[Introduction à la première partie] La genèse intellectuelle de Simone de Beauvoir
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Simone de Beauvoir, l’existence comme un roman
- Pages : 39 à 45
- Collection : Études de littérature des xxe et xxie siècles, n° 62
C’est de la rentrée 1925, soit il y a trois ans, que je date ma naissance. Et parce que, dans une apparence identique, au fond de moi je découvre l’éclosion d’une vie autre, d’un accomplissement succédant à ce qui fut apprentissage, je veux de ce premier cycle, celui du départ difficile, tracer un rapide résumé. (CJ, 509)
Ce passage inaugure l’ontogenèse de « Simone de Beauvoir » dans le cadre de ses Cahiers de jeunesse1. On assiste bien au développement progressif d’un être unique jusqu’à sa forme mûre, avec toutes les transformations structurelles qui l’accompagnent. Ce n’est pas sans peine que l’apprentie-écrivaine accède, par l’écriture journalière, à une distance salutaire par rapport à soi, lui permettant de réinventer, en ce mois d’octobre 1928, ce qui touche de plus près à l’histoire de sa vie : sa naissance. Comme dans de nombreux passages de son journal « intime2 » – appelons-le ainsi, pour rendre compte de ce qu’il y a de plus profond dans l’œuvre de la diariste –, la jeune Beauvoir narrativise son histoire et propose un éclaircissement de sa vie, à mi-chemin entre histoire et fiction. C’est à partir de cette hypothèse de lecture que nous aborderons l’étude d’une œuvre personnelle complexe, véritable « chambre secrète » de Simone de Beauvoir : elle nous ouvrira des perspectives essentielles pour comprendre la genèse et la maturation de son projet romanesque.
Le procédé de réinterprétation fictionnelle de sa vie n’est pas unique dans les Cahiers. Dans les nombreux autoportraits brossés par la diariste transparaît un certain degré de « fictionnalité », de construction imaginaire, qui donne à l’existence de Beauvoir une épaisseur romanesque. L’écriture, en lui permettant de voir plus clair en elle, réinscrit 40sa présence au monde dans une temporalité réaménagée, réagencée, avec sa courbe originelle ascendante, épousant différents états : celui du « départ difficile », de l’« apprentissage », puis de l’« éclosion » aboutissant à l’« accomplissement », dernier état d’un être dont on peut fixer la date : 1929. La réussite éclatante de l’étudiante à l’agrégation signe la fin des années d’apprentissage qui coïncide aussi avec l’épuisement du journal intime à partir de 19303.
Comment expliquer ce besoin exigeant de se raconter, de se réapproprier son histoire personnelle, à partir de cette rupture radicale au seuil de sa dix-septième année ? Quelle histoire est en train de s’écrire en cette année 19254 ? La reconstitution imaginaire du 31 octobre 1928 signale une grande rupture historique dans l’itinéraire moral et intellectuel de Beauvoir. Dans les Mémoires d’une jeune fille rangée, il n’est fait nulle part mention de cette cassure originelle. L’auteure dit y avoir « raconté l’histoire de [sa] vocation d’écrivain » (FA, 12) en commençant le récit autobiographique selon les conventions du genre, le 9 janvier 19085. Ce que l’on trouve dans les Cahiers présente un visage très différent du premier volume des Mémoires et, bien que la mémorialiste se soit servie de ses écrits de jeunesse au moment de la rédaction de son premier volet autobiographique, le journal demeure une source de premier ordre pour comprendre la naissance fictive et le devenir-écrivain de Beauvoir.
C’est un document précieux pour comprendre le lent travail de construction de soi : récollection de citations, analyses minutieuses des textes lus, auto-analyses, esquisses d’autoportrait, bilans réguliers de vie, tous ces éléments apportent un nouvel éclairage sur la période précédant 41l’entrée en littérature de Beauvoir. Les Cahiers forment le moteur, longtemps caché, de toute l’œuvre de Beauvoir, comme le sont, à leur manière, les Carnets de la drôle de guerre pour celle de Sartre6. Document hybride, mixte, à la fois « journal-confidence », « journal-réflexion » et atelier d’écriture, les Cahiers se présentent avant tout comme une tentative de représentation de soi et une exploration psychologique dont la visée est métaphysique, voire ontologique : l’interrogation de soi conduit à l’interrogation du monde et d’autrui.
