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Autour de Barthélemy Buyer Les traductions dans les premières années de l’imprimerie à Lyon
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Traductions imprimées, traductions pour l’imprimé (1470-1550)
- Auteur : Krumenacker (Jean-Benoît)
- Pages : 197 à 212
- Collection : Rencontres, n° 618
- Série : Civilisation médiévale, n° 58
Autour de BarthÉlemy Buyer
Les traductions dans les premières années
de l’imprimerie à Lyon
Une quinzaine d’années après l’invention de l’imprimerie à Mayence, la nouvelle technique arrive en France, à Paris tout d’abord en 1470 puis à Lyon au début des années 14701. Les deux villes deviennent rapidement les deux principaux pôles de la production française, mais également des places centrales de l’imprimerie en Europe. Mais, alors que l’atelier de la Sorbonne, premier atelier parisien, lance une politique éditoriale savante et humaniste en latin, les premiers ateliers lyonnais se tournent plutôt vers une production en français pour un large public bourgeois. Pendant une décennie, les presses lyonnaises produisent ainsi plus de 50 % de leurs éditions en français2. Même si le vernaculaire baisse rapidement jusqu’à ne plus représenter que 20 % de la production lyonnaise en 1500, ce moment a marqué l’historiographie des débuts de l’imprimerie qui a fait de Lyon la capitale du livre en français3. Le premier livre imprimé en français est d’ailleurs lyonnais – il s’agirait d’une Bible moralisée4 –, de même que la première édition en français portant une date qui n’est autre que la Légende dorée, imprimée par Guillaume Le Roy pour Barthélemy Buyer le 18 avril 1476. Buyer, riche marchand lyonnais élu au consulat à la fin de sa vie, est un acteur clef 198des débuts de l’imprimerie à Lyon5 et rassemble autour des imprimeurs qu’il emploie un cercle d’intellectuels qu’il met au travail pour éditer les textes, français comme latins, qu’il fait paraître. Nous présenterons au cours de cette étude le contexte mis en place par Barthélemy Buyer au cours de la première décennie de l’imprimerie à Lyon jusqu’à sa mort en 1483 avant de présenter les traducteurs, leur travail et leurs sources.
Barthélemy Buyer et les débuts
de l’imprimerie à Lyon
L’imprimerie arrive à Lyon avec l’installation d’un typographe liégeois, Guillaume Le Roy. Le récit traditionnel depuis plus d’un siècle, malheureusement guère soutenu par des éléments concrets, le fait quitter Liège lors de sa destruction par Charles Le Téméraire en 1468 puis s’installer à Cologne, Bâle et enfin Beromünster où il aurait appris la typographie6. Vers 1472, Barthélemy Buyer accueille chez lui Guillaume Le Roy et lui fournit un atelier dans sa demeure. Est-ce Buyer qui a fait venir Le Roy de Suisse pour lancer cette activité ou bien Le Roy est-il parti sur les routes comme bien d’autres imprimeurs itinérants et Buyer n’a fait que saisir l’occasion de voir arriver un homme maîtrisant la nouvelle technique ? Il est impossible de trancher mais on voit rapidement chez Barthélemy Buyer un intérêt important pour la production de livres, bien plus probablement pour le côté financier que pour un quelconque attrait pour la littérature, même s’il passe parfois pour un mécène et un protecteur des Lettres7. On ne lui connaît en effet aucune bibliothèque, aucun écrit, pas même une préface dans les éditions qu’il finance, et les intellectuels lyonnais de son temps ne l’ont jamais considéré comme un des leurs ou comme un bienfaiteur. Buyer est pourtant un lettré, il est même gradué de l’université de Paris où il a pu voir les premiers 199imprimés allemands se répandre. Ce bagage universitaire a pu l’aider dans ses choix éditoriaux mais son activité n’est pas intellectuelle. Les choix que fait Buyer dans les premières années de l’imprimerie à Lyon, dont le recours à des traducteurs, paraît donc être avant tout le résultat de décisions économiques pour trouver un public et vendre ses livres. Le développement de son activité éditoriale jusqu’à sa mort et sa grande richesse au moment de celle-ci sont des signes d’une certaine réussite dans ce domaine.
Buyer ne fait pas qu’entretenir l’atelier qu’il a créé chez lui avec Le Roy. Grâce aux colophons, on le voit en effet financer des éditions d’autres ateliers lyonnais. C’est le cas du second atelier, celui de Nicolas Philippi et Marc Reinhart, qui s’installe à Lyon vers 1477, mais également du troisième, celui de Martin Huss en 14788. En l’absence de colophon, on ne peut que suspecter la présence de Buyer derrière l’atelier anonyme dit « du Lanfrancus ». Avec le dernier des principaux ateliers présents à Lyon à la mort de Buyer en 1483, celui de Jean Siber qui produit surtout du droit en latin, il semble y avoir également des affaires9.
