Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Les Lettres médiévales à l’aube de l’ère typographique
- Pages : 341 à 346
- Collection : Rencontres, n° 451
- Série : Civilisation médiévale, n° 38
Résumés
« Introduction »
Regroupant les contributions issues des journées d’étude qui se sont tenues tour à tour à l’université de Liège et à l’université Littoral – Côte d’Opale (Dunkerque) le 17 mai et le 9 décembre 2016, ce volume entend interroger la problématique du passage des lettres françaises du Moyen Âge à la première Modernité par le biais de l’imprimerie.
Paola Cifarelli, « Antoine Vérard, éditeur des Faits d’armes et de chevalerie de Christine de Pizan »
Les Faits d’armes et de chevalerie furent le premier ouvrage de Christine de Pizan qui passa à l’imprimé, quoique sous forme anonyme. Cet article prouve que l’édition, publiée par Antoine Vérard en 1488, s’apparente à trois manuscrits tardifs du groupe B (Paris, BnF, ms. fr. 23997 ; Cambridge MA, Houghton Library, ms. fr. 168 ; Turin, BR, ms. Saluzzo 17), et contribue à construire le profil des lecteurs de l’imprimé par l’analyse d’un exemplaire de l’édition Vérard conservé à Turin.
Paola Cifarelli, « Les Quinze Joies de Mariage, des manuscrits aux incunables »
La description de l’editio princeps des Quinze Joies de Mariage (Lyon, Guillaume Le Roy, 1479-1480) aura pour but de montrer que l’impression de dépaysement que le lecteur moderne éprouve face à ce texte est partiellement atténuée, surtout à cause de l’absence de conclusion et des différences dans la proportion de plusieurs nouvelles ; cependant, dans l’ensemble les premiers imprimés transmettent un texte qui, comme le manuscrit de Rouen, brise les conventions de la prose narrative.
342Catherine Gaullier-Bougassas, « Des manuscrits aux imprimés du Roman de Philippe de Madien et du Roman de Florimont. Deux stratégies éditoriales »
Cet article compare les deux éditions principes des romans de Florimont et de Philippe de Madien (Galliot du Pré, 1527 ; Jean Longis, 1528) et étudie les choix différents que font les imprimeurs pour la transmission de textes médiévaux proches par leur invention d’ancêtres imaginaires d’Alexandre le Grand.
Elisabetta Barale, « Le passage à l’imprimé des œuvres de Jean Miélot »
Cette étude propose de faire le point sur le passage à l’imprimé des œuvres de Jean Miélot. L’analyse des éditions incunables de trois traductions du chanoine picard – la Controversie de noblesse, le Debat d’honneur de trois chevaleureux princes et le Traittié des quatre dernières choses advenir – permet enfin de dégager une réflexion sur la réception de ces textes, tant dans les anciens Pays-Bas méridionaux (1470-1480) qu’en milieu parisien (1490).
Danielle Quéruel, « Les Passages d’outremer de Sébastien Mamerot. Des manuscrits aux imprimés »
L’histoire des croisades de Sébastien Mamerot (1474) est encore d’actualité au début du xvie siècle. L’Occident demeure inquiet devant la disparition de la présence chrétienne dans les pays d’outremer. En 1518 Michel Le Noir reprend ce texte en y ajoutant des récits de voyage, des extraits de la Chronique du Pseudo-Turpin, des Grandes Chroniques de France, des Saintes Pérégrinations de Jhérusalem de Nicole Le Huen. Il modernise le texte en s’adressant non plus aux croisés, mais aux pèlerins.
Maria Colombo Timelli, « Mises en prose et éditeurs “périphériques”. Quels titres pour quels lecteurs ? »
Cette contribution vise à offrir un panoramique des éditions de « mises en prose » parues en dehors de Paris et Lyon entre le xve et le xvie siècle : l’enquête porte sur les villes et les éditeurs concernés, les choix opérés au sein de ce corpus, les dates de parution de ces titres et leur fortune ultérieure.
343Renaud Adam, « La réception imprimée de la littérature médiévale dans le comté de Hainaut (xve-xvie siècles) »
Cette étude propose d’analyser la diffusion de la littérature médiévale en langue française par le biais de l’imprimé dans le comté de Hainaut aux xve et xvie siècles. Ancrée dans le temps long, elle vise notamment à montrer comment ce média a permis à la bourgeoisie de s’approprier cette littérature, née dans les sphères curiales. Elle a également permis de souligner que la césure avec la tradition littéraire du Moyen Âge ne fut pas aussi abrupte que d’aucuns auraient pu le penser.
Muriel Ott, « La prose d’Ogier le Danois. Des trois premiers imprimés à deux éditions ultérieures »
Cet article étudie la prose d’Ogier le Danois en observant l’organisation du texte (titres, lettrines, bois, organisation des chapitres et des paragraphes) dans les trois premiers imprimés puis dans deux imprimés ultérieurs. La comparaison met en évidence qu’à partir de l’editio princeps (Jean de Vingle, 1496) ont été réalisées deux éditions extrêmement proches de la première, par Antoine Vérard puis le Petit Laurens. Les deux imprimés ultérieurs apportent des modifications assez considérables.
Jonathan Dumont, « Au creuset des transitions littéraires et politiques. Latryumphante et solemnelle entree de Rémi Dupuis »
La tryumphante et solemnelle entree de Rémi Dupuis relate l’entrée de Charles de Habsbourg à Bruges (18 avril 1515). Ce texte synthétise la tradition des chroniques bourguignonnes à destination d’un public plus large que celui de la cour. Dupuis développe également un ensemble de thématiques exaltant l’État et le prince (Corpus Politicum, Jardin et Navire de l’État), révélant les ambitions du règne qui s’ouvre : un contrôle accru sur les villes et une reprise de la centralisation étatique.
