![Nouveau Répertoire de mises en prose (suite). Récits brefs et autres genres (XIIIe-XVIe siècle) - Vie de saint Julien l’Hospitalier](https://classiques-garnier.com/images/Vignette/MciMS09b.png)
Vie de saint Julien l’Hospitalier
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Nouveau Répertoire de mises en prose (suite). Récits brefs et autres genres (xiiie-xvie siècle)
- Author: Ancey-Ducruet (Sandra)
- Pages: 391 to 416
- Collection: Literary Texts of the Middle Ages, n° 75
- Series: Mises en prose, n° 11
Vie de saint Julien l ’ hospitalier
(Sandra Ducruet Ancey)
(A) la prose
– auteur : anonyme
– dédicataire : non mentionné
– datation : la date de composition correspond approximativement à celle des plus anciens témoins manuscrits, à savoir le xiiie siècle.
– 27 manuscrits (sigles de Perrot 1992 et Koenig 1966) :
(1) Alençon, BM, 27 (Sa, ARCA) ; f. 172va-182vb et f. 5. D’après Jonas, début du xive siècle. Perrot 1980 (p. 62) souligne l’absence de traits dialectaux permettant de le localiser précisément. Parchemin ; 187 f. reliés dans un mauvais ordre (il faut rétablir 1, 2, 6 ; 183 à 187, 3, 4 ; 7 à 182, 5). 278 x 190 mm ; texte rédigé sur deux colonnes de 40 lignes. Initiales filigranées ; réserve pour une miniature qui n’a pas été réalisée sur le premier feuillet.
Il s’agit d’un légendier méthodique qui comporte 22 articles. La Vie de saint Julien l’Hospitalier est intégrée dans les passions des martyrs, à la suite de saint Valentin. Le texte est incomplet : la fin du récit manque, à partir du moment où l’épouse de Julien accepte de coucher auprès du lépreux pour le réchauffer. L’absence de table des matières et le fait que ce soit le dernier article conforte cette opinion.
Entré en 1711 dans la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Évroult (Saint-Évroult, 161), il porte la mention ancienne : « Ex bibliotheca Castellana ».
incipit :« Ci conmance la vie saint Julien martir. Uns preudon raconte la vie mon seignor saint Julien que il a tranlatee de latin en romanz et dit que cil qui l’escouteront volentiers i auront mult granz deliz »(f. 172va-b).
392explicit : absent (feuillet manquant).
H. Omont 1887, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France. Départements. Alençon, Paris, Plon, p. 37-38
P. Meyer 1892, « Notice sur le manuscrit 27 de la bibliothèque d’Alençon », in Bulletin de la SATF, 18, p. 66-92 (p. 86)
J.-P. Perrot 1980, Le passionnaire français, Thèse sous la dir. de J. Dufournet, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, p. 62
Notice en ligne : Jonas
(2) Arras, BM, 139 (anc. 657) (N2, ARCA) ; f. 55rb-67rb. Copie localisée à Amiens ; un des deux copistes est identifié : Jean Le Petit d’Amiens, qui aurait copié en 1278 les f. 2 à 128 ainsi que les f. 161 à 212 ; la partie restante remonterait à la fin du xiiie siècle ou au xive. Parchemin ; 212 f. assemblés en différents cahiers ; 315 x 220 mm. Réglure à la mine de plomb ; texte sur deux colonnes de 40 lignes. Iconographie de facture artésienne : trois miniatures, lettrines, bordures à feuillages et crochets.
Il s’agit d’un recueil composite qui propose 19 articles, le Chansonnier français A (f. 129r-160v), et le Livre des Sept sages de Rome →. Pas de table des matières. La Vie de saint Julien l’Hospitalier est située entre la Vie de sainte Pélagie et la Vie de saint Jérôme.
titre : Si conmence aprés le vie mon signieur saint Julien (f. 55rb)
incipit :« Uns preudom raconta la vie mon signiur saint Julien lequele il a tranllaté de latin en romans et que cil qui l’escouteront volentiers en aront deul et pitié » (f. 55rb).
explicit : « Or prions Dieu par sa pitié et par sa misericorde que si vraiement com il fu mis en crois pour peceors racater des painnes d’infer, nos gart des mains au diable et ait de nous merci et nous pardoinst nos peciés et nous faice aveuques <lui> vivre en sa gloire. Ki vit et regne et regnera in seculorum secula. Ici endroit define le vie mon signieur saint Julien le beneoit martir » (f. 67rb).
Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements. IV. Arras, Avranches, Boulogne 1872, Paris, Imprimerie nationale, p. 37-38
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 442)
M. Tyssens 1998, Intavulare. Tables de chansonniers romans. II. Chansonniers français. 1. a (B.A.V., Reg.lat. 1490), b (B.A.V., Reg.lat. 1522), A 393(Arras, Bibliothèque Municipale 657), Città del Vaticano, Biblioteca Apostolica Vaticana
Ch. Meyer 2014, Catalogue des manuscrits notés du Moyen Âge conservés dans les bibliothèques publiques de France, Turnhout, Brepols, p. 90
Notice en ligne : Jonas
(3) Bruxelles, KBR, 9225 (Gb) ; f. 212vb-220rc. Première moitié du xive siècle. Parchemin ; 234 f. ; 420 x 310 mm ; 3 colonnes de 50 lignes. Plusieurs illustrations attribuées à l’enlumineur du Maître de Fauvel.
Il s’agit d’un légendier méthodique qui contient 87 articles. Il constitue avec le ms Bruxelles, KBR, 9229-9230 un recueil en deux volumes. Une seule table pour les deux manuscrits en tête du ms 9225. Le second feuillet de la table a été détaché pour être collé en tête du 9229-9230 (Meyer 1905, p. 26). La Vie de saint Julien l’Hospitalier est copiée entre saint Vincent et saintChristophe. Deux autres mises en prose font partie du recueil : la Vie de saint Jean-Baptiste → et la Vie de sainte Marie l’Égyptienne→.
Commanditaires : sans doute Gérard de Diest, Jeanne de Flandre (voir Rouse – Rouse 2000, I, p. 195).
titre : Ci commence la vie mon seigneur .s. Julien le glorieus hostelier (f. 212vb-vc)
incipit :« Uns preudons raconte la vie .s. Julien que il a translatee de latin en romans et dit que cil qui de bon cuer l’escouteront i auront mout granz deliz » (f. 212vb-c).
explicit : « Or prions Dieu le tout puissant que il, par sa pitié et par sa misericorde si veraiement conme il fu mis en croiz pour pecheors raembre des paines d’enfer, que il nous gart des mains au deable et ait de noz ames merci et nous pardoinst noz pechiez et nous face avecques lui en sa gloire vivre. Qui vit et regne et regnera par touz les siecles des siecles pardurablement sanz fin. Amen » (f. 220rc).