Sur la petite production lyonnaise naissante – une grosse vingtaine d’éditions par an en 1483 –, Barthélemy Buyer a donc une influence extrêmement importante, d’autant plus qu’il semble être alors le seul à commanditer des éditions à Lyon. La politique éditoriale des ateliers lyonnais est donc certainement fortement influencée par les choix de Buyer qui semble se concentrer sur un large public essentiellement bourgeois avec des éditions en français et des classiques latins10. Parmi les éditions en français, environ un tiers sont en fait des traductions de textes latins. Les éditions et rééditions de ces traductions représentent environ 10 % de la production lyonnaise du xve siècle11. Plusieurs de ces textes traduits constituent les grands succès de la fin du Moyen Âge 200avec de nombreuses rééditions. Citons en particulier la Légende dorée qui connaît 11 éditions lyonnaises incunables, les Fables d’Ésope (9 éditions) ou le Miroir de la rédemption humaine (8 éditions), un ouvrage de spiritualité pour les laïcs. Ces trois titres doivent d’ailleurs leur édition princeps en français au financement de Barthélemy Buyer et ont tous été traduits ou revus par des clercs lyonnais, comme bien d’autres textes proposés par Buyer.
Les translateurs de Buyer
La Légende dorée, achevée en avril 1476 par Guillaume Le Roy pour Barthélemy Buyer, est la première édition en français portant une date de l’histoire de l’imprimerie. L’édition reprend la traduction en français de Jean de Vignay du début du xive siècle12. Il ne s’agit pas de la seule traduction en français connue de l’œuvre de Voragine mais elle est de loin la plus diffusée dans les manuscrits et est la seule à avoir été imprimée ensuite13. Le nom du traducteur est bien visible au prologue de l’œuvre mais le colophon ajoute que l’œuvre a été « veue et diligemment corrigee auprés du latin et segond le vray sens de la lectre, comme il pourra appareistre par ceux qui diligemment mectront la peine à la lire et bien entendre, par notable et reverend docteur maistre Jehan Batallier, docteur en la saincte theologie à Paris, religieulx de l’ordre des prescheurs de la dicte ville de Lyon sur le Rosne14 ».
201L’année suivante, en 1477, Le Roy imprime pour Barthélemy Buyer La légende des saints nouveaux, un supplément à la Légende dorée, dont la correction est assurée par le même Jean Batallier, associé cette fois-ci avec Julien Macho15, prieur des Augustins de Lyon. Julien Macho traduit également une Exposition de la Bible de Nicolas de Lyre imprimée vers 1477 par Philippi et Reinhart, le Miroir de la vie humaine de Rodrigue de Zamora imprimé par Guillaume Le Roy en 1477, puis le Miroir de la rédemption humaine imprimé par Martin Huss en 1478. Enfin, dans le domaine de la littérature profane, Julien Macho est également le traducteur des Fables d’Ésope parues en 1480 chez Philippi et Reinhart. On attribue parfois à Macho la traduction des Distiques de Caton, imprimés par Martin Huss en 1477. Avec un autre religieux, Pierre Farget, son adjoint dans la direction du couvent des Augustins de Lyon, Julien Macho traduit un Nouveau testament16 pour l’édition de Le Roy vers 1476, peut-être l’Ancien testament abrégé vers 1473 qui est la première édition lyonnaise connue. Cela ferait alors remonter la collaboration entre Buyer et ces religieux aux origines de l’imprimerie lyonnaise. Pierre Farget seul traduit également le Procès de Bélial, un ouvrage de piété paru en 1481 chez Martin Huss, révise la traduction du Propriétaire des Choses, une encyclopédie médiévale publiée en 1482 par Mathias Huss, le successeur de Martin. Comme la Légende dorée, ce texte connaissait déjà une traduction usuelle du xive siècle dans la tradition manuscrite : celle qu’avait faite l’augustin Jean Corbechon17 pour le roi Charles V. Enfin Pierre Farget traduit à nouveau le Miroir de vie humaine la même année pour Philippi et Reinhart puis le Petit fardelet des faits (Fasciculum temporum) de Werner Rolevinck, un traité d’histoire universelle, paru en 1483 chez Mathias Huss.
Les noms de ces religieux apparaissent dans les colophons, au moins de l’édition princeps. Leur appartenance à un ordre religieux ainsi que leur grade universitaire – tous sont docteurs en théologie – est également 202toujours mentionné. Pour les textes proposés, qui sont presque tous religieux, ces éléments apportent probablement au lecteur une garantie de la justesse et de l’orthodoxie du contenu. L’Ancien testament abrégé et les Distiques de Caton n’ayant pas de colophon, le nom du traducteur ou du remanieur ne peut être assurée. Pour Caton, d’importantes similitudes avec d’autres traductions de Macho, en particulier son Ésope, justifient l’attribution18, ainsi que son impression chez un imprimeur qui collabore à ce programme. Pour l’Ancien testament, le texte n’a pas fait l’objet d’étude et on l’attribue à Macho et Farget surtout parce qu’ils sont les collaborateurs du Nouveau testament paru chez le même imprimeur à la même époque19.
