Cher Lecteur, après vous avoir procuré la lecture de Ver-Vert ou du Voyage du perroquet des Dames de la Visitation de Nevers, je crois me faire un mérite auprès de vous, en vous procurant celle de la Critique, que l’on m’a chargé d’imprimer, quoiqu’elle n’ait pas par-devers elle les beautés de la poésie. Cependant je me flatte, mon cher Lecteur, que vous voudrez bien y donner un moment de votre attention.
Au reste, ne cherchez pas qui l’a faite, il n’est pas aisé de le découvrir : il n’est ni religieux, ni abbé, ni chanoine, ni laïque, ni homme d’Épée, ni homme de Robe ; il fait sa résidence dans une ville proche de Rouen1, célèbre par son académie2 et par quelques beaux édifices. Son nom y est des mieux établis et, quoique jeune encore, il y a déjà donné des marques de sa capacité et de ses lumières, par plusieurs petits ouvrages volants qu’il a donnés au public, et qui ont été vus et bien reçus. Mon cher Lecteur, quoique je me fasse un devoir de rechercher les moyens de vous faire plaisir, cependant vous me permettrez de vous en taire le nom. Si je faisais autrement, je craindrais de m’exposer à la colère de sa famille, famille assez connue en France par son mérite, sa probité et ses alliances. Je finis, mon cher Lecteur, de peur que le zèle que j’ai à vous procurer de nouveaux plaisirs, ne me fît dire, sans y songer, quelque parole qui pût vous le désigner ; je crains même de vous en avoir déjà trop dit.
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Il m’a parlé d’une comédie à laquelle il travaille, ouvrage de longue haleine, et dont la matière est difficile à traiter ; elle conviendra fort au temps présent ; d’abord qu’il me l’aura donnée, je me ferai un plaisir, mon cher Lecteur, de vous en faire part3.
Personnages
La mère supérieure
La Mère Saint ignace, Coadjutrice
La Mère Saint augustin, Mère des Novices
La Mère angélique, Confiturière
La Mère écoute
Deux jeunes novices
Une tourièredu dedans
La scène est à Nevers, chez les Dames de la Visitation.
1 C’est à Rouen qu’a paru la première édition de Ver-Vert.
2 Il s’agit peut-être de l’académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Caen (1652), la première de France après l’Académie française fondée en 1634 ; celle de Rouen n’existera qu’après 1744.
3 La Haye, Pierre De Hondt, 1736 et Kermaleck, 1755.
