De l’évêque de Meaux à l’encyclopédiste Yvon, l’histoire du christianisme
- Publication type: Journal article
- Journal: Revue Bossuet Littérature, culture, religion
2017, n° 8. Réceptions de Bossuet au xviiie siècle - Author: Albertan-Coppola (Sylviane)
- Pages: 97 to 105
- Journal: Bossuet Studies
De l’évêque de Meaux
à l’encyclopédiste Yvon,
l’histoire du christianisme
À première vue, tout oppose l’illustre évêque de Meaux à l’obscur abbé Yvon. Si ce dernier s’est attiré en son temps quelque notoriété, c’est sur fond de scandale, en raison de sa participation à la thèse de l’abbé de Prades, condamnée par la Sorbonne en 1752. Et si l’on parle encore aujourd’hui de ce théologien, c’est plus pour sa collaboration à l’Encyclopédie de Diderot que pour sa contribution à l’histoire du christianisme. Il est pourtant l’auteur d’une série d’ouvrages consacrés à la religion, par lesquels il a tenté de rentrer en grâce auprès de son archevêque, Christophe de Beaumont. On lui doit des Lettres à monsieur Rousseau (1763) destinées à soutenir le mandement de l’archevêque de Paris contre l’Émile, un Abrégé de l’Histoire de l’Église (1761-1767), un Accord de la philosophie avec la religion ou Histoire de la religion, divisée en XII époques (1782) dans laquelle il s’efforce de concilier christianisme et philosophie. Il a rédigé aussi pour l’Encyclopédie des articles de métaphysique dont certains ont pu être contestés dans leur détail mais qui affichent une apparente orthodoxie. C’est évidemment dans son histoire de l’Église et son histoire de la religion que le nom de Bossuet apparaît le plus souvent et que son influence s’exerce le plus largement.
Les qualificatifs et périphrases qui le désignent dans l’Abrégé de l’Histoire de l’Église sont très laudatifs : c’est à plusieurs reprises « le grand Bossuet1 », « l’illustre Bossuet2 » ou encore « ce docte prélat3 », « ce grand écrivain4 », quand ce n’est pas « le plus éloquent évêque de 98France5 ». Dans la « onzième époque » de l’Histoire de la religion consacrée au milieu du xviie siècle, il est cité parmi les grands esprits qui permirent la « dépuration » de la religion, troublée par les controverses nées de la Réforme : « Ce moment était arrivé, lorsque les Pascal, les Bossuet, les Fénelon et les écrivains de Port-Royal parurent. La vérité si longtemps obscurcie par les passions, commença à surnager sur une infinité d’erreurs que l’hérésie avait accumulées ». Bossuet est même érigé en une sorte de modèle à reproduire contre les « philosophes anti-chrétiens » du siècle des Lumières6.
Aussi est-il plusieurs fois cité par Yvon à l’appui de sa démonstration. Dans l’Histoire de la religion, il est utilisé pour prouver que la société religieuse nécessaire pour conserver les dogmes révélés par Dieu a été instituée par les apôtres, choisis par Jésus-Christ parmi les plus humbles : « Il fallait, dit Bossuet, que toute la gloire de l’établissement de la Religion retournât à Dieu, qui a fait un si grand ouvrage, comme il avait fait l’univers, par sa seule parole7 ». Dans l’Abrégé de l’Histoire de l’Église, il est brandi contre Voltaire qui, dans son Traité sur la tolérance (1763), avait mis dans la bouche de la Nature personnifiée une plainte contre les atteintes portées par les superstitions humaines à son encontre. À son tour, Yvon compose une prosopopée dans laquelle la Nature répond au philosophe que lui et ses amis l’ont dénaturée à travers leurs systèmes matérialistes ou déistes :
Mon Auteur et le Dieu de l’homme l’avait introduit dans le monde, où, de quelque côté qu’il tournât les yeux, la sagesse du Créateur reluisait dans la grandeur, dans la richesse et dans la disposition d’un si bel ouvrage. L’homme cependant l’a méconnu : les créatures, qui se présentaient pour élever son esprit plus haut, l’ont arrêté : l’homme aveugle et abrutie les a servies ; enfin il a oublié la raison jusqu’à les déifier8.
Bossuet est alors appelé à la rescousse dans une note qui renvoie le lecteur au Discours sur l’histoire universelle (1681), « où ce morceau est traité en grand, et tout-à-fait d’une manière sublime9 ».