Ces trois religieux lyonnais ont donc travaillé sur une bonne dizaine de textes, tous parus, pour l’édition princeps, entre 1473 et 1483, c’est-à-dire pendant la période d’activité de Barthélemy Buyer qui meurt en juillet 1483. Son nom apparaît dans environ la moitié des éditions mais les colophons sont loin d’être systématiques ou exhaustifs à cette époque. Néanmoins, c’est certainement bien Buyer que l’on retrouve derrière cette politique éditoriale cohérente qui permet d’offrir aux lecteurs des textes dans un français accessible. Outre la parfaite coïncidence temporelle et les liens attestés entre Buyer et les trois ateliers qui impriment ces textes, il y a certainement des relations entre notre bourgeois, membre de l’élite consulaire lyonnaise, et les responsables des couvents de mendiants, augustins et dominicains, qui ont une place centrale dans la vie sociale de la cité. Jean Batallier a par ailleurs étudié à Paris en même temps que Buyer. En outre Buyer n’utilise pas ses relations que pour des traductions20. Il fait ainsi appel à d’autres notables de la ville pour éditer l’œuvre juridique de Bartole, parue à ses frais chez Guillaume Le Roy en 1481 et 1482. Dès les toutes premières éditions imprimées à Lyon, Buyer a donc fait appel à des religieux dont il était probablement 203proche pour préparer des textes, éventuellement les traduire dans le but d’offrir au public un produit attractif, à défaut d’être vraiment correct comme nous le verrons plus loin. Guillaume Le Roy puis les autres ateliers qu’il finance se chargent ensuite de produire les ouvrages dont plusieurs sont réédités rapidement.
Si Macho, Farget et Batallier forment un groupe cohérent et productif, n’oublions pas que Buyer fait également appel à d’autres traducteurs pour des textes plus spécialisés. Nicolas Panis, un médecin installé à Lyon dans la seconde moitié du xve siècle, traduit ainsi l’œuvre de Guy de Chauliac21, imprimée en 1478 par Philippi et Reinhart pour Buyer. Vers 1480, l’atelier anonyme dit « du Lanfrancus » fait paraître l’œuvre médicale de Lanfranc de Milan, traduite par Guillaume Yvoire, chirurgien de l’Hôtel-Dieu de Lyon. L’imprimeur ne se nomme pas, pas plus qu’un éventuel éditeur, mais l’ouvrage semble rejoindre le précédent et rentrer dans la politique éditoriale de Buyer. Il ne serait donc pas étonnant de le voir également à l’œuvre derrière cette édition. Pour ces ouvrages spécialisés dans un domaine où les religieux ne sont pas compétents, on fait donc appel à des praticiens pour rendre accessibles ces œuvres latines aux barbiers et chirurgiens qui, contrairement aux médecins, ne font pas d’études universitaires et ne maîtrisent pas forcément le latin.
Les traductions réalisées pour Buyer
Les travaux réalisés par les trois religieux lyonnais sont en fait de plusieurs types. Parfois, il s’agit véritablement d’une traduction complète d’une œuvre latine, parfois, il s’agit uniquement de la révision d’une traduction antérieure comme on l’a vu avec le cas de la Légende dorée ou du Propriétaire des choses où les traductions étaient celles de Jean de Vignay et de Jean Corbechon. Dans ces deux cas, il s’agissait de traductions ayant une longue tradition manuscrite mais qui dataient de 204plus de cent ans au moment de leur édition, ce qui ne les rendait pas forcément très adaptées à un public de la fin du xve siècle.
Les mentions des collaborateurs au colophon ou au prologue des incunables semblent distinguer assez nettement ces deux types de travail sur les textes. Ainsi dans Le miroir de la vie humaine, Le miroir de la rédemption humaine, les Fables d’Ésope, Bélial ou le Fardelet des faits, on retrouve systématiquement le fait que l’ouvrage a été « translaté de latin en francois » par le traducteur. Au contraire, le texte est « veu et corrigé » par le clerc dans l’Exposition de la Bible, la Légende dorée, la Légende des saints nouveaux et le Nouveau testament ou bien « revisité » dans le Propriétaire des choses. Dans ce dernier cas, Farget nomme même juste avant lui le premier traducteur, Jean Corbechon. Le nom de Jean de Vignay apparaît dans le prologue de la Légende dorée. Batallier indique cependant que le texte a été vu et corrigé « auprés du latin et segond le vray sens de la lectre, comme il pourra appareistre par ceux qui diligemment mectront la peine à la lire », ce qui pourrait donner à croire qu’il a vérifié la traduction auprès d’un texte latin et a pu corriger la version française existante. Cette mention « veu et corrigé » pourrait donc attester l’existence ou la diffusion d’une traduction française d’une œuvre latine avant son passage à l’imprimé, même si on n’en connaît pas de témoin. On retrouve pareille mention dans la Chirurgie de Guy de Chauliac où Panis a simplement « veu et corrigé sus le latin ».
