Résumés et présentations des auteurs
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: L’Axe Montaigne-Hobbes. Anthropologie et politique
- Pages: 303 to 310
- Collection: Encounters, n° 258
- Series: Symposiums, seminars, and conferences on the European Renaissance, n° 90
Résumés et présentations des auteurs
Philippe Desan, « Corps naturel et corps politique chez Montaigne et Hobbes. Réflexions sur le peuple, l’allégeance et la servitude »
Philippe Desan est professeur à l’université de Chicago. Il a notamment publié Penser l’histoire à la Renaissance (Orléans, 1993), L’Imaginaire économique de la Renaissance (Paris, 2002), Dictionnaire de Michel de Montaigne (Paris, 2007), Montaigne. Les formes du monde et de l’esprit (Paris, 2008), et Montaigne. Une biographie politique (Paris, 2014). Il dirige également la revue Montaigne Studies.
Si Hobbes maintient l’intégrité de l’homme en lui enlevant toute possibilité d’action individuelle, une sorte de désaffranchissement de sa sociabilité sans pour autant perdre son essence politique, Montaigne et La Boétie avaient proposé une conception de « l’obeissance de la raison publique » et de la servitude volontaire qui limitait considérablement l’idée même de liberté.
If Hobbes maintained the integrity of man by removing all possibility of individual action – a kind of disenfranchisement of his sociability that nevertheless left his political essence intact –, Montaigne and La Boétie proposed a similar conception of « obedience to public reason » and voluntary servitude which considerably limited the very notion of liberty.
Jérémie Duhamel, « Montaigne, Hobbes et les vertus de l’obéissance »
Jérémie Duhamel est chercheur postdoctoral à l’université de Montréal. Il a notamment publié « Usages et mésusages de la vertu dans le républicanisme contemporain » dans le no 65 de la Revue française de science politique (Paris, 2015), « Machiavel et la vertu intellectuelle de prudence » dans le no 46 de la Revue canadienne de science politique (Montréal, 2013), et contribué à Penser la guerre au xviie siècle (Paris, 2012).
L’objectif de cet article est de contribuer à une meilleure compréhension des discours sur la moralité civique à l’aube de l’âge moderne. Au moyen d’une analyse comparative de la manière dont la référence à la vertu a été
utilisée pour caractériser l’expérience morale des gouvernés, l’auteur entend montrer que, si Montaigne et Hobbes sont à coup sûr des défenseurs de la vertu d’obéissance, celle-ci suppose toutefois des représentations inconciliables de l’autorité politique et des devoirs du citoyen.
This paper aims to contribute to a better understanding of early modern discourse on civic morality. By way of a comparative analysis of references to virtue in Montaigne’s and Hobbes’s account of the moral experience of political subjects, I show that, while both authors advocate the virtue of obedience, their respective arguments rest upon incompatible notions of political authority and civic duties.
Emiliano Ferrari, « “L’homme en général”. Remarques sur l’anthropologie de Montaigne et Hobbes »
Emiliano Ferrari est chercheur postdoctoral à l’IRPhiL (Université Lyon 3). Ses recherches portent sur l’anthropologie philosophique moderne et sur les rapports entre la pensée continentale et le pragmatisme américain. Il a notamment publié Montaigne, une anthropologie des passions (Paris, 2014), et dirigé le no 24 du Bulletin de la Société Internationale des Amis de Montaigne (Paris, 2011).
Pour Montaigne et Hobbes, l’être humain se conçoit à partir d’une série de caractéristiques dynamiques qui ne définissent pas une essence mais un ensemble de conditions par lesquelles chaque individu développe son humanité, restant toujours exposé au risque de la perdre par ces mêmes moyens : l’usage du langage, une activité mentale projective, les passions de la curiosité, de la peur de la mort, du désir et l’inquiétude pour l’avenir.
For Montaigne and Hobbes, the human being is conceived on the basis of some dynamic features that do not define an essence but a set of conditions by which every individual develops – but may also forfeit – his own humanity: the use of language, a projective mental activity, but also the emotions of curiosity, fear of death, desire, and anxiety over the future.
Luc Foisneau, « La passion de la gloire chez Montaigne et Hobbes »
Luc Foisneau est directeur de recherche au CNRS et membre du Centre de recherches sociologiques et politiques Raymond-Aron. Il enseigne la philosophie politique à l’EHESS. Il est notamment l’auteur de Hobbes et la toute-puissance de Dieu (Paris, 2000). Il a édité et coédité de nombreux ouvrages, dont le Dictionnaire des philosophes français du xviie siècle (Paris, 2015).
Cet article montre en quoi les conflits de l’état de nature, qui dépendent non pas tant de la seule passion de la gloire que de la condition d’égalité des hommes, reposent en dernier ressort, dans le Léviathan, sur un double argumentaire, dont l’une des parties à sa source dans la pensée de Montaigne.
