Aller au contenu

Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Ovide en France du Moyen Âge à nos jours. Études pour célébrer le bimillénaire de sa mort
  • Pages : 351 à 355
  • Collection : Rencontres, n° 512
  • Série : Ovidiana, n° 3
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406115175
  • ISBN : 978-2-406-11517-5
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-11517-5.p.0351
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 13/07/2021
  • Langue : Français
351

Résumés

Stefania Cerrito, « Introduction »

Le colloque international « Ovide en France » sest déroulé à Rome les 30 novembre et 1er décembre 2017, sinsérant dans les célébrations du bimillénaire de la mort dOvide (Sulmone, 20 mars 43 av. J.-C. – Tomes 17-18 ap. J.-C.), qui ont abouti, entre autres, à la révocation de la part de lAssemblée capitoline de la relegatio augustéenne. Lintroduction situe les études qui composent le volume dans le parcours historique de la réception dOvide en France du Moyen Âge à nos jours.

Jean-Marie Fritz, « Moralisation et brevitas. Les Ovides moralisés latins dArnoul dOrléans et de Jean de Garlande »

Les Allegoriae en prose dArnoul dOrléans (vers 1170) et les Integumenta en vers de Jean de Garlande (vers 1225-1230), souvent associés dans les gloses des manuscrits médiévaux des Métamorphoses, condensent drastiquement la matière mythologique dOvide (520 vers en tout et pour tout chez Garlande), tout en la moralisant ; lon analysera comment sopère ce travail paradoxal dune glose qui abrège, dun compendium qui amplifie.

Marylène Possamaï-Pérez, « Comment traduire Ovide en français au Moyen Âge ? Lexemple de Niobé dans lOvide moralisé »

LOvide moralisé en vers du début du xive siècle traduit Les Métamorphoses dOvide de deux façons : il commence par en donner une version en langue romane, puis il en tire une senefiance allégorique. Cet article propose détudier cette double transposition en sappuyant sur lexemple du mythe de Niobé (Métamorphoses, livre VI, v. 146-312, Ovide moralisé, éd. par C. De Boer, livre VI, v. 973-1580), pour analyser lusage que lauteur anonyme fait de ses sources, et repérer son originalité.

352

Richard Trachsler, « Les Danaïdes selon lOvide moralisé français »

Le Livre II des Métamorphoses, contient surtout lhistoire de Phaéton, ainsi que quelques mythes mineurs, qui, à lexception de celui dEurope, nont pas connu une grande fortune au Moyen Âge. Lauteur de lOvide moralisé qui, au xive siècle, a adapté le poème latin en français, les a donc suivis sans trop les modifier. Il a toutefois inséré lhistoire et lexégèse des Danaïdes, qui courent sur presque 400 vers. La présente contribution sinterroge sur la fonction de cet ajout.

Anna Maria Babbi, « Héro et Léandre dans lOvide moralisé. Des lettres au récit »

Linsertion de lhistoire dHéro et Léandre au Livre IV des Métamorphoses est analysée du point de vue des sources et du passage dun genre (les lettres) à lautre (récit).

Béatrice Stumpf, « Ovide dans La Cité de Dieu de saint Augustin traduite par Raoul de Presles (1371-1375) »

Le De civitate Dei contra paganos de saint Augustin fut traduit entre 1371 et 1375 par Raoul de Presles, avocat général de Charles V. Loin de seulement translater le texte en français, Raoul ajoute de nombreuses gloses explicatives qui paraphrasent et développent les récits mythologiques ou historiques et identifient les sources compilées par Augustin, dans le but de rendre le texte intelligible à ses contemporains. Parmi les sources de ces gloses, se détache le nom dOvide.

Catherine Gaullier-Bougassas, « Ovide dans la Bouquechardière de Jean de Courcy »

Écrite au début du xve siècle et en Normandie, la Bouquechardière de Jean de Courcy est une chronique dhistoire ancienne qui privilégie la Grèce et Troie et qui est entièrement « moralisée » selon les procédés de lécriture des sermons. Jean de Courcy exploite les Métamorphoses dOvide à la fois pour le récit des origines de la Grèce du livre I et pour certaines moralisations des autres livres. Larticle étudie la diversité de ses usages du texte et de lintertexte ovidiens.

353

Gilles Roques, « Commentaires sur le vocabulaire de quelques textes ovidiens en moyen français »

Larticle propose de donner la parole à ceux qui ont traduit ou adapté Ovide en moyen français, afin de vérifier dans quelle mesure leur vocabulaire sinscrit dans leurs terroirs respectifs. Les textes analysés sont lOvide du remede damours (hennuyer, déb. xive s. ; ms. hennuyer, 1er t. xve s.), les Echéz amoureux (picard, ca. 1375 ; ms. bourguignon, déb. xve s.) et lOvide moralisé en prose (clerc normand écrivant à Angers, 1466-1467 ; ms. angevin, dernier quart xve s.).

