Préface de l’auteur
- Publication type: Book chapter
- Book: Un estomac d’Autriche
- Pages: 27 to 32
- Collection: Library of Twentieth-Century Literature, n° 37
Préface dea l’auteur
Ceb petit ouvrage date d’avant la guerre. Il a été écrit en 1913, à l’occasion du centenaire de la Restauration de la République de Genève1,c.
Ce que l’on appelle, à Genève, la Restauration, c’est le retour de la petite République à l’indépendance, après une période de quinze années d’annexion à la France. Le déclin de Napoléon, àd la suite de la défaite de Leipzig, et le passage du Rhin par les armées des Alliés furent l’occasion de cette Restauration, qui se produisit le 31 décembre 18132. L’arrivée des contingents suisses à Genève, prélude de l’entrée de Genève dans la Confédération helvétique, n’eut lieu que cinqe mois plus tard3. Ce 28sont donc deux événements distincts. C’est le premier qui fait l’objet du présent récit. Le second, ou plutôt la commémoration qui en fut faite en juillet 1914, peuf de semaines avantg la grande guerreh, forme le thème du premier chapitre de La Croix rouge et la Croix blanche, écrit douzei ans plus tard4. Ces deux compositions figurent ainsi les volets d’un même tableau. Mais entre eux, dans la réalisation de l’auteur, il y a eu la guerre. Sans ellej, le second volet du diptyque n’eût sans doute jamais été peintk. Toutl les sépare. Et, cependant, l’esprit en est-il différent ?
Je ne le crois pas.
Un lecteur superficiel pourra, il est vrai, s’étonner ou remarquer avec malignité que dans mon écrit de 1913 soufflem une sorte de vent anti-français qui a complètement changé de direction dans celui de 1925. Àn coup sûr, un événement aussi considérable que la guerre suffirait à expliquer et à motiver toutes les modifications, pour absolues qu’elles puissento être, du sentiment ou de lap pensée. Jeq serais le dernier à songer à m’en excuser. Maisr tel n’est pas le cas. L’apparente contradictions qui s’aperçoit entre les deux récits se résout aisément, et, loin d’avouer ce changement d’orientationt pour m’en disculper ou m’en honorer, je prétends n’avoir point changé, je prétends qu’il n’y a pas opposition dans mes deux attitudes, qu’elles se complètent, au contraire, et seu rejoignent l’une l’autre5.
29Qu’onv remarque d’abord que Genève n’était pas proprementw anti-française en 1813, mais anti-impérialistex. La Révolution avait été accueillie avec enthousiasme par la majeure partie de la population. Maisy le coup de force du Directoire, suivi du dur régime napoléonien n’avaient pas tardé à transformerz les sentiments desaa Genevois. Quinze ans d’annexion à une France guerrière, épuiseuse d’hommes et génératrice de ruines, avaient réussi à rendre momentanément odieux le nom français. Aussi fut-ce avec joieab que Genève accueillit, avec les troupes autrichiennes, sa libération d’un joug exécré.
Il n’y a rien là d’étonnant. C’est le vieil instinct de l’indépendance qui parlait, plus fort, chez un peuple libre, que tous les appels de la race et que tous les liens d’une culture commune. L’histoire de Genève, comme celle de tous les Étatsac qui ont fini par former la Confédération helvétique, est pleine de faits analogues. C’est ainsi, pour ne prendre qu’un exemple qui peut aujourd’hui semblerad paradoxal, qu’enae 1870, lors de la guerre franco-allemande, Genève se montraitaf germanophile, tandis que la Suisse allemande se révélait tout entière francophile. C’est que, pour Genève, payée pour le redouterag, le danger françaisah du Second Empire étaitai la préoccupation dominante, tandis que pour la Suisse allemande, qui connaissait mieux les visées hégémoniques de la Prusseaj, c’était l’Allemagne qui constituait le danger. Dans un cas comme dans l’autre, c’était le véritable esprit helvétique qui se manifestait. Aussi, pendant qu’à Genève on souhaitait le succès des armées de Guillaume Ier, à Berne, à Zurich, à Bâle, on faisait des vœux pour la victoire de la France6.
Mais en 1914, changement extraordinaire, bien fait pour dérouter toutes les prévisions. Alors que, devant l’impérialisme patent et l’agression organiséeak de l’Allemagne, la Suisseal, fidèle à ses traditionsam de toujours, aurait dû s’élever unanimement contre les violateurs de la Belgique et les envahisseurs de la France, on assista à ce spectacle déconcertant d’une Suisse divisée en deux parties inégales, dont l’une, la plus importante, se découvraitan ardemment germanophile7,ao. Les causes de ce phénomène et 30de cette dissolution de l’esprit national, je les ai suffisammentap exposées dans mon livre La Croix rouge et la Croix blanche. Je n’ai pas à y revenir ici. Mais à tous les bons citoyens qui vécurent ces années étranges il put sembler que c’était la fin de la vieille Confédération.