99Plus tard, Yvon citera deux paragraphes du Discours sur l’unité de l’Église de l’évêque de Meaux pour établir la souveraineté de l’Église, en s’appuyant sur la conversion de l’empereur Constantin :
« Quand après trois cents ans de persécution, parfaitement établie et parfaitement gouvernée durant tant de siècles sans aucun secours humain, il paraîtra clairement qu’elle ne tient rien de l’homme ; venez maintenant, ô Césars, il est temps. Tu vaincras, ô Constantin, et Rome te sera soumise ; mais tu vaincras par la Croix : Rome verra la première ce grand spectacle ; un Empereur victorieux prosterné devant le tombeau d’un pêcheur et devenu son disciple » (Bossuet dans son Discours sur l’Unité de l’Église)10
L’abbé mentionne aussi en note la Défense de la Déclaration du Clergé de France parmi les sources de sa démonstration de l’origine divine de l’Église et de l’État (ibid.).
On trouve même plus loin un étonnant passage dans lequel Yvon ne se contente plus de citer Bossuet ou de renvoyer à son œuvre, mais entrelarde son propre texte de larges extraits de l’auteur, au point d’aboutir à une pure et simple compilation11. Il semble d’ailleurs lui-même s’en apercevoir puisque, au bout de six pages d’un tel collage, il finit par juger préférable de céder directement la parole à Bossuet : « Je ne saurais mieux faire que de copier ici le grand Bossuet sur l’usage que les Pères ont fait des comparaisons en parlant de la Trinité ». Bossuet devient ainsi, durant sept nouvelles pages12, non plus seulement la source mais le relais d’Yvon, pour démontrer qu’il ne faut pas prendre au sens littéral certaines expressions des Pères de l’Église qui, tout en facilitant l’accès des fidèles aux mystères chrétiens, risquent de les dénaturer. Par exemple, la comparaison de la Trinité avec le soleil et ses rayons – tirée de Tertullien13 – qui montre bien comment le Père et le Fils peuvent avoir « la même nature, la même éternité, la même puissance », risque de dégénérer : « si l’on voulait chicaner, ne dirait-on pas que le rayon, sans se détacher du corps du Soleil, souffre diverses dégradations, ou comme parlent les peintres, que les teintes de la lumière ne sont pas également vives ? ». C’est pourquoi saint Justin a eu recours à une autre image, qui est celle du feu, pour remédier à 100l’inégalité que semble introduire celle du soleil entre le Père et le Fils : un flambeau peut en allumer d’autres sans diminuer sa propre flamme14. La polémique de Bossuet contre Jurieu qui avait lancé des traits contre les Pères des trois premiers siècles de l’Église (à partir d’Huet et de Pétau) se trouve donc réactualisée pour défendre les mystères sacrés. Ailleurs, la réponse de Bossuet à Jurieu est utilisée par Yvon contre ses contemporains Mosheim et Brucker qui soutenaient que les dogmes de l’Église romaine avaient varié sous l’influence des philosophes éclectiques :
C’est ce même système que le ministre Jurieu a prétendu contre la foi de tous les monuments, établir par une sorte de récrimination contre l’illustre Bossuet, qui des innovations de la réforme, avait tiré cet argument invincible, que c’est à tort qu’elle s’arroge le titre de véritable Église ; puisqu’un des principaux caractères de la Cité sainte est de professer, dans tout le cours de sa durée, la même foi, laquelle se perpétue et se propage dans le canal d’une tradition pure et inaltérable15 ».
Ce ne sont pas uniquement des arguments ponctuels qu’Yvon va chercher chez son brillant prédécesseur. L’illustre Bossuet exerce sur ce modeste abbé une influence plus profonde en lui fournissant la méthode qui sous-tend l’ensemble de son Abrégé de l’Histoire de l’Église. Concevant les faits établis dans l’histoire de l’Église comme autant de preuves de la divinité du christianisme, Yvon se heurte en effet à une difficulté, qui est de répondre aux critiques des incrédules attachés à les discréditer : s’engager dans de « longues dissertations » pour les défendre risquerait de nuire à « l’intérêt » de la narration16. C’est pour pallier ce genre de difficulté qu’il décide de suivre l’exemple de Bossuet, parvenu à un juste équilibre entre récit d’Histoire et traité d’érudition :
Le grand Bossuet a tenté deux fois avec succès d’être tout ensemble Historien et Dissertateur, l’une dans son éloquent Discours sur l’histoire universelle, et l’autre dans son excellente Histoire des variations. Le raisonnement est si heureusement entrelacé dans ces deux ouvrages avec le récit des événements, que le Théologien y est toujours Historien ; et les faits y prennent une telle dose d’érudition, qu’en ne croyant lire qu’une Histoire, on lit de très savants Traités sur les matières que présente l’Histoire17.