P. Meyer 1905, « Notice du ms. 9225 de la Bibliothèque royale de Belgique (légendier français) », in Romania, 34, p. 24-43
J. Van den Gheyn 1905, Catalogue des Manuscrits de la Bibliothèque Royale de Belgique, V, Histoire, Bruxelles, Lamertin, n. 3354, p. 335
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 425-429)
394R. H. Rouse – M. A. Rouse 2000, Manuscripts and their Makers. Commercial Book Producers in Medieval Paris 1200-1500, London, H. Miller, I, p. 187-202, 216 ; II, p. 137, 180-187, 195-196
Collet – Messerli 2008, p. 174-175
Notice en ligne : Jonas
(4) Bruxelles, KBR, 10326 (Bb, Belgica) ; f. 174ra-189rb. Entre 1260 et 1270 (d’après Jonas). La localisation serait dans le Soissonnais. Parchemin ; 266 f. rassemblés en 36 cahiers (pour la plupart des quaternions) ; 278 x 187 mm ; 2 colonnes de 36 lignes. Chaque Vie est introduite par un titre rubriqué et une miniature sur fond d’or. Des initiales filigranées articulent les différentes parties des textes.
Il s’agit d’un légendier méthodique de 44 légendes. La Vie de saint Julien l’Hospitalier prend place entre le Purgatoire saint Patrice et saint Brendan. Une autre mise en prose fait partie du recueil : la Vie de sainte Marie l’Égyptienne→.
titre : Ici commence la vie et li martyres de monseingneur seint Julien de Bride martyr (f. 174ra)
incipit :« Un preudons raconte la vie monseingneur seint Julien que il a trenslatee del latin en romenz et dit que cil qui l’escouteront i auront mout grant preu » (f. 174ra).
explicit : « Or prions Deu omnipotant que il, par sa pitié et par sa misericorde si veraiement conme il fu mis en croiz por pecheeurs reambre des poines d’emfer, nos gart des poinnes au deable et ait de nos merci et nos pardoint noz pechiez et nos face aveques lui en sa gloire vivre. Qui vit et regne et regnera in seculorum secula. Amen » (f. 189ra-rb).
J. Van den Gheyn 1905, Catalogue des Manuscrits de la Bibliothèque Royale de Belgique, V, Histoire, Bruxelles, Lamertin, n. 3356, p. 350
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 400-411)
J.-P. Perrot 1980, Le passionnaire français, Thèse sous la dir. de J. Dufournet, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, p. 74
Collet – Messerli 2008, p. 163-165
Notice en ligne : Jonas
395(5) Chantilly, Mus. Condé, 734 (anc. 456) (Ec, ARCA) ; f. 123ra-131va (foliotation moderne).Rédigé en 1312 (explicit f. 356). Parchemin ; 360 f. (358 + AB) ; 350 x 258 mm ; 2 colonnes de 42 lignes. Double foliotation (ancienne et moderne). Nombreuses miniatures et grandes lettres historiées.
Légendier méthodique qui contient 90 œuvres. La Vie de saint Julien est intégrée dans les passions des martyrs, entre saint Thomas de Cantorbéry et saint Sylvestre. Dans ce manuscrit ont été copiées deux autres mises en prose : Vie de saint Jean-Baptiste→et Vie desainte Geneviève→.
Sur le feuillet de garde, note du xve siècle : « Ce livre a esté prins de la chambre de Mesdamoyselles, lequel est de la lybresrie ».
titre :Ci commance la vie saint Julien l’ostelier nostre Seigneur (f. 123ra)
incipit :« Uns preudons raconte la vie mon seigneur s. Julien que il a trenlatee de latin en romanz et dist que cil qui l’escouteroit volentiers i aroit mout grant preu » (f. 123rb).
explicit : « Or prions Dieu omnipotent que il, par sa pitié et par sa misericorde si vraiement con il fu mis en croiz por pecheourz raaimbre des poines d’enfer, nous gart de mainz au deable et ait de nous merci et nous pardoint noz pechiez et noz face avecques lui en sa gloire vivre. Qui vit et regne et regnera in seculorum secula. Amen » (f. 131va).
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458, p. 421
Chantilly. Le cabinet des livres. Manuscrits 1911, Paris, Plon, III, p. 32-33
Collet – Messerli 2008, p. 203-205
Notices en ligne : Biblissima ; Calames ; Jonas
(6) Firenze, BML, Med. Pal. 141 (La) ; f. 92vb-98ra. Exécuté à Arras en 1399 (colophon). Parchemin ; 330 f. + une table de comput à la fin ; 340 x 250 mm ; 2 colonnes de 42 lignes. Miniatures et initiales ornées. Le copiste est « Jehan li Escohiers » (voir Meyer 1904, p. 2, n. 1).
Légendier méthodique qui comporte 204 œuvres : Legenda aurea et recueil hagiographique (Vie de saint Jean Paulus→). La Vie de saint Julien l’Hospitalier est copiée entre les Vies de plusieurs saints Julien et saint Julien et sainte Basilisse.
titre : Chi aprés s’ensuit le vie s. Julien qui occist sen pere et se mere (f. 92vb)
396incipit :« Uns preudons nos raconte le vie mon signeur s. Juliien qu’il a translatee de latin en roumans et dist qu’il est pluseurs s. Juliien, l’un martir et l’un evesques et l’autre hostelier » (f. 92vb).
explicit : « Or prions a Dieu que par se misericorde nos maint avec iaulx en glore. Amen » (f. 98ra).
P. Meyer 1904, « Notice du ms. MED.-PAL. 141 de la Laurentienne (Vies des Saints) », in Romania, 33, p. 1-49
Collet – Messerli 2008, p. 451-452
Notice en ligne : Jonas
(7) Genève, BPU, Comites Latentes 102 (anc. Cheltenham, Bibl. Phillipps 3660) (Ep, e-codices) ; f. 132vb-142ra. Écriture du milieu du xive siècle. Vélin ; 367 f. (366 + A) ; 355 x 260 mm ; texte sur deux colonnes de 42 lignes. Au f. 1r miniature sur deux colonnes ; chaque Vie est introduite par une initiale historiée. Miniature au début de la Vie de saint Julien (le saint tue ses parents dans son propre lit), suivie d’une initiale ornée ; puis quelques lettrines. Le nom du copiste apparaît à la fin : « Galterus de Virduno me scripcit ».
Légendier méthodique qui contient 88 œuvres. La vie de Julien l’Hospitalier est intégrée dans les passions des martyrs, entre saint Thomas de Cantorbéry et saint Sylvestre. Dans ce manuscrit ont été copiées deux autres mises en prose : Vie desaint Jean-Baptiste→et Vie desainte Geneviève→.
Le ms comportait plusieurs armoiries grattées « d’argent semé de croissants de gueules […]. Chaque croissant est surmonté d’une moucheture de sable », armoiries portées par la famille Bochet (Île de France) (notice de P. Hochuli-Dubuis dans e-codices, sur la base des observations de Ch. Lacaze).
Autres possesseurs : « Iste liber est a Angelus de Banchis herborus[sic] » (xve siècle, f. 367v) ; « C.L.D. Grandjean ex dono avi Collegii Nanceiani Societ. Jesu catalogo inscriptus » (1755, f. 2r) ; Robert Lang (1750-1828) ; Sir Thomas Phillipps (Bibliothèque Phillipps, ms 3660) (vente chez Evans, Londres, 17 novembre 1828, lot 2350).
titre : Ci conmmance la vie saint Julien l’ostelier nostre Seigneur (f. 132vb)
incipit :« Uns preudons raconte la vie mon seigneur s. Julien que il a tranlatee de latin en françois et dist que cil qui l’escouteroit volentiers i auroit mout grant preu » (f. 133ra).
397explicit : « Or prions Deu omnipotent que il, par sa pitié et par sa misericorde si vraiement com il fu mis en crois pour pecheours rambre des poines d’enfer, nous gart des mains au deable et ait de nous merci et nous pardoint nos pechiez et nous face avec lui en sa gloire vivre. Qui vit et regne et regnera in seculorum secula. Amen » (f. 141vb-142ra).
