Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Philosophie de la religion et spiritualité japonaise
- Pages : 253 à 256
- Collection : Rencontres, n° 423
Résumés
Pierre Bonneels et Baudouin Decharneux, « Introduction »
Sur fond de philosophia perrenis dont la nitescence est actuelle, au travers des multiples facettes des pensées philosophiques présente dans l’espace socioculturel japonais (shintoïsme, taoïsme, confucianisme, bouddhisme, christianisme, etc.), cette introduction tente d’examiner, brièvement, comment une unité dans la diversité s’est peu à peu exprimée dans les représentations des beaux-arts, de la littérature, des institutions et de la culture matérielle au Japon comparativement à l’Occident.
Ryosuke Ohashi, « La rencontre des maîtres de thé avec les missionnaires chrétiens. Une scène singulière dans l’histoire de la spiritualité japonaise durant le 16e siècle »
Il s’agira d’analyser une comparaison possible entre le rituel du thé et de la messe par la notion ichimi dōshin 一味同心, traduit littéralement par « même goût, même cœur », et qui signifie l’union des cœurs réalisés dans la cérémonie du thé par tous les participants goûtant le même thé. En effet, ces deux cérémonies sont marquées d’une histoire distincte qui pourtant se rejoint dans la rencontre culturelle ainsi que religieuse du Japon et de l’Occident.
Frédéric Girard, « Âme et esprit dans le compendium philosophique de Pedro Gomez (1595) et ses échos éventuels chez les moines zen de la région de Nagasaki »
L’introduction des idées philosophiques et religieuses de l’Europe christianisé par les missionnaires jésuites et par d’autres ordres a provoqué un choc culturel encore mal mesuré. La découverte assez récente de la version japonaise du principal texte missionnaire des jésuites, le Compendium Catholicae Veritatis (1592-1595) de Pedro Gomez (1535-1600), donne enfin une idée plus précise de l’apport européen et en conséquence de ses effets au Japon.
254Jaques Marx, « Kakure kirishitan. Les chrétiens cachés du Japon »
Ce qui est considéré ici, c’est l’insertion de petits groupes de catholiques réfractaires dans l’histoire de l’implantation du christianisme au Japon, et, du point de vue de l’anthropologie religieuse, la permanence sur le long terme de pratiques rituelles profondément ancrées dans la mémoire culturelle de la persécution organisée par l’État japonais.
Kenji Hosogai, « Du “vouloir dire” au “voir”. Barthes lecteur du haïku et du kōan zen »
En Occident, l’histoire du néant reste toujours une histoire négative, car la philosophie cherche à exiler le néant hors du discours gorgé de sens, lui réservant la place de l’indicible, l’inintelligible, l’irreprésentable. Pourtant, lorsque la pensée du Zen dit qu’il n’y a rien, le néant du Zen n’est ni trouvé au fondement de l’être, ni hors de la place de l’être, car le Zen, ignorant tout de l’être et du non-être, constitue le champ intermédiaire du « voir » qui relie les deux.
Christian Le Dimna, « Le haïku, un poème spirituel »
Le haïku a exercé une importante influence sur la poésie contemporaine, car il transmet l’expérience d’une ouverture au présent qui semble proche de celle qui fonde la mystique. Cette expérience intimement vécue, qui se trouve ainsi à l’origine du poème, permet de « voir » le monde en l’absence de l’ego. Le haïku a ainsi permis aux poètes contemporains non seulement d’instaurer la critique du discours en poésie, mais a également montré la voie pour revenir à la source d’une parole véritable.
Kanako Goto, « “Ihatovo”, sa déception et ses espoirs. Réceptions d’une pensée utopique de Kenji Miyazawa (1896-1933) »
Dans cette étude, il a été question d’esquisser en premier lieu les difficultés que Miyazawa a connues afin d’obtenir une certaine reconnaissance – ce que l’on peut appeler la déception de l’auteur et de son univers. Il s’agit également d’éclairer la notion d’espoir que ses œuvres contiennent en elles et que le lecteur ne cesse de sentir naître en lui à travers la lecture.
255Andreas Thele, « Éloge des œuvres oisives. Montaigne et la pensée japonaise »
L’exposé rapproche certaines facettes des Essais de Montaigne de la pensée japonaise. L’analyse des notions comme souplesse, mouvement, modération ou oisiveté permet de découvrir dans la sagesse de Montaigne une contribution originale et transculturelle. Dans ce contexte comparatif, une attention particulière sera accordée aux écrits du moine Kenkō et aux notions du bouddhisme zen.
Sergio Boffa, « La transformation des bujutsu en budō à l’époque Edo (1603-1867). Mythe ou réalité ? »
Dans l’imaginaire occidental, les arts martiaux sont généralement perçus comme forme de violence ou comme moyen d’atteindre une certaine sagesse. Les pratiquants sont pourtant divisés. Pour les uns, l’étude des techniques de combat doit être pragmatique. Pour d’autres, elle s’apparente à un sport. Enfin, certains estiment que cette activité est bien plus profonde et présente des aspects philosophiques voire mystiques.
Édith Culot, « Des laques pour les missionnaires. Les laques namban »
Cet article présente un aperçu d’une production singulière de l’histoire de l’art du Japon : les laques namban. Faisant référence aux « Barbares du Sud », c’est-à-dire aux Occidentaux, le terme namban est lié à une importante part de la création artistique japonaise de la fin du xvie et du début du xviie siècle, marqués par l’influence des contacts avec l’Occident. La production la plus célèbre est celle des paravents namban, qui ont été réalisés par les plus grands maîtres de l’époque Azuchi-Momoyama.
Bernard Stevens, « La notion de nihilisme dans la pensée de l’école de Kyōto »
L’article cherche à présenter la thématique nishitanienne du nihilisme, l’introduisant préalablement par l’articulation autour de l’actualité japonaise.
256Makoto Sekimura, « La nature japonaise et la sensation animiste chez Lafcadio Hearn »
La sensibilité des Japonais a tendance à s’intégrer et à se fondre dans la nature conçue non comme environnement objectif, mais comme processus auto-génératif. Elle perçoit une certaine affinité avec la nature et y constitue le cœur de la spiritualité et de la religion. Le sentiment de fusion avec la nature y est le point de rencontre entre la religion et la sensation mise en valeur dans la vie. C’est ainsi que nous tenterons de discerner ce que l’on pourrait nommer une « sensation animiste ».
- Thème CLIL : 3916 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Histoire de la philosophie
- ISBN : 978-2-406-08413-6
- EAN : 9782406084136
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08413-6.p.0253
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 07/10/2019
- Langue : Français