L’analyse des Cahiers7, dans ce premier temps de notre étude, se donne pour tâche d’expliquer la naissance d’une vocation d’écrivain en répondant à la question si bien formulée par Sartre : « comment un homme [ou une femme] devient-il [ou devient-elle] quelqu’un qui écrit, quelqu’un qui veut parler de l’imaginaire8 » ? Rédigés entre la dix-huitième et la vingt-deuxième année de Beauvoir, les Cahiers relatent l’expérience de fondation de son identité. Définir cette identité n’est pas chose aisée, parce qu’elle n’est pas seulement une question de personne, d’individu singulier, avec toutes les qualifications qui s’y rattachent (un être en chair et en os disposant d’un caractère, ayant sa propre manière de penser et se différenciant par là même d’autrui) mais elle a partie liée, indissolublement, à l’ensemble des motifs, des motivations qui conduiront Beauvoir à choisir le métier d’écrivain et à se dire écrivain. En 1925, elle est une jeune femme en construction, qui vit, mûrit, forme son caractère, acquiert des connaissances et les consolide, en même temps qu’une vocation voit le jour, vocation dont il faudra interroger la pertinence. L’entreprise 42de subjectivation est mêlée de manière inextricable à l’écriture de soi. Les enjeux d’une telle entreprise, à l’intérieur de ses écrits, sont donc de taille : « Il s’agit de gagner le droit de dire “Je”9 », écrit la préfacière des Cahiers de jeunesse. Ce n’est que par la négation de ce que l’on a fait d’elle, une enfant sage, née dans un milieu bourgeois parisien, que Beauvoir pourra accéder au « Je » substantiel, celui « qui ne se tient plus des autres, mais de soi seul », et ainsi grandir dans son unité :
Désormais sa tâche consiste – difficulté majeure que beaucoup esquivent – à transformer cette première personne du singulier purement formelle en un « Je » substantiel, expression d’un ego, qui saura pourquoi il donne valeur aux valeurs, pourquoi il désire ce qu’il désire, pense ce qu’il pense, aime ce qu’il aime, refuse ce qu’il refuse10.
Dans l’histoire de la littérature, Beauvoir n’est pas la première à se consacrer à un tel projet de construction de son identité11. « L’invention du moi » est une des motivations principales du diariste, comme le note Béatrice Didier : « Enfermé, protégé dans cette prison matricielle du journal, l’écrivain va tenter de se constituer en tant qu’unité, en tant que “moi”. Il voudrait sortir de l’indéterminé, pour être vraiment12 ». Kierkegaard n’exprime pas autre chose lorsqu’il prépare sa seconde naissance :
Je vais tâcher maintenant de fixer tranquillement mon regard sur moi-même et de commencer à agir du dedans, car, comme l’enfant à qui sa première entreprise consciente fait se servir du « je », ce n’est que cela qui me mettra moi aussi en état de l’employer moins superficiellement13.
La naissance d’une subjectivité est intimement liée à un autre événement : l’émergence de la parole singulière, où le « je » ne se trouve plus en position d’imposture mais peut être employé, proféré « moins superficiellement ». « Comme il est magnifique que cette bouche prononce 43son Je14 », s’exclame Simon dans Tête d’Or. Simone retient la leçon claudélienne. L’écriture du journal est le lieu privilégié de la transcription du discours intérieur, un discours multiple, complexe, qui, loin de s’enfermer dans un solipsisme aride, pourrait bien être une ouverture perpétuelle à l’autre.
L’apprentissage de soi et du monde ne peut se faire que par la médiation de l’écriture, d’abord parce que les pages du journal fixent, supportent les changements, les variations du moi et en éclairent le sens, ensuite parce que l’écriture elle-même, en tant qu’appel intérieur, suscite le désir d’écriture : une vocation est en train de naître. La mission individuelle, d’auto-fondation d’une identité personnelle, dans laquelle la jeune Simone se lance en acceptant cette « grande aventure d’être [soi]15 », est liée à une autre mission, plus invisible celle-ci, et pourtant latente, celle de trouver sa vocation, une quête personnelle qui cherche son nom dans les pages du journal et dont le moi-écrivant tente de percer le secret. Si Beauvoir reconnaît ultérieurement avoir voulu très jeune devenir écrivain, cette vocation s’exprime ici dans toute son ambiguïté et sa profondeur. Le temps des Cahiers de Jeunesse est en effet celui des grandes interrogations existentielles, comme celles évoquées par Judith Schlanger dans l’essai qu’elle consacre à La Vocation :
Autrement dit, la question « que dois-je faire de moi, de mes forces et de mon temps de vie ? », cette question doit d’abord recevoir sa réponse dans l’intimité du for intérieur. C’est en percevant mieux qui je suis, ou qui je peux devenir, que je découvrirai aussi à travers quel type d’activité je vais pouvoir me réaliser16.
Ce « moment subjectif » de l’écriture du journal intime, qui cherche des réponses à cette question, porte d’une manière décisive « la signification et la responsabilité de la suite17 », pour reprendre les termes de l’essayiste. À cet égard, le journal beauvoirien, tout entier tendu vers un présent « habitable » et un avenir possible, présente un caractère exploratoire, mais aussi anticipatoire, grâce à cette protension qui pousse l’écriture de soi « en-avant ».
