Préface
- Prix spécial 2015 de l'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Moudre les blés. Les moulins de l’Entre-deux-Mers bordelais (xie-xviiie siècle)
- Auteur : Garçon (Anne-Françoise)
- Pages : 11 à 18
- Collection : Histoire des techniques, n° 4
- Série : Recherche, n° 3
Préface
On croyait l’Entre-Deux-Mers voué au vignoble, et voici que Vincent Joineau en dévoile les moulins… Logiquement, il est vrai, quand on connaît le rôle essentiel de ces moteurs préindustriels. Leur histoire, entre alors et aujourd’hui, est d’abord celle d’un changement radical de statut. Le moulin, aujourd’hui symbole quasi éponyme d’une économie campagnarde évoluant au rythme tranquille de la nature, objet de passion patrimoniale, fleuri et valorisé pour ses contours aquatiques, était au xixe siècle, qualifié d’usine dans la statistique industrielle1. Historiquement, cet habitué des campagnes et des villes valait moins pour la joliesse de son architecture et l’esthétique de sa roue, que pour la solidité de son arbre moteur, l’agencement de ses engrenages et lanternes qui mettaient en mouvement les meules pour la farine, les couperets pour le tan, les bocards pour le broyage des minerais, ou la préparation du lit de fusion métallurgique, les fouloirs et les presses l’obtention du papier, les cylindres pour les laminoirs à plomb, à zinc et à fer blanc. Il était cet engin de la vie quotidienne qui procurait l’indispensable aux familles dans les campagnes, les villages et les bourgs : farine, cuir, métaux ouvrés. Car voilà une autre image d’Épinal, que l’Histoire brouille : le meunier, lié à la farine dans l’imaginaire collectif, pouvait moyennant un faible investissement transformer son engin en moulin à papier ou en laminoir à zinc, si le marché le permettait, et lui promettait de beaux bénéfices. Et, l’occasion faisant le larron, il ne s’en privait pas.
Le moulin est devenu un marqueur de patrimonialité. Rarement toutefois pour le transformer en musée. Le moulin est surtout un marqueur identitaire. Il est vécu, ressenti comme un ordonnateur rémanent du paysage, en symbiose avec les productions agricole et artisanale, témoin matériel d’un être-avec la nature, pensé, vécu comme le lieu
susceptible de renouer la chaîne des temps entre un autrefois préindustriel que tout un chacun pense verdoyant et un futur nécessairement écologique. Mais voilà : cette approche signe une culture, celle de l’espace technique européen. À l’exception de l’Amérique du Nord en effet qui s’est techniquement développée à partir des compétences du Vieux monde, peu de continents ont développé cette forme de colonisation et d’anthropisation des rivières et cours d’eau. L’une et l’autre ont été précoces et durables : beaucoup de moulins à eau nés « dans les temps immémoriaux » comme on trouve régulièrement écrit dans les archives, c’est-à-dire à un moment indéterminé entre Antiquité et Moyen Âge, restèrent en activité jusqu’après la seconde guerre mondiale. Certains furent des outils d’introduction de l’électricité rurale. Cela grâce à une connaissance fine des rivières et des vents, au prix également du renouvellement constant des savoir-faire, celui des meuniers, celui des charpentiers hydrauliques, celui aussi de l’ingénierie hydraulique, née au xvie siècle, et qui, au xixe siècle, a permis la modernisation de l’équipement hydraulique.
Qu’était en effet au xixe siècle cet « objet patrimonial total » du xxie siècle européen ? Un lieu de compétences techniques, celle du meunier et de ses aides, celles aussi du charpentier qui avait à sa charge l’entretien et la réparation de la roue, ou des ailes, et de leur attirail, un lieu de passage et de rencontres et de discussions, un lieu de vente et d’échange, un lieu d’investissement pour le propriétaire, maître du fonds et des murs, un lieu de pêche, un lieu de dispute, entre meuniers autour du curage hydraulique, entre meuniers et villageois ou paysans pour l’usage de l’eau, un lieu de vie, enfin, pour le meunier, sa famille, et ses aides, un lieu mythique enfin, environné de contes et de légendes… Cette richesse sociotechnique du moulin demeure peu valorisée2. Elle demeure aussi, pour tout dire, mal connue. Parmi les mieux étudiées, l’économie des moulins hydrauliques de l’Eure ou de l’Essonne aux
époques médiévale et moderne, révèle une capacité d’adaptation qui signait la dynamique productive d’un territoire, entre farine, papier, textile et métallurgie en Haute-Normandie3, entre farine, papier, cuir et métallurgie autour de Corbeil-Essonnes4. Le tropisme de la mégapole parisienne a favorisé leur connaissance historique. Pour le reste du pays, il reste beaucoup à faire.
