Chronologies
- Publication type: Book chapter
- Book: Œuvres complètes. Tome VII – 3. Voyage en Orient
- Pages: 109 to 112
- Collection: Nineteenth-Century Library, n° 89
CHRONOLOGIES
REPÈRES biographiques
Novembre 1839 – avril 1840 :
France, Suisse, Allemagne, Autriche
30 ou 31 octobre 1839 : Gérard de Nerval part en diligence de Paris pour l’Autriche ; Melun, Montereau, Joigny, Auxerre, Chalons-sur-Saône, Mâcon, Lyon (le 1er novembre), Bourg-en-Bresse, Nantua, Ferney, Genève (où il se trouve le 3 novembre). À Genève, il reste deux jours et prend un bateau à vapeur pour gagner Lausanne, où il passe le 6 novembre. Puis ce sont Berne (les 7 et 8), Bâle (selon sa correspondance) ? Aarau et Zurich, (les 9 et 10), Constance (le 11) où il prend un bateau pour Lindau en Allemagne, unique port de Bavière, Augsbourg (le 12 novembre), Munich (où il séjourne probablement du 13 au 17) ; il passe les Alpes avant de voir Salzbourg le 17, Linz le 18.
19 novembre : il est à Vienne.
1 er mars 1840 : départ de Vienne. Faute d’argent, il fait une partie du voyage à pied (dans le Wurtemberg et le duché de Bade, notamment). Il atteint Ettlingen, à douze lieues de Strasbourg, vers le 10 mars.
13 mars : arrivée à Strasbourg, où il reste au moins jusqu’au 15.
Avant le 3 avril : il est de retour à Paris.
Décembre 1842 – janvier 1843 vers l’Orient
(Midi de la France, Malte, Grèce)
Jeudi 22 décembre 1842 : départ de Paris ; le 24 ou le 25, Nerval est à Lyon, d’où il gagnera Avignon par un bateau du Rhône.
31 décembre : il est à Marseille, embarque le lendemain sur le Mentor à destination de Malte. Le bateau fait escale à Livourne, Civitavecchia et Naples.
1108 janvier 1843 : il fait escale à La Valette.
9 janvier : il prend place sur le Minos en route pour l’Archipel et l’Égypte. Le 10, à l’aube, il aperçoit Cérigo ; il fait escale à Syra où il parvient le 11 et quitte le même jour sur le Léonidas ; arrivée à Alexandrie, au plus tôt, le 14 janvier à l’aube.
Il atteint le Caire après cinq jours de voyage en bateau. Tout début mai, il y est encore (le séjour s’est prolongé à cause de la peste qui s’est déclarée à Beyrouth). Après un voyage de six jours, sur une branche du Nil, on atteint Damiette. Là, embarquement sur un navire grec. Escale à Jaffa pour une quarantaine de douze jours, et Saint-Jean d’Acre, ville qui résume tout ce qu’il verra de la Palestine.
Il est au Liban vers la mi-mai. De Beyrouth, il fera des excursions dans la partie montagneuse de la Syrie. Il serait reparti de Beyrouth début juillet, visitant Chypre, Rhodes, Smyrne et plusieurs îles grecques.
25 juillet. Arrivée à Constantinople.
Octobre 1843 – janvier 1844 : retour d’Orient
(Grèce, Malte, Italie)
Le petit Baïram, qui met fin au jeûne du Ramadan, est célébré le 25 octobre. Nerval a retardé son départ jusqu’à cette fête.
27 ou 28 octobre 1843, à Constantinople, il s’embarque sur l’Eurotas, l’un des bateaux-poste de l’État français.
1 er novembre : escale à Syra.
4 ou 5 novembre : Malte ; dix jours de quarantaine au lazaret. Il en repart le 16 sur un « autre bateau » (français ?).
18 novembre : arrivée à Naples ; excursion à Herculanum et Pompéi (grâce au chemin de fer qui conduit jusqu’à Torre Annunziata).
1 er décembre : il embarque à Naples sur le Francesco Primo, paquebot à vapeur qui fait le service entre Naples et Marseille, via Civitavecchia, Livourne (où il passe la journée du 3 décembre) et Gênes.
5 décembre : arrivée à Marseille, où il reste plusieurs jours ; excursion à Toulon.