44La temporalité propre au journal intime présente de nombreux intérêts pour qui s’intéresse à la genèse d’une œuvre. À la différence de l’autobiographie et des mémoires qui sont écrits après l’événement – près de trente ans après dans le cas des Mémoires d’une jeune fille rangée – le journal a pour condition d’être au plus près de l’événement. Comme le rappelle Béatrice Didier, « [l]a distance de l’écriture à l’événement existe […], mais [elle est] relativement réduite18 ». Beauvoir fait partie des rares auteurs qui ont pratiqué les deux registres du journal et de l’autobiographie19. On sait que leur divergence de nature et de structure impose un mécanisme de l’écriture totalement différent : le caractère fondamentalement discontinu et tâtonnant du journal intime contraste avec la perspective rétrospective et reconstructive de l’autobiographie. Le mémorialiste exerce sur certains faits de sa vie une censure dont le diariste, pris dans le flux des événements et sans le recul nécessaire, ignore généralement l’existence20.
Le journal beauvoirien n’échapperait sans doute pas, après analyse précise, à une telle distinction des genres. Mais comparé à d’autres journaux intimes, tels que la littérature nous en offre à lire, il recèle au lecteur une surprise, et de taille : si « [l]es journaux sont une preuve éclatante, la plupart du temps, de la constance du tempérament et du “moi”21 », celui de Beauvoir dément, assurément, une telle loi du genre. L’agrégée de 1929 ne ressemble que de loin à la jeune étudiante de 1926. Dans le corpus de journaux intimes qu’elle a choisi pour son étude, Béatrice Didier s’est interrogée sur les raisons d’une telle permanence : « Est-ce parce que le journal oblige à cette cohérence, ou bien le fait d’écrire un journal est-il un signe de cette continuité ou du moins déjà d’une volonté de continuité ? » La démarche beauvoirienne s’inscrit en faux contre l’interprétation de continuité : la diariste n’écrit ni pour se rassurer, ni pour consolider un « moi » déjà établi. C’est bien plutôt une volonté de rupture qui préside à l’écriture. « Nous ne sommes pas devant un auteur créant son ouvrage, mais devant un ouvrage en train 45de créer son auteur22 » écrit très justement Sylvie Le Bon de Beauvoir à l’ouverture des Cahiers de Jeunesse.
Enfin, une précaution s’impose : nous ne nous intéresserons pas à la prétendue sincérité attachée habituellement à l’écriture spontanée du journal intime. Nous rejoignons à cet égard le point de vue de Béatrice Didier :
On sait à quel point est vaine et inadéquate la querelle sur la « sincérité » du journal. Le journal est insincère, comme toute écriture ; il a le privilège sur d’autres écritures de pouvoir être doublement insincère, puisque, encore une fois, le « moi » est en même temps sujet et objet [de son discours]23.
Le diariste se crée doublement un personnage, en tant qu’écrivain et en tant que matière de son écriture. En ce sens, le journal apparaît comme un lieu de retrait par rapport au monde qui ne manifeste pas une attitude « réelle » par rapport à la vie. C’est bien plus l’expérience existentielle mise en jeu par l’écriture du journal – de la même manière que l’écriture d’un roman manifeste une certaine expérience existentielle – qui retiendra notre attention. En effet, il serait certainement vain de rechercher l’individu « réel » derrière le moi qui écrit et de tenter de démêler le vrai du faux. Il ne s’agit pas de déduire du journal certaines qualités ou certains défauts – un prétendu narcissisme, un égoïsme éventuel –, bien que ceux-ci aient pu avoir quelque rapport avec l’identité du futur écrivain, mais bien de cerner la position et l’affirmation du Sujet depuis le journal intime, ainsi que la position accordée à Autrui. Enfin, en raison de la tentation ou du besoin « fictionnel » de cette mise en scène de soi dans les Cahiers, retrouver une cohérence dans cette construction morcelée opérée par Beauvoir s’avère particulièrement utile pour notre étude : la part d’imagination, d’affabulation accompagnant le discours de soi peut nous révéler beaucoup de la réalité du moi qui écrit et de l’écrivaine en puissance.
1 La parution des Cahiers date de 2008. Il existe peu de travaux qui leur sont consacrés.
2 Le journal « intime » s’oppose au journal « extime », dans lequel le diariste revendique l’expulsion de l’intimité de ses écrits. Le journal, dans sa seconde acception, est tourné vers le dehors, journal des autres plus que de soi, journal relationnel ou « externe ». Les écrits beauvoiriens appartiennent davantage à la première catégorie et se situent dans le sillage des écrits personnels d’Amiel et de Gide, bien que les niveaux d’intimité soient différents selon les journaux et même à l’intérieur de l’œuvre d’un seul diariste. Comme elle le dit elle-même, Beauvoir s’intéresse à ses états d’âme bien plus qu’au monde extérieur. On trouve une définition du journal « intime » dans l’excellente étude de Françoise Simonet-Tenant, Le Journal intime, genre littéraire et écriture ordinaire, avant-propos de Philippe Lejeune, Téraèdre, coll. « L’écriture de la vie », 2004, p. 17-19.
