Chronologie sommaire
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Œuvres poétiques françaises
- Pages : 43 à 48
- Collection : Textes de la Renaissance, n° 238
- Série : Scriptorium, n° 5
CHRONOLOGIE SOMMAIRE
1534-1550 |
Naissance de Jean Passerat, à Troyes, le 18 octobre 1534, d’une famille de marchands, de Pantaléon Passerat et Nicole Thiénot. Il effectue ses premières études sous la tutelle de son oncle, Jean Thiénot, chanoine de la cathédrale. Il les poursuit à l’école sous la direction de Jacques de Launay, peut-être en compagnie de Pierre Pithou. Enfance tourmentée ; fugue à Bourges, où il devient apprenti forgeron et pêcheur, puis repli sur Sancerre ; retour à Troyes et reprise de son éducation à la Grande-École (1548-1551). |
1551 |
Passerat, inscrit à l’Université de Paris, étudie au Collège de Reims. |
1556 (?) |
Retour de Passerat à Troyes. |
1558 |
En mai, Passerat est appelé à enseigner au Collège du Plessis (Paris), grâce à l’entregent de Nicole Lescot, qui y professe l’éloquence. Il paraît avoir contribué, avec C. Clausse et F. de Belleforest, à une plaquette de vers consacrés à Mercure par Jean Dorat (s.l.s.n.). |
1559 |
Passerat publie l’Adieu à Phœbus et aux Muses (Paris, B. Prevost). Il donne un sonnet pour L’Heptameron de Marguerite de Navarre (Paris, V. Sertenas). |
1561 |
Passerat, maître ès arts, est régent au Collège du Plessis. À cette époque, il a enseigné ou continue d’enseigner au collège du Cardinal Lemoine. Il appartient peut-être déjà au cercle d’Henri de Mesmes, rue de Jouy. |
1562-1563 |
Passerat enseigne peut-être alors aux Collèges du Cardinal Lemoine. Début des guerres de religion ; Ronsard publie ses Discours. Assassinat de François de Lorraine à Orléans, le 18 février 1563. Passerat publie sa Galliae mœrentis prosopopœa. Item Duscis Guisiaci tumulus et l’Hymne de la Paix chez Gabriel Buon, à Paris. |
44
1564-1565 |
Passerat est régent au collège de Beauvais. Il se rend à Troyes pour participer avec Ronsard à l’organisation de l’entrée du cortège royal, le 23 mars 1564. Il réunit ses vers et les fait publier à Paris dans le Chant d’allégresse pour l’entrée du tres-chrestien Prince Charles IXe (G. Buon). Il est peut-être impliqué dans la polémique contre les Jésuites (début 1565), à Paris, initiée par Adrien Turnèbe. Il assiste à la mort de celui-ci, le 12 juin 1565, qu’il commémore par une élégie latine dédiée à Denis Lambin, puis une Complainte en français, et publiée avec d’autres vers de Ronsard, J. Dorat, A. Delbene, N. Vergèce, et L. du Chesne, dans les deux tombeaux latins (Paris, F. Morel). Vers cette époque, au cours d’une partie de paume, Passerat est blessé gravement à un œil1. |
1565-1567 (?) |
Passerat est étudiant de droit civil à l’Université de Bourges, en compagnie d’Alphonse Delbene, où il suit les cours de Jacques Cujas et d’où il entretient une correspondance avec Ronsard. Deuxième guerre de religion. Jean Dorat résigne sa charge de Lecteur au Collège Royal. Possible voyage en Italie en compagnie de Delbene (?). De retour en France, il séjourne à Épernay à la demande de la ville et la protège de la menace du sac par les troupes de Condé. |
1568 |
Passerat est à Paris en janvier. Reprise de son lectorat au Collège du Cardinal Lemoine où, peut-être, il présente son commentaire sur le De Verborum significatione d’Alciat2. Publication du In alterum Gallorum civille, carmen lugubre dédié à B. Delbene (Paris, G. Buon ; privilège du 28 janvier) où Passerat décrit les désastres de la guerre. |
1569 |
Début de la troisième guerre de religion ; batailles de Jarnac et de Moncontour. Donation de Pantaléon Passerat, le 29 septembre, en faveur de ses enfants Jean (rentré de Bourges ou, peut-être, de Valence) et de Nicole. Participation du poète au tombeau latin de Jacques de La Chastre (Paris, R. Estienne). |
45
1570 |
Paix de Saint-Germain (août) ; Charles IX épouse Élizabeth d’Autriche. À cette époque, Passerat est (depuis 1568 ou 1569 ?) le résident d’Henri de Mesmes, à Paris, chez qui il demeurera jusqu’en 1596. Il est chargé d’éduquer son fils Jean-Jacques qui a dix ans, et peut-être sa fille Judith (deux ans). |
1571 |
Entrée du roi et de la reine à Paris (6 mars). Au début de cette décennie, Passerat fréquente la demeure des Villeroy, en compagnie de Ronsard, Desportes, Baïf et Dorat. |
