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Classiques Garnier

Biographie

  • Publication type: Article from a collective work
  • Collective work: Arno Bertina
  • Pages: 275 to 278
  • Collection: Contemporary Francophone Writers, n° 5
  • CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN: 9782406073826
  • ISBN: 978-2-406-07382-6
  • ISSN: 2430-8080
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-07382-6.p.0275
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 07-16-2018
  • Language: French
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Biographie

Naissance en 1975, dans une clinique du Val-de-Marne qui fait face à lun des grands cimetières parisiens (où sont enterrés les morts de la rue mais aussi Paul Celan). Ma mère y travaille comme infirmière. (On notera demblée un sens de là-propos : mieux valait naitre là plutôt que dans la banque où travaillait mon père.)

Mes six premiers mois de vie : dans le 15e arrondissement de Paris. LEssonne ensuite, dans une résidence dabord, puis un pavillon collé à la voie ferrée où passent les trains pour Melun comme aussi bien le train de nuit pour lItalie, vers 19h45, chaque jour.

Quatre années au collège Pasteur, près dune rivière sur laquelle les profs dEPS nous emmènent faire du kayak, puis un lycée privé, à une heure de bus du domicile. Fin des années Tom-Sawyer, début des années que je ne sais pas nommer. Je continue découter du jazz tout en découvrant la pop et le rock.

Lectures – comme un goinfre –, un journal littéraire avec deux amis (des frères jumeaux qui font maintenant des cigares en République Dominicaine). On fatigue tout le monde mais en étant très exotiques. Une amoureuse (on ne sen remet jamais nest-ce pas ?).

Renvoyé du lycée lavant-dernier jour de classe de la Terminale, pour le vol dun broc deau en plastique qui devait me servir à commettre un attentat ; opéré de lappendicite entre lépreuve de philo et puis les autres. 10,3 de moyenne. Découverte en solo du Sud de lItalie. Rome et Naples pour la vie (sans emphase, réellement).

Une première année de classe préparatoire (année folle, des amis à ne plus savoir quen faire), mais une seconde année dun ennui mortel. Je vis près de la place Saint-Michel, je vais y vivre quatorze ans (dans la 276même rue : Cendrars ; il ny a pas de plaque pour le dire, mais il en parle au début de Moravagine, ce livre fou).

1993-1997 : les manifestations contre les lois Pasqua-Debré.

Licence en 1995, et en parallèle je travaille le soir dans une librairie de Saint-Germain-des-Prés. Grâce à un collègue, je découvre la littérature contemporaine (les romans de Beckett, les livres de Pierre Michon, ceux de François Bon). La fac encore : merveilleux club de rencontres.

1995-1997 : cours de français pour les détenus de Fresnes.

1997 : Premiers textes et articles en revue.

Maîtrise de lettres : comment Proust, Bonnard et Schoenberg font la même chose au même moment. Elle est truffée de fautes de méthode et de fautes dorthographe car écrire mon premier roman mintéresse bien plus (et entre Stendhal et Flaubert, jai déjà choisi mon camp).

1998 : trois mois et demi en Amérique du Sud avec lun de mes frères (Argentine, Chili, Pérou, Bolivie, et retour – 15.000 km en bus). Je rentre changé.

Permis moto (« Regarde le point où tu veux aller et la moto y va »).

Certifié dans ces années-là (600e sur 1200), je prépare ensuite lagrégation pour repousser le service militaire. Lequel finit par me rattraper : armée de lair, Salon-de-Provence (il va me falloir trois mois pour sortir dune colère terrible). Là japprends quActes Sud veut publier le manuscrit envoyé six mois plus tôt, avant de partir sous les drapeaux. Pendant quils impriment Le Dehors ou la Migration des truites, jécris Appoggio.

Retour à Paris, prof aux Ulis, dans lEssonne. Rencontre dHéloïse Courty qui deviendra la mère de ma fille (mais là je vais trop vite). Démission à la fin de lannée de stage. Une année de travail encore sur Appoggio et il paraît en 2003. Rencontre avec la comédienne Agnès Sourdillon.