101La méthode de « ce docte prélat », qui permet de tirer « un suc salutaire » des événements narrés en les accompagnant de « solides réflexions » est aux yeux d’Yvon « la seule qu’on doive employer dans des ouvrages de cette nature ». Elle a d’ailleurs été imitée par plusieurs savants protestants18.
Yvon s’appuie également sur Bossuet pour construire son propre plan. Il annonce dans le « Discours sur l’Histoire de l’Église » qui précède son Histoire qu’il divisera celle-ci en Histoire externe et Histoire interne, laquelle donnera au lecteur « l’idée de ce qu’il y a de plus important dans la forme de son gouvernement, dans ses dogmes, dans ses mœurs et dans sa discipline, en même temps qu’elle [l’] instruira de ses destins prospères ou malheureux ». « Ces deux parties jointes en “un tout solide et régulier” seront précédées d’“annales” rapportant les principaux événements qu’il n’est pas permis d’ignorer », afin de remédier au défaut de l’Essai sur l’Histoire générale [Essai sur les mœurs] de Voltaire, qui n’a pas lié les événements qu’il raconte19. Pour ce faire, Yvon inscrit résolument ses pas dans ceux de Bossuet :
Mes deux parties historiques figureront à peu près dans le tableau où je dois peindre les destinées de l’Église, comme figurent dans le Discours sur l’Histoire universelle de l’illustre Bossuet les deux parties, dont l’une nous fait admirer la suite des conseils de Dieu dans les affaires de la religion, et l’autre nous montre l’enchaînement des affaires humaines. Mais de même que ce grand écrivain, avant de reprendre en particulier, premièrement les faits qui nous font entendre la durée perpétuelle de la religion, et ceux qui nous découvrent les causes des grands changements arrivés dans les empires, les fait d’abord aller ensemble, selon le cours des années, j’ai cru qu’il convenait que je liasse également à l’ordre des temps, les faits relatifs à l’Histoire tant externe qu’interne. Je les ferai donc rouler ensemble dans ce grand mouvement des siècles, où ils ont, pour ainsi dire, un même cours, avant que je les détache les uns des autres, pour les reprendre en particulier avec les réflexions nécessaires20.
L’imitation de Bossuet dans l’Abrégé de l’Histoire de l’Église passe parallèlement par tout un réseau métaphorique, dont la portée dépasse celle de simples ornements du discours. On reconnaît aisément dans la prose d’Yvon des images qui apparaissaient déjà sous la plume de Bossuet, à commencer par l’assimilation de l’Histoire universelle à une carte générale 102dont les cartes particulières que sont les Histoires propres à chaque contrée ne seraient que le détail, de façon à offrir au lecteur un « grand spectacle » :
[…] nous plaçant au-dessus du détail des événements particuliers pour dominer sur eux et pour voir dans un plus grand lointain, jetons un coup d’œil rapide sur chacune des quatre grandes époques. Ce qu’elles nous montreront de l’Église dans une espèce de Mappemonde, chaque siècle nous le fera voir, pour parler ainsi, dans des Cartes particulières. Ce discours est la mappemonde, et les Cartes particulières seront l’Histoire même21.
Yvon tire également de Bossuet la comparaison de l’Église à une armée en bataille :
L’illustre Bossuet l’avait comparée avant moi à une Armée environnée d’Ennemis, ne marchant jamais qu’en bataille, ne logeant que sous des tentes, toujours prête à déloger et à combattre. C’est dans cet état d’union, qui la lui montre comme un grand Corps, dont chaque partie correspond à l’ensemble, avec toute la convenance et la proportion qui les assortit l’un avec l’autre, que, de quelque côté qu’il la considère, il la voit belle, semblable à ces pavillons de Jacob si sagement arrangés, que Balaam, à la vue d’un spectacle si merveilleux, ne put s’empêcher de les bénir, au lieu de les maudire, comme on voulait l’y contraindre22.