P. Meyer 1891, « Notices sur quelques manuscrits français de la Bibliothèque Phillipps à Cheltenham », in Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale et autres Bibliothèques, 34/1, p. 183-197 (p. 191)
Ch. Lacaze ca 1978-1986, MS. 102 Vies des saints, Notice déposée au Département des Manuscrits de la Bibliothèque de Genève
Collet – Messerli 2008, p. 203-205
Notices en ligne : e-codices ; Jonas
(8) London, BL, Add. 6524 (B1) ; f. 120vb-129va. Rédigé par une seule main au xive siècle ; la table aurait été rajoutée postérieurement. La langue est l’anglo-normand. Parchemin ; 173 f. rassemblés en 15 senions ; 305 x 205 mm ; deux colonnes par page de 45 ou 46 lignes. Une initiale ornée au début de chaque Vie.
Légendier français comportant 51 œuvres. La Vie de saint Julien prend place entre saint Patrice et saint Brendan ; la Vie de sainte Marie l’Égyptienne→ fait aussi partie du recueil.
Deux mentions de possesseurs : « Ri. Neuport » (f. 1v) ; « Roberto Goodwin » (f. 173v).
titre : Si comence la vie seint Julien de Brides (f. 120vb)
incipit :« Uns preudomes raconte la vie mon seignur s. Julien de Brides qu’il a translatee de latin en romanz et dit qui volentiers [sic] i auront mot grant preu » (f. 120vb).
explicit : « Or prion Dieu omnipotent qu’il, par sa pitié et par sa misericorde, nos gard des meins au deable et ait de nos merci et nos pardoint nos pechiez et nos face avecques lui en sa gloire vivre. Qui vit et regne et regnera per infinita seculorum secula. Amen » (f. 129va).
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 406)
J. Lemaire 1969, Édition de quelques vies de saints d’après le texte des manuscrits Bruxelles, BR 10326, Paris, BNF, naf 10128, Paris, 398Ste-Geneviève 588 et Londres, BL, Addit 6524, mémoire inédit, Université Libre de Bruxelles
Collet – Messerli 2008, p. 169
Notices en ligne : Archives and Manuscripts ; Jonas
(9) London, BL, Add. 17275 (G3) ; f. 103vc-111rc. Réalisé vers le milieu ou dans la seconde moitié du xive siècle (Meyer 1906, p. 425). Parchemin ; 353 f., 3 colonnes de 48 lignes ; 404 x 303 mm. Nombreuses miniatures. Livre de luxe sans doute destiné à une bibliothèque princière (Meyer 1901, p. 414). Un feuillet manque entre les f. 194 et 195, remplacé par un feuillet blanc.
Recueil hagiographique de 154 légendes, partiellement traduites de la Legenda aurea. Saint Julien l’Hospitalier se trouve entre saint Vincent et saints Côme et Damien. Trois autres mises en prose font partie du légendier : les Vie desaint Jean-Baptiste →, Vie desainte Geneviève → et Vie desainte Marie l’Égyptienne →.
Rédaction attribuée à Jean Belet (mention dans le manuscrit avant la table des matières au f. 3r : « Ci commence[n]t les rebriches de la vie des sains laquele maistre Jehan Beleth translata de latin en roma[n]s ». Jean de Senlis est identifié comme un des copistes : il a également participé aux mss Paris, BnF, fr. 183 et fr. 185 (n. 13 et 14 de cette liste).
titre : Ci commence la vie saint Julien le martir cil qui occist son pere et sa mere (f. 103vc)
incipit :« Uns preudons raconte la vie saint Julien que il a translatee de latin en ronmans et dit que cil qui de bon cuer l’escouteront i auront mout grant delit » (f. 104ra).
explicit : « Or deprions Dieu nostre pere omnipotent que il, par sa pitié et par sa misericorde si vraiement com il fu mis en crois pour pecheeurs raambre des painnes d’enfer, que il nous gart des mains aus deables et ait de nous merci et nous pardoint nos pechiez et nous face avec lui vivre en sa gloire. Quil vit regne pardurablement sanz fin. Amen » (f. 111rb-c).
P. Meyer 1901, « Notice sur trois légendiers français attribués à Jean Belet », in Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale et autres Bibliothèques, 36/2, p. 409-486
399P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 425)
Collet – Messerli 2008, p. 175-176
Notices en ligne : Archives and Manuscripts ; Jonas
(10) Lyon, BM, 867 (anc. 0772) (Ly) ; f. 73rb-91vb. Jonas date la rédaction vers 1300. La langue le situe en Picardie ou dans le Vermandois. Parchemin ; 280 f. ; 295 x 202 mm ; 2 colonnes de 30 lignes. Une erreur de reliure a provoqué un désordre certain dans les Vies. Nombreuses miniatures, quelques vignettes et peintures de style français.
Légendier méthodique rassemblant 48 œuvres ; saint Julien se trouve entre saint Grégoire et saint Eustache ; on y lit aussi la mise en prose de Barlaam et Josaphat →.
Il a appartenu à Philippe de Moisy au xvie siècle (CCFr).
titre : Chi conmence la vie mon signeur saint Juliien le beneoit martir (f. 73rb)
incipit :« Uns preudom raconte la vie mon signeur saint Juliien laquele il translata de latin en romans et que chil qui l’escouteront volentiers en auront pité » (f. 73rb).
explicit : « Or prions Dieu par sa pitié et par sa misericorde que si vraiement com il fu mis en crois pour peceours racater des painnes d’enfer, k’il nous gart des mains au diable et ait de nous merci et nous pardoinst nos peciés et nous face vivre aveuques lui en sa gloire. Amen » (f. 91vb).
P. Meyer 1885, « Notice du ms 772 de la Bibliothèque municipale de Lyon », in Bulletin de la SATF, 11, p. 40-80
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 441-442)
Collet – Messerli 2008, p. 95-96
Notices en ligne : Biblissima ;CCFr (Manuscrits et Archives) ; Jonas
(11) Oxford, Queen’s Coll., 305 (Qu) ; f. 70rb-76va. Troisième quart du xve siècle. L’iconographie permet de le localiser autour d’Avignon ou de Carpentras. Parchemin ; 383 f. + quelques f. de garde ; 385 x 285 mm ; 2 colonnes, nombre de lignes variable (41 lignes en moyenne). 115 miniatures rectangulaires de la largeur d’une colonne introduisent les Vies des saints.
400Il s’agit d’un légendier méthodique rassemblant 119 œuvres ; la Vie de saint Julien est intégrée dans les passions des martyrs, entre saint Valentin et saint Alexandre pape. La mise en prose de la Vie desaint Jean-Baptiste → fait aussi partie du recueil.
Pas de propriétaire identifié avant le xviie siècle. Notes de possessions aux f. IIr (Isaac Crommeling, 1653) et IIIr (Peter Causton de Londres, 1697 ; donné par Causton la même année au Queen’s College).
titre : La vie saint Julien le martir (f. 70rb)
incipit :« Uns preudoms translata la vie de s. Julien de latin en romans et dit que cilz qui l’escoutera volentiers y aura grant delit » (f. 70rb).
explicit : « Or prions Dieu omnipotens que par sa pitié et misericorde, si vrayment comme il fu mis en la crois pour racheter les pecheurs des peines d’enfer, nous gart des mains au diable et nous pardoint nous pechiés et nous face avec li en sa gloire vivre. Qui vit et regne sen fin » (f. 76va).