1572 |
Mort de Pierre de La Ramée (Ramus) lors du massacre de la saint Barthélemy (août) au sujet duquel Passerat compose des vers qui seront écartés du Recueil des œuvres poetiques (1606) ; début de la quatrième guerre de religion. Le 29 décembre, Passerat, désigné comme docteur en droit et avocat au Parlement, passe un accord avec Simon de Malmédy concernant la charge de Lecteur au Collège Royal qu’il n’occupera que l’année suivante – la chaire vacante de Ramus ayant été dédoublée (Malmédy occupera une chaire de philosophie grecque et latine, Passerat une chaire d’éloquence latine). Publication de La Franciade de Ronsard (Paris, G. Buon) saluée par quelques vers latins de Passerat. |
1573 |
En juillet, publication des Premieres Œuvres de Philippe Desportes dans lesquelles se voit un sonnet de Passerat. En septembre, départ d’Henri de Valois pour la Pologne. Sans doute à ce moment Passerat entame-t-il son cours en éloquence latine au Collège Royal. |
1574 |
Au printemps, début de la cinquième guerre de religion. Mort du roi Charles IX le 30 mai, que Passerat commémore par des vers latins et français réunis par Dorat (Paris, F. Morel). Le 18 septembre, mort de Marguerite de France à Turin. Entrée d’Henri de Valois à Lyon à laquelle assiste peut-être Passerat, accompagnant H. de Mesmes. Mort de Marie de Clèves, le 30 octobre, qui donne lieu à une commémoration des poètes, dont Passerat. |
1576 |
Fin de la cinquième guerre de religion (paix de Beaulieu, le 6 mai) et début de la sixième qui prendra fin l’année suivante, avec la Paix de Bergerac. Première session de l’Académie du Palais. Dans un acte du 14 octobre (BnF, Ms. Fds Dupuy 852, f. 66), Passerat est désigné comme lecteur et interprète du roi et, à |
46 |
ce titre, reçoit une pension de 600 livres. Il est aussi prieur de Port-Dieu au diocèse de Limoges (de Tulle, en 1581). Le revenu en sera transféré à Jean de Rougevalet, son neveu, en 1581 (AN, Insinuations du Châtelet, Y 136, f. 402v et Y 125, f. 486v). |
1577 |
Funérailles de Remy Belleau à Paris. Passerat compose des vers français et latins d’hommage qui prendront place dans le tombeau au sein des Œuvres du poète défunt, l’année suivante. |
1578 |
Un acte désigne Passerat comme prieur commendataire d’Auxerre. Passerat participe au Tombeau de Fremin Douri (Paris, D. Du Pré). Du Bartas publie La Sepmaine, ou Creation du monde (Paris, chez M. Gadouleau et J. Febvrier). |
1580 |
Traité de Fleix qui met un terme à la septième guerre de religion (26 novembre). Passerat contribue au tombeau latin de Jean de Thou, frère du Président J.-A. de Thou (Paris, M. Patisson). Publication des Essais de Montaigne. |
1582 |
Le 20 août, constitution d’une rente par Jean Passerat (« demourant à Paris, rue Sainte Avoye ») en échange d’un prêt à Claude Thiénot, laboureur à Troyes, fixé sur la possession d’une maison partagée avec C. Thiénot et Nicole Passerat, sœur du poète. Disgrâce d’Henri de Mesmes. Participation au Tumulus de Christophe de Thou (Paris, M. Patisson). |
1584 |
Passerat interrompt son enseignement ; il le reprendra en 1595. Le 8 mai, il fait donation d’une rente à Jean de Rougevalet, « son serviteur ». |
1585 |
Des vers de Passerat figurent dans les Premieres Œuvres poetiques de Flaminio de Birague, auxquelles Ronsard contribue. Mort de Ronsard (27 décembre). Quelques mois plus tard, un hommage solennel lui est rendu et Claude Binet publie le Discours de la vie de P. de Ronsard suivi d’un tombeau pour lequel Passerat a donné des vers français. |
1587 |
Passerat publie Tout. Au Tout-Puissant (Paris, C. Auvray) et dédie Nihil à H. de Mesmes (Paris, É. Prevosteau). Dans l’édition posthume des Œuvres de Ronsard, le nom de Passerat figure parmi les poètes néo-latins distingués (Preface sur la Franciade). |
47
1588 |
Mort du prince de Condé (5 mars), Journée des Barricades (12 mai) et assassinat du duc de Guise (23 décembre). Passerat publie Nihil (Paris, S. Prevosteau) et La Polimétrie, ou Le moyen contre, tout, quelquechoze, et rien (Paris, M. Guillemot). |
1589 |
Le 5 janvier, Catherine de Médicis s’éteint à Blois. Le 2 août, assassinat d’Henri III par Jacques Clément. |
1590 |
Henri IV assiège Paris ; bataille d’Ivry. |
1592 |