L’ouvrage proposé par Vincent Joineau, est donc bienvenu. Aquitaine et Bordelais sont coutumiers des grands travaux historiques : la monumentale histoire de Bordeaux dirigée par Jean-Charles Higounet, les études du négoce bordelais faites par Paul Butel, les travaux de Jean-Pierre Poussou sur la croissance économique de Bordeaux et du Sud-Ouest au xviiie siècle5. Par son ampleur, par son érudition, par sa pertinence, ce travail sur les moulins de l’entre-deux-mers s’inscrit dans cette filiation. Il renoue avec succès dans la tradition des grandes thèses régionales. Il renoue et rénove. Car, il est une autre filiation dans lequel Vincent Joineau s’inscrit également avec bonheur : celle qui combine avec bonheur archéologie et histoire pour la connaissance des objets et pratiques techniques. Je pense aux ouvrages désormais classiques, de Philipe Braunstein, Paul Benoît, Jacques Grandemange pour l’étude des mines et métallurgie, Jean et Odette Chapelot, Marie-Madeleine Flambard, Dominique Allios, pour l’étude de la poterie et de la céramique, Eric Rieth pour l’étude des bateaux et navires6. Histoire et Archéologie : les deux sciences sont cousines au regard de leur relation au passé. Ce
cousinage se traduit en voisinage certes, mais très peu en communauté de travail. L’Historical Archaeology, au sens épistémologique et historiographique, donné par le monde anglo-saxon7, ne trouve pas encore en France le développement qu’elle mériterait8. Certes les cursus universitaires et les revues scientifiques affichent un sigle commun. Institution oblige. Mais les chemins réels de la recherche se croisent rarement. La question épistémologique posée par la rencontre de deux sciences travaillant avec des méthodes nécessairement différentes sur un objet commun est rarement soulevée9. Et quand elle est soulevée, c’est d’abord pour marquer l’irréfragable différence entre une histoire, appréciée comme travaillant exclusivement sur le social, et une archéologie donnant elle à voir, dans tous les sens du terme, la matérialité du passé, entre une science d’archives et une science de terrain10. La rencontre est moins facile que l’on croit, il est vrai, dans des cultures scientifiques habituées depuis toujours à distinguer entre sociétés d’artefacts et sociétés d’écriture. Les archéologues intègrent dans leurs travaux la contextualisation historique
dont ils connaissent le « trend », les grandes tendances évolutives. Mais ils se préoccupent rarement des problèmes soulevés par le « langage des archives » et structurent leur analyse du passé en usant de vocabulaires, de notions et de concepts totalement absents dans les époques concernées11. L’archéologie tend à négliger l’historicité de la pensée technique, au nom de la matérialité des artefacts et de la contemporanéité de leur analyse. Côté science historique, est-ce mieux ? Pour beaucoup d’historiens encore, l’archéologie figure au rang des « sciences annexes ». Pour reprendre l’expression de Joëlle Burnouf, les « historiens du papier » fournissent aux « historiens de terrain » un grand récit ordonnateur, et les « historiens de terrain » en retour leur procurent des « illustrations » d’autant plus convaincantes qu’elles sont parées du statut de la réalité, pour ne pas dire du réalisme, lorsqu’on y ajoute les reconstitutions « 3D » qui tendent à se multiplier. Sauf que de l’absence de croisements et d’interactions, résultent des interprétations erronées, quand ce n’est pas, tout simplement, l’impossibilité d’interpréter…
Rien de cela ici. Vincent Joineau, historien autant qu’archéologue, archéologue et historien, utilise avec bonheur et efficacité, le meilleur des deux disciplines. Il en résulte une démonstration forte, qu’il argumente en trois temps. Le lecteur, auparavant informé des contextes, géologiques et méthodologiques, découvre au fil d’un historique particulièrement érudit, les grandes phases de l’équipement en moulins à eau et à vent entre xie et xve siècle. Dans ce premier temps de l’analyse, le moulin est étudié en tant que machine à dominer et à faire-valoir un territoire. Avec une première constatation : on ne va pas du vide vers le plein. L’implantation ne débute pas à la fin du xie siècle, terminus a quo de l’étude, elle s’accélère sous l’impulsion des congrégations religieuses. Il y a donc continuum avec les périodes antérieures et franchissement d’un palier. Le potentiel hydraulique est apprécié pour sa valeur économique et sa capacité à marquer l’emprise territoriale. C’est au moment de la reprise agricole et démographique, entre fin xve et début xvie siècle, qu’émerge en pleine lumière l’investissement laïc. À la forme classique du bail à fief, s’ajoute alors le bail à fazendure, première forme de « déféodalisation de l’économie des blés et des farines », outil juridique intermédiaire qui put autoriser le passage
vers le métayage et le fermage. Nouveau tournant, nouveau palier, suite aux ravages de la guerre de Cent ans, qui obligèrent à la reconstruction de l’outil de production. L’auteur s’en saisit pour infléchir son approche et changer de focale.