The aim of this article is to show that the Hobbesian state of war, which is due not only to the pursuit of glory and pride but also to human equality, rests in Leviathan on two main arguments, one of which can already be found in Montaigne.
Sylvia Giocanti, Géraldine Lepan, « Parole et obligation chez Montaigne et Hobbes »
Sylvia Giocanti est maître de conférences à l’université Toulouse – Jean-Jaurès et membres du Centre d’études en rhétorique, philosophie et histoire des idées (CERPHI, ENS Lyon). Ses recherches portent sur le scepticisme philosophique (Montaigne et ses lectures au xviie siècle). Elle a notamment publié Penser l’irrésolution, Montaigne, Pascal, La Mothe Le Vayer, trois itinéraires sceptiques (Paris, 2001).
Géraldine Lepan est maître de conférences à l’université de Toulouse – Jean-Jaurès et membre du Centre d’études en rhétorique, philosophie et histoire des idées (CERPHI, ENS Lyon). Ses recherches portent sur la philosophie morale et politique à l’âge classique et moderne (Hobbes et Rousseau). Elle a notamment publié Rousseau et le patriotisme (Paris, 2007).
Cet article réaffirme chez Montaigne et Hobbes l’importance du lien de parole et conjointement son insuffisance. S’ils jugent tous deux nécessaire une certaine duplicité et rétention de paroles qui préserve la personnalité morale, Hobbes infléchit la réflexion montanienne sur le poids de l’obligation privée. Il concède moins que Montaigne à Machiavel en matière de tromperie, mais propose un remède politique à la faiblesse d’une obligation fondée sur la seule parole.
This article argues that while Montaigne and Hobbes consider the pact formed by speech important, they also regard it as insufficient. If they both think a certain hypocrisy and holding back of speech are necessary for personal morality, Hobbes differs from Montaigne on the question of private obligation. He concedes less than Montaigne to Machiavelli as far as deceit is concerned, but also proposes a political remedy to the weakness of obligations based solely on spoken declarations.
Thierry Gontier, « Pluralisme religieux et liberté de conscience chez Montaigne et Hobbes »
Thierry Gontier est professeur à l’université Lyon III – Jean-Moulin, directeur de l’Institut de recherches philosophiques de Lyon (IRPhiL) et membre honoraire de l’Institut Universitaire de France. Ses travaux portent sur la philosophie moderne et ses interprétations contemporaines. Il a notamment publié La Question de l’animal. Les origines du débat moderne (Paris, 2011) et édité le Traité de l’immortalité de l’âme de Pietro Pomponazzi (Paris, 2012).
Loin de défendre la « liberté de conscience », Montaigne et Hobbes préconisent un règlement autoritaire des conflits : Hobbes le délègue au pouvoir civil alors que Montaigne pense qu’un arbitrage de l’Église romaine aura plus d’efficacité. Au-delà de ce pragmatisme politique, cependant, les deux penseurs visent une réforme de la religion, l’expurgeant des scories qui en font un facteur de destruction du lien social : l’arrogance, le fanatisme et le dogmatisme.
Far from defending « freedom of conscience », Montaigne et Hobbes advocate authoritarian forms of conflict resolution: Hobbes delegates this duty to the civil power while Montaigne thinks that the Roman Church would offer more efficient arbitration. Beyond political pragmatism, however, the two thinkers both aim for a reform of religion, which would expunge it of the various problems that lead it to contribute to the destruction of the social bond: arrogance, fanaticism and dogmatism.
Arnaud Milanese, Didier Ottaviani, « Le rôle de l’imagination dans la construction du sujet chez Montaigne et Hobbes. Éléments pour une lecture croisée »
Arnaud Milanese est maître de conférences à l’ENS de Lyon, docteur en philosophie de l’université Paris-Sorbonne et membre du Groupe Hobbes. Il a écrit plusieurs articles sur Hobbes et Bacon, ainsi que Principe de la philosophie chez Hobbes (Paris, 2011) et Bacon et le gouvernement du savoir (Paris, 2016). Il travaille également sur l’histoire et la politique chez Dewey.
Didier Ottaviani est maître de conférences HDR à l’ENS de Lyon, Docteur en philosophie du Centre d’études supérieures de la Renaissance et membre du CERPHI (UMR 5037, IHPC). Il a écrit plusieurs articles sur la pensée médiévale et renaissante, dont certains consacrés à Montaigne, ainsi que La Philosophie de la lumière chez Dante (Paris, 2004).
