« Claudel et l’Italie » : le thème rappelle à notre souvenir Jean-Louis Courtault-Deslandes, chercheur claudélien, spécialiste de l’Italie, dont les cinq contributions parues dans le Bulletin de la Société Paul Claudel révèlent la sensibilité subtile à l’œuvre dans ses travaux érudits. Jean-Louis Courtault-Deslandes a soutenu en 1991 une thèse de littérature comparée consacrée aux « Témoignages inédits de Camille Mallarmé (1914-1924). Un essai de médiation littéraire et politique entre la France et l’Italie ». L’auteur avait eu la main heureuse. Les inédits qu’il avait découverts lui ouvraient une perspective originale sur les relations entre la France et l’Italie, telles que Camille Mallarmé, personnalité oubliée du monde littéraire, les avaient consignées au début du vingtième siècle. L’intérêt majeur de ses « témoignages » concerne la Duse que Camille Mallarmé a bien connue et dont elle a consigné les propos tenus au fil de leurs échanges. Dans leur trame, apparaît à maintes reprises Paul Claudel. Et pour cause : la Duse, modèle de Lady U dans Le Père humilié a incarné Lechy Elbernon. Au-delà du jeu, la grande actrice italienne s’est reconnue dans cette image projetée de soi.
Jean-Louis Courtault Deslandes est mort prématurément et sa thèse est restée inédite. Que du moins sa mémoire revive à travers notre sympathie.