24 décembre : il est à Nîmes, dans la famille de Camille Rogier, après être passé à Arles et à Beaucaire ; il annonce à son père son départ pour Paris le lendemain soir.
Janvier 1844 : Gérard de Nerval est de retour à Paris.
111REPÈRES HISTORIQUES
1789-1807. SÉLIM III (sultan né en 1761)
1787 – Les hostilités russo-turques reprennent.
Le dernier ambassadeur de Louis XVI (1784-1792), le comte de Choiseul-Gouffier, a été incapable de promouvoir une alliance formelle contre la menace russe.
1798-1801 – Expédition française en Égypte.
1805 – En Égypte, le Rouméliote Mehmet Ali (né en 1769) est proclamé pacha par les Ulémas. Il s’est appuyé sur de solides troupes albanaises.
1811 – Massacre des chefs mamelouks1.
1822 – Champollion découvre le moyen de déchiffrer les hiéroglyphes.
Mahmoud II (né en 1785)
1826 – Massacre des janissaires2.
20 octobre 1827. La bataille de Navarin oppose la flotte de la Triple Alliance franco-russo-britannique à la flotte ottomane composée de navires égyptiens, turcs et tunisiens ; cette dernière – bien que supérieure en nombre – est défaite.
1831 – Méhémet Ali, vice-roi d’Égypte, fait don à la France des deux obélisques qui trônent à l’entrée du temple de Louxor3.
1121831-1840. Le conflit turco-égyptien
Mehmet Ali demande, en compensation de son aide antérieure, que son fils Ibrahim obtienne la Syrie. Une fin de non-recevoir est opposée à ses exigences.
1839 – Début de règne du sultan ABDÜL-MEDJID 1ER (né en 1823).
Les années 1840
Par la dureté de leur administration, Ibrâhim, fils de Mehmet Ali Pacha et l’émir Béchir s’étaient aliéné la population.
Mai 1840, les Maronites et les Druzes s’allient contre les Égyptiens.
1840 – Le Traité de Londres, entre les Prussiens et la Porte, contraint Mehmet et Béchir à l’exil.
La même année, la communauté juive de Damas est accusée du meurtre du père Thomas.
Nerval partira après qu’une crise, en 1840, a failli entraîner une nouvelle guerre entre la France et l’Angleterre ; les deux grandes puissances se disputant le leadership. Les Anglais ont bombardé Beyrouth pour empêcher l’Égypte, soutenue par les Français, de devenir dominante au Proche-Orient.
1842 – La France intervient au Liban pour soutenir les Maronites.
1843 – L’année du voyage oriental de Nerval, la France s’est inclinée devant la coalition de la Russie, de la Prusse, de l’Angleterre et de l’Autriche4.
1849 – En Égypte, cette décennie s’achève par la disparition presque simultanée de Mehmet-Ali et de son fils Ibrahim-Pacha.
1 Milice recrutée parmi les esclaves blancs, devenue trop puissante. Des mamelouks se rallieront à Napoléon.
2 Ce corps d’élite de l’armée turque fut liquidé en raison de sa capacité à faire et défaire les sultans ; il était composé d’enfants chrétiens enlevés très jeunes à leur famille et convertis à l’islam.
3 Ce sera finalement un obélisque ; symbole de l’entente entre les deux pays, trait d’union avec l’Orient. Il sera transporté sur le Luxor ; un navire spécialement construit à cet effet. Parti de Toulon en mars 1831, et arrivé à destination en août, il repartit douze mois plus tard pour atteindre Paris en décembre 1833. Après être resté à quai trois ans près du Pont d’Austerlitz, il sera érigé sur la place de la Concorde le 25 octobre 1836. La foule se presse sur la place Louis XV et sur la terrasse des Tuileries. À onze heures et demie, les artilleurs attelés à l’énorme dispositif conçu par Lebas se mettront en marche et l’obélisque de se dresser lentement sur son ber. À midi, craquements suspects dans les pièces de bois ! Suspension des opérations. Examen, rien. Les opérations reprennent. En moins de trois heures, l’énorme monolithe de 250 tonnes, haut de 22 mètres, a pris sa place définitive sur son socle de granit.
4 On remarquera que cet arrière-plan historique n’apparaît pas dans sa correspondance, sinon que l’anglophobie que manifeste Voyage en Orient est bien sûr à mettre au compte de la victoire de l’Angleterre dans le jeu des alliances.
