Résumés
- Publication type: Journal article
- Journal: Parade sauvage
2014, n° 25. Revue d’études rimbaldiennes - Pages: 373 to 378
- Journal: Parade sauvage (Wild Parade)
Journal article: Previous 21/21
Résumés
Steve Murphy, « L’épigraphe comme clin d’œil et la rhétorique profonde de Jugurtha »
Dans Jugurtha, Rimbaud développe une analogie topique entre le héros éponyme et Abd-el-Kader, dans le cadre d’un éloge – docile ou ironique ? – de Napoléon III. L’épigraphe attribuée à « Balzac » anticiperait par sa duplicité sur le palimpseste au cœur du poème, confortant l’hypothèse séditieuse.
Rimbaud’s Jugurtha develops a topical analogy between the eponymous hero and Abd-el-Kader in the framework of a (docile or ironic ?) tribute to Napoléon III. The duplicity of the epigraph attributed to « Balzac » is a prelude to the poem’s central palimpsest, encouraging a seditious reading.
Pascal Tonon, « Credo in unam / Soleil et chair au prisme des mythes platoniciens »
Le poème Credo in unam (Soleil et Chair) montre que l’homme de la société chrétienne vit dans un double exil, mondain et céleste, analogue à ceux de la Bible et de Platon (Phèdre, La République). Il retrouvera le flux d’amour dans la nature païenne en réconciliant les pôles de tout dualisme.
The poem Credo in unam (Soleil et Chair) shows that the man of the Christian society lives in a double exile, worldly and celestial, similar to those of the Bible and Plato (Phaedrus, The Republic). He will rediscover the flow of love in the heathen Nature by reconciling the poles of any dualism.
Robert St. Clair, « Écrire, la main dans la main. De la fleur parodique au communisme littéraire : Le Sonnet du trou du cul »
S’inscrivant dans la lignée de recherches autour du sonnet « emblématique » de l’Album zutique entreprises ailleurs, cet article propose une étude du Sonnet du trou du cul qui cherche à problématiser ses multiples enjeux et
rapports inter-textuels (si bien littéraires que « disciplinaires ») à partir d’une scène de lecture : le fameux Coin de table de Fantin-Latour.
This article seeks to take stock of and theorize the question and stakes of intertextuality in Le Sonnet du trou du cul, taking as its ekphrastic starting point an interrogation of the play of presence and absence in a scene of reading : Fantin-Latour’s (in)famous Coin de table group portraits (1872 and 1873).
Nicolas Valazza, « L’Idole zutique entre souffle lyrique et excrétion corporelle »
En examinant la double isotopie du souffle et de la digestion qui structure le « Sonnet du trou du cul », cette étude montre comment le poème consigné par Rimbaud et Verlaine dans l’Album zutique est contraint de retenir une parole lyrique, assimilée à un corps étranger, tout en s’efforçant de l’évacuer.
By examining the topics of breath and digestion that structure the « Sonnet of the Asshole », this study shows how the poem recorded by Rimbaud and Verlaine in the Album zutique is forced to hold a lyrical word, considered a foreign body, while trying to evacuate it.
Estelle Pantone, « Rimbaud aux outrages »
Dans « Le cœur supplicié », « Le cœur du pitre » ou « Le cœur volé » (trois titres pour un même texte), le poète s’identifie au Christ aux Outrages : il s’agit pour Rimbaud de composer un manifeste « de littérature nouvelle » autant qu’une critique hétérodoxe du catholicisme de son temps.
In « The Tortured heart », « The Heart of the Clown », or « The stolen Heart » (three titles for the same text), the poet identifies himself with Jesus. He rewrote the scene of The Mocking of Christ : Rimbaud composed both a manifesto of « new literature » and a heterodox criticism of Catholicism.
Kazuki Hamanaga, « Vers et prose dans Alchimie du verbe »
Le rapport entre la prose et le vers dans Alchimie du verbe a été considéré comme une dialectique entre le moi racontant et le moi raconté. Le présent article réexamine leur relation textuelle sans la réduire à la distance chronologique ou biographique entre 1872 et 1873.
The relationship of the prose and the verse in Alchimie du verbe has been considered to be the dialectics of the narrator and the hero. This paper reviews their textual connection without reducing it to the chronological or biographical distance between 1872 and 1873.
Kelly Lynn Morckel, « Héroïsme et marginalité dans Une saison en enfer »
Par sa poétique de la souffrance, Une saison en enfer se présente comme le lieu privilégié d’un héroïsme paradoxal. En partant de la notion d’anomie littéraire, cette étude propose une relecture de la Saison sous le double signe de l’héroïsme et de la marginalité, reliquats d’un certain romantisme.
Through its poetics of suffering, Une saison en enfer establishes the parameters of a paradoxical kind of heroism. This study, founded on the notion of literary anomie, seeks to read the work through the double lens of heroism and marginality, seen here as relics of Romanticism.
Guillaume Déderen, « La beauté sur les genoux. Détours carnavalesques dans Une saison en enfer »
Cet article présente un tableau réalisé principalement avec l’outil électronique « Google Livres » qui rassemble environ cent cinquante extraits de littérature chrétienne et cherche à mettre en évidence les correspondances entre Une Saison en enfer et la « phraséologie chrétienne » de l’époque.