P. Meyer 1905, « Notice du manuscrit 305 de Queen’s College, Oxford (légendier français) », in Romania, 34, p. 215-236
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 435)
Collet – Messerli 2008, p. 206-207
P. Kidd 2016, A Descriptive Catalogue of the Medieval Manuscripts of the Queen’s College, Oxford, Special series, Manuscript catalogues, Oxford, The Oxford Bibliographical Society, p. 131-142
Notices en ligne : Jonas
(12) Paris, B. Arsenal, 3684, f. 25rb-36rb. Milieu du xve siècle ; exécuté vraisemblablement à Metz. Parchemin ; 180 f. répartis en 23 cahiers ; 343 x 240 mm ; 2 colonnes de 41 lignes. Miniatures de qualité aux couleurs très vives.
Il s’agit d’un légendaire liturgique messin rassemblant 157 œuvres. La Vie de saint Julien figure entre l’Invention de la sainte Croix et la Vie de saint Clément de Metz.
Plusieurs mentions de propriétaires ; f. A : « Ce present livre apparthient a sr Androyn Roucel, l’eschevin [de Metz] » ; f. B et 1 : « Ad usum PP. Birgittanorum Plessiacentium ». Transmis aux religieux de l’ordre de du Sauveur par Jean de Housse (Archives et Manuscrits).
401titre : Cy commence la vie saint Julian qui occist pere et mere (f. 25rb)
incipit :« Ung preudoms raconte la vie monseigneur saint Julian le martir qui est translatee de latin en rommant et dit que ceulx qui l’escoutent voulentiers y ont moult grant proffit » (f. 25rb).
explicit : « Or prions Dieu omnipotent que sa pitié et misericorde si vraiement comme il fut mis en croix pour pecheurs racheter des peines d’enfer nous garde des mains au dyable et ait de nous mercy et nous pardoint noz pechiez et nous face avec lui venir en sa gloire qui vit et regne par tous les siecles des siecles. Amen » (f. 36ra-b).
P. Meyer 1899, « Trois nouveaux manuscrits des sermons français de Maurice de Sully », in Romania, 28, p. 245-268 (p. 266-268)
A. Surdel 1974, L’hagiographie en prose française au xve siècle. Étude sur le légendier du manuscrit 3684 de la Bibliothèque de l’Arsenal de Paris, Thèse sous la dir. de R. Aulotte, Université de Nancy II (déposée à la B. Arsenal : 4-Z-5594)
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(13) Paris, BnF, fr. 183 (G1, Gallica) ; f. 218rc-227vc. Environ 1327. Parchemin de très belle qualité ; 249 f. (le dernier n’est pas numéroté) ; 428 x 314 mm ; 3 colonnes de 48 lignes ; au moins trois mains très proches, dont celle de Jean de Senlis qui a copié plusieurs légendiers. Grande miniature à huit compartiments au f. 1r ; chaque Vie est précédée d’une miniature et introduite d’une initiale ornée. Le manuscrit est à rapprocher du La Haye, KB, 71-A-24, qui en constituerait la seconde partie. On ignore quand les deux parties auraient été séparées.
Il s’agit d’un légendier méthodique rassemblant 85 œuvres. Saint Julien est intégré à la série des martyrs, entre saint Vincent et saints Côme et Damien. Deux autres mises en prose font partie du recueil : la Vie de saint Jean-Baptiste → et la Vie de sainte Marie l’Égyptienne→.
Une mention dans les comptes royaux du 30 avril 1327 permet d’en attribuer la commande au roi Charles IV (cf. Rouse – Rouse 2000, I, p. 188, 194-195) ; le ms a appartenu ensuite à Charles V, puis est entré dans la bibliothèque royale à une date indéterminée.
titre :Ci aprés commence la glorieuse vie mon seigneur s. Julien le povre, comment la beste lui escria au bois qu’il turet son pere et sa mere (f. 218rc)
402incipit : « Uns preudons raconte la vie saint Julien que il a translatee de latin en romanz et dist que cil qui de bon coeur l’escouteront y auront mout grant deliz » (f. 218va).
explicit : « Or prions Dieu omnipotent que il, par sa pitié et par sa misericorde si vraiement comme il fu mis en croiz pour pecheours raimbre des paines d’enfer, qu’il nous gart des mains au deables et ait de nous merci et nous pardoint nos pechiez et nous face avecques lui en sa gloire vivre. Qui vit et regne par tous les siecles des siecles sans fin. Amen » (f. 227vc).
P. Meyer 1901, « Notice sur trois légendiers français attribués à Jean Belet », in Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale et autres Bibliothèques, 36/2, p. 409-486
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 425-429)
R. H. Rouse – M. A. Rouse 2000, Manuscripts and their Makers. Commercial Book Producers in Medieval Paris 1200-1500, London, H. Miller, I, p. 187-202, 216 ; II, p. 137, 174, 180-187, 198
Collet – Messerli 2008, p. 171-174, 176
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(14) Paris, BnF, fr. 185 (G2, Gallica) ; f. 103vb-110vc. xive siècle. Parchemin. La foliation contemporaine du manuscrit présente 288 feuillets rassemblés en 36 cahiers (quaternions), mais certaines hypothèses font état d’ajouts postérieurs pour les deux derniers d’entre eux (Jonas). 385 x 298 mm (ms rogné) ; texte sur 3 colonnes de 48 lignes. Les formules préliminaires sont rubriquées et chaque texte est introduit par une miniature.
Légendier méthodique contenant 137 œuvres. Saint Julien est intégré à la série des passions des martyrs, entre saint Vincent et saintChristophe. Deux autres mises en prose ont été copiées dans ce manuscrit : la Vie de saint Jean-Baptiste → et la Vie de sainte Geneviève→. Le recueil se place sous l’autorité fictive de Jean Belet, son nom apparaissant dans la formule préliminaire au f. 3v et dans une formule finale au f. 273v.
titre :Ci conmence la vie mon seingneur saint Julien du Mans qui fu martir lequel occist son pere et sa mere et fu chevalier (f. 103vb)
403incipit :« Uns preudons raconte la vie mon seingneur saint Julien que il a translatee de latin en romans et dit que cil qui de bon cuer l’escouteront i auront mout grans delis » (f. 103vb).
explicit : « Or prions Dieu omnipotent que il, par sa pitié et par sa misericorde si vraiement com il fu mis en crois pour les pecheeurs raambre des painnes d’enfer, nos gart des mains au deable et nous doint parvenir au regne des ciex. Amen » (f. 110vc).
P. Meyer 1901, « Notice sur trois légendiers français attribués à Jean Belet », in Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale et autres Bibliothèques, 36/2, p. 409-486
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 425-429)
Collet – Messerli 2008, p. 171-174, 176-177
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(15) Paris, BnF, fr. 413 (F2, Gallica) ; f. 179ra-189va. Début xve siècle. Parchemin ; 456 f. (trois sont perdus) rassemblés en 48 cahiers (senions) ; 333 x 250 mm ; texte sur 2 colonnes de 44 lignes. Chaque Vie est introduite par une formule préliminaire et illustrée par une miniature ou une initiale historiée.
