la traduction. Il a fondé et dirige la Bibliographie des écrivains français. Il codirige la revue Le Moyen Français et la collection « Bibliothèque de Transmédie » (Brepols).
Une histoire de la traduction doit aussi considérer le corpus de ces textes qui n’ont pu être translatés et sont restés confinés dans les limites de leur culture. Le corpus de textes de Transmédie permet de dessiner les contours de la « traduction empêchée », de s’interroger sur ses causes et de poser les jalons de son histoire.
A history of translation must also consider that corpus of texts which could not be translated and which has thus been confined within the borders of their own culture. The Transmédie corpus of texts allows us to outline the phenomenon of the “thwarted translation”, interrogate its causes, and lay the foundations for its history.
Juan Paredes, « La poesía de Alfonso X. Experiencias de un editor del cancionero profano »
Juan Paredes est professeur de philologie romane à l’université de Grenade. Il a été élu en 2011 président de l’Association hispanique de littérature médiévale. Son domaine de recherche porte notamment sur les formes brèves au Moyen Âge et sur les chansonniers en langue galicienne. Il a édité El cancionero profano de Alfonso X el Sabio (Saint-Jacques-de-Compostelle, 2010).
La parution de mes éditions critiques du chansonnier profane d’Alphonse X le Savant a comblé une lacune dans l’examen de son œuvre poétique qui n’était connue que par son versant marial. Une édition critique repose sur des choix herméneutiques, ce qui motive la présente étude où sont analysées les difficultés d’établissement du corpus, la tradition manuscrite, la différenciation
générique et linguistique entre les cantigas ainsi que la question de la fixation et de l’interprétation du texte.
The publication of my critical editions of the secular songbook of Alphonse X le Savant fills a gap in the examination of his poetic work, which was previously only known for its Marian aspect. A critical edition rests on a number of hermeneutic choices. In this study, the difficulties of establishing a corpus, the manuscript tradition, and generic and linguistic differentiation between the cantigas are analysed, as well as the question of the fixation and interpretation of the text.
Alessandro Benucci, « Dante et son tout dernier travail. Les églogues sont-elles son ultime défense de la langue vulgaire ? »
Alessandro Benucci est diplômé de l’université de Pise en langue et littérature médiévales. Il rédige actuellement une thèse de doctorat sur la conception eschatologique de la lumière dans la Commedia de Dante Alighieri à l’université Paris Ouest – Nanterre – La Défense. Depuis 2009, il assure des cours de langue, littérature et civilisation italiennes auprès de la même université.
Nous allons lire la première églogue envoyée par Dante Alighieri à Giovanni del Virgilio (Corrispondenza) comme une défense insolite de la langue adoptée pour son poema sacro. Le jeu de personnages sera décodé à travers l’allégorie médiévale du genre bucolique : bergers, pâturages et chèvres donnent vie à une critique caustique de nouveaux cénacles latinophiles italiens et célèbrent le vibrant éloge d’une opération littéraire qui décrit les fins ultimes de l’homme dans la langue de tous les jours.
The first eclogue sent by Dante Alighieri to Giovanni del Virgilio (Corrispondenza) is read here as an unusual defence of the language adopted for his poema sacro. The interactions between characters are decoded through the medieval allegory of the bucolic genre: herdsmen, pastures, and goats breathe life into a caustic critique of the new Italian Latinophile cenacles, celebrating the vibrant eulogy of a literary operation which recounts the ultimate ends of humankind in everyday language.
Claudio Giovanardi, Elisa De Roberto, « Componente formulare et strategie traduttive in alcuni volgarizzamenti toscani dal frances »
Claudio Giovanardi est professeur à l’université Rome III. Il a étudié le rapport entre italien et dialecte à Rome, l’influence de l’anglais sur l’italien et la question de
la langue au Cinquecento. Il a publié L’italiano da scrivere. Strutture, risposte, proposte (Naples, 2010) et a collaboré aux ouvrages Petrolini inedito (Rome, 2010) et L’italiano nel mondo (Rome, 2012).