On me dira peut-être : Si, en 1925, en véritable Suisse que vous êtes resté, vous avez exprimé les sentiments qui avaient été ceux d’une partie de vos compatriotes durant la guerre et qui, selon vous, auraient dû être ceux de toute votre nation, – en 1913, avant la guerre, au moment où vous écriviez votre récit de la Restauration genevoise, vous n’étiezaq pas personnellement anti-français. Comment se fait-il que votre roman le soit ou paraisse l’être ?
Àar pareille question je ne crois pas que j’aie à répondre. Je suis romancier. À ce titre, je n’ai d’autre devoir que de me maintenir dans la vérité de mon sujet, qui est ici de l’histoire8. Mes personnages parlent le langage et expriment les sentiments qui étaient ceux de Genève à cette époque. Cela suffit, et je n’ai pas d’autre explication à donner. Mes sentiments à moi, ceux de 1913 et ceux de 1925, ne regardent aucunement le lecteur. Un romancier doit être objectif. Je m’efforce d’être objectif. Si le romancier a le droit d’architecturer à sa manière les faits dont il dispose, il n’en demeure pas moins que les faits sont intangibles et que les faits seuls doivent parler9.
31J’avaisas simplement à expliquer, et c’est ce qui vient d’être fait, comment, au point de vue strictement suisse, se conciliait, à l’égard de la France, une double tendance qui en réalité n’en forme qu’une.
C’est cette objectivité même qu’on m’a pourtant vivement reprochée, en Suisse, à l’occasion de mon roman La Croix rouge et la Croix blanche. On aurait voulu que, négligeant le souci de laat véracité, faisant fi des injonctions de l’histoire et me pliant aux considérations politiques du jour, j’eusse fait comme tout le monde en Suisse et que, m’inspirant d’une faculté d’oubli aussi générale qu’opportune, j’eusse atténué, masqué ou falsifié la réalitéau historique, pour jeter un voile patriotiquement pudique sur les années troubles et frémissantes de la guerre10. C’eût été trahir la conscience de l’écrivain et déconsidérer l’art du romancier. J’ai préféré rester sincèreav, objectif, vrai, au risque de provoquer la campagne de diffamation, d’incompréhension et de fureur qui s’est, effectivement, déchaînée contre moi d’un bout à l’autre de mon pays.
Cette campagne me rappelle celle, non moins virulente, qui a été menée, en France, paraw la presse d’extrême gauche contre mes précédents volumes, jugés coupables de trop de sévéritéax envers l’Allemagne et d’une insuffisante indulgence à l’égard des fauteurs d’un pacifisme suspect qui ne pouvait que servir l’impérialisme germanique11. En Suisse, 32– du moins en Suisse romande, car je crois bien qu’en Suisse allemande j’ai réuni l’unanimité contre moi, – c’est le contraire qui s’est produit. Je me suis vu attaqué par la presse bourgeoise, tant conservatrice que radicale, et défendu par les socialistes12. Telle est l’ironie des jugements qui n’ont pour fondement que la mobilité etay le relativisme des passions publiques : réacteur en deçà du Jura, subversif au-delà ; militariste sur la rive gauche du lac Léman, défaitisteaz sur la rive droite ; patriote à Paris, sans-patrie à Lausanne et à Genève. Ainsi va le monde et se forme l’opinion.ba
Févrierbb 1932.
1 Pour rappel, Un estomac d’Autriche est publié dans le septième fascicule de Nos Centenaires, recueil de textes historiques publié en marge des manifestations commémoratives de 1914. Genève fête cette année-là les cent ans de la Restauration de la République et de son intégration dans la Confédération suisse. Pour plus de détails, voir l’introduction de cette édition, p. 7-22.
2 Le 16 octobre 1813 commence la « bataille des Nations », près de Leipzig (ou Leipsick). Elle oppose Napoléon à la Sixième Coalition, composée de l’Empire russe, de l’Empire d’Autriche, du Royaume de Prusse, du Royaume de Suède et du Royaume de Saxe. La bataille dure trois jours et s’achève sur la défaite de la Grande Armée et son repli au-delà du Rhin. Amorçant la chute finale de Napoléon, chassé d’Allemagne, la bataille de Leipzig marque également l’avènement des nationalités : les guerres dynastiques de l’Ancien Régime laissent désormais place aux conflits entre les peuples. (Voir Bruno Colson, Leipzig : la bataille des nations : 16-19 octobre 1813, Paris, Perrin, 2013 et Stéphane Calvet, Leipzig, 1813 : la guerre des peuples, Paris, Vendémiaire, 2013.) Les Alliés poursuivent ensuite leur avancée et traversent le Rhin le 21 décembre 1813. Après Bâle, Berne et Lausanne, les armées du feld-maréchal comte Ferdinand Bubna von Littitz entrent dans Genève le 30 décembre 1813 (voir à ce sujet Paul Kasser, « Le passage des Alliés en Suisse pendant l’hiver 1813/1814 », dans Histoire militaire de la Suisse, Berne : Commissariat central des guerres, 1921, 9e cahier, p. 5-54). D’anciens magistrats genevois, formés en Gouvernement provisoire, proclament alors la Restauration de la République de Genève le 1er janvier 1814 (voir à ce sujet François Ruchon, Histoire politique de la République de Genève. De la Restauration à la suppression du budget des cultes (31 décembre 1813-30 juin 1907), Genève, Alexandre Jullien, 1953, I, p. 15-41).
