« Débroder Brodeau » Victor Brodeau, secrétaire, poète et éditeur
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Cahiers de recherches médiévales et humanistes - Journal of Medieval and Humanistic Studies
2020 – 2, n° 40. varia - Auteur : Mueggler (Nina)
- Pages : 249 à 267
- Revue : Cahiers de recherches médiévales et humanistes - Journal of Medieval and Humanistic Studies
« Débroder Brodeau »
Victor Brodeau, secrétaire, poète et éditeur
Le nom de Brodeau apparaît à de multiples reprises dans les entreprises collectives de la décennie 1530, à tel point qu’il a été considéré comme « le spécialiste du travail d’équipe, de la cohabitation fraternelle et filiale1 ». Celui qui est à la fois secrétaire, poète et éditeur à ses heures entretient des liens étroits avec bon nombre de ses contemporains marotiques, à commencer par Marot lui-même. Au cœur de la sociabilité de cette génération poétique, il participe à de multiples entreprises collectives, du tombeau de Louise de Savoie en 1531 à celui du Dauphin en 1536, en passant par la pseudo-découverte de celui de la Laura de Pétrarque en 1533, le recueil des Fleurs de Poésie française de 1534 – dont il serait le maître d’œuvre – et le « concours » des blasons anatomiques dès 1535. Par ailleurs, la brièveté de sa vie (1505 ?-1540) ne l’a pas empêché de connaître une ascension sociale tout à fait fulgurante, amorcée par son père Jean Brodeau2. Le titre de « seigneur de la Chassetière » acquis par son père ne doit toutefois pas tromper : il ne s’agit pas d’un titre de noblesse, comme l’ont soutenu ses successeurs au xviie siècle pour faire croire à un anoblissement ancien, mais d’un titre territorial en lien avec le fief qu’il a acheté. Jean Brodeau, à l’origine un riche bourgeois, obtient rapidement le statut de pelletier auprès d’Anne de Bretagne puis de Claude de France, avant que Victor Brodeau ne prenne le relais pour 250devenir l’élément-clé de l’anoblissement familial : il commence en tant que valet de chambre, puis secrétaire de Marguerite d’Angoulême dès 1524, voire 1523 – c’est en tout cas ce que semble indiquer sa correspondance avec Anne de Montmorency. Il figure aussi sur les États de la maison de Louise de Savoie, dès 1528, en tant que notaire, et sur ceux de François ier, dont il est, en 1536, à la fois le secrétaire et le valet de chambre3. Brodeau est ainsi triplement relié à la trinité des Angoulême.
Deux événements ultérieurs scellent l’ascension sociale de Victor Brodeau : le 13 mars 1538, Brodeau est exempté « des roolles et cottisations de Tours4 », grâce à son statut de notaire ; l’année d’après, il est nommé « controlleur » des finances d’Alençon et d’Armagnac. Notons également que ses deux mariages ont successivement aidé à consolider son anoblissement : un premier en 1528 avec Catherine de Beaune, un second en 1536 avec Anne Le Clerc5, toutes les deux issues de familles appartenant à la future noblesse de robe, noblesse qui est plus que jamais celle de Brodeau. En effet, en vertu de ses fonctions de secrétaire-valet, il aurait également joué un rôle de diplomate : le Catalogue des actes de François ier, tome premier (1515-1530) comporte deux articles traitant d’une mission pour laquelle Brodeau aurait reçu de l’argent afin d’acheter « portraits, tableaux et autres menuz ouvraiges » en Flandre. Or le même catalogue comporte ensuite deux autres articles qui révèlent qu’il s’agissait en fait d’un prétexte pour donner cet argent à un « certain personnage de Flandre dont il [François ier] veut taire le nom ». Selon Hilary Tomlinson, l’éditrice moderne de Brodeau, ce dernier aurait en l’occurrence servi d’agent dans la négociation de la Paix des dames, signée à Cambrai le 5 août 15296. Cette hypothèse me semble validée par deux autres éléments au moins : premièrement, Brodeau devait acheter des « tableaux », sachant que 251Marguerite d’Autriche, l’une des négociatrices-signataires de la Paix des dames, immense mécène, était justement en possession de nombreuses œuvres d’art. Son palais de Malines dans les Flandres renfermait en effet l’une des plus importantes collections de Primitifs flamands en Europe du nord. Deuxièmement, on sait que Guillaume Bochetel, qui présente un profil similaire à celui de Brodeau7, a lui aussi été envoyé pour négocier les termes du mariage entre François ier et Éléonore d’Autriche8. Il paraît donc vraisemblable que Brodeau se soit chargé de la même mission.
Brodeau s’apparente donc à un administrateur autant qu’à un versificateur, mais un versificateur qui entretient un rapport très lâche, voire inexistant à l’imprimé, tout comme son homologue Saint-Gelais, souvent cité à cet égard. La production de Brodeau se trouve donc éparpillée dans les recueils collectifs et dans les manuscrits9. La critique, de façon consensuelle, semble dégager deux phases de l’écriture de Brodeau : il aurait d’abord manifesté un intérêt pour la poésie légère, dans un contexte aulique, puis sa production aurait connu un infléchissement religieux. Hilary Tomlinson, à la suite de Pierre Jourda, suppose que Brodeau, avant sa mort, préparait la publication de sa poésie religieuse, comme si l’imprimé permettait de prouver la supériorité de cette production sur le reste. Or il semblerait au contraire que le milieu des notaires et secrétaires du roi soit davantage attaché au manuscrit (fréquemment luxueux, à usage « interne »), alors que le rapport à l’imprimé est plutôt déterminé par l’usage professionnel10.
252J’aimerais proposer deux réserves éventuelles par rapport à ce consensus. Une première réserve concerne la bipartition « poésie légère » puis « poésie religieuse », puisque la veine religieuse de Brodeau s’observe en réalité avant 1540 ; c’est ce que montre par exemple de façon très précise Isabelle Garnier lorsqu’elle analyse ses épitaphes d’obédience évangélique. De même, on peut déceler des traces d’évangélisme avant 1539-1540, notamment dans les dédicaces des présents qu’il reçoit de Marguerite d’Alençon, c’est-à-dire en principe avant janvier 1527, date après laquelle elle devient Marguerite de Navarre11. Du reste, il ne faut pas non plus oublier que la concomitance entre une production dite « légère » et une production plus grave est, somme toute, bien répandue chez les poètes de cette époque. La deuxième réserve se rapporte à la volonté de publication. Il paraît en effet quelque peu aventureux d’affirmer que Brodeau préparait la publication de sa poésie religieuse avant que la mort ne le fauche prématurément en 1540. Certes, l’édition princeps des Louanges de Jesus Christ parue chez Sabon de façon posthume en 154012 comporte deux préfaces, respectivement à la reine et au roi. Mais on peut s’interroger sur la certitude que cette information véhicule en matière de « volonté » de publication, dans la mesure où l’on peut tout autant trouver des préfaces dans certains manuscrits. La prudence dans les conclusions semble ici de rigueur.