Les travaux des religieux lyonnais ont suscité quelques études qui permettent d’en restituer les sources et la valeur. Brenda Dunn-Lardeau s’est ainsi penchée sur la correction faite par Jean Batallier sur la traduction de Jean de Vignay22. Elle permet d’établir que notre dominicain s’est probablement fondé sur au moins deux manuscrits de Jean de Vignay23, mais également sur l’édition parisienne latine de la Legenda aurea imprimée par Ulrich Gering, Martin Crantz et Michael Friburger vers 147424. De cette dernière, l’édition lyonnaise de 1476 tire en particulier la table des exempla et une liste très proche des saints même si 205les motifs hagiographiques varient entre les deux éditions, prouvant que Batallier n’a pas retraduit depuis l’édition parisienne. De fait, notre dominicain reprend de très près la traduction de Jean de Vignay, le suivant dans ses erreurs, ses ajouts et ses tics de langage. Pour Brenda Dunn-Lardeau, Batallier a surtout modernisé le vocabulaire de Vignay pour le rendre plus accessible à un lecteur de la fin du xve siècle. Mais elle tire cette conclusion en comparant le texte de Batallier à celui du manuscrit français 241 de la Bibliothèque nationale de France, un manuscrit de 1348 proche de l’original de Vignay. Or, des manuscrits postérieurs, en particulier ceux considérés comme les plus proches de l’édition lyonnaise25, contiennent déjà en partie des évolutions qu’elle attribue à Batallier. Dans un article récent26, Barbara Ferrari notait cependant que certaines modifications sont propres à l’édition de Le Roy, en particulier le remplacement de mots qui commencent à devenir archaïques dans la seconde moitié du xve siècle, et ne se trouvent dans aucun manuscrit connu. Ce serait donc la marque d’un travail, probablement assez limité néanmoins, de relecture et de correction par notre dominicain lyonnais qui a également lié les modèles manuscrits à la table reprise de l’édition parisienne. Notons évidemment le lien entre les productions imprimées parisienne et lyonnaise et la rapidité avec laquelle l’édition de Gering, Crantz et Friburger s’est répandue et a été réutilisée à Lyon. À nouveau, on ne peut que suspecter derrière ce transfert la main de Barthélemy Buyer dont l’activité de librairie ne se limite pas aux productions lyonnaises27 et qui possède un facteur à Paris28. C’est certainement lui qui fournit à nos religieux les manuscrits et imprimés nécessaires aux tâches qu’il leur demande.
Les travaux de Julien Macho ont également suscité plusieurs études29, en particulier sur les textes les plus connus comme les Fables d’Ésope. Les jugements actuels sur les qualités de traducteur et d’auteur de 206l’augustin sont particulièrement sévères. Parlant de sa traduction d’Ésope, Jeanne-Marie Boivin écrit ainsi que « Julien Macho était un latiniste médiocre et un mauvais traducteur. Sa version de la célèbre dédicace de Romulus à Tiberinus est de loin la plus confuse que l’on possède de ce texte déjà confus en latin30 » et Pierre Ruelle que « [si Macho] n’a pas dû consacrer beaucoup de temps à ce qui n’était sans doute pour lui qu’un délassement, on n’en est pas moins forcé de constater qu’il sait mal le latin31 ». Si sa traduction du latin, souvent truffée d’incohérences et de contresens, est mauvaise, son style français est également lourd et difficile. Suivant le latin, ses phrases sont très longues et reliées invariablement par la conjonction « et ». Du fait de l’importance d’Ésope dans la culture européenne et de la copie souvent servile des imprimés les uns sur les autres, le travail de Macho et ses erreurs ont eu une très grande diffusion dans l’espace francophone et une postérité considérable. On les retrouve ainsi dans un autre monument de la littérature française, les Fables de La Fontaine qui reprennent Ésope passé par le filtre de Macho32.
Pour traduire Ésope, Macho s’appuie sur le corpus ésopique constitué par l’allemand Heinrich Steinhöwel, d’après les travaux de l’humaniste italien Rinuccio d’Arezzo du milieu du xve siècle33. Le texte de Steinhöwel est imprimé dans une version bilingue allemand-latin à Ulm vers 1476-1477 chez Johann Zainer. L’édition lyonnaise princeps copie d’ailleurs, souvent à l’envers, les gravures de l’édition d’Ulm. Macho semble se servir du texte allemand quand la version latine lui pose des problèmes mais il n’est apparemment pas meilleur germaniste que latiniste34. L’utilisation de ce nouveau corpus humaniste qui revient aux sources antiques est une rupture dans la tradition d’Ésope en France, tranchant avec les traditionnels Isopets qui circulaient au cours du Moyen Âge et jouaient surtout un rôle dans l’enseignement. Macho ne fait cependant pas une traduction littérale de l’œuvre mais ajoute de nombreuses références 207bibliques et des proverbes. Il produit ainsi une version moralisée des fables auxquelles il donne un sens chrétien35.
Pour le Miroir de la rédemption humaine, Macho ne reprend pas la traduction de Jean Miélot, réalisé en 1448 pour Philippe le Bon. Il effectue sa traduction à nouveau à partir d’une source allemande, le Spiegel menschlicher Behältnisse qui constitue une compilation amplifiée du Speculum humanae salvationis latin36. Cette compilation avait été imprimée dans une version bilingue latin-allemand en 1472-1473 dans l’atelier de Gunther Zainer à Augsbourg puis en allemand chez Bernard Richer à Bâle en 1476. La traduction de Macho, imprimée par Martin Huss, possède les mêmes gravures que celle de Richer, ce qui atteste un lien entre ces deux éditions. Les Lyonnais connaissaient donc l’incunable bâlois et ont fait venir les bois jusqu’à Lyon pour faire paraître le texte en français. Mais le colophon de Huss indique bien que la traduction a été faite depuis le latin, ce qui renvoie certainement à l’édition de Zainer. Julien Macho a probablement travaillé avec ces deux éditions et on peut supposer que, comme pour l’Ésope, le texte allemand a pu l’aider.
