Histoires des idées et des combats d’idées aux XIV^e et XV^e siècles de Raman Lull à Thomas More

Henri Weber a centré cet ouvrage sur le combat, dont Pétrarque est le premier champion, entre l'humanisme et la scolastique. En crise au XIV^e siècle, la scolastique présente un double visage arguties logiques d'une part et, d'autre part, ouverture timide vers une science et une linguistique modernes, avec Buridan, Oresme et Guillaume d'Ockham. Les grands mystiques, Maître Eckart et Ruysbroeck, s'élèvent contre la sécheresse des maîtres parisiens tandis que les hérétiques refusent la richesse de l'Eglise et son ordre hiérarchique. Les hérésies, souvent expression d'un mécontentement social, accompagnent ensuite un mouvement national, en Bohème comme en Allemagne. Pendant la Guerre des paysans, ce mouvement se divise en deux camps adverses qui ont à leur tête Luther et Müntzer. L'humanisme oppose à une morale de la loi celle d'une recherche intérieure, à la souveraineté de la logique, celle de l'éloquence qui émeut et de l'histoire qui enseigne. La géométrie avec la perspective et la proposition devient le fondement d'un art aux dimensions de l'homme. Dans le rêve de Léonard cet art s'allie à une technique promise à de grands développements. Mais ce qui paraît dépassé persiste au sein de la nouveauté et, parfois, ce qui est rejeté se révèle un germe d'avenir.