Résumés
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Ovide en France du Moyen Âge à nos jours. Études pour célébrer le bimillénaire de sa mort
- Pages: 351 to 355
- Collection: Encounters, n° 512
- Series: Ovidiana, n° 3
Résumés
Stefania Cerrito, « Introduction »
Le colloque international « Ovide en France » s’est déroulé à Rome les 30 novembre et 1er décembre 2017, s’insérant dans les célébrations du bimillénaire de la mort d’Ovide (Sulmone, 20 mars 43 av. J.-C. – Tomes 17-18 ap. J.-C.), qui ont abouti, entre autres, à la révocation de la part de l’Assemblée capitoline de la relegatio augustéenne. L’introduction situe les études qui composent le volume dans le parcours historique de la réception d’Ovide en France du Moyen Âge à nos jours.
Jean-Marie Fritz, « Moralisation et brevitas. Les Ovides moralisés latins d’Arnoul d’Orléans et de Jean de Garlande »
Les Allegoriae en prose d’Arnoul d’Orléans (vers 1170) et les Integumenta en vers de Jean de Garlande (vers 1225-1230), souvent associés dans les gloses des manuscrits médiévaux des Métamorphoses, condensent drastiquement la matière mythologique d’Ovide (520 vers en tout et pour tout chez Garlande), tout en la moralisant ; l’on analysera comment s’opère ce travail paradoxal d’une glose qui abrège, d’un compendium qui amplifie.
Marylène Possamaï-Pérez, « Comment traduire Ovide en français au Moyen Âge ? L’exemple de Niobé dans l’Ovide moralisé »
L’Ovide moralisé en vers du début du xive siècle traduit Les Métamorphoses d’Ovide de deux façons : il commence par en donner une version en langue romane, puis il en tire une senefiance allégorique. Cet article propose d’étudier cette double transposition en s’appuyant sur l’exemple du mythe de Niobé (Métamorphoses, livre VI, v. 146-312, Ovide moralisé, éd. par C. De Boer, livre VI, v. 973-1580), pour analyser l’usage que l’auteur anonyme fait de ses sources, et repérer son originalité.
352Richard Trachsler, « Les Danaïdes selon l’Ovide moralisé français »
Le Livre II des Métamorphoses, contient surtout l’histoire de Phaéton, ainsi que quelques mythes mineurs, qui, à l’exception de celui d’Europe, n’ont pas connu une grande fortune au Moyen Âge. L’auteur de l’Ovide moralisé qui, au xive siècle, a adapté le poème latin en français, les a donc suivis sans trop les modifier. Il a toutefois inséré l’histoire et l’exégèse des Danaïdes, qui courent sur presque 400 vers. La présente contribution s’interroge sur la fonction de cet ajout.
Anna Maria Babbi, « Héro et Léandre dans l’Ovide moralisé. Des lettres au récit »
L’insertion de l’histoire d’Héro et Léandre au Livre IV des Métamorphoses est analysée du point de vue des sources et du passage d’un genre (les lettres) à l’autre (récit).
Béatrice Stumpf, « Ovide dans La Cité de Dieu de saint Augustin traduite par Raoul de Presles (1371-1375) »
Le De civitate Dei contra paganos de saint Augustin fut traduit entre 1371 et 1375 par Raoul de Presles, avocat général de Charles V. Loin de seulement translater le texte en français, Raoul ajoute de nombreuses gloses explicatives qui paraphrasent et développent les récits mythologiques ou historiques et identifient les sources compilées par Augustin, dans le but de rendre le texte intelligible à ses contemporains. Parmi les sources de ces gloses, se détache le nom d’Ovide.
Catherine Gaullier-Bougassas, « Ovide dans la Bouquechardière de Jean de Courcy »
Écrite au début du xve siècle et en Normandie, la Bouquechardière de Jean de Courcy est une chronique d’histoire ancienne qui privilégie la Grèce et Troie et qui est entièrement « moralisée » selon les procédés de l’écriture des sermons. Jean de Courcy exploite les Métamorphoses d’Ovide à la fois pour le récit des origines de la Grèce du livre I et pour certaines moralisations des autres livres. L’article étudie la diversité de ses usages du texte et de l’intertexte ovidiens.
353Gilles Roques, « Commentaires sur le vocabulaire de quelques textes ovidiens en moyen français »
L’article propose de donner la parole à ceux qui ont traduit ou adapté Ovide en moyen français, afin de vérifier dans quelle mesure leur vocabulaire s’inscrit dans leurs terroirs respectifs. Les textes analysés sont l’Ovide du remede d’amours (hennuyer, déb. xive s. ; ms. hennuyer, 1er t. xve s.), les Echéz amoureux (picard, ca. 1375 ; ms. bourguignon, déb. xve s.) et l’Ovide moralisé en prose (clerc normand écrivant à Angers, 1466-1467 ; ms. angevin, dernier quart xve s.).