Comme pour la Légende dorée de Batallier, ces deux exemples montrent bien le recours à des éditions récentes pour les entreprises de traductions lyonnaises et illustrent la diffusion des éditions du sud de l’Allemagne vers Lyon mais également le transfert de matériel, les bois d’illustration du Miroir de la rédemption humaine, entre ces deux régions. L’activité de Buyer comme libraire à l’échelle européenne met évidemment à sa disposition ces ressources et on peut supposer que c’est bien lui qui fait le choix des textes et des sources et que les religieux lyonnais ne font qu’exécuter le travail à partir des textes fournis. À part pour la Légende dorée, on peut noter l’absence des manuscrits comme ressources pour les traducteurs. Cela pose la question de la disponibilité des textes : si Macho traduit le Miroir depuis un incunable allemand plutôt que de reprendre la traduction de Miélot37, n’est-ce pas surtout parce que Buyer possède l’incunable (peut-être en a-t-il plusieurs en stock pour la vente) 208et qu’il n’a pas le manuscrit de Miélot dans son entourage proche ? Cela illustrerait le phénomène de diffusion massive des incunables par rapport aux manuscrits dès les années 1470 bien que, dans ce cas, le fait que Buyer fasse des affaires dans la librairie fausse un peu la perception. Cela pose également la question de la politique éditoriale : le choix de prendre un corpus humaniste d’Ésope plutôt que le corpus médiéval est-il volontaire ou bien découle-t-il avant tout de la possession de la source ? Et cela avait-il un effet sur le public visé ? Au vu des nombreuses rééditions de ces Fables d’Ésope, le public ne semble pas avoir été décontenancé par cette rupture avec l’Ésope médiéval. Mais les transformations de Macho et, en particulier, la moralisation des Fables et l’ajout de proverbes a pu jouer pour adoucir ce passage. Faute d’études sur les autres textes produits par les religieux lyonnais et leurs sources, nous ne pouvons malheureusement pas élargir ce questionnement.
Si Macho passe aujourd’hui pour un très mauvais traducteur, ses contemporains en avaient-ils conscience ? La question se pose quand on voit que, dès 1482, Pierre Farget traduit à nouveau le Miroir de la vie humaine de Rodrigue de Zamora que Macho avait déjà traduit en 1477. Nous avons consulté les deux traductions dont les différences sont bien réelles et non pas simplement cosmétiques. Nous donnons ici le début de chacune de ces traductions du Miroir de la vie humaine ainsi que la version latine de l’édition romaine de Konrad Sweynheym et Arnold Pannartz en 1468 (la mise en italique/romaine de la transcription du grec est de notre fait).
L’etat des empereurs et roys a dignité, eminence et sublimité sur toutes les choses humaines et temporelles. Pour ce est la lumiere et louange de cest estat si grande que assés on ne la peut exprimer. Et ainsi comme sont leurs noms, ainsi est leur loenge, car autant veult dire empereur comme celluy qui a nom de commander, et le roy gouverner ou en grec roy est dit basis qui vault dire fondement à soubstenir. (Julien Macho, 1477, f. signé b1r-v)
Dessus toutes dignités humaines et temporelles, l’estat imperial et royal tient la souveraineté et excellence. La haultesse clarté et louange est tant grande que à payne se peut exprimer mays pour briefvement et sans grandes paroles tractier la matiere subjecte, disons que aussi comme est son nom que aussi est la louange. De la premiere dignité, le nom est empereur et vault autant à dire comme imperer et commander. Et aussy roy de regir ou, selon la langue grecque vault autant roy comme fondement et substentation. (Pierre Farget, 1482, f. signé [a8]r)
209Super cunctas humanas temporalesque dignitates et sublimitatis eminentias imperialis et regalis status culmen et excellentiam obtinent. Huius itaque fastigu splendor, eius laus tanta est, ut satus exprimi non possit. Sed ut paucis agamus : sicut nomen eius ita et laus eius. Imperatoris quidem nomen ab imperando dictum est. Regis denique a regendo, aut grece basis a sustinendo. (1468, ni folioté, ni signé)
On le voit assez nettement, la version de Pierre Farget est à la fois plus claire dans son français mais aussi plus proche du latin même s’il se permet quelques simplifications comme la suppression du terme grec. Dans l’édition, Farget fait également le choix de supprimer le prologue et la longue préface de l’auteur adressée au pape Paul II pour les remplacer par une courte introduction, probablement de sa main. Si Barthélemy Buyer a décidé de payer à nouveau un traducteur alors que le texte était déjà disponible et qu’il l’avait fait faire à ses frais cinq ans auparavant, c’est probablement que la version de Macho n’était guère satisfaisante et qu’il était rentable de refaire son travail pour mieux vendre. Ce ne sont certainement pas ses piètres compétences en latin qui posaient un problème ici ; le large public laïc visé n’avait certainement pas les capacités de vérifier la traduction de Macho ni d’ailleurs d’intérêt particulier à avoir un texte bien traduit. En revanche, il lui fallait un texte dans un français facilement accessible. Il est difficile d’expliquer pourquoi ce Miroir de la vie humaine est le seul titre que retraduit Farget. La traduction de Macho était-elle vraiment beaucoup plus défectueuse que pour d’autres titres ? Ou Buyer avait-il d’autres révisions en vue que sa mort n’a pas permis d’effectuer ? En 1488, Jacques Buyer, le frère de Barthélemy propose une nouvelle édition du Miroir de la rédemption humaine avec une correction du franciscain lyonnais Guillaume Lemenand sur la traduction de Macho. Mais la comparaison des textes de Lemenand et de Macho ne montre à première vue pas de réelles différences. Les autres traductions de Pierre Farget n’ont malheureusement suscité aucune étude.