Cet article éclaire ce qui pourrait être une autre voie de l’anthropologie formée au tournant des xvie et xviie siècles. Montaigne et Hobbes semblent majorer le rôle de l’imagination dans la constitution du soi ou de la vie mentale, et donc de l’imagination dans la connaissance de soi : attention aux phénomènes liés à l’imagination, à son rôle dans la connaissance et les affects, à ce qu’on se représente ou ce qu’on imagine être les pouvoirs de l’imagination, et finalement au recours à l’imagination pour se connaître.
This contribution tries clarifies how at the turn of the 16th and 17th centuries there emerged a different form of anthropology. Both Montaigne and Hobbes would appear to emphasize the role of the imagination in the constitution of the self and of mental life, and therefore also the imagination’s role in self-knowledge. They pay attention to various phenomena linked to the imagination, to its role in knowledge and affects, to what we represent and what we imagine to be the powers of imagination, and finally to the use of imagination in self-understanding.
Gianfranco Mormino, « Montaigne et Hobbes face aux guerres civiles. Une approche girardienne »
Gianfranco Mormino est professeur de philosophie morale à l’université de Milan. Il a publié La fondazione relativistica della meccanica in Christiaan Huygens (Florence, 1993), Determinismo e utilitarismo nella teodicea di Leibniz (Milan, 2005), René Girard. Il confronto con l’Altro (Rome, 2012) et Spazio, corpo e moto nella filosofia naturale del Seicento (Milan, Udine, 2012).
Cette étude a comme objet la transition du désordre à l’ordre, et vice versa, dans les réflexions de Montaigne et de Hobbes sur les événements politiques de leur temps. À cette fin elle emploie quelques catégories de la pensée de René Girard et son interprétation d’un passage shakespearien extrait de Troilus and Cressida concernant la notion de hiérarchie et son rôle dans l’effondrement et le rétablissement de la paix sociale et religieuse.
This article considers the transition from disorder to order – and vice versa – in Montaigne’s and Hobbes’s reflections on the political events of their times. The analysis makes use of several categories drawn from René Girard’s thought and in particular his interpretation of a passage from Shakespeare’s Troilus and Cressida concerning the notion of hierarchy and its role in the falling apart and re-establishment of social and religious peace.
Gianni Paganini, « Hobbes, Montaigne et les animaux moraux »
Gianni Paganini est professeur d’histoire de la philosophie à l’université du Piémont Oriental. Il a notamment coédité le Theophrastus redivivus (Florence, 1981-1982), Moto, luogo e tempo de Hobbes (Milan, 2010) et publié Les philosophies clandestines à l’âge classique (Paris, 2005), Skepsis (Paris, 2008), prix La Bruyère de l’Académie Française en 2009. En 2010, il a reçu le prix de l’Accademia Nazionale dei Lincei.
De la définition traditionnelle de l’homme comme animal rationnel mortel, Hobbes maintient la mortalité, ajoute la curiosité à la rationalité, et cesse de raisonner en termes de genre et d’espèces, de matière et de forme, comme dans la conception aristotélicienne. En le confrontant avec Montaigne, cet article souligne les dettes et la nouveauté de de Hobbes sur le rapport entre la psychologie de l’homme et celle des animaux, le problème de l’égalité interhumaine, la question de l’humanisme à l’âge de la science.
Regarding the traditional definition of man as a mortal and rational animal, Hobbes upholds mortality, adds curiosity to rationality, and above all stops reasoning in terms of genera and species, of matter and form, as in the Aristotelian conception. By confronting Hobbes’s thought with that of Montaigne, this article both underlines the borrowed and the original elements in Hobbes’s thought as far as the relation between human and animal psychology, the problem of equality between men, and the question of humanism in the age of science.
Nicola Panichi, « Primus in orbe deos fecit timor. Religion et imposture chez Montaigne et Hobbes »
Nicola Panichi est professeur à l’université d’Urbino et directeur du « Dipartimento di Studi umanistici ». Elle a notamment publié Picta historia (Urbino, 1995), Michel de Montaigne. L’immaginazione (Florence, 2010), Les liens à renouer (Paris, 2008), Montaigne (Rome, 2010). Elle a reçu en 1997 le prix national « Gentile da Fabriano » et, en 2005, le « Premio internazionale di saggistica Salvatore Valitutti ».
L’article explore la présence de Lucrèce comme intertexte entre Montaigne et Hobbes en matière de religion. Il tente de recomposer une mosaïque de la modernité, d’un discours qui parle du point de vue philosophique de l’éternelle criticité des thèmes religieux et théologiques dans leurs retombées éthiques. Se tournant vers Hobbes pour saisir le parcours philosophico-politique sur le thème de la religion, et invite à suivre un chemin « lucrétiano-montagnien », qui oblige à divers retours en arrière.