Sergio Cappello, « Fragments ovidiens dans les premiers imprimés. Orpheus et Perseus (Paris, Michel Le Noir, vers 1509-1510) »

Les Métamorphoses ovidiennes continuent à constituer, même dans la version médiévale moralisée imprimée à la fin du xve siècle, un répertoire de fables, doù lon peut emprunter des récits, en les adaptant à de nouveaux publics de lecteurs. Cest le cas de La Bible des poëtes dAntoine Vérard, qui sera mise à contribution au début du xvie siècle dans latelier parisien de Michel Le Noir pour la production de nouveaux titres, dont le Livre de Orpheus et le Livre du vaillant Perseus filz de Jupiter.

Stefania Cerrito, « Une relecture renaissante de lOvide moralisé en prose. Le Grand Olympe des Histoires poëtiques du prince de la poësie Ovide (Lyon, 1530-1532) »

Publié par Romain Morin à Lyon en 1532 – ou plus probablement en 1530, bien quaucun exemplaire de cette édition ne soit parvenu –, Le Grand Olympe des histoires poëtiques du prince de la poësie Ovide Nason en sa Methamorphose réadapte la version brugeoise de lOvide moralisé en prose, transmise par La Bible des poëtes, à la nouvelle atmosphère culturelle de la Renaissance. Le présent article propose danalyser les aspects qui caractérisent ce nouveau petit livre illustré.

Pascale Chiron, « Lannée 1552. Quand lhéroïde de Didon fut jouée à la guitare »

En 1552, Du Bellay fait paraître chez Vincent Certenas Le Quatriesme livre de lEneide de Vergile, « continué » par La Complaincte de Didon à Enée, « prinse dOvide ». Dans sa traduction de lhéroïde, le poète accentue le pathétique 354et développe une forme lyrique à la fois grave et musicale. Pas étonnant, dès lors, quun amateur de guitare ait laissé la trace manuscrite dune portée musicale et dune tablature, contemporaines de lédition : la preuve quOvide est dans lair du temps…

Adeline Desbois-Ientile, « Lemaire de Belges, Ovide belgeois. Le cas des Epistres de lamant vert »

Les Epistres de lamant vert de Lemaire de Belges sinscrivent dans la vogue pour les Héroïdes après leur traduction par Octovien de Saint-Gelais. Publiées en 1511 dans les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye, en apparence très différentes, mais dinspiration ovidienne aussi, elles doivent être repensées comme variation sur lhypotexte ovidien, considéré à la fois comme source préférable à ses dérivés médiévaux pour la matière troyenne et comme modèle pour lexpression des passions.

Helena Taylor, « LAdorateur du beau sexe. Madeleine de Scudéry et Marie-Jeanne LHéritier, lectrices dOvide »

Cet article examine la réception dOvide par Madeleine de Scudéry (1607-1701) et Marie-Jeanne lHéritier (1664-1734). Toutes deux ont traduit ses Héroïdes, toutes deux ont caractérisé le poète comme un homme galant, adorateur et guide des femmes, dans des fictions du Parnasse. Quelle est la relation entre la représentation du personnage du poète et la réécriture de ses vers ? Et comment Ovide, poète érotique, exilé pour sa malséance, se prête-t-il à la construction de la femme intellectuelle ?

Federica Politanò, « À la recherche de lhistoire perdue dans le mythe. Les Métamorphoses dOvide en latin traduites en françois avec des remarques historiques par labbé Antoine Banier »

Larticle traite de lœuvre de labbé Banier, dans laquelle le mythologue poursuit une vérité historique derrière les fables, en inscrivant ses investigations dans une perspective évhémériste. Sont mises en relief les caractéristiques principales de louvrage, y compris le débat autour de lorigine des fables. Quest-ce qui se cache derrière les mythes ? À partir de quelques exemples, les explications historiques que lauteur a développées seront ainsi dévoilées.

355

Simonetta Bartolini, « Dieu est né en exil : Vintilă Horia nello specchio di Ovidio. Dalla Romanìa allItalia, alla Francia, alla Spagna, la strada dellesilio senza fine »

Ce premier roman de lécrivain roumain Vintilă Horia (1915-1992), Dieu est né en exil, obtint en 1960 le prix Goncourt, mais Horia y renonça suite aux polémiques soulevées par la presse. Conçu comme un « Journal dOvide à Tomes », ce roman crée une pseudo-biographie, dans laquelle revivent la tristesse et le désespoir du poète. Le choix du français, considéré par Horia, comme le fit Pasternak, comme la langue de la liberté, est spécialement significatif.