Sergio Cappello, « Fragments ovidiens dans les premiers imprimés. Orpheus et Perseus (Paris, Michel Le Noir, vers 1509-1510) »
Les Métamorphoses ovidiennes continuent à constituer, même dans la version médiévale moralisée imprimée à la fin du xve siècle, un répertoire de fables, d’où l’on peut emprunter des récits, en les adaptant à de nouveaux publics de lecteurs. C’est le cas de La Bible des poëtes d’Antoine Vérard, qui sera mise à contribution au début du xvie siècle dans l’atelier parisien de Michel Le Noir pour la production de nouveaux titres, dont le Livre de Orpheus et le Livre du vaillant Perseus filz de Jupiter.
Stefania Cerrito, « Une relecture renaissante de l’Ovide moralisé en prose. Le Grand Olympe des Histoires poëtiques du prince de la poësie Ovide (Lyon, 1530-1532) »
Publié par Romain Morin à Lyon en 1532 – ou plus probablement en 1530, bien qu’aucun exemplaire de cette édition ne soit parvenu –, Le Grand Olympe des histoires poëtiques du prince de la poësie Ovide Nason en sa Methamorphose réadapte la version brugeoise de l’Ovide moralisé en prose, transmise par La Bible des poëtes, à la nouvelle atmosphère culturelle de la Renaissance. Le présent article propose d’analyser les aspects qui caractérisent ce nouveau petit livre illustré.
Pascale Chiron, « L’année 1552. Quand l’héroïde de Didon fut jouée à la guitare »
En 1552, Du Bellay fait paraître chez Vincent Certenas Le Quatriesme livre de l’Eneide de Vergile, « continué » par La Complaincte de Didon à Enée, « prinse d’Ovide ». Dans sa traduction de l’héroïde, le poète accentue le pathétique 354et développe une forme lyrique à la fois grave et musicale. Pas étonnant, dès lors, qu’un amateur de guitare ait laissé la trace manuscrite d’une portée musicale et d’une tablature, contemporaines de l’édition : la preuve qu’Ovide est dans l’air du temps…
Adeline Desbois-Ientile, « Lemaire de Belges, Ovide belgeois. Le cas des Epistres de l’amant vert »
Les Epistres de l’amant vert de Lemaire de Belges s’inscrivent dans la vogue pour les Héroïdes après leur traduction par Octovien de Saint-Gelais. Publiées en 1511 dans les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye, en apparence très différentes, mais d’inspiration ovidienne aussi, elles doivent être repensées comme variation sur l’hypotexte ovidien, considéré à la fois comme source préférable à ses dérivés médiévaux pour la matière troyenne et comme modèle pour l’expression des passions.
Helena Taylor, « L’Adorateur du beau sexe. Madeleine de Scudéry et Marie-Jeanne L’Héritier, lectrices d’Ovide »
Cet article examine la réception d’Ovide par Madeleine de Scudéry (1607-1701) et Marie-Jeanne l’Héritier (1664-1734). Toutes deux ont traduit ses Héroïdes, toutes deux ont caractérisé le poète comme un homme galant, adorateur et guide des femmes, dans des fictions du Parnasse. Quelle est la relation entre la représentation du personnage du poète et la réécriture de ses vers ? Et comment Ovide, poète érotique, exilé pour sa malséance, se prête-t-il à la construction de la femme intellectuelle ?
Federica Politanò, « À la recherche de l’histoire perdue dans le mythe. Les Métamorphoses d’Ovide en latin traduites en françois avec des remarques historiques par l’abbé Antoine Banier »
L’article traite de l’œuvre de l’abbé Banier, dans laquelle le mythologue poursuit une vérité historique derrière les fables, en inscrivant ses investigations dans une perspective évhémériste. Sont mises en relief les caractéristiques principales de l’ouvrage, y compris le débat autour de l’origine des fables. Qu’est-ce qui se cache derrière les mythes ? À partir de quelques exemples, les explications historiques que l’auteur a développées seront ainsi dévoilées.
355Simonetta Bartolini, « Dieu est né en exil : Vintilă Horia nello specchio di Ovidio. Dalla Romanìa all’Italia, alla Francia, alla Spagna, la strada dell’esilio senza fine »
Ce premier roman de l’écrivain roumain Vintilă Horia (1915-1992), Dieu est né en exil, obtint en 1960 le prix Goncourt, mais Horia y renonça suite aux polémiques soulevées par la presse. Conçu comme un « Journal d’Ovide à Tomes », ce roman crée une pseudo-biographie, dans laquelle revivent la tristesse et le désespoir du poète. Le choix du français, considéré par Horia, comme le fit Pasternak, comme la langue de la liberté, est spécialement significatif.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-406-11517-5
- EAN: 9782406115175
- ISSN: 2261-1851
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-11517-5.p.0351
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 07-13-2021
- Language: French