3 « Alors que les puissances alliées étaient favorables à l’entrée de Genève dans la Confédération suisse », plusieurs cantons helvétiques restaient méfiants vis-à-vis de cette République jusqu’ici indépendante et réputée indomptable. Suite à des négociations entre le Gouvernement provisoire et la Diète fédérale, les aristocrates genevois « obtiennent de la Confédération l’envoi d’un contingent de soldats suisses pour renforcer la garnison genevoise. » Le 1er juin 1814 deux compagnies fribourgeoises et une compagnie soleuroise arrivent à Genève. « Ne pouvant passer par voie de terre, Versoix étant encore territoire français, les troupes arrivent à Genève par le lac, sur l’actuelle commune de Cologny, où une foule en liesse les attend. Bien qu’il n’ait été qu’un acte symbolique, cet événement, que l’on appellera plus tard “l’arrivée des Suisses au Port-Noir”, est resté dans le cœur de bon nombre de Genevois comme la véritable date de l’entrée de Genève dans la Confédération. » (cité dans les Archives de la République et du canton de Genève, « Arrivée des Suisses au Port-Noir le 1er juin 1814 », [en ligne]). Voir pour plus de précisions Olivier Perroux, Histoire de Genève, tome 3 : De la création du canton en 1814 à nos jours, Neuchâtel, Alphil, 2014, et Irène Herrmann, Genève, entre République et canton : les vicissitudes d’une intégration nationale, Presses de l’Université Laval, Passé Présent, 2003.
4 Paru en juillet 1925, La Croix rouge et la Croix blanche, ou la guerre chez les neutres constitue le quatrième volume de la tétralogie dumurienne consacrée à la Grande Guerre.
5 Dumur minore ainsi le traumatisme que représente pour lui, en 1914, le surgissement de la guerre. Odile Roynette n’en parle pas moins d’un « bouleverse[ment] » et cite à cet égard la lettre que l’écrivain fait parvenir à Alfred Vallette le 2 décembre 1919 et qu’il publie même dans les appendices à la réédition de Nach Paris !, en 1920 (cf. Odile Roynette, « Des romans ignobles ? Violences de guerre et fiction chez Louis Dumur », CLD 7, 2020, p. 15-16).
6 Voir à ce sujet Gruner Erich, « La Suisse et le tournant historique de 1870-1871 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 19, no 2, avril-juin 1972, p. 235-245 et Maurizio Binaghi, Roberto Sala, La tentation du sabre. La Suisse, l’Italie et le canton du Tessin de l’âge des Empires à la Grande Guerre (1870-1918), traduit de l’italien par Atala-Gex-Langendorf, Genève, Slatkine (Études historiques, 4), 2018.
7 La majorité des historiens helvétiques confirment l’existence d’un fossé des affinités internationales entre Romands et Alémaniques pendant la Grande Guerre, fossé notamment entretenu par la presse. Cette dynamique est principalement illustrée par le traitement de la violation de la neutralité belge par l’armée allemande : tandis que la presse romande dénonce cette occupation, « les journaux alémaniques, à l’exception des socialistes, rest[ent] silencieux ou cherch[ent] à justifier l’intervention allemande. » (Mauro Cerutti, « Première Guerre mondiale : Politique intérieure », DHS). La tension entre les « deux Suisses » est par la suite exacerbée par les nombreuses affaires qui émaillent la politique intérieure du pays, notamment l’affaire des colonels en janvier 1916 – traitée dans La Croix rouge et la Croix blanche –, qui met au jour la germanophilie appuyée de l’état-major helvétique. Voir Roman Rossfeld, Thomas Buomberger et Patrick Kury (dir.), 14/18.La Suisse et la Grande Guerre, Baden, hier+jetzt, 2014. (2e éd., Neuchâtel, Alphil, 2019.), et Christophe Vuilleumier (dir.), La Suisse et la Guerre de 1914-1918 : actes du colloque tenu du 10 au 12 septembre 2014 au Château de Penthes, Genève, Slatkine, 2015.
