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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Lydie Salvayre
  • Pages : 243 à 246
  • Collection : Écrivains francophones d’aujourd’hui, n° 8
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406105633
  • ISBN : 978-2-406-10563-3
  • ISSN : 2430-8080
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10563-3.p.0243
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 08/02/2021
  • Langue : Français
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Résumés

Stéphane Bikialo, « Introduction. Lydie Salvayre, le parti pris des autres »

Cet article introductif présente les contributions du volume en se centrant sur la double intimation – personnelle et collective – présente dans lœuvre de Lydie Salvayre et sur la manière dont son parti pris des autres est aussi un compte-tenu de soi, dont lintimation politique rencontre lintimité biographique.

Jean-Paul Engélibert, « De la parole empêchée au dispositif émancipateur »

À travers létude de La Médaille, Passage à lennemie et Hymne, cet article veut montrer comment les romans de Lydie Salvayre mettent en scène des dispositifs dans lesquels la parole de personnages est empêchée ou contrainte, mais dont elle peut se libérer, racontant alors comment les dominés peuvent devenir sujets.

Stéphane Bikialo, « Éloge de la fuite »

De Contre à Tout homme est une nuit en passant par BW, cet article évoque léloge de la fuite qui traverse lœuvre de Lydie Salvayre : partir pour le mouvement même de partir, pour fuir, pour refuser, pour « disparaître de soi » (David Le Breton). Chez Lydie Salvayre, il faut non seulement être prêt à partir, mais savoir partir, « car il faut des forces immenses pour sélancer, contrairement à ce que postulent les assis » (BW).

Sylvie Servoise, « La domination au travail. Étude sur La Médaille et Portrait de lécrivain en animal domestique »

Cet article vise à montrer, à partir de La Médaille et Portrait de lécrivain en animal domestique, comment Lydie Salvayre travaille de lintérieur et en profondeur la question de domination sous langle de ceux qui sy soumettent. Loin 244de reconduire la topique de la « servitude volontaire » (au sens dacquiescement du dominé à sa domination), ces textes questionnent cette notion en mettant laccent sur certaines des tensions qui la traversent, et ce dès son émergence chez La Boétie.

Warren Motte, « La conversation et son contraire »

Dans La Conversation de Cintegabelle Lydie Salvayre propose une théâtralisation du discours monologal, ainsi quune dynamique qui oppose un monologue réel à un dialogue purement virtuel, dynamique dont le moteur est une ironie très dure, parfois violente – et potentiellement dangereuse. Mettant en scène un personnage qui refuse le dialogue, Salvayre espère en effet engager une conversation avec ses lectrices et lecteurs dont lenjeu serait le roman lui-même en tant que forme culturelle.

Catherine Rannoux, « De lécholalie à laltérité joueuse. Le dialogisme dans Pas pleurer de Lydie Salvayre »

Lécriture de Pas pleurer se nourrit de puissants échos dialogiques : ils mettent en scène aussi bien lenfermement dans les discours idéologiques en cours pendant la guerre dEspagne que la liberté desprit dun personnage qui se joue des normes et des interdits et rencontre ainsi la parole lucide de Bernanos.

Dominique Viart, « “Aviver les cendres dune Histoire blessée”. Pas pleurer, le récit de filiation dans lénergie de la langue »

Cette étude traite de Pas Pleurer, récit de filiation qui aborde à la fois lexpérience de la mère de la narratrice durant la guerre civile espagnole, la figure paternelle hantée de paranoïa et défictionnalise certains passages des ouvrages précédents. Il manifeste aussi lorigine de son goût pour la langue et pour ses divers registres, un français mâtiné despagnol, comme pour greffer une culture sur une autre, une joie de vivre sur une mélancolie, une leçon de vie sur une Histoire violente.