Brodeau en réseau
Victor Brodeau intègre ce que Scollen-Jimack nomme la « famille marotique », qu’elle tente de reconstituer en cumulant plusieurs critères. 253Elle considère d’abord celui de la « cohabitation » de certains noms dans les manuscrits et les imprimés, avant de s’intéresser à la question générique pour déceler une éventuelle cohérence entre les plumes, tout en reconnaissant que l’enquête est condamnée à rester relativement vague. S’il semble difficile de suivre Scollen-Jimack dans ses conclusions, notamment lorsqu’elle réhabilite le terme d’« école13 » alors qu’elle en avait initialement reconnu la valeur surannée, il est toutefois évident de reconnaître un effet générationnel autour de Marot, dont témoignent également les différents réseaux relationnels dont Brodeau fait partie intégrante. À cet égard, l’amitié qui unit Marot et Brodeau est presque devenue un cas d’école. Depuis l’article de Pierre Jourda, la critique parle systématiquement de Brodeau comme le « disciple préféré de Marot14 » : Marot l’appelle son « fils en poésie », alors que Brodeau se présente comme « disciple de l’Archipoète [Marot]15 ». On le sait, en 1527, c’est Brodeau qui incarne le destinataire du rondeau 21 « A celluy dont les lettres Capitales du Rondeau portent le nom16 », où figure son nom en acrostiche. Il est d’ailleurs intéressant, dans la perspective d’un rapport de subordination affiché de part et d’autre, de constater que ce rondeau comporte une forme de renversement hiérarchique au profit de Brodeau : Marot loue son esprit, qui « les aultres surpasse », avant de préciser qu’il souhaite « suyvre la trasse/ De [s]on hault sens […] ». Mais la politesse ne doit pas faire illusion : on reconnaît ici l’attitude aux allures parfois paternalistes de Marot, qui sait faire mine de laisser la priorité à ses contemporains – on se souvient sur ce point du cas de Salel lorsqu’il est question du Quercy17. En plus de l’affaire des blasons anatomiques, sur laquelle on reviendra, les liens entre Brodeau et Marot sont aussi attestés par un échange de rondeaux, là encore souvent cité : celui de Marot « Au bon vieulx temps que l’amour par bouquetz », auquel Brodeau offre une réponse parodique, en se moquant des mœurs de l’ancien temps dont Marot était nostalgique. La proximité est telle 254entre Brodeau et Marot qu’elle a pu donner lieu à une confusion des plumes, déjà à l’époque, dans certains manuscrits (Soissons, B.M. 200). C’est le cas du poème satirique « A deux freres Mineurs », faussement attribué à Marot au lieu de Brodeau, qui a donné lieu à une réponse d’un certain « greffier Faubert » [Geoffroy Faubert, secrétaire du duc d’Orléans] qui s’attaque donc à Marot au lieu de Brodeau. Marot répond en raillant l’ivresse dudit greffier qui s’est magistralement trompé, en termes de destination et de rhétorique. Cet épisode sera repris dans la querelle Marot-Sagon, où l’on trouve à nouveau la moquerie sur l’ivresse du greffier, qui devient en quelque sorte le compagnon de taverne de Sagon, dont le coup d’essai est lui aussi taxé de coup d’ivrogne18. Rappelons d’ailleurs que, dans cette même Querelle, Brodeau est sollicité à deux reprises pour garnir l’arrière-ban de la ligue marotine.
À côté de Marot, Brodeau entretient également des liens étroits avec Claude Chappuys, tourangeau comme lui. Plusieurs échanges témoignent de leurs liens, à l’instar du « micro-concours » autour du motif des rivières, qui commence avec le dizain de Brodeau « Ausonne a faict cognoistre la Garonne », dans lequel il cite les trois couronnes du toscan littéraire suivies de Saint Gelais, auquel répondent deux pièces de Chappuys : « Tous fleuves doulx oubliez vostre gloire » et « Amour s’estoit loing de moy absenté19 ». On trouve un autre échange de vers entre les deux poètes dans le ms. BnF 2370 (f. 60v), initié par Chappuys (« Quant noz deux cueurs estoient unis ensemble ») et suivi par Brodeau (« Si je vous ay aucun temps estrangé »)20. Plus tard, dans le Discourt de la Court de 1543, autrement dit trois ans après la mort de Brodeau, Chappuys est peut-être le dernier à mentionner encore son nom : « Marot y fut, et n’y est plus Brodeau/ Que la mort a caché de son bandeau ». Le nom 255de Brodeau disparaît presque instantanément après sa mort, ce qui peut laisser entendre qu’il était davantage perçu comme un auteur de poésie de circonstance21. D’autre part, ces exemples d’émulation entre Brodeau et Chappuys pourraient permettre de suggérer une attribution de blason : Brodeau a écrit le « blason de la bouche », auquel succède un autre blason de la bouche, anonyme dans le premier recueil de 1536 ([s.l., Denis Janot]) avant de disparaître dans les éditions ultérieures. Peut-être serait-il envisageable d’attribuer ce blason à Chappuys, dans la mesure où le ms. 200 de Soissons le fait précéder directement du blason de la main de ce même Chappuys. Si l’hypothèse demeure fragile, voire hasardeuse, il nous semble que les antécédents collaboratifs de ces deux auteurs rendent plus vraisemblable cette association de « poètes-stomatologues22 », quoique leurs blasons n’aient de commun que le sujet.
Après Marot et Chappuys, on relève aussi au moins un échange de poèmes avec Mellin de Saint-Gelais, qui apparaît dans deux manuscrits de la BnF (ms. 878 et 885) ainsi que dans plusieurs recueils de musique postérieurs. Brodeau commence avec le poème « Si la beauté se perist en peu d’heure », qui est suivie de la « Response par S. gelais » (« Si grand [ma] beaulté se perist [doit perir] en peu d’heure »). Ce qui retient surtout notre attention, c’est que ce même Saint-Gelais se retrouve aux côtés de Brodeau sous la plume de Salel, qui les met conjointement en scène dans son églogue marine pour la mort du dauphin, sur laquelle on reviendra plus loin.
Brodeau est encore nommé par Charles de Sainte-Marthe, qui le cite dans la liste de son « Elegie du Tempé de France23 » mais pas dans celle de la dédicace à sa Poésie en 1540 – année, rappelons-le, de la disparition 256de Brodeau ; par Etienne Dolet, qui lui aussi le cite uniquement dans son Avant-Naissance de 1539 (en tant que traducteur)24 mais pas comme poète dans Recueil de vers latins, et vulgaires de 1536 ; par Michel d’Amboise25, Jean Bouchet26, Jean Brèche (tourangeau comme Brodeau)27, et par les néo-latins : Bourbon28, Salmon Macrin29, ou encore Gilbert Ducher30. D’ailleurs, Richard Cooper pense qu’en plus de citer Brodeau, Ducher aurait traduit dans son livre d’épigrammes deux de ses pièces tirées des Fleurs de Poésie de 1534. Selon Gérard Defaux, « il est clair que lorsque Ducher qualifie Brodeau d’Archipoëte Françoys, il fait allusion au recueil de 1534, et attribue à Brodeau un titre que celui-ci avait donné à Clément Marot31 ». L’hypothèse se tient, surtout si l’on se souvient que Ducher utilise de nombreux détours, surnoms et périphrases pour désigner tel ou tel de ses contemporains32.
