On peut se demander s’il y a des traces de Marie Nordlinger dans la Recherche. George D. Painter détecte au moins deux traces de Marie dans le personnage d’Albertine. Les deux points en commun – être reçue dans la chambre à coucher de Proust / du Narrateur, et se voir offrir de l’orangeade1 ! En effet, Marie semble avoir été la seule femme de l’extérieur à être admise dans ce sanctuaire en grand désordre et où tout le monde était exclu sauf Reynaldo Hahn. Marie nie toute ressemblance avec Albertine, insistant sur le fait que la seule chose en commun fut une bicyclette !
Marie a non seulement beaucoup aidé Proust pendant la période des traductions, mais « la fraîche rose de Manchester » fut une source d’inspiration, une muse satisfaisant son désir d’anglomanie et d’anglophilie, et de japonophilie par son travail chez Bing, thèmes qui sillonnent le long de son grand roman.
1 George D. Painter, Marcel Proust, éd. française citée, 1992, p. 413.