Légendier méthodique contenant 117 œuvres. La Vie de saint Julien est intégrée à la série des passions des martyrs, entre saint Thomas de Cantorbéry et saint Brendan. Trois autres mises en prose ont été copiées dans ce manuscrit : la Conception Nostre Dame →, la Vie de saint Jean-Baptiste → et la Vie de sainte Geneviève→.
titre : De saint Julien qui tua son pere et sa mere (f. 179ra)
incipit :« Un proudomme racompte la vie mon seigneur saint Julien que il a translatee de latin en roumant et dist que ceulz qui l’escouteroient volentiers y auroient grant prouffit » (f. 179ra).
explicit : « Or prions a Dieu que il, par sa pitié et par sa misericorde, nous gart des mains au dyable et nous pardoint nos pechiez et nous par sa grace nos face vivre avecques lui en sa gloire. Qui vit et regne et regnera par tous les siecles des siecles sans fin. Amen. Ci finist la vie mon seigneur saint Julien qui occist son pere et sa mere » (f. 189va).
404P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p 424-425)
Collet – Messerli 2008, p. 207
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(16) Paris, BnF, fr. 987 (P4, Gallica) ; f. 197v-212v. Ce manuscrit du xve siècle aurait été exécuté dans l’Est. Papier (filigrane : Roue de sainte Catherine surmontée de l’initiale P, proche de Briquet 13454) ; 250 f. ; 293 x 205 mm ; 28 longues lignes par page. Aucune décoration. Le volume est incomplet de sa première partie, puisque la pagination ancienne commence au f. cxliij.
On ne repère pas de classement apparent dans ce légendier, qui contient 40 articles. Saint Julien est placé entre saint Alexandre pape et les saints Prime et Félicien.
Au xvie siècle le manuscrit appartenait à un Archot, peut-être un membre de la grande famille d’Arschot (Paris 1848, p. 399).
titre : Ci commence la vie mon seigneur saint Julien et de sa femme (f. 197v)
incipit :« Ung proudom nos raconte la vie de mon seigneur saint Julien qu’il a translatee de latin en françoys et dit que ceulx qui l’escouteront y auront mout grant delit » (f. 197v).
explicit : « Or prions Dieu omnipotent que il, par sa pitié et misericorde sy vrayement comme il fu mis en croix, nous pardoinst nous peciez. Amen » (f. 212v).
P. Paris 1848, Les manuscrits françois de la Bibliothèque du roi, Paris, Techener, VII, p. 399-401, n. 7306
P. Meyer 1905, « Notice du manuscrit 305 de Queen’s College, Oxford (légendier français) », in Romania, 34, p. 215-236 (p. 234-236)
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 435-436)
Notice en ligne : Archives et Manuscrits (N. B. : Jonas ne répertorie apparemment pas le ms fr. 987, qui est décrit en revanche sous la cote fr. 423).
(17) Paris, BnF, fr. 1546 (m, Gallica) ; f. 212ra-221v. xiiie siècle. Parchemin ; 221 f ; 265 x 177 mm ; 2 colonnes de 48 lignes ; deux miniatures, dont une au début de la Vie de saint Julien.
405Ce recueil contient : la Vie des Pères, la Pénitence d’Adam, l’Enseignement d’un père à son fils, les Miracles de Nostre Dame deGautier de Coinci et la Vie de saint Julien ; celle-ci se trouve dans un cahier dont l’ajout serait plus récent (cf.Jonas). C’est le seul manuscrit où ce récit n’est pas intégré dans un recueil de Vies de saints, martyrs et confesseurs.
Le manuscrit provient du fond de Colbert.
titre :Ci conmenche la vie mon seigneur s. Julien (f. 212ra)
incipit :« Uns preudons raconte la vie s. Julien que il a tranlatee de latin en roumans et dist que cil qui de bon cuer l’escouteront i aront mout granz delis » (f. 212ra).
explicit : « Or prion Dieu omnipotent que il, par sa pitié et par sa misericorde et si vraiement com il fu mis en crois pour picheeurs rachater des paines d’enfer, nous gart des mains au dyable et ait de nous merci et nous pardoinst nos pechiez et nous face en la [sic] gloire vivre. Qui vivit et regnat in secula seculorum. Amen. Explicit la vie s. Julien de Bride » (f. 221va).
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(18) Paris, BnF, fr. 6447 (D1, Gallica) ; f. 211rb-218vb. 1275 (date à laquelle s’arrêtent les annales qui ouvrent le manuscrit ; une seconde main aurait poursuivi jusqu’en 1302). La langue le situe dans le nord de la France (Flandre). Parchemin ; 376 f. + 1 f. de garde ; 370 x 270 mm ; 2 colonnes de 49 lignes (51 lignes pour les f. 10 à 33 ; 47 lignes du f. 34 à la fin). Nombreuses miniatures.
Légendier méthodique comportant 98 œuvres. Saint Julien prend place entre saint Brendan et saint Thomas de Cantorbéry, dans le groupement dédié aux confesseurs et aux martyrs. Ce recueil contient aussi la Vie de sainte Marie l’Égyptienne→, Bible, Genèse →, Bible, Macchabées →).
Le manuscrit a fait partie de la bibliothèque des ducs de Bourgogne à partir de 1467 (Falmagne – Van den Abeele 2016, 5.738 et 8.96) ; on ignore à quelle date il est entré à la BnF.
titre : Ci conmence li vie et li martyres s. Julien et sa feme et son pere et sa mere (f. 211rb)
incipit : « Uns preudom nos raconte la vie mon signor saint Julien ke il a translatee de latin en romans et dist ke tuit cil ki l’escouteront mout volentiers i auront mout grant preu » (f. 211rb).
406explicit : « Or prions Damedeu omnipotent ke il, par sa pitié et par sa misericorde si vraiement com il fu mis en crois por pecheors raiembre des paines d’infer, nos gart des mains a diable et ait de nous merchi et nos pardoinst nos pechiés et nos face avoec lui en sa gloire vivre. Ki vit et regne et regnera in secula seculorum. Amen » (f. 218ra-b).
P. Meyer 1897, « Notice du ms. Bibl. nat., fr. 6447 (traduction de divers livres de la Bible, légendes des saints) », in Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale et autres Bibliothèques, 35/2, p. 435-510
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 416-421)
Collet – Messerli 2008, p. 169-170
Falmagne –Van den Abeele 2016, 5.738 et 8.96
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(19) Paris, BnF, fr. 13496 (P2, Gallica) ; f. 1ra-12rb. Fin du xiiie siècle. La langue situe sa composition en Bourgogne. Parchemin ; 306 f., mais il manque au moins deux cahiers ; 254 x 184 mm ; 2 colonnes de 41 lignes. Une miniature au début de chaque texte.
Recueil hagiographie de 22 œuvres. Saint Julien est intégré dans une petite série de martyrs, où il précède saint Cucufat.
Les armes d’Eudes III et de Philippe le Bon sont peintes aux f. 212v et 213v.
titre :C’est la vie saint Julien (f. 1ra)
incipit : « Uns prodons raconte la vie mon seignor saint Julyen de Brides que il ha translatee de latin en romant et dit que cil qui escouteront volentiers i auront mout grant preu » (f. 1ra).
explicit : « Or prions Deu omnipotent que il, par sa pitié et par sa misericorde, nos gart des meins au deauble et si ait de nos merci et nos pardoint nos pechiez et nos face avecques lui en sa gloire vivre. Qui vit et regne et regnera per infinita seculorum secula. Amen » (f. 12ra-b).