257Les livres possédés représentent une autre source d’information concernant d’éventuels réseaux. À l’heure actuelle, on connaît trois ouvrages ayant appartenu avec certitude à Brodeau : un exemplaire précieux de l’Epistole devotissime de Sainte Catherine de Sienne, imprimé par Alde Manuce et offert par Marguerite d’Alençon33 ; un exemplaire des Chantz royaulx de Guillaume Cretin34 ; et un De gestis Alexandri magni de Quinte-Curce manuscrit35. Si le premier est explicitement un cadeau de la future reine (ainsi peut-être que le second), le troisième porte aussi la mention « A Victor Brodeau, dum crescit decrescit, ex munere ». Il se pourrait que Marguerite d’Alençon en soit aussi l’origine, dans la mesure où la dédicace reprend la même phrase augustinienne « [vita] dum crescit, decrescit » (qui fait écho au motif « vita mortalis, et mors vitalis »). Elle est couplée, dans les exemplaires de l’Epistole devotissime de 1521 et des Chantz royaulx de 1527, à la devise, tout aussi augustinienne, « unum est necessarium », ce qui confirme par ailleurs la présence d’indices d’obédience évangélique antérieurs à 1539-1540. On sait que le motif du « Seul nécessaire » domine toute la première partie de la correspondance entre Marguerite de Navarre et Briçonnet, mais c’est sans doute valable 258pour d’autres interlocuteurs aussi36. On a ainsi repéré au moins deux occurrences de ce motif sous la plume de Brodeau dans sa poésie religieuse : « Mon Dieu, mon tout, mon ung seul necessaire » (Les Louanges de Jesus Christ nostre Saulveur, v. 743, p. 157) ; « Mon Dieu, mon tout, mon ung seul necessaire, / Que dira plus cy l’humble Secretaire ? » (Epistre d’ung pecheur, à Jesus Christ, v. 547-548, p. 181). Dans son épître élégiaque consacrée à la mort du Dauphin, il réitère également à plusieurs reprises le motif cher à Marguerite de Navarre (« Dieu seul »)37. Sylvie Charton-Le Clech, qui s’intéresse en particulier à Jacques Thiboust, notaire et secrétaire du roi très proche de Marguerite de Navarre, relève que tous les familiers du cercle évangélique réuni autour d’elle ont dans leurs livres des devises ou des ex-libris comportant cette coloration religieuse38. Cela semble être le cas de plusieurs humanistes du milieu tourangeau, dont fait partie Victor Brodeau. René Fame, notaire et secrétaire du roi dès 1524, originaire de Tours lui aussi, oncle de la seconde épouse de Victor Brodeau, est ainsi proche de Jean Grolier, qui s’est lui associé au milieu tourangeau via son mariage avec Anne Briçonnet. Or la devise de ce même Grolier (« et portio mea, Domine, sit in terra viventium ») peut justement se lire dans des livres qui ont appartenu à la famille Brodeau39. Jean Brèche « de Tours », quant à lui, dialogue avec Jean Bouchet au seuil de son Manuel royal et cite élogieusement Brodeau au milieu de contemporains illustres :
Cahors se peult venter et tenir fier
De son Marot et sen glorifier :
Touraine peult louer son Rabellays/
Et son Brodeau/ Mellin de sainct Gelais
Est une perle en France precieuse :
France qui est du Roy Francoys heureuse40.
259Plus loin, il s’attarde sur la louange de Tours, assimilée à la prestigieuse cité troyenne (« Tours/ que l’on dict avoir prins son essence/ Et fondement de Turnus / troyan Roy »), dans un double intérêt : Tours incarne aussi bien son lieu d’origine que le lieu de résidence de Jeanne d’Albret, à laquelle il dédie son Manuel41.
Brodeau dans les entreprises collectives
Au-delà de ces différentes références nominales, c’est surtout l’activité de Brodeau qui le place au cœur de la sociabilité marotique des années 1530-1540. Il prend en effet part à de multiples entreprises collectives, réunissant plusieurs noms de cette génération poétique, à commencer par sa participation aux épitaphes de Louise de Savoie dans le recueil bilingue de Geoffroy Tory en 153142. Dans la partie des épitaphes latines, des distiques sont accompagnés de la signature « V. B. » : « Prima mihi laus est Regem genuisse Puellam ». Frédéric Lachèvre attribue à Brodeau une épitaphe française « B. en la personne de ma dame » (« comme il a pleu à Fortune diverse »), ce que confirme Hilary Tomlinson grâce aux sources manuscrites. Au dossier des épitaphes de Louise de Savoie, elle ajoute d’ailleurs le dizain « De la comette veue avant le trespas de feu Madame en l’an 1531 v. b. », présent dans le manuscrit BnF 1667. Isabelle Garnier, quant à elle, lui attribue le douzain « Gardant la Foy et Loyaulté expresse », tout comme elle confirme l’attribution à Brodeau d’une autre pièce, en dehors du tombeau imprimé, grâce à l’analyse des épithètes : le Brevet d’office (« Le Roy sur tous les roys juste, fort et puissant »)43.
260Deux ans plus tard, en 1533, Brodeau, aux côtés de Marot, Saint-Gelais et d’autres, répond aussi à l’épitaphe de François ier (« En petit lieu compris ») sur le tombeau découvert-inventé de Laure en Avignon44, avec un quatrain qui consiste en une amplification d’un distique latin de Jean de Lorraine, le protecteur des lettres italiennes à la cour45 aussi connu comme le « Compagnon des plaisirs du roi », pour reprendre l’expression de Cédric Michon46. Dans ce quatrain, Brodeau, à l’imitation du roi, fait parler Laure grâce à une prosopopée, mais pour inverser la hiérarchie entre les deux « François » : Laure dit sa reconnaissance à François Pétrarque, mais surtout à François ier qui l’a louée, sans être intéressé, contrairement à son prédécesseur qui cherchait à obtenir ses faveurs. Ce renversement d’ordre hiérarchique rejoint d’ailleurs celui du huitain qu’écrit Saint-Gelais à même occasion, lui qui manipule la chronologie de façon à soumettre « François Petrarque » au « François monarque » :
Ce sépulchre est la restauration
Des grandz honneurs que Laure a mérité,
D’un clair esprit seure approbation,
Donnant aux vieux foy et autorité.
C’est d’un parfaict l’œuvre en perfection
Pour mettre un doubte en la posterité
Lequel doibt plus au grand François monarque :
Ou nous, ou Laure, ou bien François Petrarque47.
