Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Fénelon et Port-Royal
- Pages : 215 à 217
- Collection : Univers Port-Royal, n° 28
Résumés
Sylvio Hermann de Franceschi, « Le parti moliniste face à l’impossible mise en système de la doctrine janséniste. Le rôle de la notion théologique de délectation victorieuse dans la genèse de l’antijansénisme fénelonien »
Pour être venu tardivement dans la querelle de la grâce, Fénelon n’en a pas moins eu un rôle polémique capital. À partir de 1706 et plus encore après 1708, la dimension ecclésiologique du discours antijanséniste fénelonien s’estompe, tandis que l’archevêque de Cambrai recentre sa réflexion sur le cœur doctrinal de la matière janséniste en développant sans cesse davantage la thèse selon laquelle le jansénisme se réduit en définitive au système des deux délectations prévenantes et indélibérées.
François Trémolières, « Qui peut juger du sens d’un texte ? »
Les relations de Fénelon avec le jansénisme sont essentiellement polémiques. Avant de tenter la réfutation du système de Jansénius, Fénelon a voulu convaincre qu’il n’était pas possible de douter que le sens du texte de l’Augustinus était bien celui formulé pour être condamné par les « cinq propositions ». Il s’agit non d’arguments de contenu ou de critique interne, mais d’une discussion sur l’autorité du magistère. Elle est en cohérence avec le système de Fénelon et sa propre attitude d’obéissance à l’Église.
Alberto Frigo, « L’antimysticisme de Port-Royal et la mystique de Fénelon »
On sait le rôle que Port-Royal joua dans « le crépuscule des mystiques » (Cognet). Il se peut que si Bossuet se réclame des Messieurs de Port-Royal, et notamment d’Arnauld et de Nicole dans son affrontement avec Fénelon, c’est précisément dans la mesure où ceux-ci s’étaient finalement éloignés de Jansénius et de son interprétation de saint Augustin. L’exégèse de la doctrine thomiste de l’amour naturel de Dieu proposée par Arnauld et l’usage du théologoumène du « Dieu caché » par Nicole en donnent la preuve.
216Hélène Michon, « La question de l’amour naturel. Fénelon, François de Sales, Arnauld »
La querelle de l’amour pur qui oppose à la fin du xviie siècle Fénelon à Bossuet apparaît souvent comme une aporie des débats théologiques du temps et comme le coup de grâce porté à la mystique française. Cette querelle comporte une généalogie et sans doute est-ce par elle que l’on peut mieux en délimiter les enjeux. C’est sans doute le principe anthropologique d’un mouvement naturel vers Dieu qui fait défaut dans la perception fénelonienne des rapports de l’homme avec Dieu, et qui en modifie la perspective.
Laurence Devillairs et Patricia Touboul, « Le(s) plaisir(s) : Fénelon et Port-Royal »
L’affirmation selon laquelle Fénelon serait un ennemi du plaisir est fréquente. Son combat contre l’idée de délectation prévenante, de même que sa défense du pur amour, paraissent au prime abord le justifier. Cependant, cette interprétation est fausse parce que trop générale. Si Fénelon repousse bien l’idée d’un plaisir prévenant, il défend en revanche l’idée d’un plaisir volontaire. Aussi Fénelon est-il l’un des penseurs les plus féconds et les plus originaux permettant à terme de parler non du plaisir, mais des plaisirs.
Philippe Moulis, « Les jansénistes de Fénelon de 1708 à 1715, mythe ou réalité ? »
Le 13 juillet 1708, le pape Clément XI condamne l’ouvrage de P. Quesnel : Le Nouveau Testament en français avec des Réflexions Morales… Le 11 novembre, un arrêt du Conseil du roi abolit le privilège accordé pour la publication de ce livre. Le cardinal de Noailles et les jansénistes sont visés par ces mesures du pape et de Louis XIV. Le 8 septembre 1713, la bulle Unigenitus condamne 101 propositions extraites des Réflexions morales. L’Église de France est divisée. Fénelon jouera un rôle important dans cette querelle.
Jean Lesaulnier, « Fénelon, Racine et Port-Royal. L’affaire Louis Ellies Du Pin (1692) »
Fénelon et Racine eurent à se rencontrer et à collaborer plus particulièrement lors des débats suscités par la publication des ouvrages de Louis Ellies 217Du Pin. Le gouverneur du duc de Bourgogne et le dramaturge s’efforcèrent d’intervenir auprès de ce jeune docteur de Sorbonne mis en cause et d’apporter des réponses aux questions d’ordre historique et théologique formulées par Bossuet. La lutte de pouvoirs ne contribua pas peu à la condamnation finale d’un ouvrage, dont l’auteur sortit plutôt renforcé.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-05826-7
- EAN : 9782406058267
- ISSN : 2491-2530
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-05826-7.p.0215
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 23/08/2017
- Langue : Français