Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Lydie Salvayre
- Pages : 243 à 246
- Collection : Écrivains francophones d’aujourd’hui, n° 8
Résumés
Stéphane Bikialo, « Introduction. Lydie Salvayre, le parti pris des autres »
Cet article introductif présente les contributions du volume en se centrant sur la double intimation – personnelle et collective – présente dans l’œuvre de Lydie Salvayre et sur la manière dont son parti pris des autres est aussi un compte-tenu de soi, dont l’intimation politique rencontre l’intimité biographique.
Jean-Paul Engélibert, « De la parole empêchée au dispositif émancipateur »
À travers l’étude de La Médaille, Passage à l’ennemie et Hymne, cet article veut montrer comment les romans de Lydie Salvayre mettent en scène des dispositifs dans lesquels la parole de personnages est empêchée ou contrainte, mais dont elle peut se libérer, racontant alors comment les dominés peuvent devenir sujets.
Stéphane Bikialo, « Éloge de la fuite »
De Contre à Tout homme est une nuit en passant par BW, cet article évoque l’éloge de la fuite qui traverse l’œuvre de Lydie Salvayre : partir pour le mouvement même de partir, pour fuir, pour refuser, pour « disparaître de soi » (David Le Breton). Chez Lydie Salvayre, il faut non seulement être prêt à partir, mais savoir partir, « car il faut des forces immenses pour s’élancer, contrairement à ce que postulent les assis » (BW).
Sylvie Servoise, « La domination au travail. Étude sur La Médaille et Portrait de l’écrivain en animal domestique »
Cet article vise à montrer, à partir de La Médaille et Portrait de l’écrivain en animal domestique, comment Lydie Salvayre travaille de l’intérieur et en profondeur la question de domination sous l’angle de ceux qui s’y soumettent. Loin 244de reconduire la topique de la « servitude volontaire » (au sens d’acquiescement du dominé à sa domination), ces textes questionnent cette notion en mettant l’accent sur certaines des tensions qui la traversent, et ce dès son émergence chez La Boétie.
Warren Motte, « La conversation et son contraire »
Dans La Conversation de Cintegabelle Lydie Salvayre propose une théâtralisation du discours monologal, ainsi qu’une dynamique qui oppose un monologue réel à un dialogue purement virtuel, dynamique dont le moteur est une ironie très dure, parfois violente – et potentiellement dangereuse. Mettant en scène un personnage qui refuse le dialogue, Salvayre espère en effet engager une conversation avec ses lectrices et lecteurs dont l’enjeu serait le roman lui-même en tant que forme culturelle.
Catherine Rannoux, « De l’écholalie à l’altérité joueuse. Le dialogisme dans Pas pleurer de Lydie Salvayre »
L’écriture de Pas pleurer se nourrit de puissants échos dialogiques : ils mettent en scène aussi bien l’enfermement dans les discours idéologiques en cours pendant la guerre d’Espagne que la liberté d’esprit d’un personnage qui se joue des normes et des interdits et rencontre ainsi la parole lucide de Bernanos.
Dominique Viart, « “Aviver les cendres d’une Histoire blessée”. Pas pleurer, le récit de filiation dans l’énergie de la langue »
Cette étude traite de Pas Pleurer, récit de filiation qui aborde à la fois l’expérience de la mère de la narratrice durant la guerre civile espagnole, la figure paternelle hantée de paranoïa et défictionnalise certains passages des ouvrages précédents. Il manifeste aussi l’origine de son goût pour la langue et pour ses divers registres, un français mâtiné d’espagnol, comme pour greffer une culture sur une autre, une joie de vivre sur une mélancolie, une leçon de vie sur une Histoire violente.