8 Cette confusion de la vérité et de l’histoire, d’ailleurs évoquée quelques lignes plus loin est au centre des préoccupations de Dumur. Il accompagne en effet son écriture de nombreuses lectures, qu’elles soient sources primaires comme l’ouvrage de Jean Janot En 1814 : journal d’un citoyen genevois, ou littérature secondaire, comme les écrits de l’historien genevois Édouard Chapuisat. Voir Isaac Genoud, « Les couleurs de la guerre. L’uniforme militaire dans Un estomac d’Autriche », CLD 6, p. 53-64 et les fiches préparatoires du roman et autres notes des ouvrages consultés par Dumur (ACV 538/193/5).
9 Le terme « architecturer » rappelle de manière presque ostensible l’avis développé par Remy de Gourmont dans son Livre des masques. Les romans de Dumur sont en effet des « constructions solides dont l’architecture pondérée plaît par la savante symétrie des courbes, toutes dirigées vers un dôme central où l’œil est sévèrement ramené. » (Remy de Gourmont, Le Livre des Masques, Paris, Mercure de France, 1896, p. 116).
10 S’il se défend d’une quelconque subjectivité dans son traitement des faits historiques au sein de La Croix rouge et la Croix blanche, Dumur est cependant loin d’un travail scientifique et rigoureux sur la question. Comme le souligne Jean-François Pitteloud, « Dumur a donné les apparences d’une vérité historique – qu’il revendique – à un texte dont la partialité et l’engagement ne font aucun doute. Cet engagement, dans le sillage d’un Barrès, d’un Maurras et de l’Action française était évident pour les contemporains de Dumur. » Les reproches adressés au roman semblent cependant avoir reçu un écho limité dans la presse suisse romande et dans la presse française, comme le relève également Jean-François Pitteloud : « l’accueil du livre a été sobre et discret, sans être tout à fait silencieux. » En évoquant les attaques dirigées contre lui, Dumur s’attarde sur l’une des critiques négatives les plus significatives faites à son roman, celle d’Edmond Jaloux, parue dans Les Nouvelles littéraires du 24 octobre 1925 : « M. Dumur a voulu faire œuvre historique, et nous ne trouvons à sa place qu’un pamphlet […], une préfiguration d’un Jugement dernier politique […] Je ne doute d’ailleurs pas que beaucoup des choses qu’il reproche à une certaine Suisse ne soient justes ». Voir pour plus de détails l’article de Jean-François Pitteloud « La Croix rouge et la Croix blanche, ou la guerre chez les neutres : une guerre d’après-guerre », CLD 7, 2020, p. 41-60, dont sont extraites nos citations.
11 Ces critiques de l’extrême gauche française interviennent dès 1923 avec la parution des Défaitistes (1923) et de La Croix rouge et la Croix blanche (1925). Comme le souligne Odile Roynette, « l’écrivain semble alors pris en tenaille entre une extrême droite nationaliste qui brandit ses romans comme des références incontournables et les courants de gauche […] qui l’accusent d’entretenir la germanophobie et de flatter les passions nationalistes. » Dumur défendra sa position dans les colonnes du quotidien L’Éclair au printemps 1923 : « Je revendique le droit de parler de tout ce qui me plaît, d’exprimer une opinion sur tous les sujets ; il me convient de porter mon jugement d’homme et d’écrivain sur toutes les nations » (cité dans Odile Roynette, « Des “romans ignobles” ? : violences de guerre et fiction chez Louis Dumur », CLD 7, 2020, p. 8-16).
12 L’article très critique envers La Croix rouge et la Croix blanche d’Edmond Jaloux, paru en octobre 1925, est en effet repris dès le début du mois de novembre par des quotidiens libéraux helvétiques, comme La Suisse libérale et la Gazette de Lausanne. En Suisse allemande, la Neue Zürcher Zeitung, suivie d’autres quotidiens alémaniques, fustige ce Suisse qui attaque son pays depuis l’étranger. Quelques semaines plus tôt, Georges Rigassi, dans un article paru le 8 septembre dans la Gazette de Lausanne, décrivait le roman comme « un mauvais livre que personne […] ne doit regretter de ne pas avoir lu. » (cité par François Jacob dans La conspiration du silence, Genève, éditions Metispresses, 2020, p. 141). Concernant l’accueil favorable faite par la presse de gauche helvétique, Dumur l’évoque dans une lettre datée du 15 novembre 1925 : « Ce qu’on n’ose pas dire, et que le très rouge Travail (en Suisse, chose bizarre, les socialistes me défendent) en publia trois sous la rubrique : La presse romande boycotte ! » (cité dans François Jacob, La conspiration du silence, op. cit., p. 148).
- CLIL theme: 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
- ISBN: 978-2-406-12336-1
- EAN: 9782406123361
- ISSN: 2258-8833
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-12336-1.p.0027
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 10-20-2021
- Language: French