Biographie
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Arno Bertina
- Pages : 275 à 278
- Collection : Écrivains francophones d’aujourd’hui, n° 5
Biographie
Naissance en 1975, dans une clinique du Val-de-Marne qui fait face à l’un des grands cimetières parisiens (où sont enterrés les morts de la rue mais aussi Paul Celan). Ma mère y travaille comme infirmière. (On notera d’emblée un sens de l’à-propos : mieux valait naitre là plutôt que dans la banque où travaillait mon père.)
Mes six premiers mois de vie : dans le 15e arrondissement de Paris. L’Essonne ensuite, dans une résidence d’abord, puis un pavillon collé à la voie ferrée où passent les trains pour Melun comme aussi bien le train de nuit pour l’Italie, vers 19h45, chaque jour.
Quatre années au collège Pasteur, près d’une rivière sur laquelle les profs d’EPS nous emmènent faire du kayak, puis un lycée privé, à une heure de bus du domicile. Fin des années Tom-Sawyer, début des années que je ne sais pas nommer. Je continue d’écouter du jazz tout en découvrant la pop et le rock.
Lectures – comme un goinfre –, un journal littéraire avec deux amis (des frères jumeaux qui font maintenant des cigares en République Dominicaine). On fatigue tout le monde mais en étant très exotiques. Une amoureuse (on ne s’en remet jamais n’est-ce pas ?).
Renvoyé du lycée l’avant-dernier jour de classe de la Terminale, pour le vol d’un broc d’eau en plastique qui devait me servir à commettre un attentat ; opéré de l’appendicite entre l’épreuve de philo et puis les autres. 10,3 de moyenne. Découverte en solo du Sud de l’Italie. Rome et Naples pour la vie (sans emphase, réellement).
Une première année de classe préparatoire (année folle, des amis à ne plus savoir qu’en faire), mais une seconde année d’un ennui mortel. Je vis près de la place Saint-Michel, je vais y vivre quatorze ans (dans la 276même rue : Cendrars ; il n’y a pas de plaque pour le dire, mais il en parle au début de Moravagine, ce livre fou).
1993-1997 : les manifestations contre les lois Pasqua-Debré.
Licence en 1995, et en parallèle je travaille le soir dans une librairie de Saint-Germain-des-Prés. Grâce à un collègue, je découvre la littérature contemporaine (les romans de Beckett, les livres de Pierre Michon, ceux de François Bon). La fac encore : merveilleux club de rencontres.
1995-1997 : cours de français pour les détenus de Fresnes.
1997 : Premiers textes et articles en revue.
Maîtrise de lettres : comment Proust, Bonnard et Schoenberg font la même chose au même moment. Elle est truffée de fautes de méthode et de fautes d’orthographe car écrire mon premier roman m’intéresse bien plus (et entre Stendhal et Flaubert, j’ai déjà choisi mon camp).
1998 : trois mois et demi en Amérique du Sud avec l’un de mes frères (Argentine, Chili, Pérou, Bolivie, et retour – 15.000 km en bus). Je rentre changé.
Permis moto (« Regarde le point où tu veux aller et la moto y va »).
Certifié dans ces années-là (600e sur 1200), je prépare ensuite l’agrégation pour repousser le service militaire. Lequel finit par me rattraper : armée de l’air, Salon-de-Provence (il va me falloir trois mois pour sortir d’une colère terrible). Là j’apprends qu’Actes Sud veut publier le manuscrit envoyé six mois plus tôt, avant de partir sous les drapeaux. Pendant qu’ils impriment Le Dehors ou la Migration des truites, j’écris Appoggio.
Retour à Paris, prof aux Ulis, dans l’Essonne. Rencontre d’Héloïse Courty qui deviendra la mère de ma fille (mais là je vais trop vite). Démission à la fin de l’année de stage. Une année de travail encore sur Appoggio et il paraît en 2003. Rencontre avec la comédienne Agnès Sourdillon.