Le traducteur et ses lecteurs
Nous avons déjà évoqué le public cible des éditions de Barthélemy Buyer : un large public bourgeois et laïc intéressé par les classiques, les livres de dévotion personnelle et les romans de chevalerie qu’il propose. 210Dans le cas de nos traductions, le public transparaît peu dans les paratextes des éditions. Celles-ci ne se distinguent d’ailleurs pas des autres éditions lyonnaises de la même époque. Plusieurs colophons mentionnent les lecteurs qui liront ou entendront l’ouvrage38. Dans le Miroir de la vie humaine, Farget mentionne plus explicitement une traduction faite « à l’utilité du peuple, et mesmement de ceulx qui n’ont pas estudié grandes sciences ». Dans un souci didactique, Pierre Farget ajoute un prologue au Fardelet des faits pour expliquer à son lecteur comment utiliser l’ouvrage. En particulier, comme il s’agit d’un livre d’histoire avec de nombreuses dates, il indique que celles-ci sont notées par des lettres et entreprend une explication de la notation en chiffres romains. On voit bien ici une attention particulière du traducteur pour un public dont il sait qu’il n’a pas toutes les clefs pour bien comprendre l’ouvrage.
Dans un prologue au Miroir de la rédemption humaine, Julien Macho entreprend aussi d’expliquer brièvement les objectifs de sa traduction :
Le docteur ne doit prendre sinon ce qui est necessaire à la doctrine laquelle il veult enseigner, et ainsi veu ge faire en cestuy livre car je ne veulx pas expliquer les histoires et figures sinon qui sera convenant à ma matiere pour non desplaire aux lisans et oyans, car au jour d’uy on se delecte en peu de paroles. Et pour ce pour les lais et simples gens je mecteray histoires et figures affin que par ycelles puissent cognoistre la doctrine de cestuy livre. Et en aprés transfereray de latin en françois selon la lectre affin que les aultres puissent cognoistre par le sens [le contenu du livre] (Martin Huss, 1478, f. signé []1r).
Macho assume ainsi faire des choix dans le texte pour prendre ce qui est nécessaire à l’enseignement voulu et convenable à son public puis de le rendre plus accessible par des explications et des « histoires et figures ». La moralisation qu’il fait d’Ésope rentre probablement dans un même projet de rendre plus explicite la valeur chrétienne des Fables pour un public qui n’en maîtrise pas la symbolique. Il a donc une idée du public de « simples gens » auquel il s’adresse et des moyens adaptés pour faire passer la doctrine chrétienne par ces œuvres.
211Conclusion
L’entreprise lancée par Barthélemy Buyer de réviser les textes qu’il fait imprimer par les différents ateliers avec lesquels il collabore n’a pas d’équivalent dans les premières décennies de l’imprimerie lyonnaise et cesse brusquement à sa mort. Après lui les traductions effectuées à Lyon sont extrêmement rares et dispersées. Si l’Ancien testament qui pourrait être le premier ouvrage imprimé à Lyon a bien été traduit par Farget et Macho, c’est un programme qui naît avec l’imprimerie lyonnaise et qui est réalisé grâce à ce groupe de trois religieux, le dominicain Jean Batallier et les augustins Julien Macho et Pierre Farget. Le choix de ces traducteurs s’est probablement fait grâce aux relations sociales de Buyer, riche marchand, consul et fils de consul lyonnais alors que le choix des textes peut être une combinaison des volontés éditoriales de Buyer et de la disponibilité des sources à Lyon. On distingue assez nettement l’activité de librairie à dimension européenne de Buyer derrière les nombreux incunables qui ont servi de supports aux traductions. La compétence en matière de traduction de ces trois clercs ne semble en revanche pas avoir vraiment compté. Ces travaux n’ont probablement pas été non plus pour eux une priorité, surtout pour Macho qui est alors le prieur de son couvent. De fait le résultat semble avoir été médiocre, à nouveau en particulier pour Macho. Mais cela n’importait probablement guère à un lectorat qui ne pouvait évaluer le travail et attendait surtout un texte compréhensible en français. Le travail sur des traductions antérieures semble également avoir été limité à quelques modernisations dans le vocabulaire, ce qui relativise la tâche réalisée par nos religieux pour environ la moitié des textes concernés. En bon commerçant, Buyer a certainement voulu proposer un texte attractif tout en limitant les frais et, sur ce plan, l’entreprise paraît avoir été une réussite. Buyer meurt fort riche en 1483 et les rééditions à Lyon puis à Paris de ces traductions sont très nombreuses et se diffusent massivement. Les traducteurs proposent des textes dans un français accessible à un large public laïc, évoqué à demi-mots dans quelques colophons, et aménagent textes et paratextes pour simplifier la lecture. La seule fausse note à ce tableau semble être la nouvelle traduction du Miroir de vie humaine par Farget, à peine cinq 212ans après celle de Macho. Peut-on y voir le signe d’une des premières remontées de l’avis du consommateur sur ce nouveau produit qu’est le livre imprimé et qui conduit le producteur à une modification de sa production ? À part l’impossibilité en 1482 d’avoir le texte imprimé en 1477, ce qui semble assez peu probable39, il est difficile de comprendre autrement cette décision de retraduire le texte.