Dans le deuxième temps de l’analyse, le moulin est envisagé sous l’angle technique, appréhendé pour ce qu’il est, une machine à transformer. Conduite dans le temps long, entre xvie et xixe siècle, l’articulation étroite entre histoire et archéologie fait bien comprendre ce qu’est l’objet technique « moulin ». Caractéristiques architecturales, outils, équipement technique, relation moulins à vent / moulins à eau, tout est là. La totalité du complexe technique qui sous-tend le fonctionnement de ces moteurs, matériaux, savoir-faire, réparations, est passé au crible. Dans l’Entre-Deux-Mers, les moulins travaillaient en grande majorité pour la meunerie, très rarement pour la métallurgie ou la foulonnerie, avec une domination écrasante de la petite unité de production disposant de une à deux « moulanges ». L’auteur note la difficulté à cerner la « coactivité » qui nécessairement les entourait et le poids de l’artisanat de réparation et de curage qui formait la grande part de leur complexe technique. De même, il ne lui fut pas aisé de mettre à jour l’organisation de la relation achat de matière première / transformation / commercialisation. Deux faits majeurs, complémentaires, se détachent de cette belle étude technique : la pratique dominante du détournement des cours d’eau et l’installation des engins sur les canaux d’amenée et de décharge, d’une part ; une saturation précoce des cours d’eaux, d’autre part. Dès le xvie siècle, elle est là, inéluctable, qui rendait à peu près impossible toute modification des hauteurs de chute, sauf à pénaliser le moulin situé directement en aval.
La seule alternative technique, pour une éventuelle augmentation des capacités productives, était l’adoption de la « roue à cuve », peu gourmande en eau. Il s’avéra plus simple, techniquement et financièrement, de porter l’effort sur le commerce de la farine. Un commerce qui nourrissait les populations locales, en même temps qu’il s’en nourrissait. « En Entre-Deux-Mers bordelais, le blé franchissant la porte du moulin ne quittait pas la localité », observe l’auteur. Troisième temps de l’analyse donc, l’économie des farines. Entre xvie et xviiie siècle, elle adopte un contour intéressant, bien en phase avec ce que l’on sait de l’économie préindustrielle du royaume : période de relance après les désordres de
la guerre au xvie siècle ; tassement ensuite dans un vaste palier de cent quarante années, durant lesquelles la meunerie s’accommode vaille que vaille d’une conjoncture démographique et économique pour le moins incertaine ; accélération enfin, démographique et spéculative dans le second xviiie siècle. Posséder un moulin, autant que faire de la farine, devint un facteur d’enrichissement. L’échelle de commercialisation, que d’aucuns jugeraient étroite, voire insignifiante, s’avéra porteuse au contraire, dans un milieu dominé économiquement par l’économie de la vigne. En demeurant principalement locale, la commercialisation mettait propriétaires et meuniers à l’abri des excès spéculatifs et de la recherche à tout crin de l’intensification productive. Cette « seconde reconstruction » confirma l’inscription du moulin dans l’économie marchande. Les opportunités offertes par les blés circulant sur la Garonne, ainsi que la « farino-dépendance » des paroisses du vignoble structurèrent efficacement de la filière commerciale du blé. Difficile en regard d’agir sur le rendement des moulins, depuis longtemps limité par la surexploitation des cours d’eau. La réponse, comme souvent dans l’économie préindustrielle, fut extensive, avec la construction de moulins à vent et à nefs. Mais était-ce nécessaire ?
Avec cet ouvrage convaincant, Vincent Joineau conforte ce que l’on sait de l’importance pour l’économie du pays, de sa démographie, incitatrice pour les marchés locaux, et de la présence constante d’un micro-entreprenariat rural actif et dynamique. Qui plus est, l’auteur pose un jalon majeur dans l’historiographie de ce qui fut un engin techniquement et économiquement structurant tant pour la période préindustrielle, que pour celle de la première industrialisation12. Un jalon particulièrement bien venu à un moment où l’archéologie des moulins13
et l’histoire appliquée à la connaissance de l’environnement14 prennent un remarquable essor. Souhaitons que cette belle étude sur les moulins de l’entre-deux-mers contribue au rapprochement des approches15…
Anne-Françoise Garçon
Équipe d’Histoire des Techniques / I.H.M.C.