L’ombre de Bossuet est donc partout présente dans les deux ouvrages historiques d’Yvon, particulièrement dans son Abrégé de l’Histoire de l’Église, même si la préface s’ouvre sur un hommage aux huit discours qui ornent l’Histoire ecclésiastique de Fleury. Yvon souhaite composer sa propre Histoire dans le même esprit que le cardinal : « Par cet esprit que je ne crains point de nommer philosophique, il sut envisager les événements en grand ; et n’ayant de respect que pour la vérité, il rendit à la vraie religion un hommage digne d’elle23 ». Il entend par là ne pas recourir à des mensonges pour cacher les vices de ses pontifes. Il n’empêche que, quelques pages plus loin, il loue la méthode de Bossuet qui entrelace raisonnement et narration, en déclarant que « la manière de M. Bossuet […] est la seule qu’on doive employer dans des ouvrages de cette nature24 ». En alliant ainsi la manière de Bossuet à la méthode de Fleury, Yvon poursuit un but apologétique :
103Une histoire tracée sur mon plan, et exécutée avec succès, serait sans doute un ouvrage neuf, et en quelque sorte nécessaire. Ce serait peut-être le meilleur traité qu’on eût jamais donné de la vérité de la religion chrétienne. En effet, une histoire qui occuperait les esprits d’une narration intéressante, où les événements préparés dans leurs causes, et revêtus de leurs circonstances, se passeraient sous les yeux, où la providence serait rendue sensible par son ascendant sur la politique humaine, ne serait-elle pas préférable à un ouvrage didactique, dans lequel une subtile dialectique exerce son pouvoir plutôt sur des raisonnements que sur des faits25 ?
Aussi son histoire de l’Église est-elle clairement dirigée contre les penseurs de son temps portant atteinte au christianisme, tel le protestant Mosheim quand il critique les images employées par les Pères à propos des mystères et surtout Voltaire qui a prétendu dans le Traité sur la tolérance que les hommes ont ébranlé l’édifice de la Nature en lui ajoutant de vaines parures. L’abbé rétorque au philosophe : « Ce que vous traitez d’ornements bizarres, grossiers et inutiles dans l’édifice de la religion, est précisément ce qui l’a maintenu. Ils font toute sa gloire ainsi que toute sa force26 ». Quels que soient son talent narratif et sa finesse philosophique, l’auteur de l’Essai sur les mœurs a méconnu selon Yvon ce qui devait rendre sublime son Histoire27.
La présence de Bossuet est évidemment beaucoup plus discrète dans les articles donnés par Yvon à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, qui sont des articles de philosophie, morale, logique, métaphysique, théologie et non pas d’histoire ecclésiastique. Et quand son nom apparaît, c’est à titre secondaire : l’évêque de Meaux ne fournit plus de plan d’exposition ni de modèle de raisonnement, il intervient plutôt à l’appui d’une démonstration au moyen d’une rapide citation. Tel est le cas dans l’article Athées où la pensée de Bossuet s’intercale entre une citation de Plutarque et un passage de La Bruyère pour appuyer l’idée que l’athéisme peut être « un moindre mal » que le polythéisme ou l’hérésie. En l’occurrence, c’est au Trialogue de Wiclef qu’Yvon, à la suite de Bossuet, s’en prend :
M. Bossuet ayant donné le précis de la théologie que Wiclef a débitée dans son trialogue, ajoute ceci : « Voilà un extrait fidèle de ses blasphèmes : ils se 104réduisent à deux chefs ; à faire un dieu dominé par la nécessité ; et ce qui en est une suite, un dieu auteur et approbateur de tous les crimes, c’est-à-dire un dieu que les athées auraient raison de nier : de sorte que la religion d’un si grand réformateur est pire que l’athéisme28.
Les références d’Yvon à Bossuet sont plus intéressantes dans un petit ouvrage controversé sur la tolérance qu’il a commis en 1754 durant son exil à Londres suite à l’affaire de Prades. L’œuvre, qui s’intitule Liberté de conscience resserrée dans des bornes légitimes, prône la tolérance civile à l’égard des hérétiques et, si dans la première partie Yvon convoque Bossuet contre Jurieu pour justifier l’autorité infaillible de l’Église romaine29, dans la seconde il prend fermement parti contre celui qu’il nomme « l’intolérant Bossuet30 » au sujet de la nécessité de soumettre l’hérésie « au glaive du magistrat31 ». Il lui reproche d’avoir suivi saint Augustin qui s’appuyait sur l’Épître aux Romains (XIII, 2) pour légitimer la condamnation de ceux qui résistent aux puissants et donc à l’ordre de Dieu :
Or est-il vraisemblable que Dieu ait donné dans l’Évangile un ordre si cruel, si inhumain et si propre à déshonorer le christianisme ? Il n’y a que de barbares raisonneurs qui puissent le trouver dans le passage de st Paul cité par st Augustin et après lui par Mr Bossuet32.
