Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : La Connexion corrélative. De la phrase au discours
- Pages : 207 à 209
- Collection : Rencontres, n° 475
- Série : Linguistique, n° 4
Résumés
Audrey Roig et Catherine Schnedecker, « Introduction. Portrait de la connexion corrélative »
Introduisant les études qui suivent dans le volume, cette contribution entend dresser le portrait de la connexion corrélative en français. Après avoir listé différents cas de corrélation (non marquée vs marquée, au moyen de connecteurs simples, doubles ou bi-/polynomiaux), elle présente quelques marqueurs corrélatifs intraphrastiques qui tendent à prendre la forme d’organisateurs textuels/discursifs/énonciatifs, et vice-versa.
Bernard Combettes, « Locutions temporelles, locutions spatiales en corrélation, deux évolutions différentes »
Cette contribution étudie, d’un point de vue diachronique, le fonctionnement de certaines expressions qui établissent en français un parallèle entre deux constituants de l’énoncé : elle observe le processus de pragmaticalisation qui caractérise leur évolution, en s’attachant particulièrement aux expressions spatio-temporelles, et tente de montrer les différences qui séparent deux types de constructions : la répétition simple (tantôt… tantôt) et la relation anaphorique (d’une part… d’autre part).
Bernard Combettes et Mathilde Dargnat, « Grammaticalisation du tour corrélatif d’autant que comme “mot du discours” »
L’étude diachronique et synchronique de d’autant que en français met en évidence plusieurs étapes, le xvie siècle apparaissant comme une période pivot. Parmi ces étapes, parallèlement à une autonomisation, un détachement et à un changement d’ordre, on observe le passage de la valeur comparative à la valeur causale, qui tend à devenir argumentative. Les processus de grammaticalisation, pragmaticalisation et lexicalisation sont mis en perspective avec le phénomène d’(inter)subjectivisation.
208Anna Orlandini et Paolo Poccetti, « Magis, de la corrélation à l’adversative »
En latin archaïque, l’on connaît les structures corrélatives quo magis… eo magis et quam magis… tam magis, correspondant aux constructions romanes Plus… (et) plus… ; Più… (e) più…, Màs… (y) màs. Il s’agit d’une structure en balance. Une autre corrélative est le magis correctivum (mais/sondern), NON X, MAGIS Y, qui opère par substitution et qui est proche de la disjonction, alors que le magisquantitativum (mais/aber) est une structure en balance quise rapproche de la coordination connective.
Andrée Borillo, « Schémas corrélatifs pour l’expression de l’immédiateté temporelle en discours »
Dans le schéma corrélatif E[e1(,) e2], les relations temporelles entre deux énoncés e1 et e2 s’expriment à travers le couplage de deux adverbes temporels créant trois schémas différents : Correl.1 (à peine… déjà) exprime une relation de successivité immédiate, Correl.2 (toujours… déjà) et Correl.3 (pas encore… déjà), expriment une relation de recouvrement partiel, l’un par le fait d’un état qui se prolonge en e1, l’autre, d’une situation débutant en e2 alors qu’une première est encore en cours.
Griselda Drouet et Élisabeth Richard, « En même temps : marqueur à rebours de corrélation énonciative »
Cet article interroge la notion de corrélation en regard de la description du marqueur en même temps. Ce dernier répond a priori pleinement à la définition de la corrélation : il installe deux séquences dans un rapport de macro-dépendance, de simultanéité, de concomitance dont l’une implique l’autre et réciproquement. Cependant, la corrélation qu’en même temps instaure est singulière en ce qu’elle impose souvent de tirer de deux segments corrélés, deux conclusions différentes voire opposées.
Gilles Corminboeuf, « Corrélation et argumentation. L’emploi justificatif de déjà en français parlé »
L’étude décrit le fonctionnement en français parlé d’organisations discursives où déjà introduit un argument qui endosse une fonction justificative. Nous montrons que déjà justificatif entre dans trois schémas discursifs et nous 209précisons ce qu’il faut entendre par « justification » : l’énonciation indexée par déjà se présente comme une raison de croire à une conclusion argumentative.
Marie-José Béguelin et Frédéric Gachet, « Expression du haut degré et constitution de diptyques syntaxiques. Le cas de pouvoir (bien / toujours…) et avoir beau + infinitif »
L’étude porte sur les diptyques formés à l’aide de [pouvoir ± formule intensive] et d’[avoir beau]+Vinf. Leur constitution repose en gros sur les mêmes principes, et le sort de l’un éclaire indirectement celui de l’autre. Leur confrontation suggère que la présence dans un énoncé de certains marqueurs de haut degré (bien, toujours, beau, etc.) tend à créer l’attente d’un autre énoncé, et à devenir par la suite la marque possible d’une relation entre propositions, de nature causale ou concessive.
- Thème CLIL : 3147 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Linguistique, Sciences du langage
- ISBN : 978-2-406-10493-3
- EAN : 9782406104933
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10493-3.p.0207
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 04/02/2021
- Langue : Français