En 2004 départ pour la Villa Médicis, où je vais écrire la moitié d’Anima motrix, et mettre en chantier, avec trois autres pensionnaires, Anastylose, 277qui scellera des amitiés indéfectibles, de la même façon que la revue Inculte, qui commence à paraître à l’automne 2004. (Oliver Rohe vient à Rome fêter la fin de l’année, par exemple, et c’est – à un an près – le début d’une amitié infiniment précieuse.)
Retour en France, après un an d’une vie rêvée (travailler toute la journée, faire la fête toute la nuit, découvrir ce que je ne connais pas encore de l’Italie, et de la musique contemporaine, et de l’architecture, et du graphisme, et de l’histoire de l’art). Parution d’Anima motrix chez Verticales, en 2006. (Est-ce que je peux dire que je continue de tenir à ce livre ?)
Les banlieues s’embrasent après la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois.
Adaptation de Sous le volcan (Malcolm Lowry) pour France Culture.
Dans la foulée d’Anastylose, début des collaborations avec des photographes et du compagnonnage avec les éditions du Bec en l’air et Fabienne Pavia.
Plusieurs voyages en Grèce avec Héloïse, au Mali, aux États-Unis (pour refaire en 2007 le voyage raconté dans Le Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes, entre Minneapolis et San Francisco). (Je suis une aventure est donc en chantier, mais Roger Federer ne s’appelle pas encore Rodgeur Fédérère.)
Si Paris est une fête, le travail autour d’Inculte en est une autre.
New-Delhi (« L’odeur mûre et brûlée du continent indien » dès la sortie de l’aéroport).
2009 : naissance de ma fille, la joie est immense. Départ pour Lyon (un an) puis San Francisco (six mois), où nous vivrons sous Potrero Hill. Tous les matins j’ai deux heures pour écrire dans un diner antique, tenu par deux Chinoises que je vais aimer d’amour malgré cet anglais aussi peu compréhensible que le mien ; l’après-midi je monte et descends les collines avec Margot dans le porte-bébé.
Retour en France. Le festival d’Avignon avec La Relève des dieux par les pitres, écrit pour Agnès Sourdillon et Marcus Brisson.
278Découverte émouvante de l’Algérie. Séparation.
Une année à Aulnay-sous-Bois dans un collège ; une année à La Roche-sur-Yon à la Maison Gueffier (des fêtes à n’en plus finir – reconnaissance éternelle pour ça) ; trois mois au château de Chambord (poke Yannick Mercoyrol). Numéro d’écrou 362573 paraît, avec les photographies d’Anissa Michalon (mars 2013) qui détaille les pressions s’exerçant sur les sans-papiers. (Manifestations contre la politique du gouvernement Sarkozy visant les sans-papiers.)
Je rencontre Emily. (Berlin, le soleil de l’île d’Elbe, New York, Tanger.) Je commence à écrire sur ce qui deviendra Et ne pas s’excuser.
2013 : voyage en Chine, aux États-Unis. Adaptation de Pura Vida de Patrick Deville, pour France Culture. Mise en chantier de l’adaptation des Démons, avec Oliver Rohe.
2014 : séjour au Cameroun (qui donnera – mais c’est un hasard – la fable Des lions comme des danseuses).
2015 : Séparation. Plusieurs séjours au Congo (l’un d’entre eux avec le poète Pierre Parlant) pour travailler avec une ONG aidant les filles-mères à ne plus avoir besoin de la prostitution pour survivre.
Ellen.
Printemps 2016 : Nuit Debout et les manifestations contre la loi Travail. De nouvelles amitiés, l’amour. Grande tristesse, grandes colères, grandes joies. Quelque chose ne veut pas craquer, quelque chose ne veut pas renoncer.
(Honneur aux habitants de la vallée de la Roya qui recueillent les réfugiés envers et contre la police et l’État français).
Janvier 2017.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-07382-6
- EAN : 9782406073826
- ISSN : 2430-8080
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07382-6.p.0275
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 16/07/2018
- Langue : Français