Avant-propos
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Essai d'une bibliographie critique des œuvres de l'abbé Grégoire
- Pages : 7 à 15
- Collection : Univers Port-Royal, n° 51
Chapitre d’ouvrage : 1/11 Suivant
AVANT-PROPOS
L’ouvrage que nous publions ici représente l’outil de recherche indispensable à tout historien désireux de connaître et d’approfondir la vie et l’œuvre de l’abbé Grégoire (1750-1831). Ce document émane d’un des premiers découvreurs et admirateurs du célèbre abbé : Salomon Posener (1876-1946). Il s’agit de l’Essai d’une bibliographie critique des œuvres de l’abbé Grégoire, Paris, 1946, dont l’unique exemplaire dactylographié est conservé à la Bibliothèque de l’Arsenal, sous la cote Ms-14045. Nous rééditons ce manuscrit, enrichi de quelques compléments bibliographiques (voir Bibliographie générale), avec le soutien cordial des derniers héritiers de S. Posener, que nous remercions ici.
Il nous faut, en quelques mots, évoquer la personnalité et les écrits de l’auteur. Il n’existe, à vrai dire, le concernant, aucune biographie digne de ce nom, l’intéressé ayant fait peuve, durant toute son existence, de la plus grande discrétion et de la plus exemplaire modestie. Aussi, nous en sommes réduits à poser quelques jalons de date et de carrière, glanés ici ou là, mais véritablement lacunaires et incomplets. Nous les proposons, cependant, comme repères possibles d’une synthèse future et permettant de tirer de l’oubli une personnalité non seulement très représentative de son époque, mais estimable à bien des égards. L’intérêt qu’il a porté à la figure de l’abbé Grégoire, à la fin de sa vie, et dont le présent recueil bibliographique est le témoignage, correspond aux recherches menées par Posener durant la première moitié du xxe siècle. Connu surtout en France pour sa biographie d’A. Crémieux, dont nous retracerons les liens avec l’abbé Grégoire, il n’est pas surprenant qu’il se soit penché également sur ce personnage-clef de l’émancipation des Juifs en France sous la Révolution française. Le cheminement intellectuel de Posener invite ainsi à tracer des continuités thématiques et méthodologiques. En rééditant cet essai bibliographique, complété de quelques titres, nous espérons offrir un complément indispensable aux recherches sur ce personnage.
8Salomon Posener (Pozner) appartient à l’une des nombreuses communautés juives d’Europe centrale. Il naît à Minsk, capitale de l’actuelle Biélorussie, en 1876, et sans que l’on connaisse, avec précision, comment se sont déroulées ses années de jeunesse et de formation, il commence, à l’issue de celles-ci, une carrière de journaliste au service de la presse juive d’expression russe, diffusée dans ces régions. Il y écrit de nombreux articles sous le pseudonyme de Stellin. Il quitte assez tôt la Biélorussie pour venir s’installer à Saint-Pétersbourg, où il va résider jusqu’en 1903. Il y continue ses activités journalistiques, traitant de diverses questions comme celle de la situation des Juifs de Russie ou celle du sort réservé aux étudiants juifs dans les écoles officielles de ce même pays et dirigées par le gouvernement. Ces différentes enquêtes sont écrites en langue russe et publiées dans la revue intitulée : Novyivoskod. L’année 1903 marque, toutefois, un tournant important dans sa vie. C’est à cette date, en effet, qu’il émigre à Paris, où il continue d’exercer sa profession de journaliste, mais cette fois dans la presse francophone. Ceci laisse supposer qu’avant son départ il possédait déjà une connaissance et une pratique de la langue française plus qu’élémentaires. Nous manquons, toutefois, d’informations plus précises à ce sujet. Ses articles portent, pour la plupart, sur la situation générale de la Russie, en cette aube du xxe siècle et plus particulièrement sur la condition des Juifs, au sein de ce vaste empire. Il collabore également à plusieurs revues, dont la Correspondance russe et la Tribune juive1.