Peu de temps après cet événement fondateur pour la naturalisation du pétrarquisme à la cour de François ier, Brodeau aurait été le 261maître d’œuvre des Fleurs de Poésie française de 1534, masqué derrière la périphrase « le disciple de l’Archipoète », autrement dit, le disciple de Marot. Plusieurs arguments peuvent être avancés pour justifier cette identification communément admise. Gérard Defaux, dans sa copieuse introduction au recueil, ne laisse place à aucun doute : « celui qui se présente comme son “disciple” est bien évidemment celui que lui-même appelle son “fils”, Victor Brodeau […] Il ne peut s’agir ici que de lui et de personne d’autre48 » ; argument auquel on pourrait objecter que dans la fameuse « Epistre de Frippelippes », par ailleurs citée par Defaux comme pièce à conviction, Brodeau n’est pas le seul à être nommé parmi les « disciples gentilz ». L’éditrice moderne de Brodeau, Hilary Tomlinson, se montre bien plus réticente : « on n’oserait ni affirmer que certains poèmes sont de Brodeau, ni rejeter absolument l’attribution de Lachèvre49. » La confrontation avec les sources manuscrites ne lui permet en effet pas de trancher. La convergence des dates peut fonder un autre argument en faveur de l’identification à Brodeau : le « prologue du disciple de l’archipoete Françoys », au seuil du recueil, fait mention d’un narrateur dans sa vingt-huitième année (« vingt et huyct aulnes de Toille du delyé fil de ma vie50 ») en 1534, ce qui peut correspondre à l’âge de Brodeau, dont on situe la naissance vers 1505. Sa proximité avec l’entourage royal dans ces mêmes années ainsi que sa participation aux différents phénomènes collectifs en font un candidat privilégié au titre de « disciple » de Marot, mais sans certitude. Une strophe tirée de l’églogue marine de Salel, sur laquelle il faudra revenir, me semble aller dans le sens d’un Brodeau comme maître d’œuvre des Fleurs. Sous la plume de Salel, le personnage « Merlin » [Mellin de Saint-Gelais] dit en effet au personnage « Brodeau » :
262Or si je suis de ton amityé digne
Et qu’autresfoys, pour te faire plaisir,
J’aye chanté de ma gaye doulcine
Ung lay d’amour contentant ton desir […]51.
Peut-être s’agit-il ici d’une référence à la fameuse « Description d’Amour » de Saint-Gelais, au début des Fleurs de Poésie française. Si l’on admet l’identification, ce lien à l’imprimé de la part de Brodeau pose quelque peu problème, puisqu’il ferait figure d’hapax dans sa carrière. Peut-être peut-on supposer que c’est en tant que secrétaire-valet qu’il remplit cette mission de coryphée du recueil, comme si la mission était pour ainsi dire inscrite dans son cahier de charges, qui comprendrait donc aussi bien des missions diplomatiques que des missions de politique royale via l’imprimé poétique – Jourda précise d’ailleurs que Brodeau et Frotté sont les premiers secrétaires à se voir attribuer une pension de la part de Marguerite de Navarre pour leurs activités littéraires52. Le recueil des Fleurs de poésie française relève en tout cas d’un projet collectif national, qui s’offre comme tel.
Si le dialogisme qui structure le recueil a déjà été analysé53, le prologue n’a peut-être pas encore reçu l’attention qu’il méritait. Il s’agit d’un liminaire tout à fait atypique qui m’intéresse avant tout parce qu’il thématise l’écriture collective, la « textualité sociale54 » qui sous-tend l’ensemble du recueil, en mettant en scène rivalités et collaborations. Dès le début, en effet, une sorte de théomachie oppose Vénus, Pluton et le Monde, lutte dont l’enjeu est de s’approprier une « toile » – la syllepse joue à la fois sur la toile en tant qu’œuvre et la toile qui représente le fil de la vie du narrateur, déroulée par Lachesis, la parque tisserande55. Ensuite, Minerve intervient sous les ordres de Jupiter qui s’empare de ladite toile et la confie à Mercure pour l’apporter « au beau jardin de poésie ». Là, le texte opère un glissement : Minerve demande explicitement 263la collaboration des « painctres habitantz ce joyeux Pourpris », qui sont tous sollicités pour enrichir le tableau par leur production individuelle.
À la fin du prologue, Minerve récupère la toile et « la feit rendre à la Tessiere tresexperte, affin de la continuer ». La collaboration s’exerce ainsi à plusieurs niveaux et est médiatisée par diverses instances. Le tout s’achève sur une revendication de gloire et de reconnaissance : outre la mention du « monstre Renomée », le narrateur évoque « l’excellence des ouvriers » et demande les « louenges que ces acteurs56 ont méritées ». Autrement dit, on observe ici une tension entre l’individuel (semi-anonymisé) et le collectif-national.
Une telle tension se retrouve dans un autre phénomène collectif à peu d’années d’intervalle : l’affaire des blasons anatomiques du corps féminin. Brodeau y a pris part avec un « blason de la bouche », dont Jourda a dit qu’au milieu de l’« insigne grossiereté » des blasons, Brodeau a eu le mérite de « rester à peu près convenable57 ». Concernant ce blason, il suffit de renvoyer au riche article de Jean Vignes, qui a mis en lumière la virtuosité rhétorique dont fait preuve Brodeau pour essayer de faire plus et mieux que Marot (notamment grâce aux rimes senées et léonines, à un lyrisme marqué, etc.). Pour notre propos, retenons une remarque marginale de Jean Vignes, qui envisage un prolongement possible du blason de la bouche chez Marguerite de Navarre58 : Le Miroir de Jesus Christ crucifié, composé en 1549, hymne qui invoque sept membres, dont la bouche (v. 249-386)59. Il semble possible de poursuivre cette piste en la mettant en perspective avec un autre texte de Brodeau, les premiers vers des Louanges de Jesuchrist nostre saulveur60, dans lesquels on trouve ce que l’on aurait envie de nommer un « Blason du Verbe » :
264Verbe eternel des le commencement,
Mis en secret dedans le pensement
De Dieu puissant, de toy, et de nous pere :
Verbe divin, Dieu veritablement ;
Verbe par qui fut faict le firmament :
Verbe faict chair pour nous divinement,
Dedans le corps chaste de vierge mere.
Verbe sans qui n’a estre aulcune chose,
O verbe en qui nostre vie est enclose !
O verbe vie, à qui te considere !
Verbe par qui le pere tout propose,
Tout veult, tout faict, tout ordonne, et dispose,
Et ses vertus, et ses graces depose
Aux siens, qui sont en ce val de misere61.
Ces vers reprennent la structure du blason anatomique marotique, et incarneraient une forme de suite du « blason de la bouche » : après tout, quoi de mieux qu’une bouche pour engendrer le Verbe ? Il n’est pas impossible non plus de considérer un prolongement du blason de la bouche sous la plume de Marot – lui qui cite ailleurs explicitement le blason de Brodeau62 – dans son dizain « À la bouche d’Anne » (Œuvres, 1538) :
Bouche de coral precieux,
Qui à baiser semblez semondre ;
Bouche qui d’ung cueur gracieux
Sçavez tant bien dire et respondre :
Respondez moy : doibt mon Cueur fondre
Devant vous comme au feu la Cire ?
Voulez vous bien celluy occire,
Qui crainct vous estre desplaisant ?
Ha bouche que tant je desire,
Dictes nenny en me baisant63.
Au-delà de la structure anaphorique, doublée de l’apostrophe au « membre », typique du blason anatomique, ce dizain reprend de nombreux éléments au poème de Brodeau : la « bouche de coral » chez Marot 265fait ainsi écho à la bouche « coralline » chez Brodeau ; dans deux cas, la bouche se voit attribuer le pouvoir de faire périr l’homme ; le motif du « feu » (Brodeau, v. 28, Marot, v. 6) et la mention du « cœur » (Brodeau, v. 50, Marot, v. 5) ; la dialectique du silence et du baiser (« Dis bouche, bouche, en me baisant / Ce que tu dis en te taisant » (Brodeau, v. 53-54), « Ha bouche que tant je desire, / Dictes nenny en me baisant » (Marot, v. 9-10). Si tous ces motifs sont certes topiques, les parallèles entre les deux poèmes, a fortiori dans un poème aussi court qu’un dizain, sont difficiles à ignorer.
