Jacques Le Brun (1931-2020)
- Publication type: Journal article
- Journal: Revue Bossuet Littérature, culture, religion
2020, n° 11. Bossuet et l’Italie (xviie-xxe siècle) - Author: Ferreyrolles (Gérard)
- Pages: 15 to 22
- Journal: Bossuet Studies
Jacques Le Brun (1931-2020)
Jacques Le Brun, vice-président des « Amis de Bossuet », est décédé le 6 avril dernier, victime du coronavirus. Au-delà de ses fonctions au sein de notre Association, nous perdons en lui un ami fidèle et un immense savant.
Après des études secondaires à Moulins, Jacques Le Brun fréquente l’hypokhâgne et la khâgne du lycée Henri-IV, où il est l’élève de Jean Beaufret, l’introducteur en France de la philosophie de Heidegger. Mais la rencontre décisive pour lui est celle de Jean Orcibal – grand spécialiste de la spiritualité moderne, de Port-Royal et de Fénelon –, dont il suit dès 1953 les conférences à l’École Pratique des Hautes Études, dans la section des Sciences religieuses. Il passe l’agrégation de Lettres en 1955 et obtient l’année suivante le diplôme de l’École Pratique avec un mémoire sur « Bossuet et les Psaumes ». Pensionnaire de la Fondation Thiers (1956-1959), puis membre du CNRS, il peut développer librement des recherches de longue haleine : à côté de sa collaboration au Dictionnaire de spiritualité, à l’Histoire spirituelle de la France (éd. Beauchesne), à la Nouvelle Histoire de l’Église (éd. du Seuil), il édite la Politique tirée des propres paroles de l’Écriture sainte chez Droz en 1967, les Opuscules spirituels de Bossuet dans les Annales de l’Est en 1970 et donne un Bossuet remarquablement synthétique dans la collection « Les écrivains devant Dieu » chez Desclée de Brouwer la même année, avant de soutenir en 1971 sa thèse de doctorat d’État, La Spiritualité de Bossuet, préparée sous la direction de René Pintard et publiée en 1972 chez Klincksieck. Ces travaux lui valent de succéder en 1978 à son maître Jean Orcibal comme directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études dans la chaire d’histoire du catholicisme moderne et contemporain, jusqu’à sa retraite en 2000. Ces années d’enseignement, extrêmement riches en articles et contributions savantes, voient, établie par ses soins, l’édition critique des Œuvres de Fénelon dans la Pléiade : le premier volume (1637 pages), comprenant les œuvres pédagogiques et spirituelles, paraît en 1983, et le 16second (1856 pages), qui contient notamment l’édition qu’on peut sans grand risque considérer comme définitive des Aventures de Télémaque, en 1997. Parallèlement, en compagnie d’abord de Jean Orcibal puis du sulpicien Irénée Noye, Jacques Le Brun mène à terme la monumentale entreprise d’édition de la Correspondance de Fénelon en dix-huit volumes, chez Droz, de 1972 à 2007. Cette dernière date atteste que l’éméritat n’a pas signifié pour lui cessation de l’activité. Au contraire, pourrait-on dire : déchargé de ses obligations statutaires, Jacques Le Brun ouvre le champ de ses recherches, comme on le mesure par l’ambitieuse enquête sur Le Pur Amour de Platon à Lacan (Seuil, 2002) ou le très original essai sur Le Pouvoir d’abdiquer (Gallimard, 2009), et rassemble, en les complétant d’inédits, de nombreux articles dispersés au gré des sollicitations antérieures qui, thématiquement agencés, constituent de véritables sommes : La Jouissance et le trouble. Recherches sur la littérature chrétienne de l’âge classique (Droz, 2004) et Sœur et amante. Les biographies spirituelles féminines du xviie siècle (Droz, 2013). En 2019 encore, il avait consacré, aux éditions du Seuil, un livre à l’auteur du Pèlerin chérubinique, un mystique du xviie siècle qui lui était cher entre tous : Dieu, un pur rien. Angelus Silesius, poésie, métaphysique et mystique.