Parallèlement, il fait paraître nombre d’articles, dans la presse, en langue yiddish. En particulier, une des revues, appartenant à cette mouvance culturelle et basée à New-York, le Tsukunft, reçoit plusieurs contributions de sa part, à partir de 1925. Au cours de la même période, il fait parvenir diverses études à des journaux de langue yiddish, édités à Vilna (Vilnius), tels le Yivo-bleter (revue de Iivo) et le Historishe Schriftin (Écrits historiques) ; on ne saurait recenser complètement ici tous les ouvrages que S. Posener publie durant la période de 1920 à 1940. Polyglotte confirmé, il écrit tantôt en français, tantôt en anglais, ou encore en yiddish et en russe. Détachons, pour mémoire, quelques titres importants. En 1923, paraît une étude en russe sur Saint-Pétersbourg, 9intitulée : Dniela i dni Petrograda 1917-1921 : vosponinentia-raznyschlentia. En 1939, c’est en anglais qu’il publie : The immediate economic and social effects of the emancipation of the Jews in France. Durant cette période, il semble, toutefois, que, dans ses différentes productions, la langue française devienne progressivement prédominante. Par ailleurs, le thème de ses réflexions se concentre sur la condition des Juifs en Europe, du xviiie siècle à nos jours. C’est ainsi que paraissent, en 1931 et 1933, dans la Revue des études juives deux articles dont le premier est intitulé : Les Juifs sous le premier empire. Les statistiques générales et le second : Les Juifs sous le premier empire. Les enquêtes administratives. Nous tenons là, sans doute, une des clés de sa rencontre avec la pensée de l’abbé Grégoire. En effet, c’est grâce à l’impulsion déterminante de ce dernier qu’une réforme majeure concernant le statut des Juifs avait été promulguée en France, en 1791, et l’importance de cet événement n’avait visiblement pas échappé à l’attention vigilante de S. Posener.
En 1933 et 1934, en tout cas, paraissent sous sa plume, en français, les deux tomes d’une vaste biographie, consacrée à un homme politique de premier plan dont l’engagement et les initiatives avaient marqué une grande partie du xixe siècle : Adolphe Crémieux (1796-1880). Originaire de la communauté juive de Nîmes, celui-ci fut un des premiers à bénéficier des nouvelles lois de la république française, octroyant le droit de citoyenneté pleine et entière aux Juifs nés en France. Il voit le jour, en effet, quatre ans après la promulgation par l’Assemblée constituante du fameux décret. Or, Il faut noter que ce vote avait été acquis grâce à la ténacité et à l’engagement passionné de l’abbé Grégoire. Devenu avocat, après de brillantes études, A. Crémieux s’impliquera de plus en plus directement dans la vie politique française. Il sera même élu en 1842, député à la Chambre parlementaire et, en 1848, nommé ministre (éphémère) de la Justice du Gouvernement provisoire. Il est surtout connu pour avoir fait voter, en 1870, le célèbre décret, portant son nom, et qui accordait la citoyenneté française à tous les Juifs de l’Algérie. Sa carrière de législateur et d’avocat ne saurait se limiter à ces quelques événements majeurs, mais il est hors de propos, dans ce bref résumé, d’en retracer toutes les étapes. Après des études secondaires au lycée impérial de Nîmes et des études supérieures de droit à l‘Université d’Aix-en-Provence, le jeune étudiant, devenu avocat, prit la décision, à la faveur de la Révolution de 1830, de se fixer désormais à Paris. Avant 10cette date, il y avait déjà effectué plusieurs séjours, fréquentant quelques brillants représentants de la jeunesse israélite de la capitale, liés entre eux par des relations de famille ou d’amitié : les Pereire, Rodriguez, Halévi…
C’est lors d’un de ces séjours qu’il eut, semble-t-il, l’occasion d’approcher l’abbé Grégoire et d’être reçu par lui. Malheureusement, nous manquons d’informations précises à ce sujet. S. Posener y fait dans son livre une discrète allusion, nous laissant un peu sur notre faim : « C’est dans la maison des Halevi et des Rodriguez, comme dans celle de l’abbé Grégoire, que le jeune Nîmois venait chercher le réconfort moral, se reposer des fatigues du barreau2 ». À partir de 1830, ces visites se firent-elles plus fréquentes ? Il est vrai que, selon la Notice historique d’H. Carnot, Grégoire recevait presque quotidiennement visiteurs et amis à son domicile parisien, mais il est vrai aussi qu’il tomba malade assez rapidement et mourut le 28 mai 1831. Si cette fréquentation dura peu de temps, elle laissa, en tout cas, dans le cœur et l’esprit du jeune Adolphe, des empreintes profondes. Dès 1832, il eut l’occasion de faire l’éloge de l’abbé Grégoire, en demandant, au nom des héritiers de celui-ci, réparation à l’État d’une injustice commise à son égard. Il s’agit de son traitement annuel de sénateur, qui lui avait été supprimé en 1815. Dans sa plaidoirie, il déclare que cette défense des intérêts de Grégoire représentait pour lui : « l’acquittement d’une grande dette de reconnaissance3 ». Et les termes exaltés qu’il emploie, rythmés par l’anaphore, tracent de son modèle un portrait particulèrement élogieux.
