Proverbes et expressions proverbiales
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Théâtre complet. Tome II. Les six premieres Comedies facecieuses (Le Morfondu, Les Jaloux, Les Escolliers)
- Pages : 487 à 490
- Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 44
PROVERBES
ET EXPRESSIONS PROVERBIALES
LE MORFONDU
PIÈCE
La fin de l’avaricieux est mourir desesperé, en la haine de Dieu, & au mespris du monde. (169vo)
Il ne me faut laisser eschapper le temps puis que je le tien par le poil. (173vo)
Qui l’ [le temps] a, & le perd, tard le recouvre. (173vo)
Plus la chose est celée plus est elle incogneue. (177vo)
C’est une chose belle sçavoir parler plus d’un langage. (178vo)
La plus grande compagnie augmente le courage. (178vo)
Les belles plumes font les beaux oiseaux. (179ro)
La fortune a […] tousjours son arc tendu pour offencer autruy en lieu où elle sçait qu’elle luy fera plus de dommage & desplaisir. (183vo)
Les femmes sont naturellement curieuses. (184ro)
Quand le diable veut aller en procession il n’a jamais faute de croix. (185vo)
Il n’y a que les meschants garnemens, les loups, les chiens, & les crapaux qui courent de nuict. (189ro)
Voyons nous pas tous les jours combien peult la jalousie, principalement és esprits de ceux lesquels ou pour estre trop chargez d’ans, ou par deffaut de nature, ne peuvent plaire à leurs femmes ? (191vo)
Il n’est pire eau que celle qui dort. (196ro)
[Connaître] les asnes au bast. (197ro)
Toujours pesche qui en prend un [écu]. (206ro)
La clarté est demye compagnie. (206vo)
En devisant le temps se passe. (207ro)
Que sert la medecine à l’homme mort ? (213ro)
Qui trop embrasse mal estraint. (f. 213vo)
Le temps est cher, ne le perdons point. (215ro)
488LES JALOUX
PROLOGUE
L’advis des hommes est instable & trompeur, & leur renommée & gloire, plus cheres que l’or & pierres precieuses. (227ro)
L’amour sçait dompter les hommes. (229vo)
Les amans ne peuvent endurer qu’on leur parle de les marier. (230vo)
La fortune ne vient jamais seule. (230vo)
Si elle [la fortune] se monstre ennemye de quelqu’un […] elle s’efforce entierement le ruiner. (230vo)
Tout le monde est parent d’une putain. (232ro)
La bouche parle autrement que le cœur. (234vo)
[C’est] le propre des femmes, de donner les assignations, pour consoler leurs amans, & non des hommes, qui ne cognoissent leur humeur. (238vo)
Je pensois que l’amour rendist les personnes joyeuses & gaillardes. (240ro)
Les chaisnes, les prisons, & les septs ne sont si malaisez à supporter, comme les angoisses d’un vray amant desesperé. (240ro)
Une femme ne devroit jamais […] legerement & sottement croire aux promesses, & sermens des amoureux. (242ro)
La dexterité est necessaire à qui veult bien escrimer. (245vo)
Il survient quelque fois des choses, pour ausquelles pourveoir on employe souvent, & en vain, tout soin, diligence, & esprit. Et s’en trouve d’autres, au maniement desquelles on cognoist le jugement & dexterité de qui les pratique. (247vo-248ro)
La belle marchandise est ordinairement mise en monstre, & la layde est cachée au magasin, ou n’est monstrée qu’en lieu trouble. (248vo)
Les beaux & riches harnois font tousjours regarder celuy qui en est maistre. (251vo)
Qui se loue, s’emboue. (251vo)
Toutes confessions sont prejudiciables. (256ro)
Pass[er] sur le pont de Gournay. (262ro)
Qui evite un mal, en peut fuyr mille. (263ro)
Il [ne] faut [pas se] mocquer de son maistre. (265ro)
Un limasson laisse [ses marques]. (267ro)
Le moindre mal est tousjours bon. (269ro)
Quand une chose se doit effectuer, rien ne luy manque. (269vo)
Ne contez jamais quatre, que vous ne les teniez au sac. (271ro)
Qui besongne par aultruy, dict que c’est luy mesme qui l’a faict. (272ro)
La fortune ayde aux courageux. (277ro)
PIÈCE
489LES ESCOLLIERS
PROLOGUE
Il n’y a si petit serpent qui ne porte son venin. (281vo)
Le moindre formy s’enfle souvent de colere. (281vo)
PIÈCE
Peut estre que la fortune convertira son amer en doulceur, son desdain en contentement, & sa fierté en joye & soulas. Par ce que si elle est femme, ainsi qu’on la depeint, elle pourra, comme muable, se changer aisément en vostre faveur. (284ro)
Plus la forteresse est inexpugnable, d’autant plus le cappitaine qui la force, la prend d’assaut, & s’en faict maistre, consacre la memoire de sa louange à l’immortalité. (284vo)
Ce n’est moindre vertu vaincre un courage armé de longue main, de bons & solides argumens, que prendre de force, chasteaux, & places fortes. (284vo)
[Les] soupsons [sont] peres de jalousies. (284vo)