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 437-438)
Collet – Messerli 2008, p. 295-297
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
407(20) Paris, BnF, fr. 17229 (D, Gallica) ; f. 169rb-182rb. Seconde moitié du xiiie siècle. Exécuté en Artois, peut-être à Arras même, ce qui est justifié par la présence de légendes locales n’ayant d’intérêt que pour cette région. Parchemin ; 367 f. (+ 5 gardes en papier au début et 5 à la fin) ; il y a un f. 302bis ; le f. 302v est blanc (sauf une annotation et une réclame) ; le f. 366 est très endommagé ; 308 x 218 mm ; texte copié sur 2 colonnes de 40 lignes. Une miniature marque le début de chaque Vie, de petites miniatures illustrent les articulations des textes les plus longs.
Il comporte 65 œuvres. La vie de saint Julien prend place entre saintLambert et saint Brendan, dans le groupement des martyrs et confesseurs. La mise en prose de la Vie de saint Jean-Baptiste → fait aussi partie du recueil.
Au f. 301v, on trouve cette mention : « Guillermus Monachy, canonicusPulcry Loci, legit totum istud librum » (xive siècle). À la fin du volume (f. 367vb), après quelques mots indéchiffrables, signatures de Françoise de Bretagne et d’Ysabeau d’Alebret. Après avoir appartenu au chancelier Séguier et à ses héritiers (notice de l’IRHT en ligne) puis à l’évêque de Metz (Henri-Charles du Cambout de Coislin, ex-libris au f. 1), il est passé à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés en 1735 (ancienne cote : Saint-Germain 905).
titre :Ci commence la vie mon seignor saint Julien (f. 169rb)
incipit : « Uns preudons raconte la vie mon seignor saint Julien que il a translatee de latin en romanz et dit que cil quil l’escouteront volentiers i auront mout grant preu » (f. 169rb).
explicit : « Or prions Dieu omnipotent que il, par sa pitié et par sa misericorde si vraiement com il fu mis en croiz pour pecheors reambre des peinnes d’enfer, nos gart des mains au deable et ait de nos merci et nous pardoint noz pechiez et nos face avecques lui en sa gloire vivre. Qui vit et reigne et reignera in seculorum secula. Amen » (f. 182ra-rb).
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 416-421)
Collet – Messerli 2008, p. 210-211
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(21) Paris, BnF, fr. 23112 (P1, Gallica) ; f. 156rb-166va. xiiie siècle. La date au dernier feuillet, 1200, n’est certainement pas la date du manuscrit 408(cf.Jonas). Localisation par la langue en Picardie. Parchemin ; 344 f. rassemblés en 43 cahiers (quaternions) ; 324 x 228 mm ; 2 colonnes de 39 lignes. Chaque texte est introduit par une grande initiale filigranée ; aucune illustration.
Recueil hagiographique de 62 œuvres. Saint Julien est situé dans un petit groupement de confesseurs, entre saint Antoine et sainte Bathilde.
titre :Ch’est le vie de saint Julien le martir (f. 156rb)
incipit :« Uns preudons raconte le vie mon seignor saint Julien le martyr qui le translata de latin en romans et dist que cil qui volentiers l’escouteront il y auront mout grant preu » (f. 156rb).
explicit : « Or prions Dieu omnipotent que il, par se pitié et par se misericorde si vraiement comme il fu mis en crois pour peceours racater des paines d’enfer, nos gart des mains au deale et ait de nos merchi et nos pardoinst nos pekiés et nous face vivre avec lui en se gloire, in qua vivit et regnatin seculorum secula. Amen » (f. 166va).
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 432-434)
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(22) Paris, BnF, fr. 23117 (F1, Gallica) ; f. 243ra-253rb. Début xive siècle. Parchemin ; 485 f. ; 325 x 220 mm ; 2 colonnes de 40 lignes. Les textes sont introduits par une petite miniature et une initiale ornée jusqu’au f. 227, par une initiale filigranée à partir du f. 228.
Légendier méthodique comportant 102 œuvres, de la main d’au moins trois copistes. La Vie de saint Julien est copiée entre saint Thomas Becket et saint Brendan. Trois autres mises en prose font partie du recueil : la Conception Nostre Dame →, la Vie de saint Jean-Baptiste → (copiée deux fois) et la Vie de sainte Geneviève→.
Ancienne cote de la bibliothèque Saint-Victor : TT19.
titre : Ci fine la vie s. Thomas de Cantorbire et commence la vie s. Julien (f. 243ra)
incipit :« Uns preudom raconte la vie de monseigneur s. Julien que il a translatee de latin en romanz et dist que cil qui l’escouteroient volentiers y auroient grant profit » (f. 243ra).
409explicit : « Or prions a Dieu que il, par sa pitié et par sa pitié [sic] et par sa misericorde nos gart des mains au deable et nos pardoinst noz pechiez et nos face avecques lui par sa grace vivre en sa gloire. Qui vit et regne et regnera in seculorum secula. Amen. Ci fine la vie s. Julien et commence la vie monseigneur s. Brandain » (f. 253ra-rb).
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 424-425)
Collet – Messerli 2008, p. 207-209
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(23) Paris, BnF, fr. 25532 (N, Gallica) ; f. 281va-294ra. Deuxième moitié du xiiie siècle (Jonas). Parchemin ; 336 f. ; 250 x 180 mm. Initiales ornées et notations musicales accompagnant les chansons de Gautier de Coinci ; initiales historiées. Il provient du fonds Notre-Dame de Paris, à rapprocher du Psautier de Soissons, ms Le Mans, BM, 157 (cf. Archives et Manuscrits :fichier Avril).
Petit recueil hagiographique de sept légendes en prose ; la Vie de saint Julien est située entre le psaume Eructavit et sainte Madeleine et saint Maximien. Le manuscrit contient aussi une anthologie d’œuvres mariales (chansons notées et Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coinci, Conception de Nostre Dame de Wace).
titre :C’est la vie et la mors saint Julien por quoi on dit bon ostel (f. 281va)
incipit :« Uns preudom raconte la vie mon seigneur saint Julien que il translata de latin en roumanz et dist que cil qui l’escouteront volentiers i auront mout grant preu » (f. 281va).
explicit : « Or prions Dieu omnipotent que il, par sa pitié et par sa misericorde si vraiement com il fu mis en croiz pour nos pecheeurs raiembre des paines d’enfer, nos gart et desfende des mains au diable et ait de nous merci et nos pardoint nos pechiez et nos face avesques lui en sa gloire vivre. Qui vit et regne et regnera in seculorum secula. Amen » (f. 293vb-294ra).
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 443)
Collet – Messerli 2008, p. 170
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
410(24) Paris, BnF, n.a.fr. 10033, f. 135r (fragment). xve siècle. Parchemin ; 136 f. ; 155 x 112 mm. Il s’agit d’un recueil de traités théologiques ; le fragment de la Vie de saint Julien, copie moderne du f. 281va-b du ms BnF, fr. 25532 (n. 23 supra) occupe un feuillet de garde ; il est suivi de la Pate nostre[sic] de saint Julien de la même main (f. 135v-136v).
