Avertissement
- Publication type: Book chapter
- Book: Philippe de Gueldre (1467-1547). « Royne de Sicile » et « povre ver de terre »
- Pages: 7 to 8
- Collection: Library of Renaissance History, n° 13
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Avertissement
Le présent ouvrage adopte sur deux points des intitulés qu’il convient d’emblée de préciser.
Le premier concerne l’onomastique. Les historien(ne)s ont longtemps refusé à Philippe de Gueldre le prénom « Philippe », lui préférant ceux de « Philippa » ou encore de « Philippine » dans la plupart des études qui lui ont été consacrées aux xixe et xxe siècles. Ce serait là faire injustice aux sources, et à « Philippe » elle-même, dont la signature est sur ce point sans appel. Ce serait également faire injustice aux origines bourguignonnes de la duchesse de Lorraine, et à son insertion dans un système onomastique où le prénom vaut identification. Il en est de même pour la lignée. Née au sein de la maison d’Egmont, Philippe de Gueldre se rattache à travers sa signature (de même que dans les sources) à un territoire dont le positionnement s’avère stratégique autour de 1500, et mobilise de nombreuses entreprises, tant de la part du duc de Bourgogne que du roi de France, du duc de Clèves et même de l’Empereur.
Le second concerne la source principale de cette étude. L’hagiographie rédigée en 1585 ou peu de temps auparavant au sein du couvent des Pauvres clarisses de Pont-à-Mousson a donné lieu à de multiples publications aux intitulés souvent différents, reflets de la volonté des éditeurs du moment. Afin de rendre lisible une source malgré la pluralité des recompositions qui s’y sont greffées tout au long de l’époque moderne, le nom générique de Vie de Philippe de Gueldre a été retenu pour qualifier l’ensemble de ces écrits. Il convient donc de se rapporter aux notes indicatives des années et des lieux d’édition afin d’identifier la version à laquelle l’étude se réfère. En l’absence de précision, la Vie de Philippe de Gueldre renvoie toujours au manuscrit original conservé au Cabinet des manuscrits occidentaux de la Bibliothèque nationale.
Enfin, la lecture de cet essai pourrait réserver une certaine frustration au lecteur qui chercherait, dès les premières pages, à rencontrer Philippe de Gueldre. Son « entrée en scène » n’intervient en effet qu’au cinquième 8chapitre. Ce défi imposé n’en est toutefois pas un. La démarche proposée dans ce qu’il convient de nommer « essai » et non « biographie » passe d’abord par la quête du sujet : un sujet qui se dérobe, parce que les sources sont rares et fragmentaires ; un sujet qui est difficile, parce que faire l’histoire d’une femme impose de réfléchir aux images et aux discours sur les femmes et sur le genre ; un sujet dont il faut enfin sonder toutes les strates archéologiques, tant son historiciation a été instrumentalisée.