La Série « Marguerite Duras » est devenue au fil des ans une véritable référence pour qui étudie l’œuvre de cet auteur, pour qui s’intéresse plus largement à une figure majeure de la littérature du xxe siècle. Elle a permis d’aborder l’œuvre sous un jour nouveau dans une recherche constante de connaissance, de rigueur et de transmission.
C’est là le chemin ouvert par Bernard Alazet et c’est là le chemin que nous souhaitons poursuivre.
Exigeante, cette série se propose d’accueillir ce versant de la critique qui se détache sensiblement des écueils traditionnels des études durassiennes – à savoir l’orientation purement biographique d’un côté, et les écritures mimétiques, dénuées d’un quelconque recul critique de l’autre. La Série « Marguerite Duras », telle que nous l’envisageons, répond donc à une exigence de rencontre véritable avec l’œuvre, si tant est que le discours critique se fasse dialogue – ce que rappelle Jean Starobinski dans sa Relation critique : « Le discours critique se sait, en son essence, différent du discours des œuvres qu’il interroge et explicite. Pas plus qu’il n’est le prolongement ou l’écho des œuvres, il n’en est le substitut rationalisé. En sauvegardant la conscience de sa différence – donc de sa relation, il écarte le risque du monologue. » Résolument différente, cette série « Marguerite Duras » permet en outre aux jeunes chercheurs de faire entendre leurs analyses, souvent novatrices, dans un espace de rencontre et de dialogue qui prend acte de l’état actuel des recherches sur cet auteur. Un tel dialogue implique de saisir dans le geste critique non pas seulement les relations internes à l’œuvre, mais aussi les relations de celle-ci à son dehors, cet outside si important pour Duras : les autres œuvres, le réel, la société ou encore l’Histoire.