Jean-Benoît Krumenacker
Université Grenoble-Alpes
1 Sur l’imprimerie lyonnaise naissante, voir : Anatole Claudin, Histoire de l’imprimerie en France au xve et au xvie siècle, Paris, Imprimerie nationale, 1900-1914 ; Natalie Zemon Davis, « Le monde de l’imprimerie humaniste : Lyon », Histoire de l’édition française, éd. H.-J. Martin, R. Chartier, Paris, Promodis, 1983, vol. 1, p. 255-277 ; Jean-Benoît Krumenacker, Du manuscrit à l’imprimé, la révolution du livre à Lyon (1470-1520), Thèse de doctorat sous la direction de J.-L. Gaulin et D. Varry, Université de Lyon, 2019.
2 Jean-Benoît Krumenacker, Du manuscrit à l’imprimé, op. cit.,p. 638-640.
3 Dominique Coq, « Les incunables : textes anciens, textes nouveaux », Histoire de l’édition française, op. cit., p. 178-179.
4 Jean-Benoît Krumenacker, « Avant le Compendium breve : les premières éditions lyonnaises », Gutenberg Jahrbuch, no 96, 2021, p. 80-97.
5 Sur Barthélemy Buyer, voir : Charles Perrat, « Barthélemy Buyer et les débuts de l’imprimerie à Lyon », Humanisme et Renaissance, no 2/2, 1935, p. 102-121 et 349-871.
6 Anatole Claudin, Histoire de l’imprimerie en France, op. cit., vol. 3,p. 29.
7 Lucien Febvre et Henri-Jean Martin expliquent ainsi l’engagement de Barthélemy Buyer dans l’édition par « l’amour des lettres » (Lucien Febvre, Henri-Jean Martin, L’apparition du livre, Paris, Albin Michel, 1958, p. 208).
8 Sur l’importance de Buyer dans les premières années de l’imprimerie à Lyon : Jean-Benoît Krumenacker, « De Barthélemy Buyer à la fin du xve siècle : une évolution éditoriale », Revue française d’histoire du livre, no 144, 2023, p. 19-22.
9 Charles Perrat, « Barthélemy Buyer et les débuts de l’imprimerie à Lyon », op. cit., p. 355.
10 Sur la politique éditoriale de Buyer et son public cible, voir : Dominique Coq, « Les “politiques éditoriales” des premiers imprimeurs parisiens et lyonnais (1470-1485) », Legenda aurea : sept siècles de diffusion, éd. B. Dunn-Lardeau, Paris, Vrin, 1986, p. 177-178. Ni Jean Ursin, ni Guillaume Lemenand n’ont cependant travaillé pour Barthélemy Buyer.
11 Jean-Benoît Krumenacker, « Imprimer et traduire : Lyon au xve siècle », Mémoires du livre, no 9/1, 2017, § 5-6.
12 Sur Jean de Vignay, voir le bilan historiographique de Mattia Cavagna, « Jean de Vignay : actualités et perspectives », CRMH, no 27, 2014, p. 141-149 ; sur la traduction de la Legenda aurea : Brenda Dunn-Lardeau, « La contribution de J. Batallier à la traduction française de Jean de Vignay de la Legenda aurea », Legenda aurea : sept siècles de diffusion, op. cit., p. 184-188.
13 Brenda Dunn-Lardeau, « La contribution de J. Batallier à la traduction française de Jean de Vignay de la Legenda aurea », op. cit., p. 183-184.
14 Pour l’ensemble des transcriptions de cette contribution, nous avons développé les abréviations, ajouté la ponctuation, normalisé l’emploi des majuscules selon l’usage actuel, séparé les articles avec apostrophe, opéré la distinction i/j et u/v et ajouté l’accentuation sur le e tonique final et pour distinguer a/à. Pour le reste, nous avons conservé l’orthographe de la source.
15 Sur ce personnage, voir : Charles Laneville, Julien Macho et sa contribution à la vie culturelle de Lyon, Thèse de doctorat sous la direction d’E. Schulze-Busacker, Université de Montréal, 2011.