Elisa De Roberto est chercheuse à l’université La Sapienza de Rome. Elle travaille sur la syntaxe, l’italien ancien, le rapport entre philologie et linguistique dans l’édition de textes anciens. Elle a notamment publié Le relative con antecedente in italiano antico (Rome, 2010) et Le costruzioni assolute nella storia dell’italiano (Naples, 2012).
Notre contribution décrit le fonctionnement de la composante formulaire dans un corpus toscan du xive siècle de volgarizzamenti depuis le français. Le rendu des expressions idiomatiques ou figées et des stéréotypes formels présents dans le texte source contribue à une meilleure connaissance de la pratique de la traduction médiévale. Il permet aussi de vérifier le rôle des formules dans la constitution des genres et des traductions discursives communes à divers domaines linguistiques.
Our contribution describes the way the formulary component of volgarizzamenti from French functions in a Tuscan corpus of the fourteenth century. The summary of idiomatic or fixed expressions and formal stereotypes present in the source text helps us attain a better knowledge of the practice of medieval translation. It also allows us to verify the role of formulae in the constitution of genres and discursive translations common to various linguistic domains.
César García de Lucas, « Los sonetos de Santillana. Aires renacentistas en la Castilla del siglo xv »
César García de Lucas est maître de conférences à l’université Paris Ouest – Nanterre – La Défense. Linguiste, spécialiste du Moyen Âge espagnol, il est l’auteur d’une thèse consacrée à la matière de Bretagne et à sa présence en Espagne au Moyen Âge. Il projette actuellement un travail de critique textuelle consacré aux sonnets du marquis de Santillane.
Le sonnet est une des formes poétiques les plus caractéristiques de la Renaissance. Bien que ses origines remontent très haut dans le Moyen Âge, il n’atteignit pas une grande faveur hors de l’Italie avant le xvie siècle. Pourtant, dans la péninsule Ibérique, près de cent ans auparavant, Iñigo López de Mendoza, se faisant l’écho des inquiétudes et des goûts de ses contemporains italiens, composa en espagnol plus de quarante sonnets « à la mode italienne » : il est en Espagne un précurseur.
The sonnet is one of the most characteristic forms of the Renaissance. Although it originated in the early Middle Ages, it was not popular outside Italy before the sixteenth century. However, nearly one hundred years earlier, in the Iberian Peninsula, Iñigo López de Mendoza, composed more than forty sonnets “in the Italian style”, echoing the concerns and tastes of his Italian contemporaries: he is thus a pioneer in Spain.
Anne-Laure Metzger-Rambach, « Traductions et retraductions des Nefs des folz en français. L’éventail des possibles à l’intérieur du vulgaire »
Anne-Laure Metzger-Rambach est maître de conférences en littérature comparée à l’université Bordeaux 3. Elle a publié une étude intitulée « Le texte emprunté. Étude comparée du Narrenschiff de Sebastian Brant et de ses adaptations (1494-1509) » (Paris, 2008) et poursuit sa recherche sur le corpus des nefs comme genre littéraire.
La traduction des Nefs met en évidence la nature des représentations de la langue vulgaire (allemand, français) face au latin. Il s’agit de rappeler la portée morale de toute littérature jocosérieuse et quelle sagacité suppose la lecture d’un texte composé en langue « narragonique ». La langue vulgaire bénéficie d’une double réhabilitation à la fois morale et littéraire, elle se fait satire et expose ses qualités propres dans un subtil travail d’écriture.
The translation of the Nefs illuminates the nature of representations of vulgar language (German, French) faced with Latin. It recalls the moral reach of all jocoserious literature and also the sagacity that the reading of a text composed in “narragonic” language supposes. Vulgar language benefits from a double rehabilitation at once moral and literary: it becomes satire and exposes its own qualities in a subtle work of writing.
Matteo Lefèvre, « Las palabras del poder. La lengua española en Italia en el siglo xvi »
Matteo Lefèvre est professeur de langue et traduction espagnoles à l’université de Rome Tor Vergata. Ses ouvrages et articles portent en particulier sur la présence de la langue et de la culture espagnoles dans l’Italie du xvie siècle, dans les différents niveaux de la société.