Le travail critique de Jacques Le Brun étonne d’abord par son ampleur. Le domaine de la spiritualité à l’âge classique, avec des auteurs d’œuvres considérables comme Bossuet ou Fénelon mais aussi la masse des écrits qui concourent à « l’invasion mystique », suffirait à occuper une vie de chercheur. Jacques Le Brun le déborde, sur le plan chronologique comme sur le plan disciplinaire. De l’Antiquité au contemporain, il convoque la théologie, l’histoire, la philosophie, la littérature, la psychanalyse – il était membre de l’École de psychanalyse Sigmund Freud. Le titre du Pur amour de Platon à Lacan montre l’empan d’un programme qui se décline dans l’ouvrage selon les figures de saint Paul, saint Augustin, Boccace, Pétrarque, Jansénius, Perrault, Mme Guyon, Fénelon, Kant, Schopenhauer, Sacher-Masoch, Freud et Claudel ; Le Pouvoir d’abdiquer ouvre un nouveau champ, où sont scrutés les cas de Dioclétien, de Charles Quint, de Richard II et de Philippe V. Mais, tout autant que par sa vastitude, l’œuvre de Jacques Le Brun se caractérise par sa rigueur. Il a clairement désigné sa filiation méthodologique à propos de ce qui constitue le cœur de sa recherche, l’histoire de la mystique. Pour lui, elle se partage en trois traditions : celle d’une lecture psychiatrique, qui explore 17les confins du miraculeux et du pathologique ; celle d’une conception « océanique » (pour reprendre le terme fameux de R. Rolland dans sa correspondance avec Freud) du phénomène, où l’homme englouti est à la fois perdu et déifié ; celle qui considère la mystique comme écriture : l’initiateur est ici Jean Baruzi, professeur au Collège de France spécialiste de saint Jean de la Croix et auteur en 1932 d’une « Introduction à des recherches sur le langage mystique ». Cette dernière direction a été suivie par Jean Orcibal, disciple de Baruzi, puis par le jésuite Michel de Certeau, élève de Jean Orcibal. C’est évidemment dans une telle tradition que se situe Jacques Le Brun, ami et compagnon d’études de Michel de Certeau, non sans y incarner une ligne exigeante jusqu’à la radicalité. Michel Foucault, avec Freud et Certeau, l’incite à récuser « la recherche de l’origine » toujours marquée par la métaphysique – ce qui peut constituer une contestation de la démarche philologique d’Orcibal, axée sur la recherche du texte primitif comme réceptacle d’un sens privilégié que le temps inévitablement dégradera ; Foucault encore, dont il admire la célèbre conférence (« Qu’est-ce qu’un auteur ? ») du 22 février 1969 devant la Société française de philosophie, pourrait expliquer la mise en question de « “l’auteur” » comme « scripteur originaire » et celle, concomitante, du préjugé romantique de « “l’œuvre” » dans la conclusion du colloque L’Écriture du croyant (Brepols, 2005). Surtout, alors que Baruzi estimait que le donné sur lequel travaille l’historien de la mystique « ne pourrait être de toute manière constitué que par une analyse fondée sur la traduction verbale de l’expérience », Jacques Le Brun tient que le langage n’est pas un « instrument de traduction du réel » et que le vécu « se trouve non pas derrière mais dans l’écriture » (La Jouissance et le trouble, chap. ii) : il n’y a pas lieu de postuler l’existence d’une réalité extérieure au texte – en un mot, l’expérience mystique est purement, pour l’historien, une expérience littéraire.
