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Résumés des études
sur Malesherbes
Michèle Crogiez Labarthe, « Introduction »
Le nom de Malesherbes et sa vertu édifiante sont aujourd’hui encore plus connus que sa vie, son action juridique et ministérielle et surtout son action savante : amateur plus qu’éclairé, membre de trois académies, protecteur des recherches érudites et contributeur généreux, notoirement en botanique, aux travaux de ses savants amis, auxquels il confie ses découvertes ou réflexions de voyage ou les comptes rendus de ses études, Malesherbes est assurément une figure importante des Lumières.
Barbara de Negroni, « La médiation politique selon Malesherbes et Rousseau »
Malesherbes et Jean-Jacques Rousseau ne partageaient pas les mêmes conceptions de la médiation politique. Alors que Malesherbes, en connaisseur des rouages administratifs d’Ancien Régime, arbitre des intérêts opposés pour trouver des compromis, Rousseau pense et agit en réclamant le respect total des principes de liberté de la presse et de liberté de conscience. Comme directeur de la Librairie, Malesherbes manœuvre entre l’application rigoureuse des lois et la liberté éditoriale.
Roland Kaehr, « Les indésirables. Regards de Malesherbes sur la mendicité »
Fin analyste de la société de son temps, Malesherbes s’informe de la façon de soulager les maux qui touchent les plus précaires. Ses recherches ne se limitent pas seulement aux textes théoriques qu’il consulte abondamment, mais il se renseigne auprès de ceux qui ont pratiqué des œuvres de charité. C’est notamment le cas lors de son voyage en Suisse dans le courant de l’été 1778 où il visite un hospice de pauvres dans la région d’Yverdon.
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Michèle Crogiez Labarthe, « Malesherbes épistémologue. Des liens entre savoir et modes de diffusion du savoir »
Malesherbes a peu publié de son vivant, mais il n’eut de cesse de rédiger des mémoires sur ses travaux d’homme de loi, sur la botanique et sur ses voyages. Ce corpus de textes savants demeure aujourd’hui encore largement inédit. Mais comme leur auteur a très tôt pris l’habitude de les diffuser libéralement autour de lui, ces notes sont aujourd’hui répandues anonymement dans les périodiques ou dans les travaux d’autres savants à qui Malesherbes a cédé la propriété de ses observations.
Catherine Volpilhac-Auger, « La bibliothèque de Malesherbes. Flore contre Thémis, à plate couture »
Dès le lendemain de l’exécution de Malesherbes, le dépouillement de sa bibliothèque commence. Conservée dans un premier temps, la bibliothèque est vendue et dispersée en 1797, non sans que le libraire Nyon l’Aîné n’établisse un inventaire préalable. La bibliothèque de Malesherbes intègre de nombreux ouvrages juridiques, mais également de botanique et de philosophie des Lumières. La quantité de livres en anglais n’est pas à négliger, preuve des savoirs et de la curiosité étendus de Malesherbes.
Huguette Krief, « La question de la souveraineté chez Malesherbes et la mémoire politique de l’après Terreur (1795-1820) »
Par ses écrits et ses activités politiques, Malesherbes se joint au combat contre le despotisme et l’absolutisme. Attaché au service de l’État, il craint que la disparition de la monarchie n’ouvre une période de troubles catastrophiques. Cet héritage, a priori antinomique, permet aux révolutionnaires de convoquer le travail du ministre de Louis XVI, mais permet également sous la Restauration de présenter Malesherbes comme un martyr et un chantre de la monarchie de droit divin.
Jean-Noël Pascal, « Malesherbes sous le regard rétrospectif des poètes »
Le rôle joué par Malesherbes sous Louis XVI, son destin tragique, l’ambiguïté des lectures historiographiques, vu comme opposant par les révolutionnaires et martyr par les monarchistes, explique que les poètes se soient emparés du 349sujet. Malesherbes devenu objet poétique est chanté pour son intérêt pour les sciences. Sous la Restauration, les versificateurs se risquent peu à louer l’homme des Lumières, subsiste donc essentiellement la figure de l’homme de douleur, emporté par la Révolution.