Mort de Montaigne. |
1593 |
Abjuration d’Henri IV qui sera sacré à Chartres, l’année suivante. Passerat participe à la rédaction de la Satyre Ménippée avec N. Rapin, J. Gillot, P. Pithou, P. Le Roy, F. Chrestien et quelques autres. |
1594 |
Le 27 février, Henri de Bourbon est sacré roi à Chartres. Participation au Tumulus de Claude Dupuy qui paraîtra seulement en 1607. Publication de la Satyre Ménippée de la vertu du Catholicon d’Espagne (Tours, J. Mettayer), de la Consolation à Madame de Givry (Paris, M. Patisson), et de la Praefatiuncula in disputationem de Ridiculis […](Paris, M. Patisson, 1595, ainsi que par L. Elzevier à Leyde et J. Lechler à Francfort), dans laquelle Passerat se plaint de l’emprise des Jésuites sur l’Université, des dégâts causés par les Ligueurs, mais se réjouit de l’avènement d’Henri IV. |
1596 |
Mort d’Henri de Mesmes (août). Publication de Rosa, et Olor (Paris, M. Patisson), et de Nihil, Nemo, Aliquid (Caen, [J. Le Bas ?]). Date probable de la publication à l’essai du Premier livre des poemes. |
1597 |
Passerat, séjournant désormais gratuitement au Collège de Clermont, en compagnie de Jean de Rougevalet, son neveu et secrétaire, est terrassé par une attaque cérébrale qui le laisse à demi-paralysé et aveugle. De cette infortune, il compose Nihil, Nemo, Aliquid (Paris, É. Prevosteau) et l’éloge paradoxal De Cœcitate oratio. Il fait paraître Le Premier livre des poemes et ses Kalendae Januariae, à Paris, chez Mamert Patisson. Il fait donation à Bertrand Le Prévost, chanoine à Paris, de son prieuré de Port-Dieu. |
1598 |
Dans une lettre à Chr. De Thou, datée du 15 février, Nicolas Rapin écrit que Passerat « est attaché au lict pour jamais ». Fin de la huitième guerre de religion et proclamation de l’Édit de Nantes. |
48
1601 |
Publication de In nuptias Henrici IIII Galliae Navarraeque regis, et Mariae Mediceae (Paris, M. Patisson). |
1602 |
Publication du Premier livre des poëmes (Paris, Vve M. Patisson) au cours du premier semestre (?). Jean Passerat s’éteint le 14 septembre, au Collège de Clermont, et repose dans la chapelle du rosaire, au couvent des Jacobins, rue Saint-Jacques. Nicolas Rapin compose deux distiques latins sur sa mort. D’autres vers paraîtront à la suite du Recueil des œuvres poëtiques en 1606. |
1603 |
Parution des Kalendae Januariae et varia quaedam poematia (Paris, Vve M. Patisson). |
1605 |
8 février : contrat passé par David Douceur pour l’impression et la vente du « Callepin en dix langues de feu Monsieur Passerat ». Juin : publication des Trois livres de la bibliothèque d’Apollodore ou de l’Origine des dieus traduits par Jean Passerat (Paris, J. Gesselin) réalisée par les soins de son neveu, Jean de Rougevalet, écuyer et Maître d’hôtel de M. le Chancelier. Mort de Pontus de Tyard. |
1606 |
Publication du Recueil des œuvres poëtiques (Paris, C. Morel et A. L’Angelier), des Kalendae Januariae et varia quaedam poematia (Paris, Cl. Morel), des Orationes et Praefationes (Paris, D. Douceur) et du De litterarum inter se cognatione ac permutatione liber (Paris, D. Douceur). Mort de Philippe Desportes. |
1608 |
Publication des Commentarii in C. Val. Catullum, Albium Tibullum et Sex. Aur. Propertium (Paris, Cl. Morel). |
1609 |
Parution du Dictionarium octolingue d’Ambrogio Calepino édité par Passerat (Genève). |
1612 |
Publication du Conjectarum liber cui accessit Adriani Behotii apophoretorum libri tres (Paris, C. Morel). |
1615 |
Réédition des Orationes et praefationes (Francfort, W. Richter). |
1622 |
Réédition des Orationes et praefationes (Francfort, F. Weiss). |
1637 |
Réédition des Orationes et praefationes (Paris, M. Henault). |
1 Voir le portrait de Passerat, p. 54, qui le représente de trois quarts, dissimulant ainsi les séquelles de sa blessure à l’œil droit.
2 Voir R. T. Patterson, op. cit., p. 138 et note 3, p. 413, qui rapporte les témoignages des biographes de Passerat, mais qui ne connaissait pas le cours manuscrit conservé à la Biblioteca Ambrosiana de Milan.
- Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
- ISBN : 978-2-406-11069-9
- EAN : 9782406110699
- ISSN : 2105-2360
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-11069-9.p.0043
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 23/06/2021
- Langue : Français