CNRS – Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
1 Je pense bien évidemment à la Statistique de l’Industrie minérale, dont la parution commence en 1834 sous la direction de Frédéric Le Play.
2 Citons, en exception, en Dordogne, la valorisation en termes d’architecture et de culture professionnelle des Moulins de la Pauze et du Pont, des papeteries de Vaux et des forges de Savignac, dans le cadre du Pôle d’Économie du Patrimoine « Périgord vert ». Et l’esprit du concours annuel« Nos moulins ont de l’avenir », ouvert en 2008, par la Fédération des Moulins de France (FDMF) et la Fédération Française des Associations de sauvegarde des Moulins (FFAM). Doté de deux prix, ce concours, selon son règlement, valorise les actions de valorisation et d’animation conduites dans « un souci tout particulier du respect des traditions artisanales authentiques, aussi bien du point de vue architectural que technique »
3 E. Lecœur, Moulins et usines de la vallée de l’Andelle, Recherches d’histoire et d’archéologie industrielle, 1780-1880. Thèse de 3e cycle, Rouen, 1989 ; J.-M. Chaplain et J.-F. Belhoste, Le patrimoine industriel dans le département de l’Eure (xviiie-xixe siècles), Évreux, 1983 ; A.-F. Garçon, Mine et métal, les non-ferreux et l’industrialisation, Rennes, 1998.
4 K. Berthier, P. Benoit, « Les aménagements hydrauliques au Moyen Âge et au xvie siècle à Corbeil-Essonnes » in J. Burnouf et P. Leveau (dir.), Fleuves et marais, une histoire au croisement de la nature et de la culture. Sociétés préindustrielles et milieux fluviaux, lacustres, et palustres : pratiques sociales et hydrosystèmes, Paris, 2004.
5 Citons encore, en histoire de l’industrie, A. Fernandez, Économie et politique de l’électricité à Bordeaux (1887-1956), Talence, 1998.
6 P. Benoit, O. Chapelot (dir.), Pierre et métal dans le bâtiment au Moyen Âge, Paris, 1985 ; P. Benoit, P. Braunstein (dir.), Mines, carrières et métallurgie dans la France médiévale, Paris, 1983 ; J. Grandemange, Les mines d’argent du duché de Lorraine au xvie siècle. Histoire et archéologie du Val de Lièpvre (Haut-Rhin), Paris, 1991 ; E. Rieth, Le maître-gabarit, la tablette et le trébuchet essai sur la conception non-graphique des carènes du Moyen Âge au xxe siècle, Paris, 1996 ; O. Chapelot, Du projet au chantier, Paris, 2001 ; P. Braunstein, Travail et entreprise au Moyen Âge, Bruxelles, 2003 ; D. Allios, Le vilain et son pot : céramiques et vie quotidienne au Moyen Âge, Rennes, 2004 ; 2005 ; J. Chapelot, O. Chapelot et B. Rieth, Terres cuites architecturales médiévales et modernes en Île-de-France et dans les régions voisines, Caen, 2009.
7 Citons, outre le désormais classique, A. Andrèn, Between Artifacts and Texts : Historical Archaeology in Global Perspective, New York, 1997 ; R. Gilchrist, R., « Introduction : scales and voices in world historical archaeology », World Archaeology, 2005, 37(3), p. 329-336 ; Hall, S. W. Silliman (eds), Historical Archaeology. Malden, MA, 2006. Et l’intéressante critique faite par Pope, P.E., 2008, The Cambridge Companion to Historical Archaeology by Dan Hicks ; Mary C. Beaudry, Canadian Journal of Archaeology / Journal Canadien d’Archéologie, 32(1), p. 171-173, d’une approche jugée certes conceptuelle, mais qui néglige des pans entiers des travaux.
8 De belles exceptions, reconnues telles dans le monde anglo-saxon : A.-M. Flambard Héricher, Potiers et poteries du Bessin : histoire et archéologie d’un artisanat rural du xiie au xxe siècle en Normandie, Caen, 2002 ; J. Burnouf et P. Leveau (dir.), Fleuves et marais, une histoire au croisement de la nature et de la culture : Sociétés préindustrielles et milieux fluviaux, lacustres et palustres. Pratiques sociales et hydrosystèmes, Paris, 2004 ; Danièle Alexandre-Bidon, Une archéologie du goût. Céramique et consommation (Moyen Âge – Temps modernes), Paris, Picard, 2005 ; V. Serna et A. Gallicé (dir.), La rivière aménagée, Cordemais 2005 ; Jean-Claude Hocquet, Jean-Luc Sarrazin (dir.), Le Sel de la Baie : histoire, archéologie, ethnologie des sels atlantiques, Rennes, 2006 ; V. Serna (dir.), Le Cher, Histoire et archéologie d’un cours d’eau, Revue archéologique du centre de la France, supplément no 43, Tours, 2013.
