Justification d’une nouvelle édition
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Gerart de Roussillon
- Pages : 7 à 8
- Collection : Textes littéraires du Moyen Âge, n° 58
- Série : Mises en prose, n° 8
Chapitre d’ouvrage : 1/18 Suivant
Justification
d’une nouvelle édition
Depuis une trentaine d’années, les études sur le xve siècle et plus particulièrement sur la littérature à la cour de Bourgogne, ont permis de faire connaître un certain nombre d’œuvres et d’auteurs restés dans l’ombre et souvent décriés ; c’est généralement à l’illustration qu’était due la notoriété de très beaux manuscrits, qui, enrichissant leur bibliothèque, manifestaient la gloire de princes, plus animés par l’ambition politique que par un réel souci culturel … mais les textes et leurs auteurs, quand ils sont connus, sortent maintenant de l’obscurité où les avait cantonnés une réputation sur laquelle est jeté aujourd’hui un nouveau regard. C’est le cas d’un genre très particulier qui a fait florès, notamment à la cour de Bourgogne1 : la mise en prose d’œuvres versifiées. Le mécénat des ducs, en particulier Philippe le Bon, et des grands seigneurs de leur entourage, a favorisé l’éclosion de ce type d’œuvres, commandées à des écrivains à leur service, tels David Aubert2 qui fut longtemps le plus
8connu, ou Jean Wauquelin, dont les œuvres, progressivement éditées, font maintenant régulièrement l’objet d’études3.
La renommée de Gerard de Roussillon4 et les aspects très divers que présente l’œuvre dont il est le héros justifiait que soit reprise avec des critères modernes l’édition établie à partir du manuscrit de Beaune par Montille en 18805.
1 Voir les ouvrages de G. Doutrepont, La littérature française à la cour des ducs de Bourgogne, Paris, Champion, 1909 et Les mises en prose des épopées et des romans chevaleresques du xive au xvie siècle, Bruxelles, Palais des Académies, 1939. Une série d’œuvres écrites dans cette mouvance ont été traduites (partiellement La Belle Hélène de Constantinople, l’Histoire du bon roi Alexandre) et rassemblées dans Splendeurs de la Cour de Bourgogne, sous la direction de D. Régnier-Bohler, Paris, Laffont, 1995. Voir G. Doutrepont, Inventaire de la “Librairie” de Philippe le Bon, Bruxelles, Kiesseking & Co., 1906 ; les inventaires faits après la mort de Philippe le Hardi (1404) et celle de sa femme l’année suivante ne permettent pas de connaître avec précision le nombre de volumes qui constituaient leur bibliothèque, mais on peut penser qu’il y en avait une bonne centaine ; l’inventaire de la bibliothèque de Jean sans Peur (1420) comptait 248 volumes alors que celle de Philippe le Bon atteindra près de 900 volumes, bibliothèque que Charles le Téméraire continuera d’augmenter, voir Doutrepont, La littérature…, p. xliv-xlvi ; Nouveau Répertoire de mises en prose (xive-xvie siècle), sous la direction de Maria Colombo Timelli, Barbara Ferrari, Anne Schoysman et François Suard, Paris, Garnier, 2014.
2 Colloque organisé par Danielle Quéruel à la BnF Les manuscrits de David Aubert “escripvain” bourguignon (19 octobre 1993), Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 1999.
3 Jean Wauquelin : de Mons à la cour de Bourgogne, éd. Marie-Claude de Crécy, Gabriella Parussa et Sandrine Hériché-Pradeau, Turnhout, Brepols (Burgundica, 11), 2006. (Actes du colloque international tenu à Tours du 20 au 22 septembre 2004, organisé par le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance).
4 Wauquelin utilise les formes à voyelle initiale e, tandis que la chanson renouvelée du xiie siècle et le roman en alexandrins du xive siècle présentent toujours la voyelle i. J’utilise la forme Girart du prénom, telle qu’elle apparaît dans les sources.
5 Wauquelin, Jean, Cronicques des faiz de feurent Monseigneur Girart de Rossillon, a son vivant duc de Bourgoingne, et de dame Berthe sa femme, fille du conte de Sans, que Martin Besançon fist escripre en l’an MCCCLXIX, publiées pour la première fois d’après le manuscrit l’Hôtel-Dieu de Beaune, augmentées de variantes des autres versions, enrichies de fac-simile et précédées d’une introduction par Léonce de Montille, Paris, Champion, 1880, CR P. Meyer, Romania, 9, 1880, p. 314-319.
- Thème CLIL : 3438 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moyen Age
- ISBN : 978-2-406-10124-6
- EAN : 9782406101246
- ISSN : 2261-0804
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10124-6.p.0007
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 05/05/2021
- Langue : Français