16 Il s’agit bien évidemment des textes bibliques moralisés selon la tradition médiévale et non des traductions littérales de la Vulgate.
17 La traduction de Corbechon est en cours d’édition. Le premier volume, consacré au seizième livre du Propriétaire a été publié en 2021 : Jean Corbechon, Le xvie Livre des pierres, des couleurs et des metaulx. Traduction du Livre xvi du De proprietatibus rerum de Bartholomaeus Anglicus, éd. Françoise Féry-Hue, Paris, H. Champion, 2021.
18 Charles Laneville, Julien Macho et sa contribution à la vie culturelle de Lyon, op. cit., p. 62-75 ; Charles Laneville, « Le Cathon en francoys, une attribution possible à Julien Macho », Memini, no 14, 2010, p. 49-60.
19 Gianni Mombello discute de cette attribution mais le seul argument contre, l’existence de ce texte avant l’édition par Le Roy, ne paraît pas être finalement fondé (Gianni Mombello, « Appunti su Julien Macho », Studi Francesi, no 61-62, 1977, p. 157-176, en particulier p. 166).
20 Jean-Benoît Krumenacker, « Traducteurs, commentateurs, adaptateurs… : autour des premiers imprimeurs, de nouveaux artisans du savoir à Lyon », Revue d’histoire moderne et contemporaine[à paraître].
21 Sur la traduction en français de l’œuvre de Guy de Chauliac, voir : Sylvie Bazin-Tacchella, « Les traductions françaises de la Chirurgia Magna de Guy de Chauliac (1363-fin xvie siècle) : caractéristiques et évolution d’une traduction spécialisée », La traduction. Pratiques d’hier et d’aujourd’hui, éd. J. Ducos et J. Gardes Tamine, Paris, H. Champion, p. 91-110.
22 Brenda Dunn-Lardeau, « La contribution de J. Batallier à la traduction française de Jean de Vignay de la Legenda aurea », op. cit., p. 183-196.
23 Ibid., p. 189-191.
24 B. Dunn-Lardeau parle de l’édition de 1475 mais il existe une édition antérieure, vers 1474, du même atelier (ISTC no ij00088300) qui possède également cette table et qui paraît identique.
25 Le manuscrit Bruxelles, KBR, 9282-9285 pourrait être le modèle de Batallier ou un manuscrit très proche du modèle (Barbara Ferrari, « La Légende dorée du manuscrit à l’imprimé. Encore sur la modernisation linguistique de la traduction de Jean de Vignay par Jean Batallier », CRMH, no 44, 2022, p. 79-92, note 26).
26 Barbara Ferrari, « La Légende dorée du manuscrit à l’imprimé », op. cit.
27 Il a de nombreux contacts en Italie mais également en Allemagne (Charles Perrat, « Barthélemy Buyer et les débuts de l’imprimerie à Lyon », op. cit., p. 353).
28 Ibid., p. 362.
29 Pour l’ensemble des textes traduits ou revus par Julien Macho, voir : Gianni Mombello, « Appunti su Julien Macho », op. cit., p. 157-176.
30 Jeanne-Marie Boivin, « La Vie d’Ésope : un prologue original du recueil de fables de Julien Macho », Reinardus, no 14, 2001, p. 69.
31 Julien Macho, Recueil général des Isopets III. L’Ésope de Julien Macho, éd. P. Ruelle, Paris, A. et J. Picard, 1982, p. xxvii.
32 Jean Batany, « Une “source” médiévale qui coule dans La Fontaine : L’Ésope de Julien Macho », Reinardus, no 6, 1993, p. 3-14.
33 Charles Laneville, Julien Macho et sa contribution à la vie culturelle de Lyon, op. cit., p. 95-97 ; Gianni Mombello, Le Raccolte francesi di favole esopiane dal 1480 alla fine del secolo xvi, Paris, Slatkine, 1981, p. 15-34.
34 Charles Laneville, Julien Macho et sa contribution à la vie culturelle de Lyon, op. cit., p. 108-110.
35 Ibid., p. 111-138.
36 Ibid., p. 206-207.
37 La traduction de Miélot n’a pas eu un grand succès (Olivier Delsaux, « La traduction française du Speculum humanae salvationis de Jean Miélot : l’échec d’un traducteur à l’essai ? », Le Moyen Français, no 67, 2010, p. 37-62). De façon générale, son œuvre n’a pas eu une grande diffusion (voir les dossiers sur Jean Miélot dans Le Moyen français, op. cit. et Carte Romanze, no 6/2, 2018, p. 105-164).
38 C’est le cas des colophons de la Légende dorée et du Miroir de la rédemption humaine.
39 Il faudrait que ni Le Roy, ni Buyer, ni aucun lyonnais dans l’entourage de Buyer ne possède un exemplaire de l’édition de 1477 et que le manuscrit de Macho ainsi que ses probables notes préparatoires aient entièrement disparu.
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- ISBN : 978-2-406-16459-3
- EAN : 9782406164593
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-16459-3.p.0197
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 26/06/2024
- Langue : Français
- Mots-clés : Lyon, incunable, imprimerie, Augustins, Dominicains, Legenda aurea, Ésope