Il me reste enfin à évoquer le cas des tombeaux poétiques consacrés à la mort prématurée du Dauphin, à Tournon, le 10 août 153664. Brodeau ne participe pas aux recueils imprimés65, mais contribue à l’émulation avec une « epistre elegiaque », sur la commande de Marguerite de Navarre, adressé au Cardinal de Tournon, qui reste manuscrite (BnF fr. 1700). Le titre long est symptomatique d’un poète qui affiche ostensiblement son statut et ses titres : « Epistre elegiaque sur la mort de feu monseigneur le dauphin addressee a monseigneur le Cardinal de Tournon par Victor Brodeau, secretaire et valet de chambre du Roy et de la royne de Navarre sa seur unicque », qui plus est « du commandement de Madame » (fol. 72). Sa proximité avec l’entourage royal est d’ailleurs redoublée dans les premiers vers du texte, où figure une autoréférence à ses épitaphes en l’honneur de la famille royale, dont celles déjà citées pour Louise de Savoie66. Marot fera la même chose dans son « églogue 266au roy, soubs les noms de Pan et Robin » composée en juillet 153967, lorsqu’il rappelle lui aussi : « Car je faisoys chanter à ma Musette / La mort (helas) la mort de Loysette » (v. 145-146). Le suffixe hypocoristique et/ette se retrouve d’ailleurs dans le polyptote Robin-robinet, qui rappelle le couple François-françonnet présent dans… l’« epistre elegiaque » de Brodeau.
D’autre part, Brodeau est également impliqué dans l’entreprise des tombeaux poétiques de manière indirecte, puisqu’il est l’un des deux protagonistes, avec Saint-Gelais, de l’églogue marine sur le trépas du dauphin composée par Salel68, publiée en janvier 1537 à Paris chez Olivier Mallard, et dédicacée à Marguerite de Navarre. Une nouvelle fois, le texte présente de nombreux points communs avec d’autres productions contemporaines – ce sera aussi le cas avec son épitaphe à Madeleine de Valois, presque identique à celle que compose Étienne Dolet69. Pour commencer, dans son églogue marine, Salel met en scène deux poètes qui ont déjà chanté la mort du Dauphin avant lui, « Mellin » et « Brodeau ». De plus, son églogue fait écho à celle de Gilbert Ducher, « Delphinus », « le Dauphin », imprimée dans le Recueil de vers latins et vulgaires, qui fait dialoguer Mélibée et Méris, les deux bergers des Bucoliques 1 et 9 de Virgile, et bien sûr à celle de Scève, « Arion », imprimée dans le même recueil. L’intertexte est d’ailleurs explicitement signalé : Brodeau, sous la plume de Salel, cite « Arion », faisant de facto écho au premier maillon de la chaîne : la double entrée royale du dauphin et de la nouvelle reine à Lyon en 1533, orchestrée par Jean de Vauzelles qui met en scène, au 267milieu d’autres figures mythologiques, le personnage d’Arion70. Il est enfin envisageable de considérer un dernier parallèle avec Marot – encore lui – dans son églogue composée pour la mort Louise de Savoie71 : le Quercinois faisait déjà dialoguer deux pasteurs, Colin d’Anjou (Germain Colin) et Thenot de Poictou (Jean Thénaud)72, tout en faisant jouer les reprises du double refrain, initial (« Chantez mes vers ») et final (« Cessez mes vers »), repris par « Brodeau » et « Mellin » dans l’églogue de Salel.
Ce dernier exemple en particulier invite à conclure sur l’importance de l’intertextualité de tous ces phénomènes collectifs, voire de leurs fréquentes mises en abyme, qui créent des jeux de ricochets très complexes. Il est dès lors courant de constater des échos non seulement à l’intérieur d’un même concours (ou querelle, selon les cas), mais aussi à l’échelle macro-textuelle entre ces différentes émulations. C’est en tout cas par ce biais-là que cet article a tenté, dans le sillage de Claire Sicard qui démêle Mellin, de débroder Brodeau. Parallèlement, au sein de ces productions textuelles variées, l’analyse des bonds et rebonds – typiques de l’imaginaire du jeu de paume auquel les auteurs se réfèrent régulièrement – permet à la fois d’insister sur la dimension ludique de ces échanges et de nuancer les mécanismes d’émulation et de subordination entre les poètes, qu’une appellation telle que « école marotique » induit de façon trop monolithique.
Nina Mueggler
Université de Fribourg /
Université Lumière Lyon 2
1 C. Scollen-Jimack, « Vers une typologie marotique : Eustorg de Beaulieu, Victor Brodeau, Charles de Sainte-Marthe », La Génération Marot. Poètes français et néolatins (1515-1550). Actes du Colloque international de Baltimore (1996), éd. G. Defaux, Paris, Champion, 1997, p. 193-209, ici p. 205.
2 Je renvoie aussi bien au long et ancien double article de P. Jourda (« Un disciple de Marot : Victor Brodeau », RHLF, 28/1, 1921, p. 30-59 et « Un disciple de Marot : Victor Brodeau (suite et fin) », RHLF, 28/2, 1921, p. 208-228) qu’à l’édition moderne de H. Tomlinson (Victor Brodeau, Poésies, Genève, Droz, 1982) et à la thèse plus récente de C. Sicard (Poésie et rapports sociaux autour de la Cour de France (1538-1560), thèse de doctorat, Université Paris-Diderot, 2013) qui étudie conjointement les progressions sociales de Jacques Le Lieur et de Victor Brodeau, autrement dit, de deux secrétaires qui écrivent des vers.
3 Jourda, « Un disciple de Marot », p. 43.
4 Brodeau, Poésies, p. 17.
5 Elle est la nièce de René Fame, un nom important de l’humanisme tourangeau, notaire et secrétaire du roi et receveur de Lisieux. Le contrat de mariage stipule : « contrat de mariage de noble personne Victor Brodeau, notaire et secrétaire et varlet de chambre du Roi, élu en l’Election de Berry, secretaire et controlleur general des finances de la Reine de Navarre, accordé le samedi vingtième jour du mois de janvier de l’an 1536 avec Dlle Anne Le Clerc, fille de noble personne Clérambault Le Clerc, notaire et secrétaire du Roi […] ». Ce contrat de mariage est reproduit dans J. Guignard, « Humanistes tourangeaux », BHR, 7, 1940, p. 133-189, ici p. 178-179.
6 Brodeau, Poésies, p. 16. Cette rencontre entre Louise de Savoie, Marguerite d’Autriche, tante de Charles Quint, et Marie de Luxembourg, a lieu entre juillet et août.
7 Né roturier, son ascension sociale est spectaculaire. Ses alliances lui ouvrent rapidement les portes de la haute administration royale : le 22 août 1530, Bochetel se voit attribuer une commission de secrétaire du roi signant aux finances ; le 28 août 1532, il est promu au rang de secrétaire des finances du roi, avant de recevoir, le 29 septembre 1542, le titre de greffier de l’ordre de Saint-Michel.