Avec l’occupation progressive des territoires italiens par l’Espagne à partir du xve siècle, la langue castillane devient en Italie non seulement un code mais aussi un instrument de la gestion du pouvoir entre la nation italienne et la nation espagnole. Au cours du xvie siècle, l’espagnol devient la « langue
de l’empire », une langue d’une grande force politique, indispensable aux relations entre les deux sociétés.
With the progressive Spanish occupation of Italian territories from the fifteenth century onwards, the Castilian language became not only a code in Italy but also a tool for managing power between the Italian and Spanish nations. Throughout the course of the sixteenth century, Spanish became the “language of empire”, a language which had a great political force and was indispensable in relationships between the two societies.
Paul-Victor Desarbres, « Les Commentaires de César des guerres de la Gaule mis en français par Blaise de Vigenère, avec quelques annotations dessus. Un art de transposer politique, entre vulgarisation et érudition »
Paul-Victor Desarbres est allocataire-moniteur normalien à l’université Paris Ouest – Nanterre – La Défense. Agrégé de lettres classiques et licencié de hongrois, il prépare une thèse sur Blaise de Vigenère, traducteur français du xvie siècle.
La traduction annotée de César par Vigenère parut pendant les guerres civiles. Cette pédagogique synthèse des connaissances philologiques de l’époque s’inscrit dans la politique officielle d’illustration du vulgaire. Elle réfute aussi certains écrits monarchomaques et propose une histoire à figures ou à clés, à l’usage de la noblesse batailleuse : le thème guerrier, le registre et la rhétorique asianiste permettent de mêler ce qui peut être utile au roi et agréable à la cour.
Vigenère’s annotated translation of Cesar appeared during the civil wars. This pedagogic synthesis of the philological knowledge of the day is inscribed within the official policy of illustrating the vulgate. It also refutes certain Monarchomach writings and offers a coded history for the use of the fighting nobility: the theme of war and the Asianist register and rhetoric fuse what might be useful to the King with what was agreeable for the court.
Lucia Bertolini, « Latino-volgare e viceversa. Le traduzioni a Firenze fra xv e xvi »
Lucia Bertolini est professeur de philologie de la littérature italienne à l’université télématique e-Campus de Novedrate. Elle étudie tout particulièrement la littérature en langue vulgaire du Quattrocento. Elle est une spécialiste de Leon Battista Alberti dont elle a récemment établi l’édition critique de la version vulgaire du De Pictura (Florence, 2011).
La fortune dont jouit l’autotraduction de nos jours nous invite à vérifier l’existence de ce procédé dans le passé. Cette étude se concentre sur le xve siècle
et sur la première décennie du suivant dans l’espace de la cité de Florence pour montrer, tout en restituant les œuvres recensées dans leur contexte socio-linguistique et littéraire, que les auteurs qui procédèrent à une rédaction bilingue (latine et vulgaire) de leur propres écrits furent nombreux.
The flourishing of self-translation today has encouraged us to search for evidence of this practice in the past. The study concentrates on the fifteenth century and the first decade of the sixteenth century, focusing on the city of Florence. While situating the works in question in their socio-linguistic and literary context, it shows that many authors produced bilingual versions (Latin and vulgar) of their own writings.
Jean-Pierre Jardin, « De la Regum hispanorum anacephaleosis (1456) à la Genealogía de los reyes (1463). Deux projets pour une seule œuvre ? »
Jean-Pierre Jardin, professeur à l’université Sorbonne nouvelle – Paris 3, est spécialiste de l’historiographie espagnole du xve siècle. Ses travaux sur les sommes et résumés des chroniques font autorité.
Cet article propose une réflexion sur la diffusion parallèle de deux versions complémentaires d’une généalogie de rois d’Alfonso de Cartagena. L’auteur avait rédigé son texte en latin ; huit ans plus tard, deux de ses amis en proposent une version castillane accompagnée de gloses. Si le lectorat visé n’est plus le même, la conception de l’œuvre non plus : l’évêque voulait combiner texte et représentation graphique des différents souverains. Que reste-t-il de ce dessein dans la traduction ?