Marie-Pascale Huglo, « Sur le vif. Les Vies de Lydie Salvayre »
Qu’il s’agisse de Montse dans Pas pleurer, des admirées dans 7 femmes, d’Hendrix dans Hymne ou de BW, le goût de Lydie Salvayre pour les « vies » 245s’est affirmé. Cet article propose une relecture des fictions sous l’angle du biographique et de la filiation. Salvayre donne aux « vies » une dimension dialogique, les inscrivant dans le prolongement de ses romans, multipliant les télescopages et les ruptures pour rendre à vif le caractère hétérogène de l’écriture comme des existences qu’elle retrace.
Martin Rass, « Lydie Salvayre à l’écoute. BW sans palmiers »
Cet article explore la qualité d’écoute de Lydie Salvayre, mais aussi les sonorités visuelles du témoignage de son ami. Afin de découvrir les multiples couches du récit qui devient BW, l’article le croise avec le seul livre que Bernard Wallet a publié comme auteur : Paysage avec palmiers. Ce livre-témoignage de la guerre civile au Liban pose la même question que BW des années plus tard : comment écrire en multipiste audiovisuel ?
Serge Teyssot-Gay, « Dialoguer avec l’écriture de Lydie Salvayre. Entretien avec Stéphane Bikialo »
Cet entretien évoque les projets qui ont réuni Lydie Salvayre et Serge Teyssot-Gay (Contre, Dis pas ça et « La peur »), projets dans lesquels le guitariste a réussi à s’accorder avec le texte de l’autrice en particulier grâce à ce qu’il décrit comme une forme de malléabilité, d’ouverture, de liberté.
Éric Chevillard, « L’éreintement de Lydie Salvayre »
Dans cette lettre adressée à Lydie Salvayre, « l’Éreinteur, le Démolisseur, supérieur en férocité à l’Écorcheur du Doubs » lui signale que ses livres sont tous bons à jeter…
Marie Cosnay, « Tout homme après la nuit »
Chacun peut, comme dans Tout homme est une nuit, devenir le pire qu’il peut devenir. Cette contribution propose de montrer que le contraire est vrai, et qu’il suffit de peu. De rencontres et de liens. Rencontres et liens qui donnent de la joie, de l’air. Dont tout le monde a besoin.
246Juliette Mézenc, « Avec »
Ce texte évoque l’importance des alliés, qui nous remettent en cause et donnent le courage. Lydie Salvayre est une « sacrée alliée », une alliée d’écriture qui n’oublie pas la leçon de Beckett (« rater mieux ») et une alliée politique contre les « gants blancs ».
Monica Espina, « La Compagnie des Spectres. Retour sur une création »
L’article revient sur l’adaptation montée en novembre 2002 de La Compagnie des spectres au Théâtre national de Chaillot, à Paris, première mise en scène « officielle » en France de Monica Espina.
Ben Faccini, « Traduire Pas Pleurer. Entretien avec Stéphane Bikialo »
Cet entretien montre comment la traduction de l’œuvre de Lydie Salvayre éclaire son écriture et comment Pas Pleurer (Cry, Mother Spain) et d’autres romans de l’autrice ont été reçus dans le monde anglophone.
Lydie Salvayre, « De quelle enfance trahie »
Ce texte écrit après les attentats perpétrés à Paris en janvier 2015, interroge : de quelle enfance trahie est née cette haine des jeunes gens qui sont nés en France, qui ont grandi en France, qui ont été scolarisés en France ? De quels abandons ? De quelles solitudes ? De quelles influences malfaisantes ? De quels poisons pernicieux ?
Lydie Salvayre, « “Entre deux rives”. Entretien avec Stéphane Bikialo »
Cet entretien revient sur la langue mise en œuvre dans les romans de Lydie Salvayre afin de contrer « la solennité du bien-dire », la langue « communicationnaire », le conditionnement par une langue « moyenne », fade, homogène, uniformisée… Il montre comment, dans sa propre vie et chez ses personnages de romans, lire et écrire ont été des moyens de se donner la parole, d’échapper au silence ou au fait d’être parlé par la langue des dominants.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-10563-3
- EAN : 9782406105633
- ISSN : 2430-8080
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10563-3.p.0243
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 08/02/2021
- Langue : Français