Oh ! c’était un grand et digne citoyen que celui dont les premières paroles furent des paroles de tolérance et d’humanité ; c’est un grand et digne citoyen que clui qui, simple curé, élevait courageusement la voix pour obtenir l’émancipation des Juifs et la tolérance pour leur culte ; […] C’était un grand citoyen que celui qui disait lors du procès de Louis XVI : « Citoyens, abolissez par une loi la peine de mort et que Louis profite, le premier, de ce bienfait ». Ce fut un grand citoyen digne du respect et dela vénération de tous, celui qui consacra sa vie à plaider pour les opprimés de toutes les contrées, de toutes les religions, qui rappelait aux hommes l’égalité primitive, en sollicitant l’abolition de la traite des Noirs et l’émancipation des hommes de couleur ; c’était enfin un grand citoyen que celui qui, expulsé de la représentation nationale comme indigne, disait avec une douceur évangélique : « Puissent-ils, au grand jour, 11quand nous paraîtrons devant le Souverain Juge, ne pas être déclarés plus indignes que moi ; en attendant, je leur pardonne et je prie pour eux4 ».
Plusieurs des réformes ou projets de loi que le jeune avocat, bientôt député, tenta de promouvoir, peuvent être considérés comme faisant partie de l’héritage moral de l’abbé Grégoire. Ainsi, la consultation qu’il rédigea en 1831, relative à l’application des articles 1 et 64 de la Charte, qui garantissaient l’égalité des citoyens devant la loi aux habitants de couleur des Colonies. Par ailleurs, le problème de l’amélioration du sort des masses l’intéressait au plus haut point et l’incita à vouloir développer l’instruction élémentaire au bénéfice de tous les citoyens. Sur les pas de Grégoire qui, en son temps, avait promu la méthode d’enseignement mutuel et populaire du Suisse Pestalozzi5, Crémieux, quant à lui, cherchera, tout en poursuivant le même but, à diffuser la méthode lafforienne (de Laffore d’Agen)6. C’est encore sur les traces de Grégoire qu’il marche quand, en 1830, il revendique le droit pour la presse de s’exprimer en toute liberté et de s’affranchir de toute forme de censure. Comme l’écrit son biographe : « il ne distinguait pas entre les journaux de la gauche et ceux de la droite, entre la presse philosémite et la presse antisémite7 ». Comment ne pas entendre dans ces paroles un écho fidèle des propos de Grégoire, rapportés dans ses Mémoires : « On a cherché sans succès la limite qui sépare la liberté de l’abus, je ne vois rien de mieux que de la [la liberté de la presse] déclarer illlimitée, sinon sur les personnes, au moins sur les choses politiques ; les inconvénients sont abondamment compensés par les avantages8 ».
Comme le note avec insistance S. Posener, à propos d’A. Crémieux : « À Nîmes, Crémieux était déjà ennemi du régime de la Restauration et chérissait les grands principes de la Révolution, en particulier celui de la tolérance ; la fréquentation de l’abbé Grégoire ne fit que renforcer, chez lui, ces sentiments9 ». L’idée de tolérance inspirée de différents philosophes des Lumières représente également un concept majeur dans la pensée de l’abbé Grégoire et cette idée a été largement soulignée dans 12plusieurs précédentes études10. Si la fréquentation, par Crémieux, du domicile de Grégoire dura peu dans le temps, elle imprima visiblement, en lui, des traces indélébiles. Il avait à peine atteint la fleur de l’âge, quand se produisit la mort de son ami, le 28 mai 1831. Cet événement connut, par ailleurs, un retentissement national, auquel il fut mêlé lui-même étroitement. Sommé par l’archevêque de Paris de rétracter son serment de 1791 à la Constitution civile du clergé, Grégoire, comme on le sait, refusa d’obtempérer et maintint son refus jusque sur son lit de mort. Nous n’allons, évidemment, pas retracer ici le récit de ces épisodes douloureux, abondamment relatés par ailleurs11, mais nous pouvons remarquer que le jeune avocat A. Crémieux faisait partie du cercle des intimes qui entouraient l’abbé à ses derniers moments. Il figura même au premier rang des amis fidèles qui escortèrent sa dépouille mortelle, jusqu’au cimetière de Montparnasse. Il fut un des orateurs qui, après l’ancien conventionnel Thibaudeau, puis Fr. Raspail, C. Bissette et devant une foule d’environ 25 000 personnes, prit la parole pour célébrer la mémoire de son ami défunt. Il le fit en des termes émouvants et passionnés, dont nous pouvons citer ici l’apostrophe finale :
Grégoire écoute ! Voici nos derniers adieux ; ils seront dignes de tes vertus ; tu seras pleuré sur tous les coins du globe où se trouvent quelques membres réunis de cette antique nation que ta voix a retirée de l’abîme. M’entends-tu, prêtre de Jésus-Christ ? Les Juifs répandus dans tout l’univers te pleureront et pendant que la philosophie te jugera digne d’une statue, pendant que la liberté te proclamera l’un de ses serviteurs les plus fidèles, la religion te remerciera d’avoir appuyé son empire sur la tolérance et l’humanité12.