This article offers a reflection on the parallel diffusion of two complementary versions of Alfonso de Cartagena’s genealogy of kings. The author wrote his text in Latin; eight years later, two of his friends provided a Castilian version accompanied with glosses. The target readership was no longer the same, and neither was the conception of the work: the bishop wanted to combine text with illustrations of the different sovereigns. How much of this remains in the translation?
Marie-Christine Gomez-Géraud, « Du latin au français, du dialogue au récit de pèlerinage. Jean du Blioul et son entreprise d’autotraduction à la fin du xvie siècle »
Marie-Christine Gomez-Géraud est professeur à l’université Paris Ouest – Nanterre – La Défense. Elle a travaillé sur les récits de pèlerinage et sur la communication linguistique dans le corpus viatique aux xvie et xviie siècles. Elle a réalisé l’édition de
la Bible nouvellement translatée par Sébastien Castellion (Paris, 2005) et publié le collectif Sébastien Castellion. Des Écritures à l’écriture (Paris, 2013).
Les récits de pèlerinage à Jérusalem s’écrivent en langue vulgaire dès la fin du Moyen Âge. Le phénomène de l’autotraduction reste à explorer. Jean Zuallart rédige son voyage en italien en vue de le faire paraître à Rome sur le chemin du retour ; il le traduira ensuite en français. Jean du Blioul reprend les passages descriptifs de son ouvrage quand il le traduit en français dans une version délibérément appauvrie. L’autotraduction est aussi une réécriture.
From the end of the Middle Ages, accounts of pilgrimages to Jerusalem were written in vulgar language. Yet the phenomenon of self-translation remains to be explored. Jean Zullart wrote an account of his journey in Italian, with the intention of publishing it in Rome on his return; he then translated it into French. Jean du Blioul started the descriptive passages from scratch when he translated it into French in a deliberately impoverished version. Self-translation is also a rewriting.
Esther Fernández Medina, « El aljamiado, lengua de resistencia »
Esther Fernández Medina est membre du CCHS-CSIC (Centro de ciencias humanas y sociales, Consejo superior de investigaciones científicas, Madrid). Sa thèse porte sur les pratiques de magie et de sorcellerie dans les textes espagnols du Siècle d’or. Les textes aljamiados, au contenu crypté, des mudéjars et des morisques, sont pour elle un important objet d’étude.
La littérature aljamiada (al-a´ŷāmiyya, « la langue de l’autre »), « langue romane écrite en caractères arabes », comprend un grand nombre de manuscrits mudéjars et morisques rédigés entre le xiiie et le xviie siècle. Ses caractères archaïsants et son lexique islamisant font de cette langue littéraire le témoignage inestimable d’une culture qui sera annihilée par des édits et par l’expulsion d’Espagne des morisques en 1609.
Aljamiada literature (al-a´ŷāmiyya, “the language of the other”), “Roman language written in Arabic script”, is made up of a large number of Mudéjar and Morisco manuscripts written between the thirteenth and seventeenth centuries. With its archaic characters and Islamising lexicon, this literary language bears witness to a culture which was later annihilated by edicts and the expulsion of the Moriscos from Spain in 1609.
Carine Skupien Dekens, « Pour qui choisir le vulgaire ? L’image de la langue du peuple chez les érudits français au xvie siècle »
Carine Skupien Dekens est professeur de langue française à l’université de Neuchâtel. Elle a consacré un ouvrage de référence à la langue de Sébastien Castellion, sous le titre Traduire pour le peuple de Dieu. La syntaxe française dans la traduction de la Bible par Sébastien Castellion, Bâle, 1555 (Genève, 2009).
La langue parlée par les gens simples au xvie siècle est diversement caractérisée selon les plumes, de Calvin au père Bouhours ou Malherbe. La « sainte ignorance » du peuple est parfois défendue par les religieux. La présente étude décrit cette conception et son évolution au cours du siècle, de même que le rapport entre langue populaire et poésie, au temps de la querelle qui opposa J. Du Bellay et B. Aneau.