Focusing on the subject of religion, this article analyses the presence of Lucretius as an “inter-text” between the work of Montaigne and Hobbes. Its aim is to recompose the mosaic of modernity thanks to a philosophical discourse about the eternal importance of religious and theological themes with respect to their ethical consequences. Turning toward Hobbes – with the hermeneutic goal of understanding his philosophical and political exploration of the theme of religion – invites us to follow a path that we could define as that of a Lucretian Montaigne, and which frequently obliges us to turn back and retrace our steps.
Raffaella Santi, « Hobbes, Montaigne et les raisons de la loi »
Raffaella Santi est chercheur à l’université d’Urbino. Recenseur pour le Bulletin Hobbes, elle a publié Ragione geometrica e legge in Thomas Hobbes (Padoue, 2012), Etica della lettura e scrittura filosofica in Thomas Hobbes (Padoue, 2013). Ella aussi donné une traduction italienne du Léviathan (Milan, 2012).
Après une étude des différences méthodologiques entre Hobbes et Montaigne, cet article analyse leurs pensées respectives sur la raison, la loi, et l’obéissance aux lois civiles. S’il est vrai que pour Hobbes la nécessité de l’État et de lois contraignantes se fonde sur la nature humaine, Montaigne n’essaie pas de fonder une science politique, il s’appuie sur l’argument sceptique selon lequel les hommes sages doivent respecter les lois de leur pays, parce qu’agir autrement serait dangereux et causerait la guerre civile.
After a brief discussion of the methodological differences between the philosophical approaches of Hobbes and Montaigne, the article focuses on their respective views on reason and law, as well as on the theme of obedience to civil laws. While Hobbes bases on human nature the need for a commonwealth and for binding laws, Montaigne does not try to provide the foundations of a political science, but instead relies on the sceptical argument that wise men must live within the framework of laws specific to their own country, since to act otherwise would be dangerous, for it would bring about civil war.
Marco Sgattoni, « Le naturalisme chez Montaigne et Hobbes »
Marco Sgattoni est chercheur à l’université d’Urbino en histoire de la philosophie de la Renaissance. Ses recherches portent sur les formes du naturalisme et du scepticisme dans la pensée italienne et française des xve et xvie siècles. Il a notamment publié, avec Barbara Pistilli, La biblioteca di Montaigne (Pise, 2014).
Si le scepticisme représente le chiffre caractéristique de la pensée de Montaigne, la philosophie de Hobbes se distingue par contre par sa matrice matérialiste propre, qui n’admet pas de limitations, de restrictions ou de conditions d’aucune sorte. Et bien que scepticisme et matérialisme occupent des positions qui paraissent tout d’abord inconciliables dans le cadre de l’histoire de la philosophie, il se peut qu’une racine commune lie ces deux perspectives, divergentes en apparence seulement.
If scepticism represents the specific character of Montaigne’s thought, Hobbes’ philosophy sets itself apart by its distinctively materialistic attitude, which admits no limitations, restrictions or even conditions of any kind. However, while scepticism and materialism may at first sight occupy irreconcilable positions within the history of philosophy, perhaps a common root binds these two perspectives, in which case their divergence would ultimately be only superficial.
Jean Terrel, « Homo homini deus ou/et lupus chez Montaigne et Hobbes »
Jean Terrel a publié Politiques de Foucault (Paris, 2010), Hobbes. Matérialisme et politique (Paris, 1994), Les théories du pacte social. Droit naturel, souveraineté et contrat de Bodin à Rousseau (Paris, 2001), Hobbes. Vies d’un philosophe (Rennes, 2008), Hobbes. Philosopher par temps de crises (Paris, 2012) et Politiques d’Aristote. La démocratie à l’épreuve de la division sociale (Paris, 2015).
L’homme est pour l’homme Dieu ou loup (Montaigne) et loup (Hobbes). Il s’agit de comparer ces deux formules. Mieux que chez Érasme, le Dieu et le loup y sont associés. Chez Montaigne, les hommes sont Dieu ou loup l’un pour l’autre « à l’intérieur d’une convention », le mariage. Chez Hobbes, la politique fait toute la différence : les conventions qui créent les cités et les conventions entre les citoyens séparent les relations d’amitié et d’hostilité selon que des conventions respectées sont ou non présentes.
Man for man is either God or wolf (Montaigne), or God and wolf (Hobbes). It is instructive to compare these two sayings. In ways that surpass that of Erasmus, they both associate God and wolf. For Montaigne, men are both God and wolf inside a covenant: marriage. For Hobbes, politics makes all the difference: the covenants creating cities and the covenants between citizens define relations of friendship and hostility, depending on whether or not they are present and respected.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-8124-6079-1
- EAN: 9782812460791
- ISSN: 2261-1851
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-8124-6079-1.p.0303
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 04-07-2016
- Language: French