Je ne comprends pas comment Mr Bossuet s’est laissé entraîner par le torrent des théologiens dans le parti de l’intolérance, à laquelle ses principes s’opposent de toutes leurs forces33.
Dans l’œuvre de cet abbé philosophe dont la position à l’égard de l’orthodoxie religieuse de son temps est très ambiguë, le recours à Bossuet sert donc aussi bien à exalter l’histoire victorieuse de l’Église qu’à combattre l’intolérance.
L’exemple d’Yvon confirme les résultats de l’enquête menée par Sébastien Drouin sur l’influence de Bossuet chez les antiphilosophes 105au xviiie siècle : c’est en grande partie à son Discours sur l’histoire universelle qu’elle est due. L’évêque de Meaux a fourni aux défenseurs du christianisme un modèle permettant de concilier histoire ancienne, providentialisme et théorie absolutiste. Il convient cependant d’émettre une réserve s’agissant de cet apologiste ambigu qu’est l’abbé Yvon : s’il soutient apparemment le Trône et l’Autel, il n’adhère pas au discours répressif de Bossuet. Son engagement dans l’Encyclopédie et les tracas qui en ont résulté pour lui l’inclinent à défendre la tolérance civile envers les hérétiques, sinon envers les athées et les déistes, tout en soutenant la nécessité de l’intolérance ecclésiastique. Par l’infléchissement qu’il fait ainsi subir à l’image de Bossuet dans le camp chrétien, Yvon offre un cas intéressant pour l’historien : bien qu’obscur, Yvon n’en a pas moins joué son rôle dans l’évolution des idées. C’est là toute l’ambiguïté et à la fois la modernité de ce théologien philosophe, on serait tenté de dire ce chrétien éclairé du xviiie siècle.
Sylviane Albertan-Coppola
Université d’Amiens
1 Claude Yvon, Abrégé de l’Histoire de l’Église depuis son origine jusqu’à nos jours, Paris, Panckoucke, 1767, t. III, p. 146, 639, 640.
2 Ibid., p. 568, 635, 636, 724.
3 Claude Yvon, Abrégé de l’Histoire de l’Église depuis son origine jusqu’à nos jours, Paris, Panckoucke, 1766, t. I, p. 9.
4 Ibid., p. 16.
5 Claude Yvon, Abrégé de l’Histoire de l’Église depuis son origine jusqu’à nos jours, Paris, Panckoucke, 1767, t. III, p. 647.
6 Claude Yvon, Accord de la philosophie avec la religion ou Histoire de la religion, divisée en XII époques, Paris, Valade, 1782, p. 118.
7 Ibid., p. 66-67.
8 Claude Yvon, Abrégé de l’Histoire de l’Église depuis son origine jusqu’à nos jours, Paris, Panckoucke, 1766, t. I, p. 344.
9 Ibid.
10 Abrégé de l’Histoire de l’Église depuis son origine jusqu’à nos jours, Paris, Panckoucke, 1767, t. III, p. 262.
11 Ibid., p. 634-639.
12 Ibid., p. 640-646.
13 Ibid., p. 633, 643.
14 Ibid., p. 642-643.
15 Ibid., p. 568.
16 Claude Yvon, Abrégé de l’Histoire de l’Église depuis son origine jusqu’à nos jours, Paris, Panckoucke, 1766, t. I, p. viii.
17 Ibid., p. ix.
18 Ibid., p. x.
19 Ibid., p. 15.
20 Ibid., p. 16-17.
21 Ibid., p. 20.
22 Ibid., p. 2.
23 Ibid., p. iv.
24 Ibid., p. x.
25 Ibid., p. xxi-xxii.
26 Ibid., p. cccxlv.
27 Ibid., p. 16.
28 Claude Yvon, Encyclopédie, art. « Athées ».
29 Claude Yvon, Liberté de conscience resserrée dans des bornes légitimes, Londres, s. n., 1754, p. 89-94.
30 Ibid., p. 176.
31 Ibid., p. 119.
32 Ibid., p. 123.
33 Ibid., p. 149.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-406-07134-1
- EAN: 9782406071341
- ISSN: 2494-5102
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-07134-1.p.0097
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 09-01-2017
- Periodicity: Annual
- Language: French