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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Les Lettres médiévales à l’aube de l’ère typographique
  • Pages : 341 à 346
  • Collection : Rencontres, n° 451
  • Série : Civilisation médiévale, n° 38
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406098744
  • ISBN : 978-2-406-09874-4
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09874-4.p.0341
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 19/10/2020
  • Langue : Français
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Résumés

« Introduction »

Regroupant les contributions issues des journées détude qui se sont tenues tour à tour à luniversité de Liège et à luniversité Littoral – Côte dOpale (Dunkerque) le 17 mai et le 9 décembre 2016, ce volume entend interroger la problématique du passage des lettres françaises du Moyen Âge à la première Modernité par le biais de limprimerie.

Paola Cifarelli, « Antoine Vérard, éditeur des Faits darmes et de chevalerie de Christine de Pizan »

Les Faits darmes et de chevalerie furent le premier ouvrage de Christine de Pizan qui passa à limprimé, quoique sous forme anonyme. Cet article prouve que lédition, publiée par Antoine Vérard en 1488, sapparente à trois manuscrits tardifs du groupe B (Paris, BnF, ms. fr. 23997 ; Cambridge MA, Houghton Library, ms. fr. 168 ; Turin, BR, ms. Saluzzo 17), et contribue à construire le profil des lecteurs de limprimé par lanalyse dun exemplaire de lédition Vérard conservé à Turin.

Paola Cifarelli, « Les Quinze Joies de Mariage, des manuscrits aux incunables »

La description de leditio princeps des Quinze Joies de Mariage (Lyon, Guillaume Le Roy, 1479-1480) aura pour but de montrer que limpression de dépaysement que le lecteur moderne éprouve face à ce texte est partiellement atténuée, surtout à cause de labsence de conclusion et des différences dans la proportion de plusieurs nouvelles ; cependant, dans lensemble les premiers imprimés transmettent un texte qui, comme le manuscrit de Rouen, brise les conventions de la prose narrative.

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Catherine Gaullier-Bougassas, « Des manuscrits aux imprimés du Roman de Philippe de Madien et du Roman de Florimont. Deux stratégies éditoriales »

Cet article compare les deux éditions principes des romans de Florimont et de Philippe de Madien (Galliot du Pré, 1527 ; Jean Longis, 1528) et étudie les choix différents que font les imprimeurs pour la transmission de textes médiévaux proches par leur invention dancêtres imaginaires dAlexandre le Grand.

Elisabetta Barale, « Le passage à limprimé des œuvres de Jean Miélot »

Cette étude propose de faire le point sur le passage à limprimé des œuvres de Jean Miélot. Lanalyse des éditions incunables de trois traductions du chanoine picard – la Controversie de noblesse, le Debat dhonneur de trois chevaleureux princes et le Traittié des quatre dernières choses advenir – permet enfin de dégager une réflexion sur la réception de ces textes, tant dans les anciens Pays-Bas méridionaux (1470-1480) quen milieu parisien (1490).

Danielle Quéruel, « Les Passages doutremer de Sébastien Mamerot. Des manuscrits aux imprimés »

Lhistoire des croisades de Sébastien Mamerot (1474) est encore dactualité au début du xvie siècle. LOccident demeure inquiet devant la disparition de la présence chrétienne dans les pays doutremer. En 1518 Michel Le Noir reprend ce texte en y ajoutant des récits de voyage, des extraits de la Chronique du Pseudo-Turpin, des Grandes Chroniques de France, des Saintes Pérégrinations de Jhérusalem de Nicole Le Huen. Il modernise le texte en sadressant non plus aux croisés, mais aux pèlerins.

Maria Colombo Timelli, « Mises en prose et éditeurs “périphériques”. Quels titres pour quels lecteurs ? »

Cette contribution vise à offrir un panoramique des éditions de « mises en prose » parues en dehors de Paris et Lyon entre le xve et le xvie siècle : lenquête porte sur les villes et les éditeurs concernés, les choix opérés au sein de ce corpus, les dates de parution de ces titres et leur fortune ultérieure.

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Renaud Adam, « La réception imprimée de la littérature médiévale dans le comté de Hainaut (xve-xvie siècles) »

Cette étude propose danalyser la diffusion de la littérature médiévale en langue française par le biais de limprimé dans le comté de Hainaut aux xve et xvie siècles. Ancrée dans le temps long, elle vise notamment à montrer comment ce média a permis à la bourgeoisie de sapproprier cette littérature, née dans les sphères curiales. Elle a également permis de souligner que la césure avec la tradition littéraire du Moyen Âge ne fut pas aussi abrupte que daucuns auraient pu le penser.

Muriel Ott, « La prose dOgier le Danois. Des trois premiers imprimés à deux éditions ultérieures »

Cet article étudie la prose dOgier le Danois en observant lorganisation du texte (titres, lettrines, bois, organisation des chapitres et des paragraphes) dans les trois premiers imprimés puis dans deux imprimés ultérieurs. La comparaison met en évidence quà partir de leditio princeps (Jean de Vingle, 1496) ont été réalisées deux éditions extrêmement proches de la première, par Antoine Vérard puis le Petit Laurens. Les deux imprimés ultérieurs apportent des modifications assez considérables.

