Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Style(s) de (la) bande dessinée
- Pages : 419 à 421
- Collection : Perspectives comparatistes, n° 84
- Série : Inter-médias, n° 2
Résumés
Jean-Charles Andrieu de Levis, Julien Baudry, Xavier Hébert, Sylvain Lesage, Catherine Mao et François Poudevigne, « Collaborer. Ce que le style doit aux collaborations »
La notion de style est perçue comme l’expression d’une singularité, la capacité d’un auteur à user des ressources offertes par le médium d’une manière qui lui soit propre. Or la bande dessinée, dans son fonctionnement même, met en échec cette approche singularisante du style. Elle constitue « un art à escales » et peut impliquer autant d’exécutants qu’elle nécessite d’étapes dans sa réalisation. L’enjeu est de comprendre comment est préservé, en dépit de ce « travail commun », le sentiment d’un style unifié.
Julien Baudry, Xavier Hébert et Kevin Roger, « Hériter, imiter »
Ce chapitre développe l’idée que le style individuel d’un auteur est soumis, à plusieurs degrés, à une temporalité, à une histoire, qui le transforme, parfois même hors de sa volonté. Y est ainsi étudiée la façon dont le style individuel d’un auteur s’inscrit dans une histoire commune et collective des styles et comment un style peut être hérité d’une génération à l’autre, notamment à travers les exemples très parlants que constituent Hergé, Tezuka et Pratt.
Adrien Genoudet, Côme Martin et François Poudevigne, « S’approprier, restituer et s’émanciper pour faire style »
Ce chapitre explore la manière dont les dessinateurs procèdent pour trouver leurs styles propres à partir de ce que le réel et le passé leur proposent. Il s’appuie pour ce faire sur les témoignages de nombreux créateurs.
420Jean-Charles Andrieu de Levis, Jessica Kohn, Marie Laureillard, Côme Martin, Anastasia Scepi et Maria Shakhnova, « Assimiler »
En l’envisageant comme un médium composé de textes et d’images, on a souvent parlé d’« hybridation » ou d’« intermédialité » pour évoquer ou définir la bande dessinée. Le neuvième art s’est par ailleurs souvent nourri d’autres arts tels que la littérature, les arts plastiques, l’opéra, le music-hall ou le cinéma pour assouvir cette volonté de légitimation qui l’anime depuis ses débuts. Sont aussi analysés des points de tension où le champ de la bande dessinée a été impacté par un autre art qui l’a revitalisé.
Jean-Charles Andrieu de Levis, Maria Clara Carneiro et François Poudevigne, « S’opposer, détourner, refuser »
En bande dessinée, l’homogénéité d’un style graphique se pose traditionnellement comme garante de la continuité narrative du récit. Au contraire de ce prolongement esthétique, certains auteurs déploient au sein d’un album, d’une page ou d’une case différentes manières de représenter le monde. Cette pluralité de styles complexifie singulièrement les moyens de l’énonciation et offre une richesse de lecture qui s’appuie sur l’apport de ces variations / confrontations visuelles.
Julien Baudry, Maria Clara Carneiro, Lilian Cheilan, Xavier Hébert, Côme Martin et François Poudevigne, « Jouer des constituants formels de la bande dessinée »
Ce chapitre analyse la façon dont les auteurs peuvent se jouer des constituants formels de la bande dessinée, en les identifiant et parfois les isolant et en y affirmant leur auctorialité. Une première partie étudie ce qui fait style dans la planche, le cadre, le lettrage, constituants souvent oubliés lorsque l’on parle du dessin d’un auteur ; puis une seconde s’intéresse à l’influence des moyens techniques (le numérique, l’usage du noir et blanc ou de la couleur…) sur le style.
Simon Bréan, Benjamin Caraco, Léopold Dahan, Jessica Kohn, Sylvain Lesage et Côme Martin, « Faire genre »
Loin d’être uniquement la propriété intrinsèque d’un auteur, le style se déploie bien au-delà du temps de la « création » proprement dite. Car élaborer 421un style, c’est aussi s’assurer les moyens de son identification, la possibilité d’une reconnaissance, l’éventualité d’une diffusion ; c’est, en un mot, chercher à « faire style ». Le double prisme du genre, entendu ici comme sexuel, là comme éditorial, permettra ici de questionner l’existence de styles reconnaissables et partagés.
Maria Clara Carneiro, Julie Demange, Xavier Guilbert, Catherine Mao, Sylvain Lesage et Côme Martin, « Évaluer le style dans les discours »
De nombreux acteurs culturels ont utilisé très tôt le style comme outil pour procéder à des opérations d’évaluation. Que les albums soient choisis (rôle de la critique), reconnus (patrimoine), rejetés (censure) ou consacrés (bédéphilie), le style a joué un rôle important dans les procédures et contextes de légitimation et de délégitimation du neuvième art. Ce chapitre examine comment et pourquoi ces acteurs ont utilisé cette notion de style, que ce soit de manière valorisante ou contestatrice, et toujours ambivalente.
- Thème CLIL : 4028 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes de littérature comparée
- ISBN : 978-2-406-06963-8
- EAN : 9782406069638
- ISSN : 2261-5709
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06963-8.p.0419
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 23/07/2019
- Langue : Français