Si l’on prend en compte, au-delà de l’expérience mystique, l’expérience spirituelle en général, on trouve une affirmation analogue de l’indissociabilité de « la forme en laquelle s’exprime le sentiment religieux » et « du sentiment lui-même », dans le deuil d’un impossible accès à la « “sincérité” » de l’écrivain, dès le premier livre de Jacques Le Brun, son précieux petit Bossuet de 1970. On ne s’étonnera donc pas de lire – les termes étant soulignés par lui – le résumé programmatique de sa démarche au seuil de sa grande thèse : « Nous nous demanderons 18comment Bossuet se représentait et exprimait pour soi et pour les autrui l’accueil de la grâce par l’homme (en quoi nous avions défini la spiritualité) ». Que le langage soit essentiel dans l’appréhension de l’expérience spirituelle, on en a la confirmation dans ce que Jacques Le Brun pointe comme le reproche primordial de Bossuet aux « nouveaux mystiques » : l’emploi d’un style outré, alambiqué, inintelligible, que seules de « saintes interprétations » permettent de ramener aux limites du « supportable » (Instruction sur les états d’oraison) ; c’est au terme de cette opération qu’on pourra commencer à examiner leur doctrine. Celle de Bossuet n’a pas attendu pour se former la controverse du quiétisme, mais elle se cristallise à son occasion en « définitions et résolutions précises » (Instruction sur les états d’oraison). Jacques Le Brun en a dégagé lumineusement les trois grandes caractéristiques. C’est d’abord le panhédonisme – le mot est emprunté à Bremond –, qui peut être illustré par la première phrase des Méditations sur l’Évangile : « Tout le but de l’homme est d’être heureux : Jésus-Christ n’est venu que pour nous en donner le moyen » ; la vie spirituelle est aimantée par l’attrait de la grâce, dont saint Augustin enseigne qu’elle agit par délectation. C’est aussi le dynamisme : le mouvement de la spiritualité consiste en une pratique d’actes – de foi, d’espérance, de charité, etc. – discontinus et explicites, qui de leur nature sont volontaires et réfléchis ; rien de plus parlant à cet égard que le titre du Discours sur l’acte d’abandon à Dieu. Enfin, le primat de la théologie sur l’expérience. L’expérience ne fait pas autorité par elle-même, qui comporte le double risque de la singularité et de la nouveauté ; en revanche, « il y a des règles certaines dans l’Église pour juger des bonnes et mauvaises oraisons » (Préface à l’Instruction sur les états d’oraison) : elles sont données par la théologie, elle-même fondée ultimement sur l’Écriture. Ainsi « l’amour de Madeleine », dans l’opuscule qui porte ce titre, est-il pensé et décrit par Bossuet selon le schème du Cantique des cantiques. On comprend dès lors l’incompatibilité des principes de Bossuet et de Fénelon : le panhédonisme s’oppose à l’amour pur, le dynamisme à l’oraison passive, le primat de la théologie à celui de l’expérience. Ce n’est pas que Bossuet soit hostile à la mystique en tant que telle – sa direction spirituelle est par moments fort proche de celle de Fénelon –, mais, comme le souligne Jacques Le Brun, il n’y voit pas la perfection de la vie de grâce : elle représente à ses yeux un état extraordinaire, analogue à la prophétie et à l’inspiration, dans lequel Dieu agit « en nous sans nous » (Instruction sur 19les états d’oraison), suspendant par une grâce gratis data non sanctifiante l’exercice de notre liberté et donc l’acquisition de tout mérite. « Bossuet qui vient de défendre contre Richard Simon la toute-puissance de la grâce, défend maintenant contre les mystiques la liberté humaine » (La Spiritualité de Bossuet) : encore et toujours en lui le souci de « tenir les deux bouts de la chaîne ».