3 Le début de La Force de l’âge revient sur la fin de l’époque des carnets : « Je ne tenais plus de journal intime, mais il m’arrivait encore de jeter des mots sur un carnet […] » (FA, 81). L’année 1930 ne comporte en effet que quatorze entrées.
4 Il nous manque malheureusement une partie de cette histoire, puisque le premier cahier de son journal, qui serait antérieur au 6 août 1926, a été perdu, comme l’affirme Sylvie Le Bon de Beauvoir dans une note des Cahiers (Cahiers de jeunesse, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 2008, p. 52). D’autre part, Beauvoir aurait commencé à rédiger un carnet en 1922 (jusqu’en 1924), alors qu’elle est élève de l’institution religieuse du cours Desir. D’après un article du Monde des livres daté du 30 mai 1986, ce carnet aurait été retrouvé en 1981 par un libraire de Caen. Grâce à l’article paru dans la presse à cette occasion, quelques citations de Beauvoir permettent de tracer un premier portrait de la jeune fille, qui connaît alors, d’après le rédacteur de l’article, Jean-Pierre Barrou, « ce passage crucial de la foi à l’athéisme ».
5 L’incipit est désormais célèbre : « Je suis née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail ».
6 Nous reprenons volontairement la même interprétation que celle de Jean-François Louette dans son introduction aux Mots et autres écrits autobiographiques de Sartre (Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2010, p. xlix) : « Les Carnets de la drôle de guerre forment le moteur, longtemps caché, de toute l’œuvre de Sartre – voire d’une partie de celle de Beauvoir ? » Bien entendu, les Cahiers ne sauraient, à l’inverse, éclairer l’œuvre de Sartre, puisque la date de leur rencontre est postérieure à la majeure partie de la chronologie des Cahiers. Néanmoins, nous nous autoriserons une lecture parallèle des Carnets, écrits entre septembre 1939 et mars 1940, soit une dizaine d’années après le journal de Beauvoir, et des Cahiers, qui peuvent être considérés tous deux comme les premiers textes autobiographiques de leurs auteurs respectifs.
7 Le journal, rédigé « au porte-plume » sur « d’épais cahiers d’école à couverture cartonnée, achetés à la papeterie Gibert, étaient numérotés par Beauvoir de 2 à 7 ». Voir Sylvie Le Bon de Beauvoir, « Introduction. Simone de Beauvoir avant Simone de Beauvoir ou Naissance du Castor », dans Cahiers de jeunesse, op. cit., p. 15.
8 Jean-Paul Sartre, « Sartre par Sartre », dans Situations, IX. Mélanges, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 1972, p. 134.
9 Sylvie Le Bon de Beauvoir, op. cit., p. 11.
10 Ibid.
11 On pourrait citer avant elle George Sand, Katherine Mansfield, Stendhal, Maine de Biran, Michelet ou encore Amiel.
12 Béatrice Didier, Le Journal intime [1976], Presses Universitaires de France, coll. « Littératures modernes », 2002, p. 116.
13 1er août 1835. Sören Kierkegaard, Journal (extraits), trad. par K. Ferlov et J.-J. Gateau, Paris, Gallimard, p. 1941-1961. Cité par Béatrice Didier, op. cit., p. 90.
14 Paul Claudel, Tête d’Or [deuxième version, 1959], Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1981, p. 37.
15 Elle écrit le 21 juillet 1929, donc à la fin du processus de construction de soi : « J’accepte la grande aventure d’être moi ».
16 Judith Schlanger, La Vocation, Paris, Seuil, 1997, p. 10.
17 Ibid.
18 B. Didier, op. cit., p. 9.
19 À cet égard, elle complète la liste des autobiographes et diaristes : Stendhal, Sand, Gide, Green, Borel ou encore Leiris.
20 Il est vrai que certaines formes d’autocensure régissent également l’écriture du journal, notamment lorsqu’il est par nature conçu dans une perspective de publication, ce qui n’est pas le cas du journal beauvoirien.
21 B. Didier, op. cit., p. 11.
22 S. Le Bon de Beauvoir, op. cit., p. 12.
23 B. Didier, op. cit., p. 117.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-05907-3
- EAN : 9782406059073
- ISSN : 2260-7498
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-05907-3.p.0039
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 27/06/2016
- Langue : Français