Selon Archives et Manuscrits il provient du Collège Clermont à Paris (n. 778) et de la collection Barrois (n. 326).
titre :C’est la vie et la mort saint Julien. Pourquoi on dist bon ostel
incipit :« Dui Julien furent : li uns martirs et li autres confessors, li uns évesques et li autres osteliers ».
explicit : « Et encore avient que quant aucuns est destrois d’ostel si doit il dire la paternostre en l’onneur de lui et de sa fame, et por l’ame de son pere, et de s’ame, et Dieu le conseille d’ostel et la merite du saint homme ».
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(25) Paris, BnF, n.a.fr. 10128 (Bp, Gallica) ; f. 171vb-186ra. xiiie siècle. Parchemin ; 326 f. ; 273 x 182 mm ; 2 colonnes de 36 lignes. Miniature au début du recueil hagiographique ; initiales puzzles et filigranées.
Le manuscrit contient 46 œuvres : il s’agit du regroupement d’un légendier et d’une Vie des Pères en prose. Saint Julien est inséré parmi les confesseurs, entre saint Patrice et saint Brendan. Une autre mise en prose a été copiée dans le recueil : la Vie de sainte Marie l’Égyptienne→.
titre : Ici conmence la vie de mon seingneur seint Julien de Bride (f. 171vb)
incipit :« Uns predomes raconte la vie mon seingnor seint Julien que il a translatee du roumanz et dist que cil qui l’escouteront i auront mout grant preu » (f. 171vb).
explicit : « Or prions Dieu omnipotent que il, par sa pitié et par sa misericorde si veraiement conme il fu mis en croiz por pecheeurs reimbre des poinnes d’enfer, nos gart des poines d’enfer et des meins au deable et ait de nos merci et nos pardoint noz pechiez et nos face avec lui en sa gloire vivre. Qui vit et regnera in secula seculorum. Amen » (f. 186ra).
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 400-411)
411J. Lemaire 1969, Édition de quelques vies de saints d’après le texte des manuscrits Bruxelles, BR 10326, Paris, BNF, naf 10128, Paris, Ste-Geneviève 588 et Londres, BL, Addit 6524, mémoire inédit, Université Libre de Bruxelles
Collet – Messerli 2008, p. 171
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(26) Paris, BnF, n.a.fr. 23686 (anc. Sankt-Peterburg, RNB, 35) (As, Gallica) ; f. 181rb-187va. Vers 1250. Parchemin ; nombreuses mutilations de feuillets, voire de cahiers entiers : des 295 f. d’origine, 256 seulement ont été conservés ; 335 x 231 mm ; 2 colonnes de 42 lignes. Miniature et initiale historiée au début de chaque Vie ; quelques-unes ont été découpées. Deux tables, l’une ancienne (à la fin), l’autre postérieure à la copie (au début).
Légendier méthodique composite comportant 101 œuvres ; on y lit aussi la mise en prose de Barlaam et Josaphat →. La Vie de saint Julien prend place entre saint Patrice et saint Brendan.
Le manuscrit avait été acheté à Paris en 1777 par Pierre Dubrowsky ; il est entré en 1933 dans les collections de la Bibliothèque Nationale.
titre : Ci coumence la vie mon seignor saint Julien le povre et coument il tua son pere et sa mere a .i. cop (f. 181rb)
incipit :« Uns preudom raconte la vie mon seignor saint Julien que il a translatee de latin en roumanz et dist que cil qui l’escouteront volentiers en auront duel et pitié » (f. 181va).
explicit : « Or prions Dieu par sa pitié et par sa misericorde, que si vraiement com il fu mis en croiz por picheors rachater des painnes d’enfer, nos gart des mains au deauble et ait de nos merci et noz pardoint noz pechiez et nos face avecques lui vivre en sa gloire. Qui vit et regne et regnera in seculorum secula. Amen » (f. 187rb-va).
P. Meyer 1899, « Notice d’un légendier français conservé à la bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg », in Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale et autres Bibliothèques, 36/2, p. 677-721
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 396-400 et 436-437)
A.-F. Leurquin, F. Fery-Hue et al. 2001, Album de manuscrits français du xiiie siècle : mise en page et mise en texte, Roma, Viella, n. 136, p. 143-145
412Collet – Messerli 2008, p. 98-99
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(27) Tours, BM, 1015 (To), f. 94vb-112. Manuscrit détruit pendant la seconde guerre mondiale. Fin xive siècle, début xve siècle. Parchemin ; 112 f. ; 366 x 225 mm ; 2 colonnes de 33 lignes. Miniatures et initiales historiées bien exécutées, dont plusieurs ont été coupées.
Légendier comprenant une quinzaine d’articles ; Saint Julien, en fin de volume, est précédé par Côme et Damien.
Présence identifiée à Marmoutier : « Majoris monasterii Cong. S. Mauri 1717 » (premier feuillet).
titre :Ci commance la vie monsegneur saint Julien (f. 94vb)
incipit :« Uns preudon raconte la vie monseigneur saint Julien qu’il a translatee de latin en roumant et dit que cil qui l’escouteront i avront moult grant preu » (f. 194vb).
explicit : « Or prions Dieu omnipotent que il, par sa pitié et par sa misericorde, si veraiemant con il fu mis en croiz pour pecheours ranbre des poinnes d’enfer, nous gart des meins au deable, et ait de nous merci et nous pardoinst nos pechiez, et nos face aveucques lui en sa gloire vivre, qui vit et rengne et rengnera in seculorum secula. Amen. Ci fenist la vie monseigneur saint Julien martir » (f. 112).
P. Meyer 1897, « Notice du ms. 1015 de la bibliothèque de Tours (Légendes des saints) », in Bulletin de la SATF, 23, p. 75-86 (p. 82)
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 435)
Notice en ligne : Jonas
– organisation du texte
Titre : Saint Julien l’Hospitalier.
Dans plusieurs manuscrits le titre mentionne que le saint vient de Brioude (graphié Bride ; n. 4, 8, 25 ; n. 17 dans l’explicit ; n. 19 dans l’incipit) et une fois du Mans (n. 14). Ceci s’explique par une confusion avec deux saints homonymes, comme l’indique G. Hasenohr (C.R. à l’éd. Swan 1977). La confusion avec saint Julien de Brioude est largement confortée par la fin du texte.
413La légende de saint Julien l’Hospitalier, descendant du comte d’Anjou, s’ouvre par un songe prémonitoire envoyé à sa mère. Pendant une partie de chasse, un animal merveilleux annonce à Julien qu’il sera le meurtrier de ses parents ; saisi de crainte, il quitte son pays.
Après s’être fait pèlerin pour expier un péché qu’il n’a néanmoins pas encore commis, Julien prend la croix. Sept ans après, au cours d’un voyage vers Saint-Jacques-de-Compostelle, il intervient dans un combat entre deux seigneurs : sa valeur lui vaut alors le mariage avec une grande dame. Cependant, ses parents, partis également en pèlerinage, parviennent au château ; généreusement accueillis par l’épouse de Julien, ils dorment dans le lit conjugal : pensant à un adultère, Julien les tue, en réalisant la prophétie initiale.
L’errance reprend pour le jeune homme voulant expier son péché et pour son épouse ; installés au bord d’une rivière, ils accueillent, parmi les pèlerins de passage, un lépreux, ce qui marque leur rédemption. Tués par des brigands, ils sont enterrés à Brides, où des miracles se produisent toujours.
