Tribute to Olga Penke (1946-2022)
- Publication type: Journal article
- Journal: La Lettre clandestine n° 30
2022. Émilie Du Châtelet et la littérature philosophique clandestine - Author: Kovács (Eszter)
- Pages: 289 to 291
- Journal: The Clandestine Letter
Hommage à Olga Penke
(1946-2022)
Olga Penke, professeur émérite de l’Université de Szeged (Hongrie), spécialiste des Lumières françaises et de leur réception hongroise, nous a quittés le 27 janvier 2022.
Née Olga Jancski, à Simontornya, en 1946, elle fait des études de hongrois et de français à l’Université de Szeged. Elle obtient ses diplômes en 1970. Elle épouse Botond Penke, biochimiste, enseignant-chercheur à la Faculté de médecine, futur membre de l’Académie hongroise des sciences. Ce couple d’éminents chercheurs restera toujours fidèle à l’Université de Szeged.
Olga Penke travaille d’abord comme bibliothécaire du Département de français, ensuite, à partir de 1975, comme enseignante du même 290département. Elle est nommée maître de conférences en 1991, professeur des universités en 2005. Elle dirige le Département de français de 1992 à 2003. Elle fonde en 1995 le programme doctoral de littérature française au sein de l’École doctorale de littérature, qu’elle a dirigée jusqu’à sa retraite en 2016. Elle dirige l’équipe « Lumières franco-hongroises » après sa retraite.
Olga Penke est l’auteur de deux thèses : Gyula Illyés et la littérature française (1978, thèse de doctorat, ancien régime) et Les histoires universelles françaises des Lumières et leur influence en Hongrie au xviiie siècle (1990, thèse de doctorat, nouveau régime). Elle soutient sa « thèse d’Académie » (DSc) en 2004 sous le titre d’Histoires universelles philosophiques et philosophies d’histoire dans les Lumières françaises et hongroises.
Elle a enseigné comme professeur invité de 1990 à 2010 à l’Université d’Angers, à l’Université de Strasbourg, à l’Université Paris 3, à l’Université Paris 8, à l’Université de Vérone, à l’Université de Bordeaux, à l’Université de Cluj-Napoca et à l’ENS de Lyon. Elle a participé à une trentaine de colloques internationaux et a plusieurs fois organisé des colloques à Szeged. Elle a été collaboratrice ou porteur de projets OTKA à plusieurs reprises, notamment sur l’historiographie des Lumières et sur l’hybridation des genres au xviiie siècle.
Les études dix-huitiémistes lui doivent plusieurs monographies, éditions de textes et une centaine d’articles scientifiques, en francais ou en hongrois. Elle a travaillé sur la réception hongroise de Montesquieu, de Diderot et de Voltaire, ainsi que sur l’écriture de l’histoire chez Montesquieu et Voltaire. Elle a formé un grand nombre d’étudiants et a dirigé plus de dix thèses, dont la moitié en cotutelle.
Mais ce que nous tenons à évoquer d’elle, au-delà de ces données institutionnelles, c’est son engagement personnel pour fonder et perpétuer une école dix-huitiémiste en histoire des idées au sein de l’Université de Szeged. Elle a tout fait pour former des étudiants, les encourager, les soutenir. Elle a rencontré de nombreux obstacles sur sa route, et nous, ses élèves, nous nous sommes souvent heurtés à des difficultés. Mais elle n’a jamais perdu de vue son but et elle a gardé jusqu’au bout son engagement et son optimisme. Elle s’est également ouverte, notamment ces dernières années, à la présence des idées du xviiie siècle dans la pensée contemporaine.
291Ses disciples lui doivent avant tout son accueil, son attention, l’exemple de son travail méthodique et de sa persévérance, son aide irremplaçable et sa recommandation auprès des plus importants ateliers et équipes dix-huitiémistes français. Sa disparition est une énorme perte pour nous tous.
Eszter Kovács
NKE EJKK PÁK