Cet éloge de l’abbé Grégoire se répéta de sa part, en diverses autres circonstances, sous diverses formes et vraisemblablement son exemple inspira, par la suite, tous ses engagements d’homme politique et de philanthrope.
On peut ajouter, sans risque d’extrapolation, que l’admiration portée à ce modèle suscita, par voie de conséquence, les mêmes sentiments dans l’âme de son biographe. Il n’est même pas interdit de penser qu’elle est à l’origine de l’intérêt que S. Posener va désormais porter à la personne 13et à l’œuvre de Grégoire. Après avoir achevé la volumineuse et érudite biographie d’A. Crémieux, il emploiera ses dernières années à étudier de près les différents écrits laissés par l’abbé et qui se trouvaient disséminés dans d’innombrables et parfois obscures éditions.
Il existe une continuité logique entre ces trois figures – Grégoire, Crémieux et Posener – représentant, chacune à leur manière, les évolutions du judaïsme français et européen. Du théoricien de l’émancipation des juifs en France, au représentant d’un certain modèle d’émancipation et d’assimilation avec Crémieux, jusqu’à Posener, réfugié juif en France, c’est aussi une certaine histoire du judaïsme français qui est dessinée en creux. On comprend donc, en rééditant ce travail de Posener, dédié à Grégoire, comment a pu se cristalliser la réception de ce personnage dans le monde juif français de l’après-guerre.
Tout en incarnant l’homme d’action, le républicain engagé, Grégoire fut, paralllèlement – on l’oublie trop souvent – un infatigable écrivain. Une partie de ses Mémoires s’intitule d’ailleurs : Ma vie littéraire. En composant cette imposante bibliographie qui recense les textes les plus variés : articles, lettres, discours, opuscules, ouvrages… S. Posener fait œuvre d’explorateur des archives du passé. Par moments même, son travail s’apparente à celui d’un détective quand il s’emploie à traquer et identifier des écrits, jugés jusque-là anonymes, car non revêtus de la signature officielle de Grégoire. Ce dernier, en effet, ne signait pas toujours de son nom des œuvres dont il était pourtant, de toute évidence, l’auteur ou les paraphait de simples initiales, parfois d’ailleurs énigmatiques. En outre, comme nous l’avons observé nous-mêmes dans nos précédentes recherches, nombre de textes indiscutablement composés par lui, sont transcrits de la main d’un de ses secrétaires (notamment l’abbé Wardt) chargés de les mettre au net et dont l’original, de la main de Grégoire, n’a pas toujours été conservé. C’est dire la délicatesse et la complexité du travail d’attribution auquel a dû, souvent, se livrer S. Posener.