Christine Ferlampin-Acher, « L’édition de 1528 de Perceforest. “O magnifiques seigneurs […]. Lisez et perlisez les chevaleureux gestes […]” »
L’édition intégrale de Perceforest (1528) n’a guère été étudiée. Pourtant elle constitue une tentative éditoriale intéressante, du fait de la longueur du texte 344publié. En analysant son paratexte, sa présentation, la table des matières et quelques menues modifications textuelles, il est possible de mettre en évidence la place que cette édition occupe dans le paysage éditorial. Témoignant d’une nette désarthurianisation du texte, cette édition a certainement préparé le lecteur à accueillir Amadis.
Marie-Madeleine Castellani, « Florimont dans l’imprimé lyonnais d’Olivier Arnoullet (1529) »
Cet article confirme que la source de l’imprimé du Florimont édité chez Olivier Arnoullet en 1529 est la version d’Aimon de Varennes et non la mise en prose du fonds Wavrin. Une comparaison entre ce manuscrit bourguignon (Paris, BnF, ms. fr. 12566) et l’imprimé montre qu’on n’y retrouve pas la conquête par Florimont de l’ensemble du monde méditerranéen, spécifique de la mise en prose bourguignonne. Reste un récit qui vise à l’efficacité et qui se veut d’abord un roman d’aventures chevaleresques.
Sophie Lecomte, « Histoire éditoriale et réception de la mise en prose de Guy de Warwick au xvie siècle. Le cas de l’édition Bonfons »
La contribution vise à mieux cerner la place que les imprimés du Guy de Warwick en prose occupent dans la production de leurs éditeurs, François Regnault (1525) et Jean Bonfons (ca. 1550). L’attention se porte particulièrement sur cette deuxième édition, qui aurait peut-être été l’objet d’une manipulation générique de la part du libraire. Le raisonnement amène à avancer une hypothèse de datation relative pour dix-huit imprimés de Bonfons, notamment par la comparaison des bois gravés.
Maria Colombo Timelli, « Les éditions d’Antoine Vérard, des témoins (pas) comme les autres ? »
La qualité artistique des livres publiés par Vérard, célèbre libraire-éditeur parisien, a souvent occulté leur faible qualité textuelle, à tel point que ses textes ont pu être privilégiés pour des éditions « critiques » récentes. Une telle pratique paraît discutable sur le plan philologique. L’analyse de Beuve de Hantone en prose, transmis par deux manuscrits et une édition Vérard, montre bien que celle-ci est à considérer comme un témoin parmi d’autres pour un texte à éditer critiquement.
345Adeline Desbois-Ientile et Anne Schoysman, « Éditer les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye de Jean Lemaire de Belges »
Cet article envisage les enjeux philologiques (choix du texte “de base” et constitution de l’apparat critique) d’une édition d’un texte transmis par de rares manuscrits et de nombreux imprimés : les Illustrations de Gaule et Singularitez de Troye de Jean Lemaire de Belges. Il examine ensuite des questions d’ordre linguistique soulevées par ce travail d’édition, en ce que l’évolution de la langue au xvie siècle a profondément affecté la physionomie de l’œuvre dans ses diverses rééditions.
Laura-Maï Dourdy, « Variance dans la tradition imprimée. Étude de la stratégie éditoriale de deux imprimeurs-libraires, Michel Le Noir et Nicolas Chrestien »
Cette contribution s’intéresse aux pratiques éditoriales des compagnons d’imprimerie dans les ateliers parisiens du xvie siècle à partir de l’analyse d’un corpus d’éditions préparées sous la direction de Michel Le Noir (première moitié du xvie siècle) et de Nicolas Chrestien (deuxième moitié du xvie siècle). Ce travail montre que les imprimés sont des reflets de l’évolution de la langue mais aussi de l’évolution de la technique, des mentalités et des pratiques de lecture et d’écriture.
Barbara Ferrari, « Le rôle des imprimés dans l’édition d’une mise en prose manuscrite. La Belle Hélène de Constantinople »
Cet article souhaite montrer, par une étude de cas, l’importance de l’apport des premiers imprimés pour l’édition d’un texte transmis également sous forme manuscrite. Les deux éditions les plus anciennes de la Belle Hélène de Constantinople anonyme en prose, en effet, dérivent indépendamment d’un ancêtre perdu, dont elles peuvent conserver les leçons ; en plus, dans la partie finale de la prose, l’état lacunaire des manuscrits rend indispensable le recours aux imprimés.
346Matthieu Marchal, « Réflexions sur le remaniement d’une chanson de geste connu uniquement par des imprimés. Le cas de Florent et Lyon, mise en prose d’Othevien »
Florent et Lyon appartient aux mises en prose médiévales connuesuniquement par des imprimés anciens. Cet article envisage les motivations de son passage à l’imprimé. Il démontre par ailleurs comment la chanson source, Othevien,pourtant distante de plus de deux siècles et n’appartenant pas au même domaine générique, apporte des informations indispensables à l’édition du texte en prose (résolution des leçons problématiques, correction des passages corrompus, établissement du glossaire).
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-09874-4
- EAN : 9782406098744
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09874-4.p.0341
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 19/10/2020
- Langue : Français