Petit à petit on va bien loin. (289vo)
D’une chose naist une autre chose. (289vo)
Il vaut mieux estre cocu que coquin. (289vo)
[Les] jeunes hommes ayment et n’ayment plus en un mesme instant. (290vo)
Toutes les femmes se resemblent, & celles qui en gestes & paroles se monstrent revesches, & font le sanctificetur, qui jeusnent, & ont tousjours un livre sous le bras, ou un chapelet entre les mains, sont pires que les autres. (291ro)
Qui est meschant […] & a le renom d’estre bon, peut faire assez de mal sans en estre mescreu. (291ro)
Ce qui est propre à la jeunesse, se doit exercer en la jeunesse, au moins une fois en la vie. (291ro)
Qui s’offre, est mesprisé. Qui est prié, a l’advantage. (291ro-vo)
De toute taille bons levriers, & de tout mestier bons ouvriers. (291vo)
Il n’y a vie plus miserable que celle des amans. (292ro)
C’est tousjours l’ordinaire de l’homme avoir plus d’egard à ce qui luy est particulier, qu’à ce qui regarde l’universel. (292ro)
Les jeunes hommes […] tiennent moins de compte [de la vertu], qu’un pourceau d’un diamant. (293ro)
Le nombre des meschans est infiny. (293ro)
Le naturel des jeunes [est] plus enclin à l’apparence du bien, que les plaisirs nous presentent de premiere abordée, qu’au vray bien, qui de prime face se monstre laid & desplaisant. (293ro)
L’office de l’homme est avoir soin des affaires de dehors, & le devoir de la femme est prendre garde à la maison, & à conserver ce que l’homme acquiert avec sueur & peine. En outre, d’avoir soucy des enfans tant masles que femelles, autant qu’il est requis. (294ro-vo)
490Le diable ne dureroit pas avec [les femmes], quand elles ont leur chapperon coiffé de travers, tant elles sont de mauvaise nature. (296ro)
A tels hommes qui endurent ces choses [des injures] de leurs femmes, il seroit bon qu’elles leur fissent encores pis, puis qu’ils n’ont que le seul masque d’homme. (296ro)
Qui est jaloux est coqu. (298ro)
Mille livres de soucy ne payeront pas une once de debtes. (299ro)
Quiconque est destiné à servir, ne peut en tout le monde estre mieux qu’avecque ces gens là [les écoliers]. (299vo)
Il n’est vie que d’escoliers. (299vo)
Les femmes sont quasi toutes telles [cruelles] en apparence, mais quand ce vient au faict & au prendre, elles ne sçauroient dire, je ne le veux pas. (300ro)
Toute chose veut un commancement, et jamais aucun commancement ne fut petit. (301vo)
Les filles qui s’amourachent d’eux [de jeunes folastres] demeurent tousjours trompées. (302ro)
Il n’y a personne plus empeschée, que qui tient la queue de la pœsle. (302vo)
Quelque fois la crainte a plus de force que l’amour. (305vo)
La fortune ayde aux courageux. (306ro)
Les sages pensent à toutes choses. (306ro)
Si on pensoit à tout ce qui doibt advenir, on ne feroit jamais rien qui vaille. (308ro)
Il n’est tous les jours feste. (309ro)
Les pensées ne sortent tousjours effect. (309ro)
En toutes choses il faut avoir courage, & jamais ne s’estonner, qu’on ne voye sa teste à ses pieds. (310ro)
Femme se plaint, femme se deule, & femme rit quand elle veut. (313vo)
Il vaudroit bien mieux estre moins braves, & faire vie qui dure. (314ro)
Dieu […] n’abandonne jamais ceux qui esperent en luy. (315vo)
Qui trouve quelque chose qui luy plaist, en rit ordinairement. (315vo)
Les femmes sont naturellement causeuses. (319r)
[Aimer] mieux estre seule que mal accompagnée. (321ro)
Le plus grand desplaisir qu’on sçache faire à une femme, est l’avoir à mespris, & ne la respecter comme elle merite, & le desire, sur toutes choses. (322vo)
C’est signe de tres-grande amour leur [aux femmes] faire part, comme à un autre soy mesme, de toutes choses, tant bonnes que mauvaises, qui leur adviennent, ou tombent en la fantasie. (322vo)
La colere surmonte si fort ceux qui se passionnent en quelque chose que ce soit, que le plus souvent ils font le rebours de ce qu’ils debvroient faire. (325vo)
Ce n’est le faict d’un homme sage se desesperer du premier coup. (326ro)
Il faut monstrer visage à la fortune. (326ro)
[Les jaloux] croyent souvent ce qui ne peut estre & souvent aussi ne tiennent compte de ce qui est tout evident. Ils sont jaloux quand il n’en est besoin, & ne le sont pas quand il est temps de l’estre. (334vo)
[L]es jeunes hommes, & [l]es filles n’apportent jamais qu’ennuy. (335ro)
- Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
- ISBN : 978-2-406-05820-5
- EAN : 9782406058205
- ISSN : 2261-575X
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-05820-5.p.0487
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 19/09/2018
- Langue : Français