Une autre qualité de cette immense recherche est d’avoir établi la datation de tous ces textes et d’avoir donné à la bibliographie une structure chronologique, fondement indispensable de toute analyse présente ou future de la pensée de l’auteur dans son évolution comme dans sa formulation. Nous manquons d’informations précises quant aux conditions exactes dans lesquelle l’ouvrage fut élaboré, sinon qu’il fut entrepris et poursuivi après la biographie d’A. Crémieux, c’est-à-dire peu 14de temps avant la guerre de 1940. Durant l’occupation allemande, notre auteur choisit la clandestinité, se cachant près de Nîmes et il décéda, en 1947, après la Libération. Il faisait partie, depuis plusieurs années, de la Société des Amis de l’abbé Grégoire. L’un de ses membres éminents, P. Grunebaum-Ballin, auteur lui-même d’un livre intitulé : Henri Grégoire, l’ami des hommes de toutes les couleurs (Paris, 1948), et qui ne fut pas étranger à la transmission du document Posener à la Bibliothèque de l’Arsenal, en souligna la valeur en ces termes :
Il faut mentionner aussi le très remarquable travail bibliographique de l’un des premiers membres de la Société des Amis de l’abbé Grégoire, M. S. Posener, un érudit aussi consciencieux que modeste, décédé en 1947 ; Il avait consacré à Grégoire, à sa vie, à ses œuvres, sous le titre d’Essai de bibliograhie critique, une très importante étude, achevée en 1947 et qui, pour les seuls écrits dus à Grégoire et leurs traductions contient 427 numéros. Ce monument bibliograhique n’a pu jusqu’ici être imprimé. Il offre à tous ceux qui s’intéressent à Grégoire un instrument de travail d’une inappréciable valeur13.
C’est cette vaste entreprise dont nous prenons ici le relais et ce projet que nous comptons relancer, en fournissant aux chercheurs un outil supplémentaire – et essentiel – d’information et d’analyse. Toutefois, vu le laps de temps écoulé depuis l’année 1946, il était inévitable et prévisible que d’autres découvertes vinssent s’ajouter à celles effectuées, en son temps, par S. Posener. Aussi, l’exploration approfondie des archives Grégoire (Bibliothèque de Port-Royal, Archives Carnot, Bibliothèque de l’Arsenal) a permis à différents historiens d’exhumer et de publier nombre de documents jusque-là inconnus et restés à l’état de manuscrits. À cela s’ajoute la volumineuse correspondance de l’abbé, dont la majeure partie demeure inédite, mais dont certains extraits ont pu être partiellement publiés depuis 1946, par des chercheurs divers, sans qu’aucun plan d’ensemble n’ait d’ailleurs présidé à ces initiatives individuelles. La nouvelle situation qui en découle, dont, évidemment, S. Posener n’a pu avoir connaissance, nous conduit donc à ajouter à sa bibliographie deux appendices supplémentaires (VIII et IX) destinés à prendre en compte ces nouvelles données.
Cet instrument de travail, quoique rajeuni et complété, ne peut toutefois prétendre, en l’état, à l’exhaustivité. En le faisant paraître, 15nous comblons, certes, une lacune regrettable mais le présent ouvrage conserve encore un caractère temporaire et fragmentaire dans la mesure où les différents fonds Grégoire abritent de larges zones inexplorées qui sont loin d’avoir livré tous leurs secrets. Dans l’immédiat, nous espérons, par cette édition, faciliter les travaux des historiens futurs, concernant un auteur-acteur de la Révolution française, dont la pensée et l’action, jusque-là peu étudiées, brillent par leur qualité et leur modernité.
Jean Dubray
avec la collaboration
de Nils Renard
1 Sur le parcours personnel de S. Posener, les sites suivants offrent les quelques détails biographiques que nous résumons ici : https://www.encyclopedia.com/religion/encyclopedias-almanacs-transcripts-and-maps/posener-pozner-solomon et http://yleksikon.blogspot.com/2018/06/solomon-pozner-html.
2 S. Posener, Adolphe Crémieux, t. 1, p. 137.
3 Ibidem, p. 120.
4 Ibidem, p. 120.
5 Voir J. Dubray, La pensée de l’abbé Grégoire, Oxford, 2008, p. 235.
6 La vie d ’ A. Crémieux, p. 137.
7 Ibidem, p. 142.
8 Abbé Grégoire, Mémoires, éd. Sante, p. 78.
9 La vie d ’ A. Crémieux, t. 1, p. 119.
10 J. Dubray, La pensée de l’abbé Grégoire, Oxford, 2008, p. 159-162.
11 Voir Abbé Grégoire, Mémoires, éd. Santé, p. 309-320.
12 Cité dans C. et E. Chopelin, L’obscurantisme et les Lumières, Paris, Vendémiaire, 2013, p. 179.
13 P. Grunebaum-Ballin, Henri Grégoire, l’ami des hommes de toutes couleurs, p. 272.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-14591-2
- EAN : 9782406145912
- ISSN : 2491-2530
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-14591-2.p.0007
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 17/05/2023
- Langue : Français