Établissement du texte
- Publication type: Book chapter
- Book: Théâtre complet. Tome I
- Pages: 509 to 511
- Collection: French Theatre Library, n° 87
ÉTABLISSEMENT DU TEXTE
Le texte que nous publions ici a été établi d’après l’édition du Théâtre complet d’Eugène Labiche (Paris, Calmann Lévy, 1878, t. 1, p. 201-264). Il existe trois manuscrits d’Edgard et sa bonne. Le plus ancien, soumis à la censure, est conservé aux Archives nationales1 (fAn). L’écriture de ce manuscrit n’est pas celle de Labiche, mais vraisemblablement celle d’un copiste. Un deuxième manuscrit, également de la main d’un copiste (fPR), et un troisième, de la main de Labiche (fPRL), se trouvent dans le fonds du Palais-Royal, conservé au département des Arts du Spectacle de la Bibliothèque nationale. Les changements apportés aux deux derniers manuscrits sont de la même écriture. Dans le cas du deuxième manuscrit, les corrections, les changements et les ajouts sont tantôt dans l’interligne, tantôt dans la marge, tandis que, dans le cas de celui de Labiche, où il n’y a pratiquement pas de marges, ils sont surtout dans l’interligne.
Nous avons déterminé la chronologie des manuscrits en nous fondant sur les critères suivants. D’abord, plusieurs répliques du manuscrit déposé aux Archives ont été rayées dans les deux autres manuscrits et ne figurent pas dans le texte imprimé. Il précède donc les deux autres. Si les deux manuscrits du Palais-Royal ont été amendés presque toujours de la même façon, il y a quelques indices qui permettent de déduire que celui qui est de la main d’un copiste (ou de Marc-Michel ?) est plus ancien que celui de la main de Labiche. Par exemple, alors que fAn et fPR donnent « une petite grêlée, noire », fPRL donne « une petite rouge carotte », et c’est cette expression qui figure dans le texte de base. Quelques éléments, ajoutés dans la marge de fPR, sont intégrés dans le texte de fPRL et figurent dans la pièce éditée. Il y a quelques exemples du phénomène contraire, mais ils sont moins nombreux. On ne peut que conclure que les deux manuscrits du Palais-Royal sont presque contemporains.
510On peut croire que les autres différences entre les manuscrits et le texte de base, les didascalies, par exemple, proviennent des répétitions. Certaines ont été modifiées pour indiquer que le personnage sort à gauche plutôt qu’à droite. Il y a aussi des scènes qui ont été coupées et d’autres augmentées, le tout permettant de voir à quel point le travail des répétitions était important.
Il manque deux feuillets peu après le début de la scène 18 du manuscrit déposé aux Archives, qui en compte 77. Si on se fie au texte de base, les deux feuillets manquants comprenaient la fin de la scène 18 et le début de la scène 19. Pourtant, la scène qui suit porte le numéro 19, alors que cette scène, dans le texte édité, est la vingtième. Cette erreur de numérotation se répète dans les deux autres manuscrits. Le deuxième manuscrit ne compte que 31 feuillets, en plus de la liste des personnages. Il manque les trois premières scènes, presque toute la scène 4 et de nombreux autres feuillets. Nous avons indiqué, dans la section « Variantes », les ruptures. Le manuscrit de Labiche est complet, et compte 84 feuillets plus la couverture, la page de titre et la liste des personnages.
Les variantes sont presque toutes minimes entre le texte paru dans le premier tome du Théâtre complet et celui des deux éditions précédentes publiées chez Michel Lévy, la première en 1852 et la seconde, en 1854, dans la collection « Théâtre contemporain illustré ». Nous n’avons pas tenu compte des variantes concernant des différences de ponctuation, d’orthographe, de typographie et de mise en pages. La ponctuation d’abord est assez fantaisiste et les points d’interrogation et d’exclamation semblent interchangeables. Il y a aussi des variantes orthographiques en ce qui concerne les traits d’union. Dans tous les cas, nous avons suivi l’usage moderne ; « très-bien » est donc devenu « très bien ». Les premières éditions donnent « rebrousse poil » et « rouge carotte », alors que le trait d’union figure dans le Théâtre complet. Il en est de même en ce qui concerne les guillemets des citations. Grammaticalement, les expressions « Pourquoi faire ? » et « Qu’elle journée ! » des premières éditions ont été corrigées dans le Théâtre complet. Par contre, il y a une erreur qui subsiste dans tous les manuscrits et dans toutes les éditions. Lorsque Veauvardin se demande si c’est lui ou Edgard qui réussira le mieux à magnétiser Florestine, il dit : « nous verrons qu’est-ce qui a le plus de fluide2… » (sc. 22). Nous 511avons fait la correction en substituant « qui » à « qu’ ». Enfin, nous avons systématiquement substitué « monsieur » à « M. et Mr », « madame » à « Mme » et « mademoiselle » à « Mlle ».
La seule variante importante entre les premières éditions et celle du Théâtre complet se trouve à la toute fin. Labiche est revenu aux manuscrits de la pièce pour restaurer, avec variantes, le vaudeville final au cours duquel Edgard, comme c’était la coutume, s’adresse directement aux messieurs dans la salle pour leur demander d’applaudir. La version manuscrite, ainsi que celle des premières éditions, figurent dans la liste des variantes.
1 Cote F/18/755.
2 Ce n’est pas la seule fois que cette erreur figure dans une pièce de Labiche. Elle se trouvait déjà dans La Fille bien gardée (1850) : « Mademoiselle, qu’est-ce qui vous a habillée ? » (sc. 5), dans Les Suites d’un premier lit (1852) : « Qu’est-ce qui en veut ? » (sc. 2) et se retrouve, entre autres, dans Madame est aux eaux (1858) : « Qu’est-ce qui t’a harnachée comme ça ? » (sc. 19).
- CLIL theme: 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
- ISBN: 978-2-406-12245-6
- EAN: 9782406122456
- ISSN: 2261-575X
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-12245-6.p.0509
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 02-23-2022
- Language: French