8 B. Garnier, « Guillaume Bochetel et Lazare de Baïf, traducteurs conseillers de François ier », Portraits de traducteurs, éd. J. Delisle, Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa, 1999, p. 33-69, ici p. 37.
9 Actuellement, on dénombre six manuscrits appartenant à la BnF et deux à la B.M. de Soissons. Concernant les ouvrages polygraphiques, il faut préciser ici que certaines pièces de Brodeau ont parfois été récupérés par les libraires pour compléter leurs recueils composites, selon une pratique largement répandue à l’époque. C’est par exemple le cas de Jeanne de Marnef, dans les Rithmes de Pernette du Guillet en 1546, qui ajoute l’« Elegie du semi-dieu Faunus demandant aux Nymphes pourquoy elles ne le vouloient aimer », une traduction de Bembo par V. B. [Victor Brodeau]. La pièce apparaît déjà dans ms. BnF fr. 1667 et ms. BnF fr. 2334.
10 S. Charton-Le Clech, Chancellerie et culture au xvie siècle, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 1993, p. 235-237. En l’occurrence, S. Charton-Le Clech traite plutôt des bibliothèques personnelles des secrétaires, en particulier de celle de Jacques Le Lieur.
11 Isabelle Garnier a exprimé une réserve similaire avant moi : I. Garnier, « Poésie funèbre et tombeaux à la cour de François ier : Marot, Brodeau, Héroët, Saint-Gelais, Salel, entre tradition et rénovation évangélique », La Poésie à la cour de François ier, éd. J. E. Girot, Paris, PUPS, 2012, p. 191-214, ici p. 207.
12 Seules les Louanges de Jesus Christ sont imprimées au xvie siècle, et ce, dans trois éditions parues peu après la mort de Brodeau et qui présentent plusieurs variations, états et manuscrits : [Paris], s. n., 1540 ; Lyon, Sabon pour Constantin, 1540 ; Paris, E. Roffet, 1541. Elles sont ensuite publiées avec L’Epistre d’ung Pecheur (mise à l’index dès 1545) et le « Rondeau à nostre Saulveur Jesus-Christ », à Lyon, chez O. Arnoullet en 1543 et chez Dolet en 1544.
13 Scollen-Jimack, « Vers une typologie marotique », p. 209.
14 C. Marot, Œuvres poétiques, éd. G. Defaux, Paris, Bordas, 1990, tome I, p. 540. François Rigolot reprend le même syntagme dans son édition : C. Marot, Œuvres complètes, éd. F. Rigolot, Paris, GF, tome I, p. 552, note 367.
15 Les Fleurs de Poesie Françoyse. Hécatomphile (1534), éd. G. Defaux, Paris, Société des Textes Français Modernes, 2002.
16 Marot, Œuvres complètes, tome I, p. 141.
17 G. Berthon, L’Intention du Poète. Clément Marot « autheur », Paris, Classiques Garnier, 2014, p. 270.
18 « Venez ses disciples gentilz/ […] Vien Brodeau le puisne son filz/ Qui si tresbien le contrefis Au huictain des freres Mineurs, / Que plus de cent beaulx devineurs/ Dirent que cestoyt Marot mesme. / Tesmoing le Griffon dangoulesme/ Qui respondit Argent en pouppe/ En lieu D yvre comme une souppe. » (Le Valet de Marot contre Sagon, cum commento, Paris, J. Morin, 1537, fol. B1r).
19 Le manuscrit 200 de la B.M. de Soissons qui comporte cette séquence signée (fol. 28v) fait figurer une accolade précisant qu’il « fault mectre ces troys l’ung apres l’aultre ». Nathalie Dauvois relève que le manuscrit Condé 523 comporte quatre poèmes de cet échange. Voir N. Dauvois, « Formes lyriques et sociabilité de cour. L’exemple des recueils poétiques », La poésie à la cour de François ier, éd. J. E. Girot, Paris, PUPS, 2012 p. 121-136, ici p. 130.
20 L’échange est reproduit dans Brodeau, Poésies, p. 118.
21 Si la catégorie « poésie de circonstance » est souvent employée sans être véritablement définie, il semble qu’elle présente des caractéristiques récurrentes, comme le fait d’être reliée au présent (la circonstance à proprement parler) et celui d’être dépendante de la relation à autrui (adresse, réponse, commande), sans oublier qu’elle présente souvent une dimension politique. À ce sujet, voir La Muse de l’éphémère. Formes de la poésie de circonstance de l’Antiquité à la Renaissance, éd. A. Lionetto et A. Delattre, Paris, Classiques Garnier, 2014.
22 Je reprends ici l’expression de J. Vignes dans « Petit précis de stomatologie poétique et joyeuse : blasons et contreblasons de la bouche du xvie au xxie siècle », Anatomie d’une anatomie. Nouvelles recherches sur les blasons anatomiques du corps féminin, éd. J. Goeury et T. Hunkeler, Genève, Droz, 2018, p. 325-359).
23 « Terpsicoré, a pres de soy BRODEAU, / Lequel tousjours invente chant nouveau, / Et de son chant, il fait si grand’ merveille/ Qu’il n’y a Cueur que soubdain ne reveille. » Charles de Sainte-Marthe, La Poésie françoise de Charles de Saincte-Marthe, natif de Fontevrault en Poictou. Divisée en trois livres. Le tout adressé à tresnoble et tresillustre Princesse, Madame la Duchesse d’Estampes. Et contesse de Poinctievre. Plus un livre de ses amys, Lyon, 1540, p. 202-203.
24 É. Dolet, « Au Lecteur muny de bon vouloir, et exempt d’envie et detraction », L’Avant-naissance de Claude Dolet, filz de Estienne Dolet : premierement composée en Latin par le pere et maintenant par ung sien amy traduicte en langue Francoyse. Œuvre tres utile, et necessaire a la vie commune contenant, comme l’homme se doibt gouverner en ce monde, Lyon, 1539, fol. A2r-v.
25 M. d’Amboise, Deploration de la mort de Francoys de Valloys, jadis daulphin de France, premier filz du Roy : avecques deux dizains dudict seigneur, s.l., s.n., s.d.
26 J. Bouchet, « A tresdocte et treselegant poete et orateur/ Monsieur Maistre Jehan Breche. Advocat au siege Royal de Tours/ Jehan Bouchet de Poictiers humble salut », Manuel royal, ou Opuscules de la doctrine et condition du prince tant en prose que rhytme françoyse commentaire de Plutarcque, autheur grec, de la doctrine du prince, translaté en françoys. Les octante préceptes de Socrates, du régime et gouvernement du prince et de la république aussi tournez en françoys le tout par J. Brèche, de Tours, Tours, 1542 [1541 a.s.], fol. B3r-v.
27 J. Brèche, « A Monsieur Maistre Jehan Bouchet Procureur au siege royal à Poictiers Poete et Orateur françoys tresdocte et elegant. Jehan Breche de Tours humble Salut », Manuel royal, fol. A2v.
28 N. Bourbon, Nicolai Borbonii Vandoperani Lingonensis Nugarum, libri octo, Lyon, Gryphe, 1538, p. 484.
29 S. Macrin, « ad Victorem Berodaeum turenens. Secretarium regium », Hymnorum libri sex, Paris, R. Stephanus, 1538, 1, p. 53. Il y moque l’attitude de certains courtisans.