Jonathan Dumont, « Au creuset des transitions littéraires et politiques. Latryumphante et solemnelle entree de Rémi Dupuis »

La tryumphante et solemnelle entree de Rémi Dupuis relate lentrée de Charles de Habsbourg à Bruges (18 avril 1515). Ce texte synthétise la tradition des chroniques bourguignonnes à destination dun public plus large que celui de la cour. Dupuis développe également un ensemble de thématiques exaltant lÉtat et le prince (Corpus Politicum, Jardin et Navire de lÉtat), révélant les ambitions du règne qui souvre : un contrôle accru sur les villes et une reprise de la centralisation étatique.

Christine Ferlampin-Acher, « Lédition de 1528 de Perceforest. “O magnifiques seigneurs []. Lisez et perlisez les chevaleureux gestes []” »

Lédition intégrale de Perceforest (1528) na guère été étudiée. Pourtant elle constitue une tentative éditoriale intéressante, du fait de la longueur du texte 344publié. En analysant son paratexte, sa présentation, la table des matières et quelques menues modifications textuelles, il est possible de mettre en évidence la place que cette édition occupe dans le paysage éditorial. Témoignant dune nette désarthurianisation du texte, cette édition a certainement préparé le lecteur à accueillir Amadis.

Marie-Madeleine Castellani, « Florimont dans limprimé lyonnais dOlivier Arnoullet (1529) »

Cet article confirme que la source de limprimé du Florimont édité chez Olivier Arnoullet en 1529 est la version dAimon de Varennes et non la mise en prose du fonds Wavrin. Une comparaison entre ce manuscrit bourguignon (Paris, BnF, ms. fr. 12566) et limprimé montre quon ny retrouve pas la conquête par Florimont de lensemble du monde méditerranéen, spécifique de la mise en prose bourguignonne. Reste un récit qui vise à lefficacité et qui se veut dabord un roman daventures chevaleresques.

Sophie Lecomte, « Histoire éditoriale et réception de la mise en prose de Guy de Warwick au xvie siècle. Le cas de lédition Bonfons »

La contribution vise à mieux cerner la place que les imprimés du Guy de Warwick en prose occupent dans la production de leurs éditeurs, François Regnault (1525) et Jean Bonfons (ca. 1550). Lattention se porte particulièrement sur cette deuxième édition, qui aurait peut-être été lobjet dune manipulation générique de la part du libraire. Le raisonnement amène à avancer une hypothèse de datation relative pour dix-huit imprimés de Bonfons, notamment par la comparaison des bois gravés.

Maria Colombo Timelli, « Les éditions dAntoine Vérard, des témoins (pas) comme les autres ? »

La qualité artistique des livres publiés par Vérard, célèbre libraire-éditeur parisien, a souvent occulté leur faible qualité textuelle, à tel point que ses textes ont pu être privilégiés pour des éditions « critiques » récentes. Une telle pratique paraît discutable sur le plan philologique. Lanalyse de Beuve de Hantone en prose, transmis par deux manuscrits et une édition Vérard, montre bien que celle-ci est à considérer comme un témoin parmi dautres pour un texte à éditer critiquement.

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Adeline Desbois-Ientile et Anne Schoysman, « Éditer les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye de Jean Lemaire de Belges »

Cet article envisage les enjeux philologiques (choix du texte “de base” et constitution de lapparat critique) dune édition dun texte transmis par de rares manuscrits et de nombreux imprimés : les Illustrations de Gaule et Singularitez de Troye de Jean Lemaire de Belges. Il examine ensuite des questions dordre linguistique soulevées par ce travail dédition, en ce que lévolution de la langue au xvie siècle a profondément affecté la physionomie de lœuvre dans ses diverses rééditions.

Laura-Maï Dourdy, « Variance dans la tradition imprimée. Étude de la stratégie éditoriale de deux imprimeurs-libraires, Michel Le Noir et Nicolas Chrestien »

Cette contribution sintéresse aux pratiques éditoriales des compagnons dimprimerie dans les ateliers parisiens du xvie siècle à partir de lanalyse dun corpus déditions préparées sous la direction de Michel Le Noir (première moitié du xvie siècle) et de Nicolas Chrestien (deuxième moitié du xvie siècle). Ce travail montre que les imprimés sont des reflets de lévolution de la langue mais aussi de lévolution de la technique, des mentalités et des pratiques de lecture et décriture.

Barbara Ferrari, « Le rôle des imprimés dans lédition dune mise en prose manuscrite. La Belle Hélène de Constantinople »

Cet article souhaite montrer, par une étude de cas, limportance de lapport des premiers imprimés pour lédition dun texte transmis également sous forme manuscrite. Les deux éditions les plus anciennes de la Belle Hélène de Constantinople anonyme en prose, en effet, dérivent indépendamment dun ancêtre perdu, dont elles peuvent conserver les leçons ; en plus, dans la partie finale de la prose, létat lacunaire des manuscrits rend indispensable le recours aux imprimés.

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Matthieu Marchal, « Réflexions sur le remaniement dune chanson de geste connu uniquement par des imprimés. Le cas de Florent et Lyon, mise en prose dOthevien »

Florent et Lyon appartient aux mises en prose médiévales connuesuniquement par des imprimés anciens. Cet article envisage les motivations de son passage à limprimé. Il démontre par ailleurs comment la chanson source, Othevien,pourtant distante de plus de deux siècles et nappartenant pas au même domaine générique, apporte des informations indispensables à lédition du texte en prose (résolution des leçons problématiques, correction des passages corrompus, établissement du glossaire).