Marie-Pascale Huglo, « Sur le vif. Les Vies de Lydie Salvayre »

Quil sagisse de Montse dans Pas pleurer, des admirées dans 7 femmes, dHendrix dans Hymne ou de BW, le goût de Lydie Salvayre pour les « vies » 245sest affirmé. Cet article propose une relecture des fictions sous langle du biographique et de la filiation. Salvayre donne aux « vies » une dimension dialogique, les inscrivant dans le prolongement de ses romans, multipliant les télescopages et les ruptures pour rendre à vif le caractère hétérogène de lécriture comme des existences quelle retrace.

Martin Rass, « Lydie Salvayre à lécoute. BW sans palmiers »

Cet article explore la qualité découte de Lydie Salvayre, mais aussi les sonorités visuelles du témoignage de son ami. Afin de découvrir les multiples couches du récit qui devient BW, larticle le croise avec le seul livre que Bernard Wallet a publié comme auteur : Paysage avec palmiers. Ce livre-témoignage de la guerre civile au Liban pose la même question que BW des années plus tard : comment écrire en multipiste audiovisuel ?

Serge Teyssot-Gay, « Dialoguer avec lécriture de Lydie Salvayre. Entretien avec Stéphane Bikialo »

Cet entretien évoque les projets qui ont réuni Lydie Salvayre et Serge Teyssot-Gay (Contre, Dis pas ça et « La peur »), projets dans lesquels le guitariste a réussi à saccorder avec le texte de lautrice en particulier grâce à ce quil décrit comme une forme de malléabilité, douverture, de liberté.

Éric Chevillard, « Léreintement de Lydie Salvayre »

Dans cette lettre adressée à Lydie Salvayre, « lÉreinteur, le Démolisseur, supérieur en férocité à lÉcorcheur du Doubs » lui signale que ses livres sont tous bons à jeter…

Marie Cosnay, « Tout homme après la nuit »

Chacun peut, comme dans Tout homme est une nuit, devenir le pire quil peut devenir. Cette contribution propose de montrer que le contraire est vrai, et quil suffit de peu. De rencontres et de liens. Rencontres et liens qui donnent de la joie, de lair. Dont tout le monde a besoin.

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Juliette Mézenc, « Avec »

Ce texte évoque limportance des alliés, qui nous remettent en cause et donnent le courage. Lydie Salvayre est une « sacrée alliée », une alliée décriture qui noublie pas la leçon de Beckett (« rater mieux ») et une alliée politique contre les « gants blancs ».

Monica Espina, « La Compagnie des Spectres. Retour sur une création »

Larticle revient sur ladaptation montée en novembre 2002 de La Compagnie des spectres au Théâtre national de Chaillot, à Paris, première mise en scène « officielle » en France de Monica Espina.

Ben Faccini, « Traduire Pas Pleurer. Entretien avec Stéphane Bikialo »

Cet entretien montre comment la traduction de lœuvre de Lydie Salvayre éclaire son écriture et comment Pas Pleurer (Cry, Mother Spain) et dautres romans de lautrice ont été reçus dans le monde anglophone.

Lydie Salvayre, « De quelle enfance trahie »

Ce texte écrit après les attentats perpétrés à Paris en janvier 2015, interroge : de quelle enfance trahie est née cette haine des jeunes gens qui sont nés en France, qui ont grandi en France, qui ont été scolarisés en France ? De quels abandons ? De quelles solitudes ? De quelles influences malfaisantes ? De quels poisons pernicieux ?

Lydie Salvayre, « “Entre deux rives”. Entretien avec Stéphane Bikialo »

Cet entretien revient sur la langue mise en œuvre dans les romans de Lydie Salvayre afin de contrer « la solennité du bien-dire », la langue « communicationnaire », le conditionnement par une langue « moyenne », fade, homogène, uniformisée… Il montre comment, dans sa propre vie et chez ses personnages de romans, lire et écrire ont été des moyens de se donner la parole, déchapper au silence ou au fait dêtre parlé par la langue des dominants.