Anscombe dénonce la représentation illusoire de la moralité caractéristique de « la philosophie morale moderne ». Cette dénonciation passe par la critique de trois aspects de cette conception de la morale : son légalisme, son conséquentialisme et son subjectivisme. Les positions contestées étant contradictoires, Anscombe peut-elle en proposer une critique cohérente ? Alors qu’elle critique la séparation arbitraire du bien « moral » des autres impératifs et des autres biens, ne déplore-t-elle pas à l’inverse la manière dont le conséquentialisme nivelle, en quelque sorte, des biens qu’il faudrait distinguer ? De même, le rejet du légalisme ne conduit-il pas inévitablement à une forme de subjectivisme ?