30 G. Ducher, « Ad N. Turrinium, gensati toparchum, de Victore Brodaeo, & Ioanne Frottaeo », Epigrammaton libri duo, Lyon, Gryphe, 1538, p. 149. L’édition comporte deux pièces de Brodeau « De Priapo hortorum Deo », traduction de la pièce xiv des Fleurs de poésie, et « archipoëta Galli ad Paulum Galterum Matisconensem », traduction de la pièce v.
31 G. Defaux, « Des poèmes oubliés de Clément Marot : le ‘Prince des Poëtes Françoys’ et les Fleurs de Poësie de 1534 », Travaux de littérature, 5, 1992, p. 37-67, ici p. 61, n. 50.
32 G. Ducher, Épigrammes, éd. S. Laigneau-Fontaine et C. Langlois-Pézeret, Paris, Champion, 2015.
33 Catherine de Sienne, Epistole devotissime, adunate insemi per Bartholomeo da Alzana da Bergamo, Venise, Alde Manuce, 1500 (BnF, D. 799). L’édition présente l’ex-dono manuscrit suivant : « A Victor Brodeau, donné par Madame, Madame la duchesse d’Alançon et de Berry seur unicque du Roy sa maitresse. Dum crescit decrescit. 1521. Unum est necessarium ».
34 Chantz royaulx, Oraisons et aultres petitz Traictez failtz et composez par feu de bonne memoire maistre Guillaume Cretin, en son vivant chantre de la Saincte Chapelle royale de Paris, Paris, Galliot du Pré, 1526 (ancien style, soit 1527). Pour la description de cet exemplaire, voir : Bibliothèque de M. G. Pixerécourt, éd. C. Nodier et P. Lacroix, Paris, Imprimerie de Mme de Lacombe, 1839, p. 79-80 (je remercie G. Berthon de m’avoir fait part de sa découverte de l’exemplaire, qui n’avait à ma connaissance jamais été recensé par la critique). Selon l’auteur du catalogue, l’exemplaire aurait été premièrement offert par François Charbonnier à Marguerite de Navarre avant qu’elle ne l’offre à son tour à Victor Brodeau.
35 Donné en cadeau en 1523 (« 1523 ex munere »), ce Quinte-Curce manuscrit (Bibliothèque de l’Arsenal, ms. 1092) porte sur la contre-garde l’inscription « Omnia munda mundis, nullum violentum perpetuum » écrite en minuscules d’une main identique à celle de l’ex-dono de l’Epistole devotissime de Catherine de Sienne. Sur le feuillet de garde qui lui fait face, on trouve en capitales « A Victor Brodeau, dum crescit decrescit ». La Thomae Magistri dictionum Atticarum collectio (Paris, Vascosan, 1532) aussi signalée par H. Tomlinson ne porte que l’ex-libris « A Brodeau, sr de la Chastiere », aussi présent sur le Catherine de Sienne et le Quinte-Curce (mais toujours d’une autre main), qui ne peut être l’ex-libris de Victor car il figure aussi sur un livre de 1546. Ce dernier ouvrage, intégralement en grec avec marginales grecques manuscrites, a plus vraisemblablement appartenu à Jean Brodeau. Je remercie Raphaël Cappellen pour l’ensemble des précisions sur les bibliothèques des deux Brodeau.
36 V.-L. Saulnier, « Marguerite de Navarre aux temps de Briçonnet : étude de la correspondance générale (1521-1522). Première partie », BHR, 39/3, 1977, p. 437-478, ici p. 463.
37 Sur l’importance de ce syntagme dans le « village évangélique » autour de Marguerite de Navarre, voir I. Garnier-Mathez, L’Épithète et la connivence. Écriture concertée chez les Évangéliques français (1523-1534), Genève, Droz, 2005, p. 140-146.
38 Charton-Le Clech, Chancellerie et culture, p. 245-246.
39 Notamment un manuscrit d’Onesander conservé à la Bodleian (ms. Add. B. 59). Voir J. Guignard, « Humanistes tourangeaux », BHR, 7, 1940, p. 133-189, ici p. 164.
40 « A Monsieur Maistre Jehan Bouchet Procureur au siege royal à Poictiers Poete et Orateur françoys tresdocte et elegant. Jehan Breche de Tours humble Salut », Manuel royal, f. A2v. À noter que Jean Bouchet, dans sa réponse, reprend le nom de Brodeau : « Telz loz sont deubz a Labbe sainct Gelays/ Marot/ Sagon/ Brodeau/ et Rabelays/ Macault/ Colin/ et autres en grand nombre » (fol. 3r). Les deux lettres se retrouvent dans Les Epistres morales et familières de Jean Bouchet, Poitiers, frères de Marnef et Jacques Bouchet, 1545.
41 François ier a choisi le Château de Plessis-lez-Tours comme résidence de Jeanne d’Albret dès 1538, en partie pour la soustraire aux prétentions de mariage de son père qui voulait l’unir à un descendant de Charles Quint.
42 In Lodoicae regis matris mortem Epitaphia Latina & Gallica. Epitaphes à la louenge de ma Dame mere du roy faictz par plusieurs recommandables autheurs, Geoffroy Tory, Paris, 1531.
43 Garnier, « Poésie funèbre et tombeaux à la cour de François ier », p. 201.
44 À ce sujet, voir E. Giudici, « Bilancio di un annosa questione : Maurice Scève e la “scoperta” della “toma” di Laura », Quaderni di filologia e lingue romanze, 2, 1980, p. 3-70 ; O. Millet, « Le tombeau de la morte et la voix du poète : la mémoire de Pétrarque en France autour de 1533 », Regards sur le passé dans l’Europe des xvie--xviie siècles, Berne, P. Lang, 1997, p. 183-195 ; D. Maira, « La découverte du tombeau de Laure entre mythe littéraire et diplomatie », Revue d’Histoire Littéraire de la France, janvier-mars 2003-1, p. 3-15 ; J. Balsamo, « François ier, Clément Marot et les origines du pétrarquisme français (1533-1539) », Les Poètes français de la Renaissance et Pétrarque, éd. J. Balsamo, Genève, Droz, 2004, p. 35-51.
45 Balsamo, « François ier, Clément Marot », p. 43.
46 Jean de Lorraine a aussi participé à la négociation de la Paix des Dames. Voir C. Michon, « Les richesses de la faveur à la Renaissance : Jean de Lorraine (1498-1550) et François ier », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 3/2003, 50-3, p. 34-61.
47 « Sur le sépulchre de Madame Laure refaict par le roy en Avignon », Œuvres poétiques françaises, éd. D. Stone, Paris, STFM, vol. ii, 1995, p. 212.
48 Les Fleurs de Poesie Françoyse. Hécatomphile (1534), éd. G. Defaux, STFM, Genève, Droz, 2002, introduction p. xx-xxi.
49 Brodeau, Poésies, introduction, p. 46.
50 L’insertion de précisions chronologiques personnelles semble une affaire de famille : un autre (Jean) Brodeau (qui n’est pas le même que le père de Victor ni que son frère aîné, tous prénommés Jean, mais qui est apparenté à Victor), commentateur de l’Anthologie de Planude, fait aussi référence à son âge dans un de ses commentaires à l’adage érasmien Dua pedibus fugere : « Ego homo nondum octo et viginti annos natus Erasmum reprehensum minime velim […] ». Cité par R. Cappellen, « Rabelais lecteur des Epigrammatum graecorum libri VII commentés par Jean Brodeau (1549) », Les Labyrinthes de l’esprit. Collections et bibliothèques à la Renaissance, éd. R. Gorris Camos et A. Vanautgaerden, Genève, Droz, 2015, p. 105-127, ici p. 109. Il est amusant de constater que chez les deux parents, en français ou en latin, il est question de leur vingt-huitième année.
