Présentation [de la troisième partie]
- Publication type: Book chapter
- Book: La Matière et l’esprit. La littérature scatologique au xviiie siècle
- Pages: 621 to 621
- Collection: Eighteenth-Century Library, n° 33
PRÉSENTATION
Au siècle des philosophes, de nombreux essais ont traité de la scatologie sur le mode parodique en empruntant la voie de la pseudo érudition.
Le petit traité de Nicolas Ducommun, Le Nez (1717), est un éloge paradoxal dont nous donnons les extraits les plus significatifs.
La Dissertation sur le Dieu Pet, de Claude Terrin, est une parodie des dissertations savantes, notamment archéologiques, qui aura de nombreuses répercussions littéraires.
Dans le même esprit parodique, mimant les amateurs d’antiquités, Pierre-Jean Grosley est l’auteur de la Dissertation sur un ancien usage de la ville de Troyes (1743), suivi d’un Mémoire pour Étiennette Boyau, de même inspiration pseudo juridique.
Dans Le Cabinet des curiosités merdeuses de l’Académie de Troyes, sur ces mêmes amateurs d’antiquités, le polygraphe Pierre-Jean Le Corvaisier a donné un inventaire baroque sous contrainte scatologique. Le même auteur, dans Zéphyr-Artillerie ou la Société des Francs-Péteurs (1743), a parodié les statuts et les rituels de la franc-maçonnerie.
L’Art de péter (1751), de Nicolas Hurtaut, qui eut beaucoup de succès, est la traduction alerte d’un éloge paradoxal ancien qui proposait une classification des pets.
L’Éloge de la seringue (1757) est un pastiche des éloges académiques.
Sont donnés ensuite des articles du Dictionnaire philosophique portatif de Voltaire concernant un sujet qui ne lui est généralement pas associé.
Des extraits scatologiques sont tirés des Essais érotiques de Mirabeau, et des Quarante manières de foutre (1790), deux ouvrages érotiques.
L’usage de la scatologie dans les pamphlets révolutionnaires, moins présente qu’on a pu le croire, est rappelée, et un long extrait du libelle Vie privée et publique du ci-derrière marquis de Villette donne une idée, sous la rhétorique contre les homosexuels, de la représentation qui était faite de la vie de cette minorité à l’époque.