Le texte paraît être organisé en chapitres : en effet, si le nombre des lettrines peut varier d’un manuscrit à l’autre, on retrouve les mêmes sur la majorité d’entre eux. Ces lettrines communes correspondent souvent à une transition dans le récit.
(B) la source
La Vie de saint Julien l’Hospitalier en prose apparaît très tôt dans des légendiers méthodiques. Les plus anciennes copies de ces légendiers datent du milieu du xiiie siècle et, bien qu’on ne lui connaisse pas d’original latin, saint Julien y trouve immédiatement une place, ce qui implique qu’il provient d’une source différente de celle qui a constitué le « Passionnaire français », ainsi que le soulignent B.F. Bart – R.F. Cook : « No such Latin life is known for Julian, which fact tends to support the notion that his Old French Life is an independent creation older than the légendiers, and thus, of course, probably older than Jacobus » (Bart – Cook 1977, p. 9). On peut donc considérer que la légende était déjà célèbre, suffisamment en tout cas pour apparaître régulièrement dans des recueils compilant les Vies les plus anciennes et les plus connues. L’hypothèse la plus vraisemblable 414est que cette version serait le résultat du dérimage d’un poème librement rédigé en langue vernaculaire (cf. Perrot 1976, p. 475). Cette hypothèse est confortée par l’existence d’une Vie de saint Julien l’Hospitalier en couplets d’octosyllabes dans le manuscrit Paris, B. Arsenal, 3516 (f. 84ra-96rb), daté de 1267 ; ce poème de 4815 vers serait l’œuvre d’un certain Rogier pour le comte Philippe (v. 4811). Un fragment d’environ 600 vers est également conservé à Chieri et a été édité par Vitale Brovarone 1988.
Une comparaison attentive des deux versions fait apparaître que le texte en prose contient de nombreux octosyllabes. Cependant, d’importantes différences de contenu donnent à penser que le modèle suivi par le prosateur est perdu et que le poème du ms de l’Arsenal a été largement remanié (voir Ducruet 2006, p. 495-634).
éditions
A. Tobler 1899, « Zur Legende vom heiligen Julianus. IV Das Leben des heiligen Julianus in altfranzösischen Versen nach des Arsenalhandschrift », in Archiv für das Studium der neuren Sprachen, 102, p. 109-178
A. Vitale Brovarone 1988, « Un frammento della redazione francese in versi della legenda di S. Giuliano (Chieri, Archivio comunale) », in Miscellanea di studi romanzi offerta a Giuliano Gasca Queirazza per il suo 65o compleanno, Alessandria, Edizioni dell’Orso, p. 1097-1124
S. Ducruet 2006, La vie de saint Julien l’hospitalier, édition critique et étude comparée des deux versions médiévales françaises en prose et en vers, Thèse sous la dir. de J.-P. Perrot, Université de Savoie
(C) histoire de la prose
La Vie de saint Julien l’Hospitalier a été reprise par Flaubert, qui s’est appuyé principalement sur le vitrail de la cathédrale de Rouen (cf. Bart – Cook 1977), mais également sur la lecture qu’a faite G.-F.-G. Lecointre-Dupont du manuscrit d’Alençon (n. 1 supra).
Plus récemment, Jean-Pierre Perrot a publié une adaptation en français moderne de la mise en prose : Moi, Julien, dit l’hospitalier, pèlerin de Saint-Gilles, établi passeur au bord du Gardon, sur le chemin de Regordane…, Nîmes, Éditions Lacour, 2015.
415(D) bibliographie
(1) éditions
A. Tobler 1901, « Die Prosafassung der Legende vom heiligen Julian », in Archiv für das Studium der neueren Sprachen und Literaturen, 106, p. 294-323 ; 107, p. 79-102 [ms de base : Paris, BnF, fr. 6447, n. 18 ci-dessus]
M.-J. Bayard 1966, Étude littéraire et linguistique de la Vie de Saint Julien l’hospitalier, d’après le manuscrit 867 de la Bibliothèque Municipale de Lyon, Mémoire de fin d’études supérieures, Université de Lyon
B. F. Bart – R. F. Cook 1977, The Legendary Sources of Flaubert’s ‘saint Julien’, Toronto – Buffalo, University of Toronto Press, p. 110-140 [texte du ms Alençon, BM, 27, n. 1 ci-dessus]
C. Swan 1977, The Old French Prose of Saint Julian the Hospitaller, Tübingen, Niemeyer [ms de base : Alençon, BM, 27, n. 1 ci-dessus]
C.R. : W. Rothwell, Erasmus, 30, 1978, p. 411-414 ; C. Storey, Medium Aevum, 47, 1978, p. 346-348 ; U. Mölk, Romanistisches Jahrbuch, 29, 1978, p. 207-212 ; J. Palermo, Speculum, 53, 1978, p. 860-862 ; A. Vitale Brovarone, Studi francesi, 67, 1979, p. 132-133 ; G. Hasenohr, Cahiers de Civilisation Médiévale, 24, 1981, p. 314-315 ; A. Fontana, Romanische Forschungen, 93, 1981, p. 244-250
S. Ducruet 2006, La vie de saint Julien l’hospitalier, édition critique et étude comparée des deux versions médiévales françaises en prose et en vers, Thèse sous la dir. de J.-P. Perrot, Université de Savoie [ms de base : Paris, BnF, fr. 17229, n. 20 ci-dessus]
(2) bibliographie critique
P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II : Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (passim)
V. F. Koenig 1966, Les miracles de Nostre Dame par Gautier de Coinci, Genève, Droz
E. Vinaver 1970, « La légende de saint Julien l’Hospitalier et le problème du roman », in Bulletin de l’Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises, 48, p. 107-122
J.-P. Perrot 1976, « Le sens de l’errance dans la plus ancienne version française de la Vie de saint Julien l’Hospitalier », in Voyage, quête, pèlerinage 416dans la littérature et la civilisation médiévales, Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence (Senefiance, 2), p. 473-489
J.-P. Perrot 1980, Le passionnaire français, Thèse sous la dir. de J. Dufournet, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, p. 62
J.-P. Perrot 1992, Le passionnaire français au Moyen Âge, Genève, Droz
D. Ruhe 2005, « Eine Geschichte vom Reisen und Übersetzen. Die altfranzösische Legende von Saint-Julien l’hospitalier », in Raumerfahrung – Raumerfindung. Erzählte Welten des Mittelalters zwischen Orient und Okzident, Berlin, Akademie Verlag, p. 163-176
I. TruandVereterra 2010, « La leyenda de la peregrinación jacobea de saint Julien l’Hospitalier », in In marsupiis peregrinorum. Circulación de textos e imágenes alrededor del Camino de Santiago en la Edad Media, Firenze, Edizioni del Galluzzo, p. 173-186
B. Ferrari 2014, « Réécritures en prose de poèmes hagiographiques français. Premier recensement », in Pour un nouveau répertoire des mises en prose. Roman, chanson de geste, autres genres, Paris, Classiques Garnier, p. 151-163
B. Ferrari 2020, « Qualche osservazione sulla prima circolazione manoscritta delle più antiche mises en prose agiografiche francesi », in La prosa medievale. Produzione e circolazione, Roma, « L’ERMA » di BRETSCHNEIDER, p. 103-113
- CLIL theme: 3438 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moyen Age
- ISBN: 978-2-406-15796-0
- EAN: 9782406157960
- ISSN: 2261-0804
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-15796-0.p.0391
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 04-30-2024
- Language: French