Index nominum
- Publication type: Book chapter
- Book: Œuvres complètes. Tome V
- Pages: 845 to 852
- Collection: Library of Twentieth-Century Literature, n° 25
Cependant
que les feuilles des roses…
Notice
Henri Bordillon a publié en fac similé ce texte inédit de Jarry écrit sur l’album du sculpteur Henri Bouillon, que Paul Schneebeli avait retrouvé par hasard dans le catalogue d’une librairie irlandaise, et communiqué ensuite à Henri Bordillon.
Jean Dayros1, un ami de l’artiste, avait conduit Jarry dans son atelier pour une soirée arrosée le 6 février 1897.
Le Coupeur de lys2 et les Vieilles3 sont des statues de l’artiste. Henri Bouillon recevra comme épithète homérique « celui qui coupe les lys4 » dans la liste de l’Almanach du Père Ubu illustré (Janvier-Février-Mars 1899).
Les vieilles sont couronnées de roses : la feuille de rose correspond au pétale en botanique. Se crispent peut avoir le sens latin de crispare, « agiter en l’air », comme s’érigent le sens de « se dressent ».
834La Diane est peut-être celle sculptée en 1891 par Alexandre Falguière : la chasseresse est debout, nue, avec son arc, la main droite en l’air, après qu’elle a décoché sa flèche5.
Ces personnages sont mis en scène par Jarry dans ces vers d’album qui épousent la forme et le ton de la traduction d’un épigramme antique.
Édition
Henri Bordillon, « “Bouillon de sculpture” (Dayros et Jarry en tenue de soirée) », L’Œil bleu, no 12, Paris, décembre 2010, p. 68-73, et fac similé p. 70.
Analyse
Alain Chevrier, « Jarry, Dayros, Henri Bouillon, et Le Coupeur de lys », EA, no 137, 2017, p. 133-142.
Manuscrit
L’Album Henri Bouillon comportant ce texte manuscrit était en vente en novembre 2009 par la librairie irlandaise worldwidebookshop.com, ainsi que l’a signalé Paul Schneebeli6.
835Cependant
que les feuilles des roses…
Cependant que les feuilles des roses se crispent et s’érigent sur les têtes des Vieilles ;
Qu’au baiser du Coupeur de Lys avec les Vieilles les calices des lys penchent vers la terre ;
Dans leur encens prie vers les Dieux le souffle de l’arc que Diane jeune pince comme une lyre.
A Henri Bouillon avec très grande vénération des œuvres dont j’ai vu les formes et entendu les légendes.
Alfred Jarry 6 février 1897.
1 Jean Dayros, pseudonyme de Paul Colombié (1864-1937), auteur du recueil Les Solitaires (vers) (Vanier, 1898). Le poème « La vie est un café… » (p. 91) est dédié à Jarry, et la Complainte de la vie en vert fait allusion à son œuvre : « C’est tous des trolls et des ubus, / Moi je suis bu. » (p. 98). Jarry citera un de ses vers parodiant Coppée « L’hiver est à Paris la plus froide saison » (ibid. p. 30) dans l’Almanach du Père Ubu illustré (Janvier-Février-Mars 1899) (fac similé, p. 19).
2 Léon Maillard, « Le Coupeur de lys », La Plume, no 169, 1er mai 1896, p. 329.
3 Yvanhoé Rambosson, « Salon des Cent. Exposition Henri Bouillon. Quelques Ouvrages et son dernier essai Dix-sept Statuettes de Vieilles », La Plume, no 194, 15 mai, 1897, p. 292-303.
4 Almanach du Père Ubu illustré (Janvier-Février-Mars 1899), op. cit., p. 75. Henri Béhar, Marieke Dubbelboer, Jean-Paul Morel, Commentaire pour servir à la lecture du Père Ubu illustré 1899, SAAJ (Laval) & Du Lérot éditeur (Tusson), EA, no 121-122, 2009, p. 65. Alfred Jarry, Œuvres complètes, Henri Béhar (dir.), Classiques Garnier, 2013, t. 3, p. 446.
5 La Plume, no 219, 1er juin 1898, p. 344.
6 Paul Schneebeli, « André Veidaux, anarchiste éclectique (deuxième et dernière partie) », L’Œil bleu, no 11, Paris, juin 2010, p. 82.
- CLIL theme: 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
- ISBN: 978-2-406-08506-5
- EAN: 9782406085065
- ISSN: 2258-8833
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-08506-5.p.0845
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 01-02-2020
- Language: French