The language spoken by the people in the sixteenth century is characterised differently by a number of different writers, from Calvin to Bouhours and Malherbe. The “holy ignorance” of the people was sometimes defended by the religious. The study describes this conception and its evolution over the course of the century, as well as the rapport between popular language and poetry at the time of the quarrel which pitted J. Du Bellay against B. Aneau.
Mireille Huchon, « La langue du roi »
Mireille Huchon est professeur de langue française à l’université Paris-Sorbonne. Spécialiste de Rabelais, elle a édité ses Œuvres complètes (Bibliothèque de la Pléiade, 1994) et lui a consacré une biographie : Rabelais (Paris, 2004). Elle a aussi écrit plusieurs ouvrages sur la langue française, dont l’Histoire de la langue française (Paris, 2002) et Le Français au temps de Jacques Cartier (Québec, 2006).
Au xvie siècle, les rois ont œuvré en faveur d’une langue de cour qu’on devait tenir pour l’égale des langues les plus prestigieuses. Cette haute ambition est célébrée par les écrivains et les traducteurs. La présente étude examine ces écrits qui jalonnent les règnes de François Ier et d’Henri II.
In the sixteenth century, kings worked to establish a court language which would equal the most prestigious languages. This great ambition was celebrated by writers and translators. This study examines the writings underpinning the reigns of Francis I and Henry II.
Jean Balsamo, « Plurilinguisme savant, plurilinguisme de cour. Quelques réflexions sur l’emploi “funéraire” de l’italien en France sous les derniers Valois »
Jean Balsamo est professeur de littérature française du xvie siècle à l’université de Reims. Il est l’éditeur des Essais de Montaigne (Paris, 2007) et a publié de nombreux travaux consacrés aux relations littéraires et savantes entre la France et l’Italie à la Renaissance et à la question de l’italianisme.
Au xvie siècle, l’italien était considéré en France comme une langue patrimoniale de rois qui revendiquaient d’être des princes italiens. À côté d’une soixantaine d’ouvrages en italien publiés à Paris dans ce contexte, plusieurs textes italiens figurent dans des recueils poétiques, encomiastiques ou funèbres. Cette communication révèle comment dans les Tombeaux, genre singulier et plurilingue, un dessein polémique et idéologique anime une célébration paradoxale de la seule langue française.
In sixteenth-century France, Italian was considered to be the patrimonial language of kings claiming to be Italian princes. In addition to sixty Italian-language works published in Paris in this context, many Italian texts feature in poetic, encomiastic or funereal collections. This contribution reveals how, in the Tombeaux, a singular and multilingual genre, a polemic and ideological intention animates a paradoxical celebration of the French language.
Bernard Darbord, « Gil Vicente, Triunfo do Inverno e do Verão (1529), le dialogue du castillan et du portugais à Lisbonne »
Bernard Darbord est professeur émérite à l’université Paris Ouest – Nanterre – La Défense (EA 369, Études Romanes). Linguiste et romaniste, il travaille principalement sur les textes hispaniques médiévaux (sur les formes brèves, en particulier) et sur l’histoire de la langue espagnole. Il s’intéresse également à la question du bilinguisme pratiqué au Portugal aux xve et xvie siècles.
Le Triomphe de l’Hiver et du Printemps (1529) est une pièce écrite à Lisbonne par Gil Vicente pour la cour du roi Jean III. L’œuvre alterne l’usage du portugais, langue du peuple, et de l’espagnol, langue des puissants, sur un thème fortement ancré dans les traditions poétiques et folkloriques. Gil Vicente joue savamment de ces débats, mettant en évidence les traits spécifiques (diaphasiques notamment) des deux langues en usage à l’époque dans une société bilingue.
The Triomphe de l’Hiver et du Printemps (1529) is a play written in Lisbon by Gil Vicente for the court of King John III. The work alternates between employing Portuguese, the language of the people, and Spanish, the language of the powerful, and deals with a theme rooted deeply in poetic and folkloric traditions. Gil Vicente plays knowingly with these debates, demonstrating the specific traits (notably diaphasic) of the two languages in use in the bilingual society of this time.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-8124-3437-2
- EAN: 9782812434372
- ISSN: 2261-1851
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-8124-3437-2.p.0377
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 10-02-2015
- Language: French