9 Quoiqu’indispensable, la réflexion de Michel Foucault n’a pas contribué à rapprocher les deux sciences… M. Foucault, Les mots et les choses : une archéologie des Sciences Humaines. Paris, 1966.
10 J. Burnouf, « Crise environnementale : des mots et des sources », in C. Beck et al., Temps et espaces des crises de l’environnement, Versailles, 2006, p. 341-350 ; J. Burnouf, G. Chouquer, « L’archéologie et l’archéogéographie : pour comprendre l’espace et ses héritages », in J.-P. Demoule et B. Stiegler, L’avenir du passé, Paris, 2008, p. 93-104.
11 A.-F. Garçon, « Pratique, technique, technologie ? », ArchéoSciences, 34, 2010, p. 121-126.
12 D. Woronoff, Histoire de l’industrie en France : du xvie siècle à nos jours, Paris, 1994 ; B. Belhoste et al., « Le moteur hydraulique en France au xixe siècle : concepteurs, inventeurs et constructeurs », Cahiers d’Histoire et de philosophie des sciences no 29, Paris 1990.
13 En témoignage de la dynamique actuelle : P.-J. Rey, « Premiers résultats des fouilles archéologiques en cours sur le site du Chenet des Pierres aux Moulins de Bozel (Savoie) », La Revue Savoisienne, 2005, p. 111-119. Colloque « Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent, des origines à l’époque médiévale » à Lons-le-Saunier du 2 au 6 novembre 2011, organisé par le musée d’archéologie du Jura à Lons-le-Saunier, l’Inrap et le Laboratoire de Chrono-environnement de Besançon (UMR 6249). Enfin, des fouilles archéologiques récentes : moulin de la Perruque à Colomby (Manche) ; moulin médiéval de Thervay (Jura) ; moulin hydraulique (fin xiie – fin xiiie s.) de Bourges (Cher) ; moulin hydraulique antique de Burgille (Doubs). Cette liste, bien évidemment n’est pas exhaustive.
14 Mentionnons parmi les travaux récents : G. Massard-Guilbaud, Ville et environnement, Paris, 2007 ; T. Leroux, M. Letté (dir.), Débordements industriels. Environnement, territoire et conflit, xviiie-xxie siècles, Rennes, 2013 ; S. Lavaud, P. Fournier (dir.), Eaux et conflits dans l’Europe médiévale et moderne, Actes des trente-deuxièmes journées d’histoire de Flaran, Toulouse, 2011 ; C. Bonneuil, J.-B. Fressoz, L’Évènement anthropocène. La Terre, l’histoire et nous, Paris, 2013. La création en 2008 du réseau pluridisciplinaire RUCHE, Réseau Universitaire de Chercheurs en Histoire Environnementale et celle en 2010 du réseau Thématique Pluridisciplinaire « Histoire de l’environnement » en 2010, à l’initiative conjointe de l’Institut National des Sciences Humaines et Sociales et de l’Institut Écologie et Environnement illustrent le dynamisme de ce champ disciplinaire.
15 Le lancement en 2012 au sein du Labex LASCARBX, Bordeaux Archaelogical Sciences, du programme « La rivière aménagée », qui se donne pour objectif « de répondre à trois problématiques : le processus d’anthropisation des rivières, l’inadéquation des sites archéologiques avec l’hydrologie actuelle, et enfin, les implications de la remise en cause du maintien des aménagements hydrauliques consécutives à la mise en œuvre de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau, introduisant le principe de ‘continuité écologique’ », est prometteur. Il regroupe, pour ce faire, la Mission de l’Inventaire Général du Patrimoine culturel EPIDOR, Établissement public territorial du bassin de la Dordogne, le Service régional de l’Archéologie et l’UMR CNRS 5805 EPOC, Environnement et paléo-environnements océaniques et continentaux.
- Thème CLIL : 3378 -- HISTOIRE -- Histoire générale et thématique
- ISBN : 978-2-8124-2868-5
- EAN : 9782812428685
- ISSN : 2264-458X
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-2868-5.p.0011
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 21/01/2015
- Langue : Français