51 H. Salel, Œuvres poétiques complètes, éd. H. H. Kalwies, Genève, Droz, 1987, v. 25-28, p. 107.
52 P. Jourda, « Le mécénat de Marguerite de Navarre », Revue du xvie siècle, 18, 1931, p. 55.
53 Voir par exemple Dauvois, « Formes lyriques et sociabilité de cour ».
54 A. Réach-Ngô emprunte l’expression à A. F. Marotti, Manuscript, Print and the English Renaissance Lyric, Ithaca, Cornell University Press, 1995 (A. Réach-Ngô, L’Acte éditorial : publier à la Renaissance et aujourd’hui, Paris, Classiques Garnier, 2010, p. 147).
55 À noter d’ailleurs que Lachesis est aussi mise en scène par Chappuys un peu plus tôt pour la mort de Louise de Savoie.
56 Quoique le terme soit à comprendre dans son sens premier « celui qui fait », on peut néanmoins se souvenir de la fin de l’Hécatomphile, qui, en guise d’introduction aux Fleurs, annonçait l’arrivée de « simulez personnages » sur le « théâtre ».
57 Jourda, « Un disciple de Marot », p. 55-56.
58 Vignes, « Petit précis de stomatologie poétique et joyeuse », p. 335.
59 Cela dit, les « blasons » du Christ doivent peut-être davantage à une tradition dévotionnelle qui remonte à la Vita Christi de Ludolphe de Saxe qu’aux blasons anatomiques. Sur ce point, voir J. Lecointe, « “Embrasser la croix” : La méditation de la passion du Christ chez Martin Luther et Marguerite de Navarre », Seizième Siècle, 15, 2019, p. 103-120.
60 Les Louanges de Jesuchrist nostre saulveur. Œuvre treselegant & divin. Maistre Victor Brodeau, secretaire du Roy Framcoys, a present regnant, en fut l’autheur, Lyon, Sulpice Sabon, pour Antoine Constantin, 1540.
61 Brodeau, Poésies, p. 136, v. 1-14.
62 « À ceux, qui après l’épigramme du beau tétin en firent d’autres », Blasons anatomiques du corps féminin, éd. J. Goeury, Paris, GF, 2016, p. 197-200.
63 Marot, Œuvres complètes, vol. I, p. 464-465. Première publication en 1538. Le titre est sujet à variations selon les éditions : « À la bouche de sa dame » dans le ms. de Chantilly ; « À la bouche de Diane » en 1543. Le prénom passe, la bouche reste.
64 Sur cet événement et l’émulation qu’il provoque, voir M. Clément, « Un geste poétique et éditorial en 1536 : Le Recueil de vers latins, et vulgaires de plusieurs Poëtes Françoys, composés sur le trespas de feu Monsieur le Daulphin », Réforme, Humanisme, Renaissance, 62, 2006, p. 31-43 ; M. Magnien, « Le Recueil de vers latins, et vulgaires de plusieurs Poëtes Françoys : Étienne Dolet promoteur d’une poésie docte », La Poésie française à la cour de François ier, éd. J. E. Girot, Cahiers V.-L. Saulnier, 29, Paris, PUPS, 2012, p. 215-237 ; É. Rajchenbach, « Mais devant tous est le Lyon marchant ». Construction littéraire d’un milieu éditorial et livres de poésie française à Lyon (1536-1551), Genève, Droz, 2016, p. 38-50.
65 Le Dauphin de France mourut en août 1536 et Etienne Dolet publia, en novembre de la même année, chez François Juste, à Lyon, un Recueil de vers latins et vulgaires de plusieurs Poetes Françoys, composés sur le trespas de feu Monsieur le Daulphin. Pour expliquer l’absence de Brodeau dans le recueil de Dolet, je souscris entièrement à l’hypothèse de M. Clément, selon laquelle Dolet favorise à la fois les Lyonnais (d’origine ou d’adoption), en vue d’établir un sodalitium lugdunense, et les nouvelles figures, « pas encore officielles » (p. 31-32).
66 « Je recontai d’adventure, la pleume/ Taincte de noir, triste, esgarée et seulle, / Qui de sa mere et puys de son ayeulle/ Mere du Roy, Madame je doy dire, / Avoit ousé epitaphes escripre. / Allors de dueil renouvellé transi, / Dye par moy, ha, mon Dieu qu’est cecy ?/ Seigneur puissant, en qui fault tout remectre, / Seray-je aucteur tousjours de faste mettre ?/ Et ne seront jamais tous mes escriptz/ Que de regretz, de plains, larmes ou crys ? » (v. 6-16, p. 94).
67 Sans oublier que dans les vers suivants, Marot mentionne aussi un concours entre « Merlin » (Mellin de Saint-Gelais) et lui-même, que « Thony » (Antoine Héroët, selon Gérard Defaux) aurait tenté de départager : « Une aultrefoys pour l’Amour de l’Amye/ A tous venants pendy la challemye, / Et ce jour là à grand peine on sçavoit/ Lequel des deux gaigné le prix avoit/ Ou de Merlin, ou de moy : dont à l’heure/ Thony s’en vint sur le pré ». N. Dauvois, à la suite de G. Defaux, y lit une référence à l’entreprise des Fleurs de Poésie française.
68 H. Salel, Eglogue marine sur le trépas de feu Monsieur François de Valois, Daulphin de Viennoys, filz aîné du roi, Paris, [1536 a.s.], 1537 (reprise dans les Œuvres de 1540). Un dizain de Jean de Boyssoné indique que l’églogue circulait sous forme manuscrite dès octobre 1536 (Magnien, « Étienne Dolet promoteur d’une poésie docte », p. 227).
69 C. Langlois-Pézeret analyse minutieusement les parallèles entre les deux épitaphes, (« Hugues Salel et Étienne Dolet : imitation/ émulation autour de Madeleine de France, Reine d’Écosse », Camenae, 8, 2010, en ligne).
70 E. Kammerer, Jean de Vauzelles et le creuset lyonnais (1520-1550), Genève, Droz, 2013, p. 356.
71 Marot, « Eglogue sur le Trespas de Ma Dame Loyse de Savoie, Mere du Roy Françoys, premier de ce nom. En laquelle Eglogue sont introduictz deux Pasteurs, Colin d’Anjou & Thenot de Poictou », Œuvres complètes, vol. I, p. 204.
72 On suit entièrement l’identification proposée par G. Berthon, L’Intention du Poète, p. 212, n. 2.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-11263-1
- EAN : 9782406112631
- ISSN : 2273-0893
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-11263-1.p.0249
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 04/01/2021
- Périodicité : Semestrielle
- Langue : Français
- Mots-clés : Brodeau, sociabilité, chancellerie, querelle, recueil