En 2004 départ pour la Villa Médicis, où je vais écrire la moitié dAnima motrix, et mettre en chantier, avec trois autres pensionnaires, Anastylose, 277qui scellera des amitiés indéfectibles, de la même façon que la revue Inculte, qui commence à paraître à lautomne 2004. (Oliver Rohe vient à Rome fêter la fin de lannée, par exemple, et cest – à un an près – le début dune amitié infiniment précieuse.)

Retour en France, après un an dune vie rêvée (travailler toute la journée, faire la fête toute la nuit, découvrir ce que je ne connais pas encore de lItalie, et de la musique contemporaine, et de larchitecture, et du graphisme, et de lhistoire de lart). Parution dAnima motrix chez Verticales, en 2006. (Est-ce que je peux dire que je continue de tenir à ce livre ?)

Les banlieues sembrasent après la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois.

Adaptation de Sous le volcan (Malcolm Lowry) pour France Culture.

Dans la foulée dAnastylose, début des collaborations avec des photographes et du compagnonnage avec les éditions du Bec en lair et Fabienne Pavia.

Plusieurs voyages en Grèce avec Héloïse, au Mali, aux États-Unis (pour refaire en 2007 le voyage raconté dans Le Traité du zen et de lentretien des motocyclettes, entre Minneapolis et San Francisco). (Je suis une aventure est donc en chantier, mais Roger Federer ne sappelle pas encore Rodgeur Fédérère.)

Si Paris est une fête, le travail autour dInculte en est une autre.

New-Delhi (« Lodeur mûre et brûlée du continent indien » dès la sortie de laéroport).

2009 : naissance de ma fille, la joie est immense. Départ pour Lyon (un an) puis San Francisco (six mois), où nous vivrons sous Potrero Hill. Tous les matins jai deux heures pour écrire dans un diner antique, tenu par deux Chinoises que je vais aimer damour malgré cet anglais aussi peu compréhensible que le mien ; laprès-midi je monte et descends les collines avec Margot dans le porte-bébé.

Retour en France. Le festival dAvignon avec La Relève des dieux par les pitres, écrit pour Agnès Sourdillon et Marcus Brisson.

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Découverte émouvante de lAlgérie. Séparation.

Une année à Aulnay-sous-Bois dans un collège ; une année à La Roche-sur-Yon à la Maison Gueffier (des fêtes à nen plus finir – reconnaissance éternelle pour ça) ; trois mois au château de Chambord (poke Yannick Mercoyrol). Numéro décrou 362573 paraît, avec les photographies dAnissa Michalon (mars 2013) qui détaille les pressions sexerçant sur les sans-papiers. (Manifestations contre la politique du gouvernement Sarkozy visant les sans-papiers.)

Je rencontre Emily. (Berlin, le soleil de lîle dElbe, New York, Tanger.) Je commence à écrire sur ce qui deviendra Et ne pas sexcuser.

2013 : voyage en Chine, aux États-Unis. Adaptation de Pura Vida de Patrick Deville, pour France Culture. Mise en chantier de ladaptation des Démons, avec Oliver Rohe.

2014 : séjour au Cameroun (qui donnera – mais cest un hasard – la fable Des lions comme des danseuses).

2015 : Séparation. Plusieurs séjours au Congo (lun dentre eux avec le poète Pierre Parlant) pour travailler avec une ONG aidant les filles-mères à ne plus avoir besoin de la prostitution pour survivre.

Ellen.

Printemps 2016 : Nuit Debout et les manifestations contre la loi Travail. De nouvelles amitiés, lamour. Grande tristesse, grandes colères, grandes joies. Quelque chose ne veut pas craquer, quelque chose ne veut pas renoncer.

(Honneur aux habitants de la vallée de la Roya qui recueillent les réfugiés envers et contre la police et lÉtat français).

Janvier 2017.