La fin de la thèse ne signifie pas pour Jacques Le Brun la fin des travaux bossuétiens – on relèvera en particulier deux importants articles, « La notion d’hérésie à la fin du xviie siècle. La controverse Leibniz-Bossuet » et « Les conditions de la croyance d’après les œuvres de controverse de Bossuet avant l’épiscopat à Meaux », parus respectivement en 1975 et 1985 et repris dans La Jouissance et le trouble – mais le centre de gravité de sa recherche se déplace sur Fénelon, puis au-delà de Fénelon sur l’idée du pur amour dans la pensée occidentale, enfin, à partir de la fameuse « supposition impossible » qui authentifie la pureté de cet amour, sur la paradoxale fécondité, révélée par Freud et Lacan, des propositions impensables. Bossuet au demeurant n’est pas l’absent de ce parcours. Déjà, éditer et étudier les écrits spirituels de Fénelon, c’est par nécessité revenir sur la controverse qui l’a opposé à Bossuet. Simplement, si La Spiritualité de Bossuet se proposait de « regarder la querelle du quiétisme par les yeux de Bossuet », la suite la verra surtout par les yeux de Fénelon. En tout état de cause, parler de l’un oblige à parler de l’autre. Dans les Œuvres de Fénelon en Pléiade figure, avec toute la mise en contexte souhaitable, la Réponse de Monseigneur l’Archevêque de Cambrai à l’écrit de Monseigneur l’Évêque de Meaux intitulé « Relation sur le quiétisme ». En 2002, Le Pur Amour de Platon à Lacan prend naturellement pour point d’observation les crises de la fin du xviie siècle, avec une attention particulière portée aux interprétations contrastées chez Bossuet et Fénelon de la notion augustinienne de jouissance (frui). C’est cette même notion que l’on retrouve en 2004 au titre de La Jouissance et le trouble, recueil dans lequel les deux auteurs les plus présents sont, de loin, Bossuet et Fénelon, le premier l’emportant même quantitativement sur le second. Dans Sœur et amante, en 2013, la place de Bossuet est nettement plus restreinte, comme on pouvait s’y attendre dans un ouvrage consacré aux « biographies spirituelles féminines » : elle s’y repère pourtant dans le débat autour de la continuité de la vie spirituelle pendant le sommeil (chap. iv), dans les usages différenciés de l’œuvre de saint François de 20Sales (chap. x) et surtout dans l’identification d’« un nouveau genre de martyre » (Panégyrique de sainte Thérèse), le martyre d’amour souffert par l’âme qui meurt de ne pouvoir mourir pour rejoindre l’Époux (chap. vii). Une telle extrémité de l’amour ne serait sans doute pas décisive pour la mystique fénelonienne, qui en loge la pureté suprême dans le choix par l’âme de l’enfer si elle savait – voilà la « supposition impossible » – que sa damnation serait plus agréable à Dieu que son salut. Cette supposition était au cœur du Pur Amour de Platon à Lacan, mais elle s’intégrera dans la suite de la démarche de Jacques Le Brun à la série de ce qu’il nomme des « configurations impensables », comme le péché contre le Saint-Esprit – exception d’un pardon divin sans exception – et l’énigme de l’abdication – où l’absolu du pouvoir culmine dans sa perte volontaire. Avec ces configurations, écrit-il, « se révèle dans le discours une négativité […] qui, sans ruiner la pensée, la rend possible » (« Des configurations impensables », 2013). Il y a une positivité de la négation : l’involonté, l’inaction, le non-savoir des mystiques ne sont pas simple absence de volonté, d’action ou de savoir, mais la désignation d’une volonté pure, d’un acte pur et d’un pur savoir. Que la négation soit fondatrice pour la pensée, c’est la leçon de Freud dans son essai Die Verneinung de 1925, mais pour montrer l’ambivalence foncière de son fonctionnement, Jacques Le Brun dans « Le non-savoir de la négation » (2012) part de… Bossuet et de ses « Observations sur la grammaire latine » que Ledieu a recopiées sous le titre Verba contrariæ significationis, « Mots de signification opposée ». Le surgissement tout à fait inattendu de Bossuet au stade le plus avancé du travail théorique de Jacques Le Brun est le signe qu’il n’a jamais cessé, dans la contradiction et le silence même, d’être présent à sa réflexion.