This article presents a table compiled by searches of « Google Books ». It collects about 150 excerpts from French Christian literature and seeks to emphasize the connections between A Season in Hell and the Christian phraseology of the time period.
Antoine Fongaro, « Fleurs rimbaldiques »
L’article montre, cas par cas, qu’il n’y a ni animisme, ni magie, ni rêve créateur chez Rimbaud quand il évoque des fleurs, mais habileté dans le traitement des ressources que lui offre la langue (homonymes, métaphores, etc.). Ce que l’on attriue à l’imagination créatrice de Rimbaud, relève de la philologie.
The article shows, case by case, that there is no animism, magic or creative dream in Rimbaud’s evoking flowers, but rather an ability to use the resources of language (homonymies, metaphors etc.). What is attributed to the Rimbaud’s creative imagination is rather philology.
Adrien Cavallaro, « “De singuliers passants surgissent comme des vagues de fond”. Les Poèmes de Léon-Paul Fargue au miroir des Illuminations »
Les Poèmes de Fargue invitent à considérer un cas de filiation rimbaldienne proprement poétique, d’où le mythe est absent. Au niveau de paragraphes caractéristiques, ils témoignent d’une appropriation syntaxico-stylistique d’un modèle issu des Illuminations, qu’ils inscrivent en acte dans une histoire de la poésie moderne.
Fargue’s Poèmes challenge us to examine how a poet can use Rimbaud’s poetic model without promoting the myth of the poet. Many distinctive paragraphs show a syntactic and stylistic appropriation of a model based on the Illuminations and they lead this reference to go down in a history of modern poetry.
Antoine Fongaro, « La fin de Barbare »
Laissant de côté les huit premier alinéas de « Barbare », l’article apporte d’aborde une précision pour le sens des « larmes blanches bouillantes ». Puis est récusé l’emploi du mot « extase » à propos du texte : « l’extase est muette, alors que le texte est bavard ». Le silence ne s’établit qu’après « Les pavillon… », qui renvoie à la Commune. Le fin mot du texte est « Douceurs », d’où apparaît de quoi parle Rimbaud. Le titre « Barbare » peut alors se comprendre au sens que donne à « Barbarus » Ovide dans Les Tristes.
Setting aside the first eight paragraphs of Barbare, first the article proposes a clarification of the meaning of « larmes blanches bouillantes ». Then the use of the word « ecstasy » in referring to Rimbaud’s text is rejected : the ecstasy is mute while the text is chatty. The silence is only established after « Le pavillon… », referring to the Commune. The last word, « Douceurs » – repeated four times as an exclamation –shows what Rimbaud is talking about. The title Barbare can thus be understood according to the sense that Ovid gives to the word « Barbarus » in Tristia.
Marjan Mahmoudi, « Rimbaud mystique ? »
Mystique, malgré son titre, renvoie le lecteur à la scène concrète d’une ville. Par la physique du mysticisme, elle se transforme en représentation de force cachée derrière l’apparence matérielle de ces éléments naturels. C’est ce dynamisme qui fait tourner l’initié sur lui même.
Mystique, despite its title, sends the reader to a natural scene of a city. Through the physics of mysticism, it turns into the representation of the hidden force behind the actual appearance of these elements. It is this same dynamism that rotates the initiated around himself.
Denis Saint-Amand, « Moyens et enjeux d’une approche didactique des Illuminations. Retour sur une expérience d’enseignement »
Cet article se présente comme un retour sur une expérience d’enseignement des Illuminations, synthétise différentes observations sur les problèmes que le recueil pose aux étudiants et présente quelques pistes pour l’explorer d’un point de vue rhétorique et en contexte.
This paper reflects on the author’s personal experience from teaching Illuminations. It collects some observations on the problems that the students experience with this work and presents different ways to explore it from a rhetorical point of view and while considering the context of its production.
Marie-Christine Desmaret, « Voies et voix. Voyage et voyous dans l’œuvre de Rimbaud »
La poétique rimbaldienne postule une phénoménologie de la perception ; l’étude explore les figures mythiques du poète-voyou, les visages de l’œuvre, ses motifs symboliques, en une alchimie verbale liée à l’« en-corps » lacanien.
Ways and voices, travels and hoodlums in Rimbaud’s Poems, A Season in Hell and Illuminations (Marie-Christine Desmaret). Rimbaldian poetics postulates a phenomenology of perception ; this study explores the mythical figures of the hoodlum-poet, the faces of the work, and its symbolic motives, in a verbal alchemy related to Lacan’s « en-corps ».
Helen Abbott, « Transpositions des Illuminations, ou Rimbaud en musique »
La mise en musique des Illuminations par Benjamin Britten (1939) remanie le texte rimbaldien en effectuant des « transpositions » de prosodie, de forme, de sonorités, et de figuralismes. Nous proposons que ces « transpositions » proviennent d’un processus inhérent au texte poétique lui-même.
Benjamin Britten’s 1939 setting of Les Illuminations reworks Rimbaud’s poetry by creating certain « transpositions » of prosody, form, sound properties, and word-painting. The contention here is that these « transpositions » stem from a process that is inherent to the poetic text itself.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-8124-3675-8
- EAN: 9782812436758
- ISSN: 2262-2268
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-8124-3675-8.p.0373
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 06-09-2015
- Periodicity: Annual
- Language: French