La fidélité de Jacques Le Brun à Bossuet se marque spécialement pour nous par la fidélité à notre Association, dont il était le vice-président. Il avait tenu, seul d’abord puis avec Thérèse Goyet, la rubrique bibliographique du Bulletin des Amis de Bossuet pendant plus de vingt ans, de 1973 à 1994 et lui avait réservé la publication, en 1993, de « Pages retrouvées de la Politique tirée des propres paroles de l’Écriture sainte ». Son action fut capitale au sein du comité de pilotage des manifestations que les « Amis de Bossuet » organisèrent pour le troisième centenaire de la mort de Bossuet, en 2004. Les conseils de son expérience et sa connaissance du milieu académique ont guidé avec sûreté notre Association dans le choix 21des thèmes à traiter et des orateurs pour s’en acquitter. C’est lui qui a déployé le panorama d’« Un siècle de commémorations » à l’ouverture des Actes du colloque de Paris et Meaux (Bossuet. Le Verbe et l’Histoire, 1704-2004, Champion, 2006), mais il est intervenu également en 2004 aux colloques « Bossuet à Metz » le 22 mai, « Bossuet en son temps » à l’Académie de Dijon le 17 octobre et « La France et Condom au temps de Bossuet » le 23 octobre. Lorsque nous avons, pendant la quinzaine d’années qui ont suivi, tenu à la Sorbonne ou à Meaux toute une série de journées d’étude, Jacques Le Brun s’y est toujours investi soit pour présider une séance, soit – exercice délicat – pour en tirer sur-le-champ les Conclusions. Il fut aussi un des artisans du passage de notre valeureux mais modeste Bulletin à une Revue Bossuet de niveau universitaire, ce titre évoquant pour lui l’ambition de poursuivre l’entreprise exemplaire de la première Revue Bossuet entre 1900 et 1904. Je me souviens qu’il avait plaidé, à raison assurément, pour une ouverture du contenu de la nouvelle revue, au-delà de la seule figure de Bossuet, aux multiples problématiques que son temps entrecroisait et qui se réfléchissait dans son œuvre : « Que serait la Revue Mabillon », disait-il, « si elle se réduisait à ne publier que des articles sur Mabillon ? C’est en s’élargissant à l’histoire de la vie religieuse à l’époque moderne qu’elle est devenue une revue de référence ». Jacques Le Brun ne pouvait que se féliciter de l’initiative prise par notre président Christian Belin d’ajouter sous le titre Revue Bossuet la triple mention : Littérature, culture, religion.
Mais Jacques Le Brun, pour ceux qui l’ont connu, c’était d’abord, encadré de cheveux en bataille, un visage où l’acuité du regard n’était pas démentie par un sourire finement ironique, à la malice indulgente plus encore que lucide. Son abord était tout de simplicité et d’une telle discrétion que lorsqu’il arrivait que l’émotion s’exprimât – comme en 2004, quand le train qui nous emmenait porter la bonne parole bossuétienne passa par Moulins, la ville de sa jeunesse –, l’effet avait quelque chose de bouleversant pour celui qui recevait cette confidence. Je l’avais rencontré pour la première fois en 1999, lors du colloque « Fénelon mystique et politique » organisé par François-Xavier Cuche à l’université à Strasbourg, où son éminence, comme celle de notre hôte, s’imposait, et je le revis souvent par la suite, et toujours avec joie, à l’occasion des réunions de notre Association, mais jamais autant que dans les jurys d’habilitation ou de thèse auxquels je le conviais ne se 22mesuraient à la fois son autorité intellectuelle et sa gentillesse envers les personnes – il savait admirer les candidats comme nous ses collègues l’admirions dans le temps même qu’il les jugeait, lui qui joignait à l’acribie philologique la puissance des synthèses interdisciplinaires et transséculaires. L’Université perd un maître, et notre Association un guide et un ami. Jacques Le Brun voulait garder – c’était son éthique de chercheur – envers ses objets d’étude une « froideur bienveillante » : de lui, la reconnaissance nous fait un devoir de dire que nous n’avons reçu qu’une bienveillance généreuse.
Gérard Ferreyrolles
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-406-11049-1
- EAN: 9782406110491
- ISSN: 2494-5102
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-11049-1.p.0015
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 11-09-2020
- Periodicity: Annual
- Language: French